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Séance 5 « L’idée de nation »
Les textes
Texte de Fichte(1782-1814) Discours à la Nation allemande (1807-1808)
Fichte s’inscrit dans le courant pangermaniste (cad système visant à regrouper dans un état unique tous les
peuples supposés d’origine germanique). Cette philosophie alimente la conception de la nation chez Fichte dans
le sens ou celle ci se voit dotée des attributs de la divinité, notamment de l’éternité (la nation est éternelle) Pour
Fichte seule l’Allemagne aurait conservé sa culture et sa langue d’origine sans connaître le métissage. Cette
pureté naturelle de ces composantes définit l’unité du peuple allemand.
Fichet met en cause la France (qui rayonne alors en Europe) car c’est une nation métissée et va donc alimenter
la volonté d’unification de l’Allemagne en une nation
.
La nation allemande se défini par la croyance en ququch de primitif et d’originel chez l’homme. Ceux qui
croient en la liberté au progrès indéfini au perfectionnement, ceux-là forment le peuple primitif, les allemands
Ceux qui travaille a faire progresser la liberté et la spiritualité sont allemands, les autres sont étrangers
(id que le peuple allemand est le peuple originel et que donc la seuls nation est l’Allemagne.)
Ernest Renan : « qu’est-ce qu’une Nation ? » 1882
Pb des usages qui sont fait du terme « nation » qui dévoient cette idée. Il veut opérer une mise au point sur ce
qu’il faut entendre par Nation
- premier trait : une nation peut exister sans principe dynastique, et même si elle a été fondée par une
dynastie, elle peut s’en détacher. (donc la nation n’est pas synonyme de monarchie)
Critères du droit national :
La race ? : faire relever le droit national du droit de la race revient pour lui à créer une sorte de droit
primordial identique au droit divin. Le droit de la race pouvait se concevoir dans les cités antiques, mais
à partir de l’empire romain et de l’avènement du christianisme (agents d’unification) ce fait de la race
est exclu pour légitimer la nation. La complexification des sté modernes, et notamment l’accroissement
du nb d’individus les composant implique que cette idée de lien de parenté entre individus finit par se
dissoudre. D’autant plus avec les guerre qui ont entraîné des mélanges. En France: il n’y a pas de
conscience « gauloise », c’est une vue d’érudition qui permet de la revendiquer rétrospectivement (donc
en fait une interprétation)
« la vérité est qu’il n’y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l’analyse
ethnographique, c’est la faire porter sur une chimère »
- Pb de l’utilisation du mot race dans deux sens différents :
race = parenté par le sang pour les anthropologistes
or pour les historiens considérer l’humanité en ces termes n’est pas possible car les origines de
l’humanité sont antérieures aux origines de la culture, de la civilisation, de la langue. Ceux qui
se réclament de telle ou telle race invoque un groupe humain historiquement daté, alors que
l’origine de l’humanité, elle « se perd dans les nèbres » (il montre dons que la notion de race
pure est une construction intellectuelle qui interprète une partie de l’histoire en lui donnant un
certain sens)
- l’ethnographie est une science qui ne doit pas s’appliquer en politique. Il en va de même de toute les
sciences : elles ne doivent pas s’appliquer en politique car risque d’usages abusif (légitimer
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scientifiquement des idéologies par exple) « soyez sûrs que si on la charge de fournir des éléments à la
diplomatie, on la surprendra bien des fois en flagrant délit de complaisance. »
La langue ? : Elle n’est pas synonyme de nation : des pays différents parlent la même langue sans
former partie de la même nation. Ou bien plusieurs langues dans une même nation.
La langue n’est pas non plus un signe d’appartenance racial : « les langues sont des formations historiques
qui indiquent peu de chose sur le sang de ceux qui les parlent …»
La religion ? : elle ne fournit pas de base à la nationalité moderne. Aujourd’hui il n’y a plus de religion
d’Etat, une religion peut recouvrir plusieurs nations de même que des ressortissant de nations différentes
peuvent pratiquer le même culte ou aucun. (La religion s’est « individualisé, chacun l’adapte).
La communauté des intérêts ? : c’est un lien puissant entre les hommes mais ne suffisent pas à constituer
une nation
La géographie ? : elle entre pour une part importante dans la division des nations (traçage des frontières)
Cependant ce n’est pas la configuration du sol qui détermine la nation.
La nation est un principe spirituel, une âme. (une conscience morale) Deux choses constituent cette âme
- l’une dans le passé : la possession en commun d’un riche legs de souvenir
- l’autre dans le présent : le désir de vivre ensemble et de faire valoir cet héritage commun.
- Ce qui implique un culte des ancêtres qui nous on fait ce que nous sommes. Avoir réalisé de grandes
chose et vouloir en réaliser encore voilà ce qui fait une peuple (confusion de nation avec peuple) « Une
nation est donc une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux
qu’on est disposé à faire » Appartenir à une nation c’est donc accepter de vouloir vivre en commun et
perpétuer le legs hérité : « une nation n’a pas plus le droit qu’un roi de dire à une province tu
m’appartiens, je te prends »
- Les nations ne sont pas éternelles (elle sont une réalité historique propre à une époque) il envisage leur
remplacement par « la confédération européenne »
- Il considère qu’au 19ème les nations sont nécessaires car elles garantissent la liberté.
Maurice Barrès « la terre et les morts » (1899)
Cheminement personnel qui l’amène à renier les idées qu’il avait défendues avant, notamment l’individualisme.
L’individu n’a pas de pensée propre ni d’autonomie. Elles viennent du milieu nous sommes plongés. La
raison humaine est enchaînée à celle des ancêtres. Et par extension à celle des collectifs auxquels ils appartient
(race famille nation) En chaque individu siège la continuité de se ancêtres et ainsi de suite avec les descendant.
Même la complexité de la société moderne n’altère cet ordre .Mythe de la permanence culte de la conservation
de l’ordre social.
Charles Maurras « mes idées politiques » (1937)
La nation est le plus vaste cercle communautaire qui soit. Elle seule soutien l’existence de l’individu. Sans la
nation l’individu n’est rien, il n’est à l’abri de rien. Il doit défendre la nation pour se sauvegarder lui même.
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Elle représente une réalité, ce n’est pas une abstraction. Elle tient en dépendance tous les grand intérêts et ceux
ci doivent lui céder en cas de conflit (défense de la nation avant tout = patriotisme) la défense du tout s’impose
aux parties.
La nation préexiste aux individus, elle n’est pas une association d’individus. Les critères d’une nation : les
qualités de son peuples doivent être constantes dans l’histoire. (Id d’une société qui se conserve comme chez
Barrès)
Complément sur l’évolution de l’idée de nation
Bibliographie support du cours :
- Philip (Loïc), Histoire de la pensée politique en France de 1789 à nos jours, Economica, 1993.
- Nay (Olivier), Histoire des idées politiques, Armand Colin, 2004.
- Ory (Pascal), Nouvelle histoire des idées politiques, Paris, Hachette, 1987.
- Prélot (Marcel), Lescuyer (Georges), Histoire des idées politiques, Dalloz, 1997, 13° édition.
1/ le passage à une nouvelle souveraineté
Avec la révolution de 1789, le roi se trouve dépossédé du monopole de représentation de la nation. Il y a un
phénomène d’appropriation collective de la nation par le tiers Etat qui se déclare assemblée nationale cad
représentant la nation à la place du roi.
Avec la chute de la monarchie et l’avènement d’une régime républicain, on passe de la souveraineté de droit
divin à la souveraineté nationale (Sies).Cette ref à la nation écarte l’observation des ppes moraux et chrétiens
par les détenteurs du pouvoir. De plus par rapport à la th de la souv pop, la ref à la nation permet de soustraire
les élus d’un encadrement du peuple : en effet lorsqu’ils sont élus, ils représentent la nation toute entière et non
pas les électeurs. Ces derniers exerce une fonction politique (le choix des dirigeants) et non pas un droit=>
implique un mandat représentatif et non impératif (comme le concevait Rousseau avec la souv pop).
2/ la propagation de l’idéal français :
les révolutionnaires tout d’abord on un comportement offensifs vis-à-vis des autres monarchies européens,
pensant qu’il faut exporter le modèle français. Ce nationalisme messianique veut faire profiter à tous des
bienfaits de la rev et de la DDHC. Dans cette perspective les conquêtes de l’armée doivent étendre les frontières
de la liberté.
Cette évolution est poursuivie parc napoléon Premier. Il va avec l’Empire forger l’Europe autour de la France,
tout en exportant les grands principes de la révolution (liberté, autonomie individuelle, propriété). L’œuvre
napoléonienne va séduire aussi bien les italiens que les allemands et a contribué à accélérer les processus
d’unité nationale de ces deux pays.
Sous le second Empire et la 3ème république se développe un nationalisme impérialiste qui se concrétise par la
colonisation : on repousse plus loin les frontières pour affirmer la valeur nationale. Les républicains de la 3ème
république pensent en outre que la France doit assurer une mission civilisatrice dans les pays colonisés. (ce
nationalisme en appellera un autre : le nationalisme indépendantiste de la décolonisation)
3/ Sur le plan théorique : deux conceptions de l’appartenance nationale sont concurrentes
en effet, il faut pouvoir reconnaître qui appartient à la Nation afin de rendre visible cette entité
- une conception subjective : elle est issue des révolutions française et américaine et met en avant le
caractère volontaire de l’appartenance à la nation. C’est un choix conscient, une volonté de vivre
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ensemble qui s’exprime par les procédures démocratiques. C’est cette conception qui est reprise par
Ernest Renan qui considère que la nation est « un principe spirituel ».
- une conception + objective : l’appartenance nationale ne relèverait pas d’un choix indiv, mais d’un
héritage : cad héritage d’une tradition collective. Pour un auteur comme Fichte, l’appartenance nationale
est un phénomène culturel : la langue et l’histoire commune, ainsi que des ref à la mythologie vont
permettre de renforcer le ppe unitaire dans la durée.
- Cette vision va entraîner des interprétations xénophobes de l’appartenance nationale. Une conception
plus matérialiste des déterminants de l’appartenance nationale va émerger à la faveur de l’engouement
pour la biologie, pour les travaux de Darwin et le développement d’une géographie humaine
(ethnologique) à côté de la simple géo physique. Cette conjoncture va favoriser la théorisation du
racisme poussée à son paroxysme par Gobineau dans son Essai sur l’inégalité des races humaines
(1853-55).
Pour de tels auteurs, il existe un déterminisme ethnique qui défini les peuples et les nations : la race
supérieure serait la race aryenne physiquement repérable par la grande taille, les cheveux blonds, le crâne
dolichocéphale… Cette vision biologique et organiciste de l’histoire de l’humanité aboutit à l’idée d’un
progrès par la lutte pour la survie entres races humaines au profit de celles qui sont qualifiées de supérieures
et par l’élimination de celles jugées inférieures.
Le peuple juif, de part son histoire, la conservation de ses coutumes religieuses, et les persécutions dont il a
déjà fait l’objet va cristalliser le nationalisme exacerbé des nations européennes en quête d’identification
matérielle des ennemis de la Nation. Le nationalisme va réactiver l’antisémitisme en europe.
4/ Apogées de cette théorisation raciste après 1870.
En France, Barrès imagine une synthèse entre la nationalisme républicain hérité de la révolution et la
conception déterministe de la tradition (héritage des contre révo)
Favorable à une monarchie républicaine, dirigée par un militaire (non héréditaire) ainsi qu’un renfort du
pouv régional. Il propose un programme social en faveur des plus démunis, s’ils appartiennent à la nation
ainsi qu’un système de priorité en matière d’emploi aux nationaux par rapport aux étrangers. Il sera
boulangiste et farouche anti-dreyfusard.
Ch. Maurras développe un « nationalisme intégral » fondé sur la postulat de la conservation et de
l’exaltation de la patrie nation comme absolu. Pour lui on ne peut appartenir à la nation sans être royaliste :
la monarchie est le seul gouvernement permettant par l’hérédité, d’assurer la continuité d’une tradition.
Maurras est farouchement hostile aux principes issus de la révolution française qu’il considère comme faux.
Il est autant anti libéral qu’anti socialiste. Il déteste la démocratie et le système parlementaire qui sont
fondés sur l’idée fausse d’égalité entre les hommes. Pour lui la seule liberté c’est celle de l’appartenance à
un corps ou à un groupe. Il dénonce également les internationalisme (libéralisme et communisme) qu’il
prétend distinguer sous la forme de « 4 états confédérés » : le juif, le métèque, le maçon, le protestant
(attaché au catholicisme)
L’action française qu’il dirige est surtout opérationnelle à Paris, mais ne disposera pas d’un électorat
suffisant pour exercer une réelle influence au pouvoir (sauf en 1920 dans la ch bleu horizon 20 députés)
Les thèses de Maurras serviront néanmoins de base aux théoriciens de la Révolution Nationale, dont la
plupart sont issus de ce courant (Déat, Doriot …), notamment en terme de rupture avec le parlementarisme
pour instaurer un Etat fort et un nouvel ordre social et moral fondé sur la devise « travail famille patrie »
(en Allemagne, le nationalisme raciste et antisémite et portée au pouvoir par Hitler et le national-socialisme)
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