F.TOUDEFT et coll Le cancer broncho-pulmonaire est le cancer le plus fréquent dans le monde. En 2012: [OMS] - 1,8 millions nouveaux cas estimé (soit 12,9% du total des cancers). - Chez les hommes: 1,2 millions de nvx cas (1er rang) - Chez les femmes: 580 000 nvx cas (3ème rang) Nombre de décès: estimé à 1,6 millions, soit 19,4% du nb de décès total - Chez les hommes: 1,1 millions de décès (1er rang) - Chez les femmes: 520 000 décès (2ème rang) La pathologie survient chez les sujets de plus en plus jeunes Le taux de mortalité est très élevé, car c’est un cancer très agressif Le taux de survie après 5 ans varie entre 1% à 5%, avec une survie médiane de 9 mois à 20 mois, La surveillance des cas de tumeurs est réalisée par la mise en place de registres de tumeurs dans différentes régions du pays dont celui de Tizi Ouzou Le pronostic du cancer bronchique reste sombre ; sa survie dépend essentiellement du stade TNM de la maladie au moment du diagnostic. La survie est très différente suivant le stade: - - 49 % pour un stade local - - 16 % pour un stade régional - - 2 % pour un stade métastatique [16]. Ainsi, la survie à 5 ans a légèrement augmenté depuis quelques années. En effet entre 1974 et 1976, elle était de 12.5 % tous stades confondus et durant la période de 1995 à 2001, elle était de 15.7 % [16]. En France, en 2000, la survie à 5 ans était de 18 % chez les femmes et 13 % chez les hommes. - Le cancer bronchique est donc responsable de 1.6% de la mortalité prématurée chez les hommes et 0.7 % pour les femmes [*]. Le cancer bronchique est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes de plus de 40 ans et chez les femmes de plus de 60 ans [**]. (*). World Health Organization. Global burden of disease 2002 estimates (revised). Available at: http://www.who.int/healthinfo/bodestimates/en/index.html. Accessed January 23, 2008. (**). Jemal A, Siegel R, Ward E, Hao Y, Xu J, Thun MJ. Cancer statistics, 2009. CA Cancer J Clin 2009;59:225-249. Monde: 39 495 de cas: 28 211♂ et 11 284 ♀) [ OMS-2012] . Nombre de décès par cancer du poumon estimé à 29 949 cas (21 326 ♂ et 8 623 ♀) . Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer chez l'homme dans 87 pays et chez la femme dans 26 pays(OMS) S’il existe encore une prédominance masculine, celle-ci s’estompe de plus en plus : - aux États-Unis, le cancer bronchique primitif est également la 1ere cause de mortalité par cancer chez les femmes. - En France, il est passé au eme 2005 vs6 rang en 1975 ème 2 rang chez les femmes en (Revue des Maladies Respiratoires Volume 28, numéro 8) Incidence et mortalité /Monde - Incidence du Ck plus élevée dans les pays développés. - Incidence élevée en Amérique du nord et Europe de l’est et Centrale. - faible risque en Afrique (problème d’estimations de données? En raison d’un pronostic sombre, l’incidence et le taux de mortalité du cancer bronchique sont très proches l’un de l’autre. /légère variation entre pays. 2012: 2707 cas: 2201♂ et 506♀) - estimation pour 2015: 3229 cas: 2658♂ et 571♀ - Décès par cancer du poumon (2012): 2382 cas: 1934♂ et 448♀) . - estimation pour 2015 2852 cas: 2347♂ et 505♀) [ GLOBOCAN- 2012*] . Femme cas/pcmf Sein 70,2 Colo rectal 18,3 Thyroïde 4,73 SHRE 9 Col utérin 7,3 Ovaire 6,1 Estomac 5,8 Peau 4,6 POUMON 4,3 Homme cas/pcmh POUMON 20,1 Colorectal 19,4 Prostate 12,9 Vessie 11,6 SHRE 10,5 Estomac 8,4 Les formes de cancer les plus fréquentes (Sétif)(*) Femme cas/pcmf Homme cas/pcmh le cancer du sein 44,2 le cancer de POUMON 13,4 le cancer colorectal 8,9 le cancer colorectal 8,8 le cancer du col utérin 5,8 le cancer de vessie 7,4 (*) Registre cancer Sétif 2009 Les formes de cancer les plus fréquentes (Oran ) 1996-2005)(*) Femme (incidence standardisée) Sein 36,9 Homme (incidence standardisée) POUMON 21,4 Vessie 15,2 LNH 8,5 Colorectal 7,6 Voie biliaire 5,1 Prostate 6,3 Estomac 4,3 Estomac 8,1 Col utérin 20,2 Colorectal 6,6 Thyroïde 5,2 LNH 5,1 Le taux moyen brut d’incidence : 80,7 nouveaux cas pour 100.000 hommes . 94,6 nouveaux cas pour 100.000 femmes . (*) Registre d’ Oran Sur une période de 15ans (1997-2011), on a enregistré 14596 nouveaux cas de cancers toutes localisations confondues dans la wilaya de Tizi-Ouzou, dont 1084 cas de cancers broncho-pulmonaires, soit un taux de 7.4% . Evolution de la proportion des cancers bronchiques par rapport aux autres cancers de la wilaya de Tizi Ouzou (1997-2011) % 12.0 10.0 8.0 10.1 9.2 9.4 8.7 9.2 7.8 6.4 6.3 6.0 5.8 6.1 6.8 7.6 7.3 6.3 6.0 4.0 2.0 0.0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Années p=0.009 Répartition des cas de cancers broncho-pulmonaires dans la wilaya de Tizi-Ouzou de 1997 à 2011 selon le sexe H 12% F 88% Evolution des taux d’incidences des cancers broncho-pulmonaires dans la wilaya de Tizi Ouzou de 1997-2011 selon le sexe Tx Ic/pcmh 16 14.7 13.62 14 12 11.9 12.4 12 9.8 10 8 6.7 8 9.8 7.8 12.4 11.8 femme 9.66 9.6 7.8 Linear (homme) 6 4 2 homme 1.9 2.4 2.2 0.1 0.5 0.5 1.2 1.3 1.1 0.8 2003 2004 2005 2006 1.2 1.3 1.2 2007 2008 2009 1.94 2.78 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2010 Chez l’homme les cancers broncho-pulmonaires sont en augmentation constante (p<10-3) de même que Chez la femme (p<10-2) 2011 Linear (femme) Année Chez l’homme % Répartition des cas de cancers broncho-pulmonaires dans la wilaya de Tizi-Ouzou de1997-20011 selon les tranches d’âge Chez la femme % 20.0 18.0 16.0 14.0 12.0 10.0 8.0 6.0 4.0 2.0 0.0 17.8 16.0 15.2 15.4 13.4 25.0 22.2 20.0 18.8 16.2 15.0 9.3 12.0 7.1 1.2 0.8 0.7 0.1 0.3 9.4 10.0 8.5 5.0 2.7 3.4 3.4 40-44 45-49 2.6 1.7 0.9 0.9 0.0 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75et plus 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75et Tranches plus d'âge Tiranches d'âge Plus de quatre cinquième des cas de tumeurs broncho-pulmonaires sont âgés de plus de 50 ans aussi bien chez l’homme que Chez la femme (87.2%) Répartition de cas de tumeurs broncho- pulmonaires dans la wilaya de Tizi ouzou de 1997-2011 selon le type histologique. 24,5% 22,6% 2,1% adenocar'cinome carcinome à petitecellule 0,8% carcinome à grande cellule % carcinome épidermoide Le type histologique le plus fréquemment rencontré est l’adénocarcinome suivi par le carcinome épidermoide. PRINCIPAL FACTEUR DE RISQUE Un homme fumeur a 10 fois plus de risque d'être atteint d'un cancer bronchique / personne qui n'a jamais fumé. Actuellement, 92% des décès par cancers bronchiques chez ♂ et 71% des décès par cancers bronchiques chez la ♀ sont attribuables au tabac. (CIRC, 2007) - le tabac provoque 9 cancers bronchiques masculins sur 10 - RR = 10 (fumeur / au non-fumeur ) - la latence moyenne est estimée à 20 ans - les RR de cancer bronchique sont de 9 pour les fumeurs de cigares et de 7,9 pour les fumeurs de pipes - Le tabagisme est quantifié en paquets-années : - la durée du tabagisme est un facteur plus important que la quantité fumée pour le calcul du risque. - par exemple 20 paquets-années représentent un paquet de cigarettes par jour pendant 20 ans ou 2 paquets par jour pendant 10 ans. - Il n’y a pas de seuil au-dessous duquel fumer n’expose pas à un risque accru de CBP. - après arrêt de l’intoxication tabagique, le risque ne diminue qu’après 10 ans sans jamais revenir au niveau de celui du non-fumeur. Le rôle du tabagisme passif est montré bien que modéré. Son risque relatif est à 1,3 et il dépend du degré d’exposition. L’exposition passive au tabac augmente Le risque de CBP de 30% chez le conjoint d’un fumeur On estime que le tabagisme passif est responsable de 25% des CBP des non fumeurs. Synergie multiplicative entre ces polluants et la fumée de cigarette: - Rayonnements ionisants dont le radon professionnel - Acide chromique, chromate de zinc - Goudrons de houille, suies de combustion du charbon - Inhalation de poussières ou de vapeurs d’arsenic - Inhalation de poussière d’amiante - Opération de grillage de mattes de nickel - Inhalation de poussière ou de fumées d’oxyde de fer - Bis (chloromethyl) éther L’exposition aux gaz moutardes et aux radiations ionisantes a induit une augmentation du risque de cancer bronchique. L'irradiation dans un Cadre Médical : Des cancers bronchiques induits par la radiothérapie externe (dans les maladies de Hodgkin ayant reçues antérieurement une irradiation en mantelet), ont été rapportés. Le risque lié à l’amiante n’est pas uniquement professionnel. Il existe également un risque de mésothéliome suite à des expositions environnementales à l’amiante. Dans l’étude de Bourdes, ce risque relatif est estimé à 8.1 [IC : 5.3-12.0] (*) (*) Bourdes V, Boffetta P, Pisani P. Environmental exposure to asbestos and risk of pleural mesothelioma: review and metaanalysis. Eur J Epidemiol 2000;16:411-417. Le radon est un cancérigène reconnu dans différents pays. Il s’agit d’un gaz radioactif et reste la source principale d’exposition à la radioactivité dans le monde. Darby et al. ont rapporté un risque significatif de cancer bronchique après exposition « domestique » au radon, à partir (*) Darby S, Hill D, Auvinen A, Barros-Dios JM, Baysson H, Bochicchio F, Deo H, Falk R, d’une cohorte de 13 études Forastiere F, Hakama M, Heid I, Kreienbrock L, Kreuzer M, Lagarde F, Mäkeläinen I, Muirhead C, Oberaigner W, Pershagen G, Ruano-Ravina A, Ruosteenoja E, Rosario AS, Tirmarche M, européennes [*]. Tomásek L, Whitley E, Wichmann HE, Doll R. Radon in homes and risk of lung cancer: collaborative analysis of individual data from 13 European case-control studies. BMJ 2005;330:223. D’autres études ont été menées aux Etats-Unis, en Angleterre et au Canada, mais également en France (pour un taux de radon inférieur à 200 becquerels par mètre cube (Bq/m³) [*]. Ainsi, le radon serait responsable d’environ 5 % à 12 % des décès par cancer bronchique [**]. L’excès de risque est de 8 % à 10% pour 100 Bq/m³. (*) Catelinois O, Rogel A, Laurier D, Billon S, Hemon D, Verger P, Tirmarche M. Lung cancer attributable to indoor radon exposure in france: impact of the risk models and uncertainty analysis. Environ Health Perspect 2006;114:1361-1366. (**) Boffetta P. Human cancer from environmental pollutants: the epidemiological evidence. Mutat Res La pollution atmosphérique et environnementale - Elle peut être responsable d’une petite proportion des cancers bronchiques (1 % à 2 %), en particulier par la combustion des HAP (Hydocarbures Aromatiques Polycycliques) [*]. - Boffetta a montré qu’il existait un risque de cancer bronchique lié à l’inhalation de particules fines de moins de 2.5 micromètres [**]. (*) Doll R, Peto R. The causes of cancer: quantitative estimates of avoidable risks of cancer in the United States today. J Natl Cancer Inst 1981;66:1191-1308. (**) Boffetta P. Human cancer from environmental pollutants: the epidemiological evidence. Mutat De même, l’inhalation de vapeurs d’huiles de cuisine, selon certaines études chinoises [**]. La cuisson de ces huiles de cuisine émet des HAP et donc il y a induction de lésions de l’ADN et possibilité de carcinogénèse bronchique. (pays asiatiques car il s’agit du mode de cuisson traditionnelle des aliments). Enfin, les produits de chauffage fossiles peuvent avoir un rôle cancérigène et ceci a surtout été étudié dans les pays asiatiques qui sont de gros consommateurs de ce type de chauffage. L’exposition aux fumées de bois peut être aussi un facteur de risque de cancer bronchique comme le montre l’étude de Delgado [***]. (**) Boffetta P. Human cancer from environmental pollutants: the epidemiological evidence. Mutat Res 2006;608:157-162. (***) Delgado J, Martinez LM, Sánchez TT, Ramirez A, Iturria C, González-Avila G. Lung cancer pathogenesis associated with wood smoke exposure. Chest 2005;128:124-131. Alimentation Depuis environ 30 ans, la recherche sur un possible facteur de risque alimentaire dans le cancer bronchique a vu le jour, mais reste un sujet très controversé. Le récent rapport du World Cancer Research Fund montre: - qu’un régime riche en viande rouge et en graisse et l’apport de rétinol pourraient être des facteurs de risque du cancer bronchique. - l’arsenic contenu dans l’eau et l’utilisation de béta-carotène sont des facteurs de risque reconnus [****]. (****) World Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research. Food, Nutrition, Physical activity ,and Prevention of Cancer: a Global Perspective. Washington DC:AICR,2007. Last update on 08/19/2009. En plus des autres facteurs à savoir: Le cannabis: Quelle est la différence entre la fumée de cigarette et la fumée de cannabis ? - D’après une étude menée en 2006, la fumée d’un joint est beaucoup plus toxique que celle du tabac. - Sa consommation fait inhaler six à sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone que la cigarette (Husset 2006) (*). - Bien que les données soient encore limitées, différentes études ont suggéré que le cannabis fumé peut être un facteur de risque pour le cancer du poumon (Sasco 2007). (*). Étude menée par 60 millions de consommateurs et la Mildt en 2006 a permis de comparer les teneurs en nicotine, goudrons, monoxyde de carbone, benzène et toluène dans les fumées principales de joints de cannabis et de cigarettes Marlboro rouge® - Une méta-analyse américaine de 2006, portant sur 19 études, indique que le goudron et la façon de consommer du cannabis (profondeur de l’inhalation et rétention de la fumée plus prolongée) favorise les risques carcinogènes (Mehra 2006). - Une étude parue en 2008, montre que la consommation de cannabis multiplie par 5,7 le risque de cancer du poumon chez les forts utilisateurs (plus de 10 joints année, soit un joint par jour pendant 10 ans) par rapport à des personnes qui n’en ont pas usage. Age: Le cancer bronchique a une fréquence différente selon l’âge, avec: 5 % pour les moins de 44 ans, 14 % pour les 45-54 ans, 25 % pour les 55-64 ans et 55 % pour les plus de 65 ans [*]. (*) Youlden DR, Cramb SM, Baade PD. The international epidemiology of lung cancer geographical distribution and secular trends. J Thorac Oncol 2008;8:819-831. - Seuls 20 % des fumeurs auront un cancer bronchique, il y a donc une prédisposition [*]. - Il existe un risque augmenté de cancer bronchique chez les individus ayant des antécédents de cancer bronchique familiaux. [**]. - Dans une étude cas-témoins, Gorlova montre qu’il existe un risque augmenté de cancer bronchique chez les parents de patients nonfumeurs atteints de cancer bronchique, en particulier chez les patients de moins de 60 ans [***]. Le risque augmente de 25 % pour tous les cancers et de 44 % pour les patients de moins de 60 ans. (*). Fong KM, Sekido Y, Gazdar AF, Minna JD. Lung cancer. 9: Molecular biology of lung; cancer: clinical implications. Thorax 2003;58:892-900. (**). Bailey-Wilson JE, Amos CI, Pinney SM, Petersen GM, de Andrade M, Wiest JS, Fain P, Schwartz AG, You M, Franklin W, Klein C, Gazdar A, Rothschild H, Mandal D, Coons T, Slusser J, Lee J, Gaba C, Kupert E, Perez A, Zhou X, Zeng D, Liu Q, Zhang Q, Seminara D, Minna J, Anderson MW. A major lung cancer susceptibility locus maps to chromosome 6q23–25. Am J Hum Genet 2004;75:460-474. (***). Gorlova OY, Weng SF, Zhang Y, Amos CI, Spitz MR. Aggregation of cancer among L’étude de l’Environment And Genetics in Lung cancer Etiology (EAGLE) a été menée entre 2002 et 2005 en Italie et a inclus 2101 cas de cancers bronchiques (hommes et femmes de 35 à 79 ans) et 2 120 témoins. Cette étude montrait qu’il y avait une association significative entre le risque de cancer bronchique et une histoire familiale de cancer bronchique. Ceci était plus marqué pour les patients de moins de 55 ans par rapport aux patients de plus de 55 ans (OR=3.26 [IC : 1.55-6.85] versus OR=1.43 [IC : 1.12-1.83]). Il n’y avait pas de différence pour le sexe. Cette étude montrait aussi qu’une histoire familiale de cancer bronchique était associée avec une augmentation des adénocarcinomes (OR=1.68 [IC : 1.28-2.20]) et des carcinomes épidermoïdes (OR=1.79 [IC : 1.25-2.55]), mais pas pour les carcinomes à petites cellules (OR=0.90 [0.51-1.59]). Enfin, les antécédents familiaux de bronchite chronique (OR=1.49 [IC : 1.23-1.80]) et d’emphysème (OR=1.19 [IC : 0.951.49]) étaient associés avec le risque de cancer bronchique mais pas les antécédents de pneumonie (OR=0.73 [IC : 0.610.87] [121]. De nombreuses études montrent une association entre le risque de cancer bronchique et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), probablement secondaire à l’effet du tabagisme au niveau respiratoire [*]. Les femmes atteintes de BPCO ont un risque augmenté de cancer bronchique (OR=1.85 [1.21-2.81]) [**]. La fibrose pulmonaire serait aussi un facteur de risque mais qui reste très controversé [***]. (*). Tockman MS. Other host factors and lung cancer susceptibility. In: Samet JM, ed. Epidemiology of lung cancer. New York, NY: Marcel Dekker, 1994:397-412. (**). Schwartz AG, Cote ML, Wenzlaff AS, Van Dyke A, Chen W, Ruckdeschel JC, Gadgeel S, Soubani AO. Chronic obstructive lung diseases and risk of non-small cell lung cancer in women. J Thorac Oncol 2009; 4:291-299. (***). Daniels CE, Jett JR. Does interstitial lung disease predispose to lung cancer? Curr Opin Pulm Med 2005;11:431-437. - D’autres auteurs comme Alavanja ont trouvé un risque plus élevé de cancer bronchique associé avec: - l’asthme (OR=2.7), - les pneumonies (OR=1.5), - l’emphysème (OR=2.6) - et la tuberculose (OR=2.0) [*]. - Une étude cas témoins coréenne a montré que le risque de cancer bronchique chez les hommes et les femmes ayant des antécédents de tuberculose était différent selon le type histologique. (*). Alavanja MC, Brownson RC, Boice JD Jr, Hock E. Preexisting lung disease and lung cancer among nonsmoking women. Am J Epidemiol 1992;136:623-632. - Pour le carcinome épidermoïde, ce risque est de - 3.21 [2.12-4.90] chez les hommes - et 2.40 [1.30-4.42] chez les femmes. - - Pour l’adénocarcinome, le risque est de - 2.69 [1.63-4.45] chez les hommes - et 4.20 [2.75-6.39] chez les femmes. - Pour le carcinome à petites cellules, le risque est de - 1.52 [0.83-2.78] chez les hommes - et 1.37 [0.61-3.06] chez les femmes [*]. (*). Park SK, Cho LY, Yang JJ, Park B, Chang SH, Lee KS, Kim H, Yoo KY, Lee CT; The Scientific Committee, Korean Academy of Tuberculosis and Respiratory Diseases. Lung cancer risk and cigarette smoking, lung tuberculosis according to histologic type and gender in a population based case-control study. Lung Cancer 2009. In press. Prévenir le cancer du poumon consiste avant tout à « cesser de fumer » et d’éviter le tabagisme passif Arrêter de fumer permet : de voir les risques de cancer diminuer de 50 % au bout de 5 ans ; après une douzaine d'années d'arrêt, le risque devient identique aux personnes n'ayant jamais consommé du tabac. Éviter les expositions professionnelles, par le renforcement des mesures de prévention en milieu de travail Réduire les expositions environnementales cancérigènes (L'objectif du Plan Cancer 2014-2019 est de réduire l’exposition de la population aux polluants atmosphériques et aux rayonnements ionisants). Une alimentation riche en légumes et en fruits semble diminuer le risque de cancer bronchique mais les études de chimioprévention sont restées décevantes. La plupart des recherches dans ce domaine sont basées sur le rôle anti-oxydant de certains aliments (fruits, légumes, sélénium, vitamine C, caroténoïdes, thé) qui diminuerait les lésions de l’ADN. - Le récent rapport du World Cancer Research Fund montre que les fruits et les dérivés caroténoïdes protégeraient du cancer bronchique. Les données sont moins convaincantes en ce qui concerne les légumes, le béta-carotène et le sélénium. - L’étude de Galéone a enrollé 218 cas de cancer bronchique entre 1987 et 1990 et a montré qu’il y avait un effet protecteur des légumes. Dans cette étude, les fumeurs avec de faibles apports en légumes et en fruits avaient respectivement 6 fois plus de risque et 4 fois plus de risque de cancer bronchique que les nonfumeurs avec de forts apports en ces nutriments [*]. (*). Galeone C, Negri E, Pelucchi C, La Vecchia C, Bosetti C, Hu J. Dietary intake of fruit and vegetable and lung cancer risk: a case-control study in Harbin, northeast China. Ann Oncol 2007;18:388-392. Les tumeurs BP occupent la première place parmi les autres localisations, c’est pourquoi, il faut axer les efforts sur la prévention, La prévention passe avant tout par: éviction des facteurs de risque bien comprendre leurs mécanisme dans la genèse des cancers, d’abord, par le biais du dépistage précoce (40 ans), mais aussi en agissant sur les facteurs de risque connus par des compagnes d’information, éducation/communication et de sensibilisation Par la création de réseau de dépistage, de prise en charge et de suivi. MERCI POUR VOTRE ATTENTION