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La maladie de Lyme
I) La bactérie
Appartient à la famille des borrellia (bactéries spiralées)
Au moins 3 espèces pathogènes :
- Borrellia Burgdorferi sensu stricto
- Borrellia azfelii
- Borrellia garinii
II) Le vecteur
Tique dure : Ixodes ricinus
Habitat : forêt, sous bois (80% d’humidité)
Cycle de développement :
- Trois ans
- Trois stades : larve (1mm) > Nymphe > Adulte
- Un repas sanguin par stade (un repas + une longue digestion de plusieurs mois)
Période d’activité : mars à octobre
Hôtes habituels :
- Petits rongeurs
- Gros mammifères
Homme = « erreur de parcours »
- Tique infectée par la bactérie lors d’un repas
- Bactérie dans le tube digestif de la tique
- Transmission de la bactérie lors d’un repas ultérieur
- Seuls les nymphes et les adultes sont contaminantes (la larve n’a pas encore eu de
repas donc n’a pas été en contact avec la bactérie)
- 10% environ des morsures de tiques sont contaminantes
- La morsure de tique peut passer inaperçue
III) Signes cliniques
Trois phases :
- Localisée
- Disséminée précoce
- Disséminée tardive
- Aucune de ces phases n’est obligatoire
- A l’extrême, maladie totalement asymptomatique
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Phase localisée (phase primaire)
- Au point d’inoculation
- Erythème migrant
Lésion rouge
Extension centrifuge
Le centre s’éclairci : lésion en cocarde
- 2 à 30 jours après morsure
- Guérit tout seul, indolore.
- Peut manquer ou passer inaperçu
Phase disséminée précoce (phase II) (jusqu’à 12 mois après la morsure)
Correspond à une septicémie à partir de la peau
Signes cliniques au moment de la dissémination :
- Céphalées
- Arthro-myalgies
- Fièvre
Puis localisations secondaires du germe
- Au niveau du Système nerveux central (méninges)
Méningoradiculite (inflammation des méninge et d’une racine nerveuse)
Paralysie faciale
Méningite
- Au niveau des articulations
Arthrites (grosses articulations)
- Au niveau du cœur
Troubles de la conduction (BAV) (troubles du rythme cardiaque…)
Péricardite
- Au niveau de la peau
Erythème migrant secondaire
- Au niveau de l’œil
Uvéite
Evolution : guérison spontanée ou avec antibiotiques ou passage à la chronicité (Phase III)
Phase de dissémination tardive (Phase III) (plus d’un an après la morsure)
Rare
Peu sensible aux antibiotiques
- Rôle du terrain génétique sous jacent (HLA) ?
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- Réaction inflammatoire chronique ?
- Persistance de la bactérie quiescente ?
Signes cutanés
- Acrodermatite chronique atrophiante (inflammation de la peau aux extrémités et la
peau s’atrophie : devient plus fine, veines visibles)
- Lymphocytomes cutanés bénins (petite tumeur cutanée bénigne)
Signes neurologiques
- Encéphalite chronique (proche de la sclérose en plaque)
- Polynévrite chronique (inflammation des nerfs, brûlures dans les jambes et les
mains…)
Signes articulaires
- Arthrite chronique (au niveau d’un ou des deux genoux)
IV) Le diagnostic
Isolement de la bactérie (culture)
- Très difficile
- Sauf au niveau de la peau (biopsie)
- Pas ou peu utilisé
Isolement de l’ADN de la bactérie (PCR : technique de biologie moléculaire qui consiste à
amplifier l’ADN d’un microbe afin de la mettre en évidence dans un prélèvement)
- Pas toujours positive (liquide articulaire, LCR)
- Faux positifs (technique trop sensible)
- Peu utilisé
Mise en évidence d’anticorps contre le microbe dans le sang des malades
IgM
- Apparition retardée (3 à 6 semaines)
- Restent longtemps positives
IgG
- Apparition 2 à 3 mois après contamination
- Persistent des années
- Ne disparaissent pas avec le traitement antibiotique
- Mais les antibiotiques peuvent empêcher leur apparition.
1) La sérologie
ELISA
- Très sensible
- Mais faux positifs
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WESTERN BLOT :
- Plus difficile à réaliser et plus coûteux
- Plus fiable
Toute sérologie positive en ELISA doit être contrôlée en WESTERN BLOT.
2) Diagnostic
Erythème migrant :
- Diagnostic uniquement clinique
- La sérologie n’a pas d’intérêt : on ne traite pas juste la présence d’anticorps.
- Négative au moment de l’érythème
- Ne pas attendre qu’elle soit positive pour traiter
Aux stades II et III :
- C’est l’association de signes cliniques compatibles avec le diagnostic de maladie de
Lyme
- Et la positivité de la sérologie
- Qui permet le diagnostic de maladie de Lyme
3) Les pièges de la sérologie
Une sérologie positive ne signifie pas nécessairement que l’on est malade
- La sérologie en ELISA peut être faussement positive
- La maladie de Lyme séronégative est exceptionnelle.
V) Le traitement
Erythème migrant :
- Ne pas attendre que la sérologie soit positive pour traiter
- Traitement par voie orale
- AMOXICILLINE 1g x 3/j pendant deux à trois semaines
- TETRACYCLINE 200mg /j pendant deux à trois semaines
Phase secondaire (dissémination précoce) :
Signes neurologiques
- ROCEPHINE 2gr/j IV pendant 3 semaines
Signes articulaires ou cardiaques
- Idem
- Ou TETRACYCLINE 200 mg /j pendant 3 semaines
Phase tertiaire (dissémination tardive) :
- ROCEPHINE 2 gr /j IV pendant 3 à 4 semaines
- Eventuellement suivi d’une cure de TETRACYCLINE pendant 3 semaines
supplémentaires
- Pas toujours efficace
- Mais traitement antibiotique supplémentaire inutile
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- Traitements symptomatiques (anti-douleur, AINS, etc…)
VI) L’évolution
Non traitée : beaucoup de maladies de Lyme guérissent toutes seules
Traitées par antibiotiques
- Aux stades I et II :
La maladie de Lyme guérit la plupart du temps sans séquelles
Mais problème du syndrome de fatigue chronique
- Au stade III : les antibiotiques ne sont pas toujours efficaces
Le syndrome de fatigue chronique et la fibromyalgie après maladie de Lyme traitée
- Fatigue persistant plus de 6 mois
- Et / ou douleurs chroniques diffuses
- Sans explication médicale par ailleurs
Assez fréquent semble t’il !
Physiopathologie non comprise
Traitement ???
VII) La prévention
Eviter les morsures de tiques :
- Marcher sur les chemins
- Vêtements clairs
- Bas des pantalons dans les chaussettes
- Chemises manches longues
- Répulsifs
- Secouer les vêtements avant de monter dans la voiture
Retirer les tiques le plus vite possible :
- Toutes les tiques ne sont pas infestantes (1 à 10% selon les endroits)
- La bactérie met environ 24 heures à sortir de la tique
- Si on retire les tiques dans les 24 heures qui suivent la morsure, le risque de
contamination est faible.
Comment retirer les tiques ?
- Pas d’éther, de vernis, d’huile
- Ne pas brûler la tique
- Tirer sur la tique avec une pince à épiler
- Dans l’axe du corps
- Ou en exerçant une rotation
- Dispositifs spéciaux très efficaces
- Pas d’antibiotiques systématiquement après morsure de tique
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