Pathologie cancéreuse bronchopulmonaire - Cancer broncho-pulmonaire primitif Epidémiologie • Première cause de décès par cancer chez l’homme ( 21000/an) et la deuxième chez la femme . • Affection en constante progression depuis 20ans (pandémie du XXème siècle ,d’abord dans les pays développés puis dans les pays en voie de développement). • Affection encore mortelle malgré les progrès diagnostics et thérapeutiques ( taux de survie à 5ans de 11,5% chez l’homme et 16% chez la femme. • C’est une affection accessible à la prévention Facteurs de risque : tabac • Le rôle du tabagisme actif dans la survenue du cancer bronchique est clairement établi, ce facteur peut être combiné chez un même sujet à d’autres facteurs , augmentant ainsi le risque. • 80 à 90% des cancers bronchiques sont liés au tabac . • 20% des cancers des non fumeurs sont liés à un tabagisme passif. • À tabagisme égal le risque de survenue d’un cancer bronchique est plus élevé chez la femme que chez l’homme . Autres facteurs de risque • Facteurs professionnels : travail de mines ( fer, uranium, or, arsenic, nickel) et exposition à l’amiante . • Pollution atmosphérique , dont le rôle eicst difficile établir même s’il y a plus de cancers dans les régions urbaines que dans les zones rurales Classification histologique I a)Les cancers bronchiques non à petites cellules (CB-NPC) famille regroupant : - Les Carcinomes épidermoides ou malpighiens: les plus fréquents 50%des cas, liés au tabac , se développent sur les gros troncs bronchiques , opérables . - Les adénocarcinomes : dont la fréquence est en augmentation surtout chez les femmes et les non fumeurs ( 30% des cas ), d’évolution rapide , opérables . - Les carcinomes à grandes cellules , rares ( moins de 5%). - Les carcinomes bronchiolo-alvéoaires : plus rares , cancers du poumon vrai , de forme diffuse, hypersécrétants. Classification histologique II b) Les carcinomes à petites cellules : ce sont des tumeurs proximales, médiastino-hilaires cliniquement très agressives , non opérables , représentant 15% des cancers bronchiques Circonstance de découverte I 1- Signes respiratoires : pas toujours au premier plan, mais peuvent alerter chez un patient tabagique : - toux , souvent minimisée - dyspnée: pouvant être inspiratoire et/ou expiratoire . - hémoptysie : très alarmante , dont il faut quantifier l’importance, elle impose la réalisation d’une fibroscopie bronchique. - douleurs thoraciques : présentent en cas d’atteinte pleurale ou costale Circonstances de découverte II 2- SIGNES GENERAUX : ne sont pas spécifiques mais peuvent faire soupçonner la maladie : - AEG - asthénie - anorexie - amaigrissement - fièvre persistante Circonstances de découverte III 3- SIGNES EN RAPPORT AVEC L’EXTENSION REGIONALE: - Épanchement pleural ou péricardique - Dysphagie : compression œsophagienne - Hoquet : irritation du nerf phrénique - Dysphonie : compression du nerf récurent - Douleurs cervico-brachiale, ptosis, myosis ( pancoast-tobias) - Syndrome cave supérieur: par compression de la veine cave supérieure Circonstances de découverte IV 4- signes en rapport avec des métastases : - ictère , douleurs abdominales - douleurs osseuses, fractures osseuses - céphalées, hémiplégie, troubles du comportement. - hyponatrémie , hypercalcémie Moyens diagnostic I • RADIO DU THORAX : examen clés et primordial elle doit être de face et de profil , et peut objectiver une opacité arrondie plus ou moins homogène , unique ou multiple avec ou sans lésions pleurales, osseuses et ganglionnaires Moyens de diagnostic II • FIBROSCOPIE BRONCHIQUE : examen indispensable et déterminant pour le diagnostic, elle permet : - de visualiser la lésion tumorale ( bourgeon, infiltration , compression extrinsèque . - de préciser son siège dans l’arbre bronchique. - de réaliser les biopsies pour l’étude histologique. - la fibroscopie souple peut être normale surtout dans les formes périphériques . Moyens diagnostics III • Autres examens : si la fibroscopie bronchique souple ne permet pas de préciser le diagnostic anathomopathologique , on a recours à d’autres moyens diagnostics : - ponction pleural s’il existe un EP - ponction d’une ADP -ponction sous scanner - biopsie chirurgicale - ponction d’une métastase - dosage des marqueurs tumoraux : qui n’ont qu’une valeur d’orientation Bilan pré-thérapeutique : Avant toute décision thérapeutique il faut réaliser un bilan d’extension complet afin de proposer au patient la meilleur solution thérapeutique en tenant compte de son Age , de son état général et des comorbidités - TDM TAP et cérébral : - IRM - Scintigraphie osseuse - Scintigraphie pulmonaire V/P - TEP scanner - Bilan respiratoire (EFR , gazométrie) - Bilan cardiaque ( échographie, épreuve d’effort ) Classification L’ensemble du bilan d’extension permet de classer le malade , suivant une classification internationale permettant d’adopter une stratégie thérapeutique codifiée , c’est la classification TNM : T : taille et extension de la tumeur N : existence , taille et localisation des ADP M : existence ou pas de métastases Prise en charge thérapeutique 1- Les modalités thérapeutiques des cancers bronchopulmonaires sont multiples , dont les indications dépendent du type histologique, du stade de la maladie ( TNM) et du terrain du patient . 2- La décision thérapeutique doit être collégiale et prise lors des réunions de concertation multidisciplinaires ( RCP) regroupant dans chaque centre pneumologues, oncologues, chirurgiens thoraciques, radiothérapeutes . 3- La décision doit inclure et tenir compte de l’avis du patient . 4- La prise en charge peut associer plusieurs traitements . I- Chirurgie • Seul traitement curatif • Seuls les CBPNPC sont opérables ( épidermoïdes et ADK ) • D’indications réduites : 20 à 25% seulement bénéficient la chirurgie du fait du diagnostic tardif . • L’acte opératoire peut consister à une lobectomie, bi-lobectomie ou à une pneumectomie . II- chimiothérapie • Associe le plus souvent deux produits cytotoxiques dont un sel de platine (carboplatine ou cisplatine ) actifs sur le cancer du poumon. • Délivrée selon des protocoles bien établis ( nombre de cures et leur périodicité ). • Le choix est dicté par la nature histologique , l’état du patient et ses antécédents (cardiaque, rénales ). • La chimio utilise des produits avec de multiples effets secondaires (hématologiques, neurologiques, dermatologiques, infectieux , digestifs ) justifiant une surveillance clinique et biologique étroite et une prise en charge rapide et adaptée . III- radiothérapie • Traitement locorégional de la tumeurs ou d’une métastase , par radiation ionisantes entrainant une destruction des cellules cancéreuses . • Peut être utilisée seule , associée à une chimio, en complément d’une chirurgie , à titre antalgique ou hémostatique . • Malgré l’amélioration des techniques elle peut avoir encore des effets secondaires : brûlures cutanées, dysphagies, fibrose pulmonaire (poumon post radique ). IV- traitement local on peut avoir recours à un traitement local à titre curatif ou en complément d’un traitement conventionnel dans un centre spécialisé , souvent sous AG et par bronchoscope rigide : - Curiethérapie - Laser - Mise en place d’une endo-prothèse trachéale ou bronchique désobstructive V- soins de support et de soutien La prise en charge d’un patient porteur d’une pathologie cancéreuse doit globale et pluridisciplinaire : - Accompagnement psychologique du patient et de son entourage - Lutter contre la douleur - Lutter contre la dyspnée - Lutter contre la dénutrition