MARDIS PEDIATRIQUE
Sur la population étudiée, l'analyse moléculaire a révélé 13 mutations différentes dont 2
mutations nouvelles décrites pour la première fois en Tunisie (la 2766 del8 et la T665 S).
La mutation
508 est de loin la mutation prédominante suivie de 3 autres mutations
réputées pour être relativement fréquentes dans les pays du pourtour Méditerranéen: G542X,
W1282X et N 1303K. La 2766del 8 occupe la 5
éme
place. Les autres mutations identifiées sont
plus rares : 711 + 1G
T, E1104X, G85E, D1270N, R74W, R1066C et Y122X.
Nous remarquons par ailleurs le nombre important de formes homozygotes pour le
même allèle, même pour les mutations les plus rares. L 'homozygotie vraie est retrouvée dans
72% dont 62% sont
508/
508. Les Homozygoties vraies non
508/
508
représentent 38% des cas. Ce phénomène est favorisé par le taux élevé de consanguinité en
Tunisie, comme il a déjà été observé dans d'autres maladies génétiques fréquentes telles que la
-thalassémie et la drépanocytose. Dans notre série la consanguinité a été étudiée dans 59 couples.
Le degré de parenté concerne 86% des cas dont 90% sont du 1
èr
ou du 2
ème
degré.
La répartition géographique a permis de constater que les sujets étudiés sont
originaires de 19 gouvernorats sur les 24 gouvernorats du pays que conte le pays. Les
régions du Nord-Ouest (NO) et du Centre-Est (CE) semblent être les plus concernées.
La répartition des mutations permet de constater une grande hétérogénéité dans la plupart
des régions.
DISCUSSION ET CONCLUSION :
Sur l'ensemble des chromosomes étudiés dans notre population 70% ont été identifiés présentant
13 Mutations CF différentes.
La mutations
508 est la plus fréquente avec 36.9% ce qui peut cadrer avec le gradient
décroissant décrit pour cette mutation du Nord-Ouest de l'Europe au Sud-Est.
Les nouvelles mutations tunisiennes: T665S et en particulier la 2766 del8 retrouvée dans 7
familles non apparentées de diverses régions du pays, la plupart du temps associée à la N1303K
n'ont pas encore été rapportées dans d'autres ethnies suggérant vraisemblablement une spécificité
à la population tunisienne étudiée. Des études complémentaires sont nécessaires pour un typage
précis afin d'expliquer cette hétérozygotie composite.