Les infiltrations en médecine générale : état des

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UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE - LILLE 2
FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG
Année : 2012
THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Les infiltrations en médecine générale : état des pratiques et des
formations des maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais
Présentée et soutenue publiquement le 17 décembre 2012
Par Alexandre BENOIT
Jury
Président : Monsieur le Professeur Bernard Cortet
Assesseurs : Monsieur le Professeur René-Marc Flipo
Monsieur le Docteur Marc Bayen
Directeur de Thèse : Monsieur le Professeur Jean-Marc Lefebvre
UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE - LILLE 2
FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG
Année : 2012
THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Les infiltrations en médecine générale : état des pratiques et des
formations des maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais
Présentée et soutenue publiquement le 17 décembre 2012
Par Alexandre BENOIT
Jury
Président : Monsieur le Professeur Bernard Cortet
Assesseurs : Monsieur le Professeur René-Marc Flipo
Monsieur le Docteur Marc Bayen
Directeur de Thèse : Monsieur le Professeur Jean-Marc Lefebvre
REMERCIEMENTS
Au Professeur Bernard Cortet, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier
Service de Rhumatologie de l’Hôpital Roger Salengro - CHRU de Lille,
du
Qui m’a fait l’honneur d’accepter de présider cette thèse et m’a fait confiance pour
travailler sur ce sujet passionnant que sont les infiltrations.
Pour sa disponibilité, ses conseils et son enseignement.
Avec mon profond respect.
Au Professeur René-Marc Flipo, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier, Chef de
Service de Rhumatologie de l’Hôpital Roger Salengro - CHRU de Lille, Chevalier
dans l’Ordre des Palmes Académiques,
Qui m’a fait l’honneur de juger cette thèse.
Pour son enseignement durant mes études qui m’a permis de découvrir et
d’approfondir mes connaissances dans ce riche domaine qu’est la rhumatologie.
Avec mon profond respect.
Au Professeur Jean-Marc Lefebvre, Professeur associé des Universités, Département de
Médecine Générale de la Faculté de Médecine de Lille,
Qui a adhéré à ce projet d’étude et m’a orienté durant ce travail.
Pour sa disponibilité, sa patience, son aide sans cesse renouvelée.
Son dévouement et ses compétences sont pour moi un modèle à suivre.
Avec mon profond respect.
Au Docteur Marc Bayen,
Qui a accepté avec spontanéité de juger cette thèse.
Pour son aide précieuse et sa disponibilité durant ce travail.
Avec mon profond respect.
Aux Docteurs Emmanuel Chazard et Grégoire Ficheur, à Mlle Fleur Maury, Mlle Dumesnil
Chloé et M. Guillaume Clément (Plate-forme d’Aide Méthodologique, Service
d’Information et des Archives médicales, Clinique de Santé Publique, CHRU de
Lille),
Pour leur aide dans l’analyse biostatistique des résultats de ce travail.
A mon épouse,
Qui a été à mes côtés durant tout ce travail et dont le soutien sans faille m’a été d’une
aide considérable.
Avec tout mon amour.
A mes parents,
Qui m’ont permis de réaliser ma vocation, m’ont soutenu et encouragé durant toutes
mes études.
Avec toute mon affection.
A ma grand-mère,
Dont l’amour a bercé mon enfance.
Toutes mes pensées vont ce jour vers toi.
A Romain et Julie,
Pour leur soutien et leur confiance.
A Baptiste, Estèle et Elsa,
Mon filleul et mes nièces.
A tous les membres de ma famille,
Pour leur soutien, leur aide et leurs encouragements qui m’ont été d’un grand
réconfort.
A Bérangère et Benjamin,
Pour leur indéfectible amitié et leur présence à mes côtés depuis de nombreuses
années.
A Capucine, Tristan, Marie, Sara, Noémie et tous mes amis qui en partageant mon chemin ont
contribué à la réalisation de ce travail.
SERMENT D’HIPPOCRATE
"Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux
lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de
promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je
respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination
selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies,
vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne
ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients
des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais
leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les
consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me
laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me sont confiés. Reçu à
l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à
corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas
abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je
n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes
confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ;
que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque".
ABREVIATIONS
ACR : American College of Rheumatology
AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien
AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé
AVK : Anti-Vitamine K
DPC : Développement Professionnel Continu
EBM : Evidence Based Medicine
FMC : Formation Médicale Continue
G : Gauge
HAS : Haute Autorité de Santé
HTA : Hypertension Artérielle
IC : Intervalle de Confiance
LCS : Liquide Cérébro-Spinal
MP : Maladie Professionnelle
OR : Odds Ratio
PR : Polyarthrite Rhumatoïde
PSH : Périarthrite Scapulo-Humérale
SFR : Société Française de Rhumatologie
TMS : Trouble Musculo-Squelettique
TP : Taux de Prothrombine
UFR : Unité de Formation et de Recherche
URL : Uniform Resource Locator
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................... 4!
TECHNIQUES INFILTRATIVES ........................................................................................ 6!
I.! Prérequis ......................................................................................................................... 6!
A.! Produits utilisés ........................................................................................................ 6!
1.! Glucocorticoïdes .................................................................................................. 6!
2.! Viscosupplémentation par acide hyaluronique .................................................... 9!
B.! Indications .............................................................................................................. 10!
C.! Contre-indications .................................................................................................. 11!
1.! Contre-indications absolues ............................................................................... 11!
2.! Contre-indications relatives ............................................................................... 12!
D.! Asepsie ................................................................................................................... 13!
E.! Précautions nécessaires avant et après chaque infiltration ..................................... 14!
II.! Infiltration de l’épaule................................................................................................. 17!
A.! Généralités .............................................................................................................. 17!
B.! Infiltration de l’articulation gléno-humérale .......................................................... 18!
1.! Indications .......................................................................................................... 18!
2.! Produits utilisés .................................................................................................. 19!
3.! Techniques ......................................................................................................... 19!
C.! Infiltration de la bourse sous acromiale ................................................................. 21!
1.! Indications .......................................................................................................... 21!
2.! Produit utilisé ..................................................................................................... 22!
3.! Techniques ......................................................................................................... 22!
D.! Cotation de l’acte .................................................................................................... 24!
III.! Infiltration du coude.................................................................................................... 24!
A.!
B.!
C.!
D.!
Indications .............................................................................................................. 24!
Produits utilisés ...................................................................................................... 25!
Technique ............................................................................................................... 25!
Cotation .................................................................................................................. 26!
IV.! Infiltration du canal carpien ........................................................................................ 26!
A.!
B.!
C.!
D.!
Généralités et rappels anatomiques ........................................................................ 26!
Produits utilisés ...................................................................................................... 28!
Technique ............................................................................................................... 29!
Cotation .................................................................................................................. 30
V.! Infiltration du pouce (articulation trapézo métacarpienne) ........................................ 30!
A.!
B.!
C.!
D.!
E.!
Généralités et rappels anatomiques ........................................................................ 30!
Indications .............................................................................................................. 31!
Produits utilisés ...................................................................................................... 31!
Technique ............................................................................................................... 31!
Cotation .................................................................................................................. 33!
VI.! Infiltration du genou ................................................................................................... 33!
A.! Généralités .............................................................................................................. 33!
B.! Indications .............................................................................................................. 33!
C.! Produits utilisés ...................................................................................................... 34!
D.! Techniques .............................................................................................................. 35!
1.! Infiltration par voie sus-patellaire externe ......................................................... 35!
2.! Infiltration par voie sous-patellaire externe ....................................................... 36!
3.! Infiltration par voie sous patellaire interne ........................................................ 36!
4.! Infiltration par voie antéro-externe .................................................................... 37!
E.! Cotation .................................................................................................................. 38!
VII.!Infiltration épidurale rachidienne lombaire ................................................................ 38!
A.!
B.!
C.!
D.!
E.!
Généralités .............................................................................................................. 38!
Autres voies d’abord rachidiennes lombaires possibles ......................................... 39!
Produits utilisés ...................................................................................................... 40!
Technique ............................................................................................................... 40!
Cotation .................................................................................................................. 42!
ETUDE DE LA PRATIQUE DES INFILTRATIONS PAR LES MEDECINS
GENERALISTES MAITRES DE STAGE DE LA REGION NORD-PAS DE CALAIS
................................................................................................................................................. 43!
I.! Introduction .................................................................................................................. 43!
II.! Méthodologie .............................................................................................................. 44!
A.! Conception du questionnaire .................................................................................. 44!
1.! Première partie : Généralités et contexte ........................................................... 44!
2.! Deuxième partie : Formation et pratique des infiltrations ................................. 44!
3.! Troisième partie : Etude des pratiques chez les médecins réalisant des
infiltrations ......................................................................................................... 45!
4.! Quatrième partie : Etude des raisons de la non pratique et des éventuels souhaits
de formation chez les médecins ne réalisant pas d’infiltration .......................... 45!
B.! Echantillon ............................................................................................................. 45!
C.! Déroulement de l’enquête ...................................................................................... 45!
D.! Analyse des données............................................................................................... 46
III.! Résultats ...................................................................................................................... 47!
A.! Participation à l’enquête ......................................................................................... 47!
B.! Analyse descriptive des pratiques et formations des médecins généralistes .......... 47!
1.! Généralités concernant les médecins interrogés ................................................ 47!
2.! Pratique d’infiltrations ....................................................................................... 53!
3.! Médecins généralistes pratiquant des gestes infiltratifs ..................................... 53!
4.! Médecins généralistes ne réalisant pas de gestes infiltratifs .............................. 60!
5.! Formation des médecins généralistes à la pratique de gestes infiltratifs ........... 62!
C.! Déterminants de la pratique de gestes infiltratifs ................................................... 66!
D.! Déterminants des souhaits de formation chez les médecins ne pratiquant pas
d’infiltrations.......................................................................................................... 68!
1.! Souhait de formation et sexe des médecins........................................................ 68!
2.! Souhait de formation et âge des médecins ......................................................... 69!
3.! Souhait de formation et secteur d’installation des médecins ............................. 70!
4.! Souhait de formation et nombre de rhumatologues dans le secteur de garde .... 71!
IV.! Discussion ................................................................................................................... 72!
A.! Critique de la méthode............................................................................................ 72!
1.! Questionnaire ..................................................................................................... 72!
2.! Recueil des données ........................................................................................... 73!
3.! Echantillon ......................................................................................................... 73!
B.! Discussion des résultats.......................................................................................... 74!
1.! Echantillon analysé ............................................................................................ 74!
2.! Activité des médecins généralistes dans le domaine des infiltrations................ 75!
3.! Formation des médecins généralistes à la pratique d’infiltrations ..................... 79!
CONCLUSION ...................................................................................................................... 83!
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 84!
ANNEXES .............................................................................................................................. 89!
INTRODUCTION
Les plaintes douloureuses d’origine rhumatologique représentent aujourd’hui une part
non négligeable des motifs de consultation en médecine générale. Cela est très certainement
voué à encore s’amplifier dans les années à venir du fait du vieillissement progressif de la
population et de l’augmentation de la prévalence des troubles musculo-squelettiques (TMS)
d’origine professionnelle.
Le médecin généraliste est souvent en première ligne en ce qui concerne le soulagement des
douleurs présentées par ses patients. Si il existe un arsenal thérapeutique antalgique pour l’y
aider, certaines d’entre-elles nécessitent la réalisation d’une infiltration de corticoïdes pour
soulager rapidement et efficacement le patient.
Ce geste permettant une amélioration des symptômes douloureux est de pratique quotidienne
dans les cabinets de rhumatologie. Il existe cependant une pénurie dans certains secteurs de
notre région en offre de soins rhumatologique à l’origine d’un délai parfois long et
difficilement supportable par le patient. Le médecin généraliste peut alors être mis à
contribution pour réaliser ce geste.
Il n’existe que très peu d’études s’intéressant à la pratique des infiltrations par les
médecins généralistes en France et aucune dans la région Nord-Pas de Calais.
Une étude réalisée en 2005 auprès de 70 médecins généralistes de la région Parisienne(2) a
objectivé une pratique infiltrative chez 44,3% d’entre-eux.
Une seconde étude réalisée en 2007 auprès de 177 médecins généralistes des Côtes d’Armor(3)
a quant à elle mis en évidence une pratique infiltrative chez 68,9% d’entre-eux.
Ces résultats discordants se retrouvaient également en matière de formation des
généralistes dans le domaine infiltratif. Ainsi, dans l’étude de 2005, 100% des
réalisant des infiltrations et 56,4% de ceux n’en réalisant pas avaient reçu une
théorique. Dans l’étude de 2007 réalisée dans les Côtes d’Armor, 55,9% des
interrogés n’avaient reçu aucune formation en la matière.
praticiens
praticiens
formation
médecins
Le point commun entre ces deux études était la mise en évidence d’un désir de formation des
médecins, que ceux-ci infiltrent ou non.
Ce problème de formation des médecins généralistes a d’ailleurs été à l’origine d’un travail de
thèse soutenu récemment ayant pour objectif de proposer un guide pratique des infiltrations
les plus fréquentes en médecine générale aux étudiants de la faculté de médecine de Nancy(4).
4
Après avoir rappelé les connaissances nécessaires préalables à toute infiltration, il sera
abordé dans une première partie les principaux gestes infiltratifs pouvant être réalisés en
médecine ambulatoire. Les indications propres à chaque geste seront rappelées, suivies de la
description pas à pas de la technique.
La seconde partie de ce travail tentera de faire le point sur la pratique et les formations reçues
par des médecins généralistes, maîtres de stage, de la région Nord-Pas de Calais.
L’objectif est également de replacer le médecin dans son environnement afin d’essayer de
mettre en exergue un profil type de médecin selon ses habitudes en matière infiltrative.
L’évaluation portera de plus sur la fréquence de réalisation d’infiltrations, les sites infiltrés et
les craintes potentielles limitant la pratique.
La formation des médecins généralistes aux gestes infiltratifs sera aussi évaluée. Il sera tenté
de mettre en évidence leurs éventuels désirs en la matière afin de pouvoir améliorer la
formation des futurs praticiens.
5
TECHNIQUES INFILTRATIVES
Les premières infiltrations de corticostéroïdes ont été décrites en 1951 par JL
Hollander(1), dans le soulagement des douleurs de l’arthrose du genou. Elles sont maintenant
devenues de pratique courante tant leur efficacité semble aujourd’hui admise.
Si ce geste est à présent réalisé par bon nombre de praticiens généralistes, il nécessite d’en
connaître précisément la technique pour en limiter les complications. Il peut être à l’origine de
craintes de la part des patients ainsi que des médecins généralistes dont la pratique est loin
d’être aussi fréquente que leurs confrères rhumatologues.
Cette première partie abordera dans un premier temps les prérequis nécessaires à une bonne
pratique en matière d’infiltration. Seront ensuite abordées les principales techniques
infiltratives pouvant être réalisées en cabinet de médecine générale.
I.
Prérequis
A.
Produits utilisés
1. Glucocorticoïdes
Les produits les plus couramment utilisés sont des corticoïdes pour leur action antiinflammatoire, parfois associés à un anesthésique.
L’injection peut se faire dans une cavité articulaire ou dans d’autres structures comme des
bourses synoviales, des gaines téno-synoviales, le rachis, ou autour de celles-ci.
Les produits à base de glucocorticoïdes peuvent être classés selon leur puissance antiinflammatoire (évaluée en équivalence anti-inflammatoire en comparaison à 5 mg de
prednisone) et leur durée d’action.
Les différentes molécules commercialisées en France pour des infiltrations intra ou périarticulaires sont synthétisées dans le tableau suivant (figure 1).
6
DCI
Nom commercial
Durée
d’action
Equipotence
Prednisone
par flacon
Cortivazol
Altim®
40 jours
62,5 mg
Bétaméthasone
Diprostène® ;
Célestène®
Chronodose® ;
Betnesol®
Prednisolone acétate
Hydrocortancyl®
Méthylprednisolone
Dépo-Médrol®
Hydrocortisone
Hydrocortisone®
courte
31 mg
Triamcinolone acétonide
Kénacort Retard®
>21 jours
50 mg
Hexacétonide de
triamcinolone
Hexatrione®
60 jours
50 mg
Infiltrations
articulaires et
45 jours
>7 jours
péri-articulaires
Infiltrations
articulaires
uniquement
46,6 mg
125 mg
(flacon de 5
ml)
50 mg
Figure 1 : Glucocorticoïdes commercialisés en France pour injection intra ou péri-articulaire
a. Cortivazol : Altim®
Le cortivazol se présente en suspension injectable à 3,75 mg/1,5 ml, dans une seringue
préremplie, dont il faut glisser le poussoir sur le piston de la seringue. Le produit est livré
avec deux types d’aiguilles (25 et 50 mm de longueur) et nécessite d’être agité avant
l’injection.
L’équivalence anti-inflammatoire (équipotence) pour 5 mg de prednisolone est de 0,3 mg de
cortivazol. Un flacon contient donc l’équivalence de 62,5 mg de prednisone.
La posologie est de 0,5 à 1,5 ml selon la localisation, celle-ci pouvant être articulaire, périarticulaire ou épidurale.
Il s’agit d’un produit retard avec une demi-vie de plus de 60 heures(5) et une durée d’action
d’environ 40 jours.
Prix : 5,47 euros (remboursé à 65% par la Sécurité Sociale).
b. Bétaméthasone : Diprostène®
La bétaméthasone en suspension injectable se présente sous forme d’une seringue
préremplie de 1 ml, contenant 5 mg de bétaméthasone sous forme dipropionate et 2 mg de
bétaméthasone sous forme de phosphate disodique. Le produit est également livré avec deux
aiguilles (25 et 50 mm de longueur) et doit être agité avant emploi.
7
L’équipotence pour 5 mg de prednisolone est de 0,75 mg de bétaméthasone. Un flacon
contient donc l’équivalence de 46,6 mg de prednisone.
La posologie est de 0,25 ml à 2 ml selon la localisation à infiltrer.
L’intérêt du Diprostène® réside dans ses deux formes contenues dans le même produit : l’une
hydrosoluble (phosphate disodique) lui permettant une rapidité d’action relative, et l’autre
(dipropionate) autorisant une durée d’action plus longue de plus d’un mois.
A noter la présence de composés fluorés dans le Celestène Chronodose® et le Betnesol®,
ayant un fort pouvoir atrophiant et pouvant être à l’origine de ruptures tendineuses,
d’atrophies cutanées voire de nécroses de la graisse sous-cutanée(6). Ces produits sont donc à
réserver aux injections profondes.
Prix : 5,53 euros (remboursé à 65% par la Sécurité Sociale).
c. Prednisolone acétate : Hydrocortancyl®
La prednisolone se présente ici en suspension injectable à 2,5% dans un flacon de 5
ml. Aucune aiguille ni seringue n’est ici fournie pour l’injection.
Le produit doit être conservé à l’abri de la lumière, à une température inférieure à 30°C et doit
être agité avant emploi.
Sa forme hydrosoluble lui permet une rapidité d’action avec une durée d’action moyenne de 7
jours.
Prix : 3,74 euros (remboursé à 65% par la Sécurité Sociale).
d. Hexacétonide de triamcinolone : Hexatrione®
L’hexacétonide de triamcinolone se présente sous forme d’une suspension injectable à
2%, contenue dans une ampoule de 2 ml. Cette ampoule contient 40 mg d’hexacétonide de
triamcinolone. Le produit doit être conservé à l’abri de la lumière.
L’équipotence pour 5 mg de prednisone est de 4 mg de triamcinolone. Un flacon contient
donc l’équivalence de 50 mg de prednisone.
La posologie est de 0,5 ml à 2 ml de suspension selon la taille de l’articulation.
Il s’agit d’un produit retard avec une durée d’action prolongée d’environ 60 jours.
La présence de microcristaux fluorés dans la composition, ayant un fort pouvoir atrophiant,
nécessite son injection en intra-articulaire strict.
Prix : 11,65 euros (remboursé à 65% par la Sécurité Sociale).
8
e. Triamcinolone acétonide : Kenacort Retard®
La triamcinolone acétonide est disponible en deux dosages, ayant dans les deux cas la
même équipotence à 4 mg de triamcinolone pour 5 mg de prednisone :
Kenacort Retard 40 mg / 1 ml et Kenacort Retard 80 mg / 2 ml.
A noter que les deux molécules contenant de la triamcinolone (Hexatrione® et Kenacort
Retard®) ont une action à la fois anti-inflammatoire et atrophiante. Cet effet atrophiant est lié
à la présence de composés fluorés pouvant permettre la réalisation d’une synoviorthèse lors
des injections intra-articulaires. Elles ne doivent donc être utilisées qu’en intra-articulaire,
avec conseil d’un repos articulaire de plusieurs heures, au risque de voir apparaître une
atrophie des tissus musculaires, sous-cutanés et/ou cutanés en cas de diffusion péri-articulaire.
Cet effet atrophiant est particulièrement recherché dans les poussées inflammatoires à
l’origine d’épanchements articulaires récidivants. Il est préférable dans ce cas d’effectuer une
ponction articulaire préalablement à l’infiltration afin de s’assurer de la présence de liquide
dans l’articulation et du bon positionnement de l’aiguille en intra-articulaire.
2. Viscosupplémentation par acide hyaluronique
L’articulation contient naturellement une substance visqueuse, très riche en protéines,
produite par la membrane synoviale tapissant l’articulation. De par ses propriétés, ce liquide
va venir nourrir le cartilage et favoriser le glissement des surfaces articulaires. Avec l’âge, le
liquide synovial va s’appauvrir en protéines et devenir plus liquide et moins à même de
protéger les surfaces articulaires.
La viscosupplémentation consiste ainsi à venir injecter dans l’articulation une substance
polymérique s’approchant du liquide synovial : l’acide hyaluronique.
Les premiers essais ont eu lieu dans les années 1960 sur des chevaux de courses et le premier
essai chez l’Homme remonte aux années 1970. L’utilisation en pratique rhumatologique,
confidentielle dans les années 90, a réellement débuté au début des années 2000 suite aux
recommandations de l’ACR (American College of Rheumatology)(7).
L’acide hyaluronique n’est pas qu’un simple lubrifiant. Ses modes d’action dans une
articulation arthrosique sont(8) :
-
Action physique de viscosupplémentation (absorption des chocs, lubrification,
échanges métaboliques)
Relance de la synthèse endogène d’acide hyaluronique (viscoinduction)
Rôle dans la défense immunitaire locale
9
-
Action anti-inflammatoire in situ
• Action antalgique directe
• Rôle de barrière biologique et protection des couches superficielles du
cartilage.
L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) concernant ces produits
viscosupplémentation en limite actuellement l’usage à la seule articulation du genou.
de
De plus, la viscosupplémentation reste à privilégier pour des arthroses peu évoluées car il
semble que les acides hyaluroniques aient un effet trophique sur le cartilage à long terme(9).
En pratique :
Il existe plusieurs spécialités disponibles en France se différenciant selon leur procédé de
fabrication, leur poids moléculaire, leur phase (liquide ou solide).
Tous ces produits ont le statut de dispositifs médicaux, sauf le hyaluronate de sodium
(Hyalgan®) reconnu comme médicament.
La seule indication pouvant bénéficier d’un remboursement par la Sécurité Sociale est la
gonarthrose, après échec des antalgiques et échec ou intolérance aux anti-inflammatoires non
stéroïdiens. De plus, « la prise en charge est assurée dans la limite d’un traitement composé
de trois injections à une semaine d’intervalle maximum par an et par genou ». Enfin, la
prescription et la réalisation de ces injections doivent être pratiquées exclusivement par un
rhumatologue, un chirurgien orthopédiste, un radiologue ou un médecin de médecine
physique et de réadaptation(10).
DCI
Nom commercial
®
Hyaluronate de sodium
Arthrum ; Structovial® ;Synocrom® ; Arthrum
Go-On® ; Hyalgan®; Orthovisc®
Hylane GF-20
Synvisc®
NASHA
Durolane®
Figure 2: Spécialités commercialisées en France dans l’indication « viscosupplémentation »
B.
Indications
Depuis les premières infiltrations de corticoïdes il y a une soixantaine d’années, de
nombreuses études ont été réalisées, mettant en évidence une réelle efficacité de celles-ci dans
de nombreuses affections rhumatismales.
10
Les principales indications des infiltrations de glucocorticoïdes sont (11)(12):
o Affections articulaires :
• Poussée congestive d’arthrose,
• Rhumatisme inflammatoire chronique,
o Arthrite microcristalline (chondrocalcinose,…),
o Arthrite goutteuse,
o Polyarthrite rhumatoïde (PR),
• Capsulite rétractile.
o Affections non articulaires :
• Bursite,
• Tendinopathie ; ténosynovite ; enthésite,
• Compression nerveuse chronique, syndromes canalaires,
• Maladie de Dupuytren.
o Affections rachidiennes :
• Lombalgie, lombo-sciatique,
• Canal lombaire étroit,
• Arthrose inter-apophysaire,
• Névralgie d’Arnold,
• Névralgie cervico-brachiale.
C.
Contre-indications
1. Contre-indications absolues
a) Infection en cours ou récente, locale ou générale, du fait de l’action antiinflammatoire du produit, à même de favoriser une diffusion de cette infection.
b) Présence de matériel intra ou péri-articulaire, toujours dans ce même cadre de
possible infection du matériel.
c) Prise d’un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire dans certaines
localisations.
Cette contre-indication absolue concerne les infiltrations rachidiennes (risque
de compression médullaire ou radiculaire suite à un hématome) ou de grosses
articulations (risque d’hémarthrose) en particulier l’articulation coxo-fémorale.
Entrent également dans ce cadre les patients atteints de troubles graves de la
coagulation (risque faible si TP>50% et plaquettes >100000/mm3).
11
d) Allergie au produit ou à l’un de ses excipients.
e) Lésion cutanée en regard du point d’injection.
Le passage de l’aiguille à travers une lésion d’érysipèle, d’un ulcère ou d’une
plaque de psoriasis est contre-indiqué du fait du risque infectieux.
2. Contre-indications relatives
a) Prise d’anticoagulant ou d’antiagrégant plaquettaire pour les infiltrations
d’articulations périphériques.
Selon les recommandations de la HAS(13), il est possible de réaliser une
infiltration péri-articulaire ou d’une articulation périphérique (hors articulation
coxo-fémorale) sans devoir arrêter un traitement par anti-vitamine K (AVK).
b) Patients diabétiques.
Une vigilance accrue chez ces patients semble nécessaire du fait de la possible
perturbation de l’équilibre glycémique par action sur l’axe corticotrope.
Une étude sur les effets systémiques des infiltrations de glucocorticoïdes chez
29 patients diabétiques ou non a mise en évidence une dépression prolongée de
l’axe corticotrope(14), persistant au-delà de 21 jours suite à la réalisation de 3
infiltrations par Cortivazol. Cette dépression semble plus longue suite à une
infiltration épidurale par rapport à une infiltration intra-articulaire.
Une autre étude réalisée auprès de 49 patients diabétiques qui ont reçu une
infiltration de Cortivazol a démontrée qu’il n’existait que peu de risques à
infiltrer cette partie de la population(15). Les patients dont le diabète était
déséquilibré avec des glycémies supérieures à 2,50 g/l et hémoglobine glyquée
supérieure à 10% étaient en revanche exclu de l’échantillon. Cette étude
concluait toutefois à la nécessité d’espacer les infiltrations et d’effectuer une
surveillance glycémique étroite durant quelques semaines.
Il est donc préférable d’utiliser des produits à demi-vie courte dans cette
population afin de diminuer les conséquences sur le déséquilibre du diabète.
c) Ulcère gastro-duodénal évolutif.
Il est alors nécessaire, si possible, de repousser l’infiltration pour ne pas retarder la
cicatrisation de l’ulcère.
d) Patients dialysés.
Les infiltrations sont ici contre-indiquées du fait du risque infectieux chez ces
patients immunodéprimés.
e) Infiltration sur un membre ayant subi un curage ganglionnaire.
12
f) Etats psychotiques encore non contrôlés par un traitement.
g) Vaccins vivants atténués.
h) Hypertension artérielle non contrôlée.
Le possible passage systémique du corticoïde est à l’origine des trois dernières
contre-indications relatives ci-dessus, pouvant être à l’origine soit d’une
décompensation de ces pathologies, soit d’une infection systémique grave et
potentiellement mortelle dans le cadre des vaccins vivants.
D.
Asepsie
L’asepsie est une étape essentielle avant la réalisation d’un geste invasif.
Il est indispensable pour l’opérateur de respecter les règles suivantes(16) :
-
-
Enlever les bijoux, montres, sources potentielles de contamination.
Les ongles doivent être coupés courts, sans ajouts de faux ongles ni vernis.
Le praticien doit se laver les mains à l’aide d’un savon doux liquide distribué
par une pompe. Les savons en pain sont à proscrire. Bien sécher les mains avec
une serviette à usage unique.
Une friction des mains par solution hydro-alcoolique est recommandée.
Utilisation de matériel à usage unique.
Ne pas utiliser la même aiguille pour le remplissage éventuel de la seringue et
l’injection du produit.
A noter que le port de gants stériles n’est pas obligatoire.
Ne pas raser le patient avant l’infiltration, toute abrasion cutanée pouvant être à
l’origine d’une porte d’entrée infectieuse.
Désinfecter la zone devant recevoir l’infiltration à l’aide d’une solution de
Povidone iodée, ou de Chlorhexidine si le patient est allergique à l’iode, selon
le déroulement suivant :
Protocole d’asepsie cutanée en 5 temps(16,17) :
!
!
!
Détersion : Nettoyage préalable de la surface cutanée à l’aide de
Povidone iodée alcoolique (ou de Chlorhexidine alcoolique) pour
enlever les salissures, les sécrétions sudorales et la flore cutanée
commensale.
Rinçage : Rincer la peau au sérum physiologique.
Séchage : Sécher la peau à l’aide de compresses stériles.
13
!
!
Désinfection à l’aide de Povidone iodée dermique (ou Chlorhexidine
aqueuse). Ne pas mélanger deux antiseptiques.
Séchage à l’air libre. Laisser le produit agir pendant une minute au
minimum.
La HAS recommande, pour toute ponction ou infiltration articulaire, de pratiquer la procédure
« No Touch ». La zone désinfectée ne doit alors plus être touchée après la dernière étape et
l’aiguille introduite sous le seul contrôle visuel.
E.
Précautions nécessaires avant et après chaque infiltration
a. Vérifier l’absence de contre-indications.
b. Information du patient :
Article R4127-35 du Code de la Santé Publique(18) :
« Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille une
information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui
propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses
explications et veille à leur compréhension. »
Cette nécessité d’information est également rappelée dans l’article 35 du Code de
Déontologie Médicale(19).
L’information du patient est essentielle dans le cadre des gestes infiltratifs, et doit
particulièrement évoquer les points suivants :
-
Explication du geste.
Il est nécessaire de prendre le temps d’expliquer le geste proposé au patient ainsi que ses
différentes étapes.
-
Les objectifs attendus.
-
Les effets indésirables et complications potentiels(20) les plus fréquents ou graves :
!
Arthrite septique : complication rare mais sérieuse.
Rappeler la nécessité de consulter rapidement un médecin si l’articulation infiltrée
gonfle, devient rouge, douloureuse, associée à de la fièvre.
14
!
-
Flush (fréquent : environ 10% des cas): sensation de bouffée de chaleur avec
rougeur et chaleur du visage, qui serait dû au passage systémique d’une petite
quantité de corticoïdes. Phénomène non grave, de régression spontanée en
quelques jours et aucunement lié à une allergie.
Informations et conseils après l’infiltration :
!
!
!
Il est nécessaire de mettre au repos l’articulation infiltrée de manière absolue
pendant 2 jours et de manière relative pendant 2 semaines.
Préciser que la douleur locale peut persister voir être exacerbée pendant 1 à 3 jours
et que le soulagement est souvent obtenu entre 2 jours et 3 semaines après
l’infiltration.
Il est souvent nécessaire de réitérer l’infiltration dans les semaines suivantes,
surtout si un effet partiel a été obtenu.
Cette information s’effectue au mieux par voie orale et par écrit.
c. Etre disponible, afin de répondre à toute interrogation du patient avant la
réalisation de l’infiltration et dans ses suites.
d. Obtenir le consentement du patient.
Une infiltration ne doit jamais être imposée.
L’article R4127-36 du Code de la Santé Publique(21) stipule que « le consentement de la
personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas ».
Cette obligation d’obtenir le consentement du malade est également citée dans l’article 36 du
Code de Déontologie Médicale(22) qui rappelle que « lorsque le malade, en état d'exprimer sa
volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus
après avoir informé le malade de ses conséquences ». « Le malade a le droit d'accepter ou de
refuser ce que le médecin lui propose et non lui impose ».
e. Avant et pendant l’infiltration :
!
Prévenir les douleurs par l’application possible d’une crème anesthésiante locale
une heure avant l’infiltration.
!
Possibilité d’administrer un anxiolytique au patient avant la réalisation d’une
infiltration chez un patient anxieux. Si le geste le permet, il sera prudent d’installer
15
ce patient en position allongée afin d’éviter un traumatisme consécutif à un
potentiel malaise vagal.
!
Vérifier que l’aiguille ne soit pas en intra-vasculaire par une aspiration avant
l’injection.
!
Il est indispensable de ponctionner le liquide synovial et de l’analyser devant un
épanchement articulaire dans un contexte de diagnostic incertain. Pour cette raison,
si un épanchement est suspecté, il est souhaitable d’avoir à portée de main le
matériel de ponction préalable (aiguille et seringue ad hoc). Ceci permet d’éviter de
méconnaître le diagnostic et d’en retarder sa prise en charge globale, comme ce
pourrait être le cas pour un rhumatisme inflammatoire. L’infiltration peut alors être
réalisée dans un second temps.
!
Dans le cas d’une injection épidurale, il est essentiel d’utiliser une aiguille du
plus petit diamètre possible et d’effectuer une progression lente. Si l’aiguille est à
l’origine d’une brèche méningée, il est obligatoire de respecter un décubitus
pendant 24 heures suivant l’infiltration afin de prévenir des céphalées dans le cadre
d’un éventuel syndrome post-ponction. Il est alors également conseillé de boire
abondamment, si possible du café.
!
Ne pas injecter en intra-tendineux. Cela pourrait fragiliser le tendon voir
provoquer sa rupture.
!
Ne jamais injecter sous pression. En cas de résistance, retirer doucement
l’aiguille de quelques millimètres et réessayer (après avoir aspiré pour vérifier de ne
pas être en intra-vasculaire).
!
!
!
Retirer l’aiguille doucement.
Appliquer une compression au point d’injection, surtout si l’infiltration est
réalisée avec un produit fluoré, afin de prévenir un reflux du produit en extraarticulaire à l’origine de potentielles complications vues ci-dessus.
Pose d’un pansement stérile.
16
II.
Infiltration de l’épaule
A.
Généralités
Les douleurs scapulaires sont un motif fréquent de consultation en médecine générale,
occupant même la troisième place des consultations pour plainte d’ordre musculo-squelettique
(derrière les plaintes douloureuses lombaires et cervicales)(23).
Figure 3 : Schéma représentant la face postérieure de la région scapulaire(24)
Ces douleurs peuvent être différenciées selon leur étiologie articulaire ou péri-articulaire.
Les étiologies articulaires peuvent être consécutives à une arthrite d’un rhumatisme
inflammatoire chronique, une arthrite microcristalline, une omarthrose en poussée ou une
capsulite rétractile(25).
L’origine est abarticulaire dans environ 80% des cas, entités fréquemment regroupées sous le
terme de « périarthrite scapulo-humérale » (PSH). Les structures anatomiques concernées sont
très majoritairement les tendons et les bourses séreuses.
Une atteinte de la coiffe des rotateurs est à l’origine de plus de 60% des scapulalgies(26). Pour
rappel, cette coiffe des rotateurs est composée de quatre muscles, du plan antérieur au plan
postérieur selon leur insertion tendineuse humérale : subscapulaire, supraépineux,
infraépineux, petit rond.
17
Figure 4 : Schéma représentant les muscles de la coiffe des rotateurs(27)
Les infiltrations ayant pour but de soulager la douleur par l’injection de corticoïdes au plus
près de la lésion, le geste sera différent selon la lésion suspectée.
Seront étudiées les différentes voies d’abord avec pour chaque geste leurs indications.
B.
Infiltration de l’articulation gléno-humérale
1. Indications(28)
Les poussées de rhumatismes inflammatoires de type polyarthrite rhumatoïde ou
spondylarthropathies peuvent bénéficier d’une infiltration.
Les infiltrations articulaires dans le cadre de poussées de rhumatismes inflammatoires peuvent
être réalisées en première intention pour soulager les douleurs. Toutefois, les progrès réalisés
ces dernières années dans la prise en charge de ces maladies, avec l’arrivée des biothérapies,
ont permis un meilleur contrôle thérapeutique. Ainsi la qualité de vie des patients a été
améliorée tout en ayant moins recours aux infiltrations. L’indication d’une infiltration dans ce
cadre reste de l’apanage du rhumatologue qui sera plus à même de l’intégrer dans une prise en
charge plus globale, incluant éventuellement le recours aux biothérapies.
Les arthrites microcristallines en poussée peuvent bénéficier d’une infiltration si les
traitements symptomatiques généraux ne contrôlent qu’insuffisamment les douleurs.
18
Les poussées congestives d’omarthrose représentent également une bonne indication
à l’injection intra-articulaire de dérivés cortisonés, si le traitement antalgique instauré en
première intention s’avère insuffisant.
La capsulite rétractile ou « épaule gelée » est une pathologie relativement fréquente à
l’origine de douleurs et d’une impotence fonctionnelle du membre supérieur atteint. Son
diagnostic est surtout clinique devant l’association de douleurs de l’épaule avec une limitation
de l’amplitude articulaire prédominant en rotation externe et en antéflexion(29). Cette
pathologie répond bien aux infiltrations locales, comme le prouve l’étude de Van der Windt et
al. comparant l’efficacité de trois infiltrations intra-articulaires d’acétonide de triamcinolone à
un traitement kinésithérapique seul(30). Cette étude réalisée sur 53 patients atteints d’une
capsulite réctractile évoluant depuis moins de six mois a montré une amélioration
significative des douleurs et de l’incapacité fonctionnelle à 7 et 13 semaines dans le groupe
traité par infiltrations.
Même si la place exacte des infiltrations intra-articulaires de corticoïdes dans cette indication
n’est pas spécifiquement définie, elle reste un traitement de choix avec les antalgiques et la
kinésithérapie en première intention.
2. Produits utilisés
Pour cette infiltration intra-articulaire, le Cortivazol (Altim®) peut être utilisé. Pour
traiter une poussée de rhumatisme inflammatoire, un produit contenant de plus gros
microcristaux fluorés s’avérera intéressant pour « assécher » l’articulation. Dans ce cas,
l’hexacétonide de triamcinolone (Hexatrione®) peut être recommandé, en s’assurant toutefois
d’injecter en intra-articulaire si besoin avec l’aide d’une imagerie.
3. Techniques(31)
a. Infiltration de l’articulation gléno-humérale par voie postérieure
Il s’agit de la voie d’abord la plus simple et la plus fréquemment utilisée.
Le patient est assis, bras pendant le long du corps.
Utilisation d’une aiguille verte 21G (50 mm de longueur / 0,8 mm de diamètre).
Le point d’injection se situe environ 2 cm en dessous du bord postéro-externe de l’acromion.
L’aiguille est insérée perpendiculairement à la peau, légèrement orientée vers le haut, visant
l’apophyse coracoïde. Une légère résistance est ressentie au passage de la capsule articulaire.
L’aiguille est stoppée lorsque l’opérateur sent une résistance correspondant au cartilage de la
19
glène ou de la tête humérale. Elle sera alors retirée de quelques millimètres et le produit sera
injecté, sans aucune résistance, après avoir vérifié de n’être pas en intravasculaire.
Figure 5 : Infiltration de l’articulation gléno-humérale par voie postérieure
(en noir : bord externe de l’acromion)
b. Infiltration de l’articulation gléno-humérale par voie antérieure
La région anatomique est ici beaucoup plus riche en structures nerveuses et
vasculaires. La voie d’abord antérieure est donc à réserver à des praticiens entrainés, voire à
réaliser sous radioguidage ou échoguidage.
Le patient est assis, les bras le long du corps.
Utilisation d’une aiguille verte 21G (50 mm de longueur / 0,8 mm de diamètre).
Le point d’injection se situe entre l’apophyse coracoïde et la petite tubérosité de l’humérus
(environ 1 cm en dessous et en dehors de l’apophyse coracoïde). L’aiguille est introduite
perpendiculairement au plan cutané et orientée vers l’arrière et médialement. Comme pour
l’abord postérieur, une résistance sera perçue au passage de la capsule articulaire et l’aiguille
sera stoppée lorsqu’une résistance plus importante sera ressentie lors de l’arrivée dans le
cartilage articulaire.
20
Figure 6 : Infiltration de l’articulation gléno-humérale par voie antérieure
(en bleu : latéralement, petite tubérosité de l’humérus ; médialement, apophyse coracoïde)
C.
Infiltration de la bourse sous acromiale
1. Indications
Les douleurs dans le cadre de tendinopathies de la coiffe des rotateurs(32) sont une
indication privilégiée de l’infiltration de la bourse sous acromiale. Il s’agit d’une pathologie
fréquente due au vieillissement des tendons et/ou à des traumatismes tendineux répétés, en
particulier le conflit entre le tendon du sus-épineux et l’acromion.
Dans cette indication, les lésions tendineuses ne doivent pas être trop importantes. Une
rupture partielle superficielle peut être soulagée par l’infiltration locale de corticoïdes dans
l’espace sous acromial.
Plusieurs études ont été faites afin de comparer l’efficacité de différents traitements
conservateurs dans la pathologie de la coiffe des rotateurs. Une méta-analyse réalisée par
Arroll B.(33) a mise en évidence une supériorité du traitement infiltratif par rapport au placebo
et au traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens dans le soulagement des douleurs
dues à une pathologie de la coiffe des rotateurs.
Les tendinopathies calcifiantes de la coiffe des rotateurs sont une cause fréquente de
douleurs scapulaires chez des personnes entre 25 et 60 ans, avec une prédominance féminine.
Cette pathologie consiste en l’apparition de calcifications à l’intérieur des tendons non loin de
21
leur insertion sur l’humérus et dont l’étiologie exacte reste inconnue. Les douleurs peuvent
être très invalidantes, évoluant sur un mode chronique entrecoupé de poussées douloureuses
aigues. Ces douleurs peuvent être soulagées efficacement par des infiltrations de l’espace sous
acromial au plus près des lésions calcifiantes. Si malgré tout les douleurs persistent, les
calcifications peuvent être ponctionnées sous contrôle scopique (ponction-trituration). Ces
calcifications tendineuses peuvent toutefois disparaître spontanément dans les suites d’une
poussée douloureuse inflammatoire de l’épaule.
Il est à noter que certaines tendinopathies de l’épaule peuvent être reconnues en maladie
professionnelle : tableau 57 paragraphe A du Code de la Sécurité Sociale (annexe 1) et tableau
39 du Régime Agricole (annexe 2).
Une infiltration de la bourse séreuse sub-acromiale peut également être réalisée dans le
cadre de bursites inflammatoire ou microcristalline.
2. Produit utilisé
Il s’agit ici d’une structure extra-articulaire, excluant donc l’usage de produits
contenant de gros microcristaux fluorés. Une durée d’action relativement longue est malgré
tout recherchée afin d’obtenir un soulagement à moyen terme. Le Cortivazol (Altim®) trouve
toute son indication dans cette localisation.
3. Techniques
Utilisation d’une aiguille verte 21G (50 mm / 0,8 mm).
Le patient est assis, le bras le long du corps.
a. Voie sous-acromiale externe
L’aiguille est introduite 1 cm sous le bord latéral de l’acromion, perpendiculairement
au plan cutané, et orientée légèrement vers le haut pour passer sous l’acromion. Le produit est
ensuite injecté tout en retirant lentement l’aiguille.
22
Figure 7 : Infiltration de la bourse sous acromiale par voie externe
(en noir : bord externe de l’acromion)
b. Voie postéro-latérale
L’aiguille est introduite 1,5 cm sous le bord postéro-externe de l’acromion
perpendiculairement à la peau puis dirigée vers le haut et l’avant sur 3 cm. Le produit est
ensuite injecté progressivement, après avoir vérifié de ne pas être en intra-vasculaire.
Figure 8 : Infiltration de la bourse sous acromiale par voie postéro-latérale
(en noir : bord externe de l’acromion)
23
D.
Cotation de l’acte
La cotation d’une infiltration de l’épaule intra ou péri-articulaire est la même quelque
soit sa voie d’abord et commune avec celle des autres articulations du membre supérieur.
Cotation MZLB001 : « Injection thérapeutique d’agent pharmacologique dans une
articulation ou une bourse séreuse du membre supérieur»
Cet acte est facturé 26,13 euros.
III.
Infiltration du coude
A.
Indications
Les pathologies péri-articulaires représentent clairement les principales indications à
une infiltration du coude. La pathologie de loin la plus infiltrée est l’épicondylite ou « tennis
elbow ».
Malgré sa dénomination commune de « tennis elbow », l’inflammation de l’insertion
tendineuse des muscles épicondyliens sur l’humérus ne touche pas que les sportifs.
L’incidence est évaluée de 4 à 7 pour 1000 patients par an. Toutes les personnes effectuant
des mouvements répétitifs en flexion – extension et prono – supination sont à même de
déclarer cette pathologie. Elle touche ainsi majoritairement des hommes et des femmes de
plus de 35 ans du côté dominant.
L’infiltration d’une épicondylite n’est toutefois pas à réaliser en première intention. La
meilleure indication reste la poussée douloureuse aigue. Une revue d’Evidence Based
Medicine (EBM) a comparé l’efficacité des infiltrations à la physiothérapie, au traitement
antalgique par palier 1 et AINS, ainsi qu’à une temporisation(34). Il en est ressorti une
meilleure efficacité dans le soulagement à long terme (52 semaines) dans les groupes traités
par physiothérapie et temporisation par rapport au groupe ayant reçu des infiltrations. Dans
cette étude les infiltrations de corticoïdes ne semblent avoir qu’une efficacité à court terme.
Il existe de nombreuses autres indications à l’infiltration péri-articulaire du coude :
bursite olécranienne, épitrochléïte (ou « golfer’s elbow »), tendinopathie bicipitale ou
tricipitale.
Les infiltrations intra-articulaires du coude sont principalement utilisées pour traiter
les capsulites, les poussées de rhumatismes inflammatoires et microcristallins.
24
Certaines affections musculo-squelettiques du coude sont reconnues en maladie
professionnelle : tableau 57 B du Code de la Sécurité Sociale (annexe 1) et tableau 39 du
Régime Agricole (annexe 2).
Il ne sera ici abordé que l’infiltration péri-articulaire dans le cadre d’une épicondylite, geste
pouvant être aisément pratiqué en médecine générale ambulatoire.
B.
Produits utilisés
L’injection se faisant en péri-articulaire, aucun produit contenant des dérivés fluorés
ne peut être injecté.
Un corticoïde retard peut être utilisé comme le Cortivazol (Altim®) ou la Bétaméthasone
(Diprostène®). Chez certains patients, un corticoïde d’action plus courte peut être privilégié,
comme le Prednisolone acétate (Hydrocortancyl®).
C.
Technique(25)
Utilisation d’une aiguille orange longue (25 mm de longueur / 0,5 mm de diamètre).
Le patient est installé avec le coude à 90 degrés, l’avant-bras en supination.
L’épicondyle est facilement palpé par le praticien. Le point d’injection se situe légèrement en
dedans de l’épicondyle, à l’insertion des tendons. L’aiguille est introduite
perpendiculairement au plan cutané jusqu’au contact osseux. Elle est ensuite légèrement
retirée et le produit est injecté dans différentes directions (en parapluie) afin de diffuser le
corticoïde sur l’ensemble de l’insertion tendineuse. Encore une fois le produit ne doit pas être
injecté sous pression dans cet espace restreint au risque de léser d’avantage les tendons. Il
s’agit ici d’une infiltration loco dolenti.
Cette voie d’abord antérieure semble la plus recommandée selon plusieurs auteurs(35)(36). La
voie plus classique, injection à la face externe de l’épicondyle, paraît d’une part moins
efficace, les tendons semblant s’insérer plus médialement, et plus risquée, les injections très
superficielles étant plus à risque d’atrophie cutanée.
Il est possible d’injecter en même temps que le corticoïde un anesthésique local (type
lidocaïne) afin de vérifier quelques minutes après l’injection le bon positionnement de
l’aiguille. Cette injection d’anesthésique local n’est toutefois pas systématique et est à
pondérer par le risque lié aux allergies à ce type de produit.
25
Figure 9 : Infiltration des tendons épicondyliens
D.
Cotation
La cotation d’une infiltration du coude est MZLB001 : « Injection thérapeutique
d’agent pharmacologique dans une articulation ou une bourse séreuse du membre
supérieur.»
Cet acte est facturé 26,13 euros.
IV.
Infiltration du canal carpien
A.
Généralités et rappels anatomiques
Le canal carpien est un défilé ostéo-fibreux inextensible situé à la face antérieure du
poignet. Sa face postérieure est constituée des os du carpe et sa face antérieure du rétinaculum
des fléchisseurs (ou ligament annulaire antérieur du carpe). A l’intérieur de ce défilé passent
les tendons des long et court fléchisseurs des doigts, du long fléchisseur du pouce, du
fléchisseur radial du carpe ainsi que le nerf médian. Tous les tendons sont entourés d’une
gaine synoviale.
Le syndrome du canal carpien est consécutif à une compression du nerf médian dans ce tunnel
inextensible, soit par augmentation de volume des structures tendineuses contenues dans le
canal, soit par diminution de diamètre de celui-ci.
26
Les symptômes du syndrome du canal carpien vont débuter par des troubles sensitifs dans son
territoire d’innervation, pouvant aller jusqu’à des troubles moteurs dans les cas les plus
évolués. Les plaintes douloureuses vont ainsi concerner la face palmaire des trois premiers
doigts, la moitié médiale du 4ème doigt, la face dorsale des troisièmes phalanges des 2ème, 3ème
et la moitié médiale du 4ème doigt.
Figure 10 : Trajet distal du nerf médian, passant sous le ligament transverse du carpe(37)
Il s’agit d’une affection très fréquente, représentant en France le trouble musculo-squelettique
le plus fréquent(38).
Cette pathologie touche plus fréquemment les femmes que les hommes avec un sex ratio de
l’ordre de 4 femmes atteintes pour 1 homme.
Il n’existe pas d’étude sur l’incidence du syndrome du canal carpien dans la population
générale en France. Des études réalisées dans différents pays notent une incidence autour de
3/1000 patients(38,39).
Dans la très grande majorité des cas le syndrome du canal carpien est idiopathique. Il peut
cependant être secondaire à certains facteurs favorisants qu’il est nécessaire de rechercher afin
de traiter la cause sous-jacente.
Les principales étiologies secondaires du syndrome du canal carpien sont(40) :
-
Traumatiques : fracture de l’extrémité distale du radius, des os du carpe ;
Des microtraumatismes, des mouvements répétitifs, surtout en flexion - extension du
poignet. Il existe alors une synovite ou ténosynovite qui peut s’auto-entretenir et
provoquer une compression du nerf médian ;
27
La grossesse, surtout pendant le 3ème trimestre ou en post partum(41) ;
Causes endocriniennes ou métaboliques : diabète, hypothyroïdie, hyperparathyroïdie, acromégalie, obésité ;
Insuffisance rénale terminale, l’hémodialyse ;
Causes mécaniques :
! Compressions externes : appui prolongé sur le poignet en extension
(clavier d’ordinateur par exemple), cannes anglaises ;
! Tumeurs : kyste synovial ou lipome intra-canalaire ;
! Synovites : consécutives à un rhumatisme inflammatoire (polyarthrite
rhumatoïde) ou d’origine infectieuse ;
! Maladie de surcharge (amylose), dépôts rhumatismaux (goutte) ;
! Malformations congénitales.
-
Le syndrome du canal carpien peut être reconnu en maladie professionnelle dans certaines
conditions, résumées dans le tableau 57C du Code de la Sécurité Sociale (annexe 1) et le
tableau 39 du Régime Agricole (annexe 2).
Si les antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et le port d’orthèse de poignet
semblent avoir de bons résultats dans le soulagement des douleurs dans les formes peu
évoluées, ces traitements s’avèrent rapidement inefficaces voire contre-indiqués chez certains
patients.
De nombreuses études ont montré l’efficacité des infiltrations de corticoïdes dans le canal
carpien pour le soulagement des douleurs(42). Ly-Pen a montré dans une étude randomisée une
efficacité quasi-comparable des infiltrations de corticoïdes à une décompression chirurgicale
dans le soulagement des douleurs à deux ans(43).
L’efficacité des infiltrations dans cette indication demeure toutefois transitoire(42) et n’est à
réserver qu’aux formes non évoluées, sans signe de gravité clinique et/ou
électromyographique.
B.
Produits utilisés
L’utilisation d’un corticoïde retard sans microcristaux fluorés semble licite.
Le Cortivazol (Altim®) ou la Bétaméthasone (Diprostène®) peuvent ainsi être utilisés. Dans
certaines circonstances un corticoïde de faible durée d’action peut être usité, comme l’acétate
d’hydrocortisone (Hydrocortancyl®).
28
C.
Technique(35,36)
Utilisation d’une aiguille orange longue (25 mm / 0,5 mm).
Il est nécessaire de bien connaître la région anatomique afin de ne pas générer de lésions
nerveuses potentiellement irréversibles.
Dans un premier temps, le praticien doit repérer les structures anatomiques suivantes :
-
Le tendon du long palmaire ou petit palmaire. Ce tendon, inconstant, est repéré
lors de la flexion contrainte du poignet. Il est alors le plus superficiel.
Le tendon du grand palmaire ou fléchisseur radial du carpe, situé en dehors du
long palmaire,
L’os pisiforme, formant un relief cutané bien palpable à la partie interne du
carpe,
Le pli de flexion proximal du poignet.
Le patient se place main ouverte, en supination.
Le point d’injection est situé en dedans du tendon du long palmaire, à l’endroit où il croise le
pli de flexion proximal du poignet.
Pour les patients n’ayant pas de muscle long palmaire, le repère sera l’os pisiforme. Le point
d’injection sera situé 1 cm en dehors et au dessus du pisiforme, à l’intersection avec le pli
proximal du poignet.
La face antérieure du poignet étant riche en structures vasculaires veineuses, le praticien
prendra soin d’éviter toute injection à travers celles-ci.
L’aiguille est ensuite dirigée vers le bas, avec un angle de 45 degrés par rapport au plan
cutané, sur environ 1 à 1,5 cm. Le volume de produit injecté doit être faible, au maximum 1
ml, afin de ne pas créer de surpression douloureuse dans le canal inextensible.
29
Figure 11 : Infiltration du canal carpien
(en bleu : tendon du fléchisseur radial du carpe ; en vert : tendon du long palmaire ; en noir : pli de
flexion proximal du poignet ; en violet : os pisiforme)
Une étude de T. Dubert sur la technique la plus sûre pour éviter de léser le nerf médian,
préconise une voie d’abord à travers le grand palmaire(44). D’après cette étude il existerait un
risque de léser le nerf médian de part et d’autre du tendon du petit palmaire, et un risque de
lésion du pédicule cubital plus en dedans.
D.
Cotation
La cotation d’une infiltration du canal carpien est AHLB006 : «Infiltration
thérapeutique du nerf médian dans le canal carpien.»
Cet acte est facturé 29,48 euros.
V.
Infiltration du pouce (articulation trapézo métacarpienne)
A.
Généralités et rappels anatomiques
La base du pouce est fréquemment le siège de douleurs, en particulier chez le sujet
âgé. L’arthrose digitale est en effet la localisation arthrosique la plus fréquente avec une
augmentation de la prévalence avec l’âge (36% au delà de 70 ans)(45). Ces douleurs étant
30
parfois difficilement contrôlées par les antalgiques de paliers 1 ou 2 et les AINS, le recours à
une infiltration intra-articulaire peut permettre un répit de plusieurs semaines.
L’articulation trapézo-métacarpienne se situe en distalité de la tabatière anatomique. Cette
dernière est mise en évidence lors de l’abduction contrainte du pouce. Elle est constituée de
deux tendons accolés en dehors : le long abducteur du pouce et le court extenseur du pouce, et
d’un tendon en dedans : le long extenseur du pouce.
A noter que l’artère radiale passe à la base de la tabatière anatomique.
B.
Indications
L’indication principale d’une infiltration de l’articulation trapézo-métacarpienne
demeure la poussée congestive de rhizarthrose.
L‘efficacité d’une infiltration dans une telle indication a été validée dans le soulagement des
douleurs des rhizarthroses surtout non évoluées (stade I de la classification de Eaton) associée
à une contention locale(46).
Dans certains cas une infiltration peut être réalisée dans le cadre d’arthropathie posttraumatique ou de poussée monoarticulaire de rhumatisme inflammatoire
insuffisamment contrôlée avec un traitement de fond.
C.
Produits utilisés
S’agissant d’une articulation directement sous cutanée, il existe un risque d’atrophie
cutanée en cas de reflux extra-articulaire de certains produits.
Un produit peu atrophiant sera donc injecté : l’acétate de prednisolone (Hydrocortancyl®)
voire le Cortivazol (Altim®) ou la Bétaméthasone (Diprostène®).
D.
Technique(47)
Utilisation d’une aiguille orange courte de 25G (16 mm de longueur / 0,5 mm de
diamètre). Le patient est installé soit en position assise, soit en décubitus dorsal, la main posée
en pronation sur la table d’examen.
31
L’articulation trapézo-métacarpienne est mise en évidence en contrariant l’abduction et en
exerçant une légère traction du pouce avec une main tandis que l’autre main vient palper
l’interligne articulaire dans la partie distale de la tabatière anatomique.
Le point d’injection est situé en regard de l’interligne articulaire, proche du tendon du court
extenseur du pouce.
La région anatomique étant richement innervée, une anesthésie locale par injection de
lidocaïne sous-cutanée et péri-articulaire peut être nécessaire.
L’aiguille est introduite perpendiculairement au plan cutané. L’articulation étant de faible
volume, l’injection se fait sous une légère pression et peut être à l’origine de douleurs lors de
la distension capsulaire articulaire. Une mobilisation du pouce est alors possible, signifiant
une bonne localisation intra-articulaire du corticoïde injecté.
Le volume injecté n’excède pas 0,5 à 1 ml.
Figure 12 : Infiltration de l’articulation trapézo-métacarpienne
(en vert : tendon du court extenseur du pouce ; en bleu : tendon du long extenseur du pouce)
Afin de réduire le risque de diffusion extra-articulaire du produit, une immobilisation de
l’articulation est recommandée pendant 48 heures après l’infiltration, au mieux aidée par la
pose d’un strapping ou d’une orthèse.
32
E.
Cotation
La cotation d’une infiltration de l’articulation trapézo-métacarpienne est MZLB001 :
« Injection thérapeutique d’agent pharmacologique dans une articulation ou une bourse
séreuse du membre supérieur.»
Cet acte est facturé 26,13 euros.
VI.
Infiltration du genou
A.
Généralités
Comme les autres articulations, les genoux peuvent être touchés par de multiples
atteintes tant mécaniques qu’inflammatoires. Le fait qu’elles soient portantes en font une des
articulations, avec les hanches, les plus touchées par les rhumatismes dégénératifs.
L’infiltration du genou demeure essentielle pour soulager des gonalgies résistantes aux
traitements antalgiques et anti-inflammatoires per os.
Si l’infiltration intra-articulaire reste la plus fréquemment réalisée, les nombreuses structures
péri-articulaires peuvent elles aussi bénéficier d’une infiltration de corticoïdes. Les bursites
pré-patellaire et infra-patellaire, les kystes poplités, les tendons de la patte d’oie et la
bandelette ilio-tibiale sont parfois le siège d’inflammation pouvant être contrecarré par
l’instillation locale de corticoïdes. Ces localisations ne seront pas détaillées ici du fait de leur
faible pratique en médecine générale et de la nécessité d’un radioguidage pour certaines
d’entre-elles.
Les seules affections du genou pouvant être reconnues en maladie professionnelle sont
répertoriées dans le tableau 57 D du Code de la Sécurité Sociale (annexe 1) et le tableau 39 D
du Régime Agricole (annexe 2). Sont reconnus les hygromas du genou, les tendinites sous
quadricipitale ou de la patte d’oie mais aucune atteinte intra-articulaire.
B.
Indications
La poussée congestive de gonarthrose représente une indication majeure d’infiltration
intra-articulaire. Dans ce cas, l’articulation est le siège d’un épanchement associé à des
douleurs de rythme plus ou moins inflammatoire. Les corticoïdes intra-articulaires auront
33
pour but d’inhiber la sécrétion de protéases par les chondrocytes et la synoviale, pouvant être
à l’origine d’une chondrolyse rapide(48). L’infiltration sera alors précédée d’une ponction
évacuatrice, pouvant en elle-même permettre de soulager une partie des douleurs.
Lors de la phase de « quiescence » de la gonarthrose, définie par un genou « sec », non
inflammatoire, une infiltration de corticoïde peut être réalisée en cas d’inefficacité des
traitements antalgiques et anti-inflammatoires per os. La viscosupplémentation représente
également une voie d’action à ne pas négliger lors de cette phase de quiescence. Celle-ci
permettant d’espérer une amélioration des douleurs à plus long terme étant donné son action
trophique sur le cartilage.
Une méta-analyse a confirmé l’efficacité des infiltrations intra-articulaires de corticoïdes dans
le soulagement des douleurs liées à la gonarthrose, en comparaison à un placebo. Le
soulagement n’est par contre significatif que durant une semaine, les preuves d’efficacité à
long terme étant insuffisantes(49).
Une recherche dans la base de données Cochrane permet de trouver d’autres méta-analyses
allant dans le même sens d’une efficacité à court terme bien établie(50).
Les poussées d’arthrite inflammatoire, insuffisamment contrôlées par les
traitements de fonds, peuvent également bénéficier d’une infiltration intra-articulaire de
corticoïde. Une ponction articulaire est fréquemment nécessaire dans ce cas, avant
l’infiltration, afin d’éviter une chondrolyse due aux produits de dégradation du cartilage.
Les arthrites microcristallines avec production excessive de cristaux de
pyrophosphate de calcium sont une indication potentielle à une infiltration locale de
corticoïde. Les poussées de goutte articulaire peuvent rapidement et efficacement être
soulagées par des corticoïdes locaux, mais ne sont pas recommandées en France du fait d’un
risque de cortico-dépendance.
C.
Produits utilisés
Les produits les plus fréquemment utilisés dans les poussées congestives de
gonarthrose sont le Cortivazol (Altim®) ou la Bétaméthasone (Diprostène®) du fait de leur
durée d’action assez longue.
Dans le cadre de poussées de gonarthrose très congestives avec hydarthrose importante ou
dans le cas de poussées de rhumatismes inflammatoires avec épanchements récidivants, des
corticoïdes retard contenant des microcristaux fluorés peuvent être utilisés. Ceux-ci
permettront une durée d’action plus longue avec un « assèchement » plus important de
l’articulation. Dans ce cas, une ponction articulaire préalable à l’infiltration est recommandée
34
afin de s’assurer d’infiltrer en intra-articulaire strict et d’évacuer l’épanchement pour soulager
rapidement le patient. Les produits pouvant être utilisés sont l’hexacétonide de triamcinolone
(Hexatrione®) ou le triamcinolone acétonide (Kénacort Retard®).
D.
Techniques
Utilisation d’une aiguille verte 21G (50 mm de longueur / 0,8 mm de diamètre).
Dans un premier temps, la rotule doit être repérée et palpée.
Plusieurs voies d’abord sont décrites pour infiltrer un genou et sont choisies selon les
habitudes des praticiens et selon la présence ou non d’un épanchement intra-articulaire.
La description des voies d’abord se fait selon le point d’insertion de l’aiguille par rapport à la
rotule.
1. Infiltration par voie sus-patellaire externe
Figure 13 : Infiltration du genou par voie sus-patellaire externe
(en noir : contours de la rotule)
Il s’agit d’une voie d’abord relativement simple et souvent utilisée lors
d’épanchements articulaires abondants.
Le patient est installé en décubitus dorsal, genou en extension tout en ayant le muscle
quadriceps non contracté.
35
Le point d’injection est situé 1 cm en dehors et 1 cm au dessus du coin supéro-externe de la
patella. L’aiguille est enfoncée progressivement, parallèlement au plan de la table d’examen,
sur 1 à 2 cm de profondeur, dans le cul de sac sous quadricipital.
2. Infiltration par voie sous-patellaire externe(51)
Cette voie d’abord peut également être utilisée en cas d’épanchement intra-articulaire.
Le patient est installé en décubitus dorsal, genou en extension, quadriceps relâché.
Le point d’injection est situé à 1 cm en dehors et 1 cm en dessous du coin supéro-externe de la
patella, dans le sillon inter condylo-rotulien. L’aiguille est enfoncée perpendiculairement au
plan cutané et dirigée vers le dedans, légèrement en bas et en avant, entre la face postérieure
de la patella et la trochlée.
Figure 14 : Infiltration du genou par voie sous-patellaire externe
(en noir : contours de la rotule)
3. Infiltration par voie sous patellaire interne(31)
Cette voie d’abord semble plus à risque de lésions vasculo-nerveuses ou ligamentaires
mais peut, dans certains cas, s’avérer utile.
Le patient est installé en décubitus dorsal, genou en extension, quadriceps détendu.
Le point d’injection se situe sous le bord médial de la patella, à son tiers moyen. L’aiguille est
orientée légèrement vers le bas et l’avant, entre la patella et le condyle interne.
36
Figure 15 : Infiltration du genou par voie sous-patellaire interne
(en noir : contours de la rotule)
4. Infiltration par voie antéro-externe(51)
Le patient est assis sur le bord de la table d’examen, jambes pendantes (quadriceps
non contracté et genou à 90 degrés).
Le point d’injection se situe 1,5 cm en dessous de la pointe de la patella et 1,5 cm en dehors
du tendon rotulien. L’aiguille est ensuite orientée vers l’arrière et le dedans, au niveau de
l’échancrure inter-condylienne, sur environ 3 cm de profondeur.
Figure 16 : Infiltration du genou par voie antéro-externe
(en noir : contours de la rotule)
37
Il n’existe que peu d’études comparant l’efficacité des infiltrations selon leur voie d’abord.
T. Boyer a vérifié dans une étude le caractère réellement intra-articulaire d’infiltrations du
genou réalisées en aveugle, selon leur voie d’abord(51). Sur les 38 genoux infiltrés, seuls 26
ont bénéficié d’une infiltration dans la cavité articulaire. Ainsi au niveau du genou, sans
épanchement majeur, une infiltration sur 3 n’était pas dans l’articulation. La voie antéroexterne est de loin celle ayant le plus faible taux de bon résultat, avec 6 échecs pour 9
infiltrations.
E.
Cotation
La cotation d’une infiltration intra-articulaire du genou est MZLB001 : « Injection
thérapeutique d'agent pharmacologique dans une articulation ou une bourse séreuse du
membre inférieur, par voie transcutanée sans guidage. »
Cet acte est facturé 30,82 euros.
Si une ponction articulaire est réalisée, celle-ci est cotée NZHB002 : « Ponction ou
cytoponction d'une articulation du membre inférieur, par voie transcutanée sans guidage,
avec ou sans examen du liquide synovial au microscope. »
Cet acte est facturé 22,76 euros.
VII.
Infiltration épidurale rachidienne lombaire
A.
Généralités
Le médecin généraliste est très fréquemment confronté à la prise en charge de
lombalgies, représentant même le second motif de consultation en médecine générale.
Si la majorité des lombalgies est d’origine commune et de résolution spontanée en moins de 2
mois, certaines sont associées à des radiculalgies et se chronicisent. Les lombalgies aigues
sont par définition d’une durée inférieure à 3 mois.
Faute de données scientifiques suffisantes quant à leur efficacité, les infiltrations rachidiennes
n’ont aucune place dans le soulagement des lombalgies communes sans sciatalgie associée.
Les lombosciatiques sont d’origine discale dans la majorité des cas. Elles surviennent plus
fréquemment chez les hommes, entre 30 et 40 ans.
38
Le soulagement des douleurs nécessite initialement la prescription d’antalgiques associés à un
anti-inflammatoire non stéroïdien, si il n’existe pas de contre- indication. Ce n’est que
secondairement qu’une infiltration locale de glucocorticoïde peut être proposée. Dans la
pratique, un certain nombre de praticiens infiltrent après inefficacité d’un traitement associant
AINS et antalgique de palier 2. Ce délai peut bien entendu être réduit en cas de
lombosciatique très algique.
D’après les recommandations de l’ANAES, l’efficacité des infiltrations épidurales est
discutée dans la lombosciatique aigue(52).
Cependant, plusieurs études ont montré que les infiltrations épidurales de corticoïdes ont un
effet antalgique à court terme dans les lombosciatiques discales(53). JP. Valat a souligné cette
efficacité durant trois à six semaines dans le soulagement des douleurs de lombosciatiques
présumées d’origine discale. Le degré d’évidence sur le soulagement des douleurs à plus long
terme est moins significatif(54).
En revanche, aucune étude n’a prouvé que les infiltrations rachidiennes épidurales de
corticoïdes diminuaient le taux de recours à la chirurgie ni permettaient un retour plus rapide
au travail.
Les lombosciatiques peuvent être reconnues en maladie professionnelle (MP) si les
conditions détaillées dans les tableaux 97 et 98 du Code de la Sécurité Sociale sont réunies
(annexe 1) ou celles des tableaux 57 et 57 bis du Régime Agricole (annexe 2). Il est ainsi
nécessaire que la lombosciatique soit consécutive soit à des travaux de manutention, soit à des
vibrations. De plus, une concordance radio-clinique est obligatoire. Les lombalgies
chroniques ou les lombosciatalgies non systématisées, cas les plus fréquemment rencontrés,
sont de ce fait exclus ce cette prise en charge(55).
Dans ce cadre de lombosciatique et travail, Roquelaure Y. et coll. ont étudié l’intérêt pour le
patient de déclarer leur lombosciatique en maladie professionnelle. Les résultats de cette étude
montrent que « la réparation en MP des lomboradiculalgies au titre du tableau 98 ne
compense pas financièrement la perte de salaire en cas de licenciement et d’absence de
retour probable à l’emploi à moyen terme. Dans ce cas, l’indemnisation en MP est souvent
moins intéressante sur le plan financier que la mise en invalidité dans le cadre de la maladie
ordinaire.(56)»
B.
Autres voies d’abord rachidiennes lombaires possibles
Dans le cas d’hernies discales latéralement positionnées, entrant en conflit avec une
racine nerveuse à son émergence foraminale, il peut être nécessaire d’injecter le
glucocorticoïde au plus près de l’inflammation radiculaire. Il s’agit d’une infiltration péri39
radiculaire par voie foraminale. Celle-ci est souvent réalisée après une infiltration épidurale
peu ou pas efficace. Ce geste, réalisé sous scanno-guidage ou sous amplificateur de brillance,
n’est pas du recours du médecin généraliste mais du radiologue interventionnel. Il semble que
ces infiltrations péri-radiculaires aient un effet plus prolongé, supérieur à 3 mois, avec une
amélioration des capacités fonctionnelles et une reprise plus rapide du travail(57).
D’autre part un certain nombre de douleurs rachidiennes sont dues à des lésions arthrosiques
des articulations inter-apophysaires postérieures. Celles-ci peuvent bénéficier d’une
infiltration de corticoïdes ou d’anesthésiques locaux. Il s’agit d’infiltrations interapophysaires postérieures, fréquemment réalisées sous contrôle radiologique.
C.
Produits utilisés
Le produit le plus utilisé pour les infiltrations épidurales de corticoïdes est l’acétate de
prednisolone (Hydrocortancyl®). Le Cortivazol (Altim®) a également l’AMM dans cette
indication mais n’est pas à privilégier en première intention du fait de la présence de cristaux
de plus gros format dans sa composition.
Les produits contenant des cristaux fluorés de très gros format sont formellement contreindiqués dans cette localisation. Leur potentiel passage à l’intérieur du fourreau dural à la
faveur d’une brèche méningée pourrait être à l’origine d’une méningite chimique. Ces
produits sont représentés par l’Hexacétonide de triamcinolone, la Triamcinolone acétonide et
la Bétaméthasone.
D.
Technique
La voie d’abord la plus couramment utilisée est la voie inter-épineuse mais il est
également possible d’injecter la solution de glucocorticoïdes par le hiatus coccygien ou le
premier trou sacré postérieur.
Dans tous les cas l’aiguille devra finir sa course dans un petit espace constitué de graisse, le
fourreau épidural, représenté dans la figure 17 ci dessous.
La voie inter-épineuse semble la plus facile à pratiquer en cabinet de ville, sans contrôle
radiologique, même si il existe un risque de brèche de la dure-mère et donc de syndrome postponction lombaire(58). Cet effet indésirable est diminué par l’utilisation d’aiguilles fines et en
recommandant au patient un repos en décubitus pendant 24 heures.
40
Ne sera ici abordé que l’infiltration épidurale par voie inter-épineuse, technique la plus
facilement réalisable en cabinet de ville.
Figure 17 : Représentation schématique d’une vertèbre avec visualisation de l’espace épidural
(Marieb, 1999)
Utilisation d’une aiguille fine à ponction lombaire noire de 22 G (longueur 90 mm /
diamètre 0,7 mm).
Le patient doit être installé en position assise sur le bord de la table d’examen. Son dos doit
être le plus rond possible afin d’ouvrir au maximum les espaces inter-épineux. Au mieux le
patient peut mettre un oreiller ou un coussin sur ses cuisses et son ventre pour se coucher
dessus.
Le point d’injection se situe entre les 4ème et 5ème épineuses rachidiennes lombaires. Cet
espace est situé à l’intersection d’une ligne imaginaire horizontale passant par les crêtes
iliaques et le rachis lombaire. En pratique, le praticien place ses majeurs sur les crêtes
iliaques, les mains à l’horizontale. Le point d’intersection des pouces du praticien avec le
rachis représente l’espace entre ces 4ème et 5ème épineuses rachidiennes.
Après une bonne désinfection locale comme décrite plus haut, le praticien s’assurera d’une
cyphose lombaire maximale. L’aiguille sera introduite sous l’épineuse de la 4ème vertèbre
lombaire, avec une légère orientation vers le haut.
41
Figure 18 : Infiltration épidurale par voie inter-épineuse
(schématisation des crêtes iliaques et des épineuses rachidiennes des 4ème et 5ème vertèbres lombaires)
Une légère résistance est perçue au passage du ligament jaune, signifiant l’arrivée de l’aiguille
dans l’espace épidural. L’avancée de l’aiguille est alors immédiatement arrêtée, au risque de
perforer la dure-mère et d’injecter le produit en intra-dural.
Le mandrin est enlevé et aucune goutte de liquide cérébro-spinal (LCS) ne doit couler. La
seringue contenant le produit est ensuite adaptée à l’aiguille. Par sécurité une aspiration est
faite avec le piston de la seringue afin de s’assurer de n’être pas en intra-dural. Si du LCS est
recueilli, l’aiguille doit être retirée. Si l’aiguille est bien dans l’espace épidural, le produit peut
être facilement injecté, sans aucune résistance.
E.
Cotation
La cotation d’une infiltration épidurale de corticoïdes est AFLB007 : « Injection
thérapeutique péridurale [épidurale] d'agent pharmacologique, sans guidage. »
Cet acte est facturé 44,90 euros.
42
Etude de la pratique des infiltrations par les médecins
généralistes maîtres de stage de la région Nord-Pas de
Calais
I. Introduction
Les consultations en médecine générale pour des plaintes d’ordre rhumatologique sont
fréquentes et sont vouées à s’accroître dans les années futures étant donné le vieillissement
progressif de la population et l’augmentation de prévalence des troubles musculosquelettiques d’origine professionnelle.
La première partie de ce travail a rappelé l’efficacité des infiltrations de glucocorticoïdes dans
le soulagement des douleurs à court terme et ce dans de multiples localisations.
Si ces gestes sont de pratique courante dans les cabinets de rhumatologie, il n’y a que peu
d’études s’intéressant à la pratique des médecins généralistes dans ce domaine. Leur
réalisation en médecine de premier recours pourrait cependant permettre de soulager plus
rapidement les patients et de désengorger quelque peu les cabinets spécialisés.
Une étude réalisée en 2005 auprès de 80 médecins généralistes de la région parisienne(2) a mis
en évidence une pratique de gestes infiltratifs chez 44,3% d’entre eux.
Une seconde étude réalisée en 2007, cette fois chez 177 médecins généralistes des Côtes
d’Armor(3), a retrouvé une pratique d’infiltrations chez 68,9% d’entre eux.
Ces résultats discordants n’ont pour le moment pas été confrontés à une nouvelle
étude. De plus, aucune analyse ne s’est intéressée à la pratique des infiltrations par les
médecins généralistes dans la région Nord-Pas-de-Calais pourtant sujette à une pénurie en
offre de soin rhumatologique.
A travers une enquête réalisée auprès de médecins généralistes, maîtres de stage, du NordPas-de-Calais, il sera tenté d’analyser leur pratique de gestes infiltratifs et de faire le point sur
leur formation en la matière. Les résultats attendus sont qu’une majorité de médecins ne
pratiquent pas d’infiltrations.
Les objectifs secondaires seront d’une part d’identifier les déterminants de la pratique
d’infiltration et d’autre part de définir les déterminants des souhaits de formation chez les
médecins ne pratiquant aucune infiltration. Il sera tenté d’analyser les souhaits de formation
des médecins n’ayant aucune pratique infiltrative en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur
secteur d’installation et du nombre de rhumatologues à proximité de leur cabinet.
43
II. Méthodologie
A.
Conception du questionnaire
L’enquête a été réalisée à l’aide d’un questionnaire ne comprenant quasi
exclusivement que des questions à choix multiples. Il s’agit donc d’une étude quantitative. Ce
type de questionnaire a été choisi afin d’obtenir des données facilement exploitables tout en
facilitant son remplissage par les praticiens. Le parti de limiter le nombre d’items a permis
d’estimer le temps de remplissage du questionnaire à environ trois minutes, ce qui laisse
présager d’un taux de réponse favorable. Ce dernier élément paraît essentiel dans le type
d’échantillon choisi, fortement sollicité par de multiples enquêtes.
Le questionnaire est composé de quatre pages articulées en quatre parties.
1. Première partie : Généralités et contexte
Les items de la première partie concernaient les généralités caractérisant le praticien en le
resituant dans sa pratique quotidienne :
-
Son sexe,
Son âge,
Son secteur d’installation (rural ou urbain),
Son mode d’exercice (seul ou en groupe),
Le nombre d’actes réalisés chaque jour en moyenne,
Le nombre d’actes en rapport avec une affection rhumatologique en moyenne,
Le nombre de rhumatologues dans leur secteur de garde.
2. Deuxième partie : Formation et pratique des infiltrations
Cette partie s’intéressait à la formation éventuelle du praticien en matière d’infiltration
et les modalités de celle-ci. Le praticien devait ensuite répondre à la question lui demandant
s’il pratique ou non des infiltrations.
Selon la réponse à cette dernière question il était orienté vers la troisième partie du
questionnaire dans le cas d’une réponse positive ou à la quatrième partie s’il ne pratiquait
aucune infiltration.
44
3. Troisième partie : Etude des pratiques chez les médecins réalisant des
infiltrations
La troisième partie du questionnaire ne concernait que les médecins réalisant des
infiltrations. Le praticien était interrogé sur les items suivants :
-
Les sites infiltrés,
Les indications pour lesquelles il réalisait des infiltrations,
Le nombre moyen d’infiltrations pratiquées,
Les difficultés et problématiques qu’il pouvait rencontrer dans ce cadre,
La réalisation éventuelle d’un bilan avant la pratique d’infiltration,
L’envoi du patient chez le rhumatologue pour la réalisation d’une infiltration.
Le praticien était également interrogé sur sa formation selon qu’il l’estimait suffisante ou
non. Si celle-ci était estimée insuffisante, le médecin était amené à donner son avis quant à la
méthode d’amélioration de cette formation.
4. Quatrième partie : Etude des raisons de la non pratique et des éventuels
souhaits de formation chez les médecins ne réalisant pas d’infiltration
Dans cette partie concernant les praticiens ne réalisant aucune infiltration, les
médecins étaient interrogés sur les raisons de leur non pratique. Il leur était également
demandé à quels gestes infiltratifs ils souhaiteraient éventuellement être formés et par quels
moyens. Il leur était enfin demandé s’ils adressaient leurs patients chez le rhumatologue pour
la réalisation d’infiltrations.
B.
Echantillon
Cette étude quantitative a été réalisée auprès de médecins généralistes, maîtres de
stage, répartis sur l’ensemble de la région Nord Pas-de-Calais. Les maîtres de stage inclus
dans l’étude sont tous membres d’un groupe d’investigateurs ayant accepté de répondre aux
sollicitations du collège des enseignants de médecine générale du Nord Pas-de-Calais.
C.
Déroulement de l’enquête
Le questionnaire a dans un premier temps été testé par un échantillon de trois
médecins qui n’ont pas été inclus dans l’étude.
45
L’ensemble des médecins généralistes de l’échantillon a été sollicité par courrier
électronique le 22 septembre 2012. Il leur était adressé un courrier explicatif de l’étude
envisagée (annexe 3) avec en pièces jointes le protocole de l’étude (annexe 4) et le
questionnaire (annexe 5).
Deux possibilités étaient offertes aux médecins pour répondre au questionnaire :
-
Soit de manière électronique, le questionnaire étant hébergé sur internet. Il suffisait au
médecin de cliquer sur un lien actif (adresse URL) contenu dans le courrier explicatif.
Le médecin était alors dirigé vers le questionnaire, préalablement enregistré sur le site
de Google Drive®.
-
Soit par le questionnaire adressé en pièce jointe au courrier électronique envoyé. Le
médecin pouvait le remplir sur son ordinateur et le renvoyer par courrier électronique.
Une relance par envoi d’un nouveau courrier électronique a été réalisée dix jours plus tard,
soit le 2 octobre 2012, aux médecins n’ayant pas répondu.
Le questionnaire, accompagné du courrier explicatif et du protocole de l’étude, a ensuite été
envoyé par voie postale sept jours plus tard, soit le 9 octobre 2012, aux médecins n’ayant pas
répondu par voie électronique.
D.
Analyse des données.
Les données issues des questionnaires ont été recueillies dans un fichier Excel®.
Chaque question a fait l’objet d’une colonne alors que chaque questionnaire répondu
représentait une ligne. Cela a permis de donner une valeur quantitative à chaque réponse.
L’analyse des données a été réalisée par l’équipe du Dr Chazard du Pôle de Santé
Publique du CHRU de Lille.
Pour répondre à l’objectif principal de l’étude, les données recueillies ont toutes fait
l’objet d’une analyse descriptive uni-variée. Les résultats seront présentés sous forme de
camemberts et de diagrammes en barre. L’intervalle de confiance est de 95% pour l’ensemble
de l’analyse descriptive.
L’analyse des déterminants de la pratique d’infiltrations a été réalisée à l’aide d’un modèle
multi-varié à partir de tests bi-variés, en utilisant l’outil de la régression logistique.
L’étude des déterminants des souhaits de formation des médecins ne pratiquant pas
d’infiltration a été faite à l’aide de tests bi-variés seuls, pour cause d’effectif insuffisant pour
réaliser un modèle multi-varié. Les résultats seront présentés sous forme de diagrammes en
mosaïque.
Les tests statistiques utilisés pour répondre aux objectifs secondaires de l’étude sont le test de
Khi 2, le test exact de Fisher et la régression logistique (Odds ratio).
46
III. Résultats
A.
Participation à l’enquête
L’échantillon initial était composé de 100 médecins généralistes maîtres de stage. 69
d’entre eux ont répondu sur le questionnaire en ligne, 3 par retour du questionnaire au moyen
de l’adresse électronique et 21 médecins ont répondu au questionnaire sous format papier.
A l’issu de l’étude, et après les différentes relances, 93 réponses ont été obtenues, soit un
taux de participation de 93%.
B.
Analyse descriptive des pratiques et formations des médecins
généralistes
1. Généralités concernant les médecins interrogés
a. Sexe
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Femme
22
24
[15.72-33.81]
Homme
71
76
[66.19-84.28]
Total valides
93
100
Tableau 1 : Sexe des médecins
Sur les 93 médecins ayant répondu au questionnaire, 22 étaient des femmes (24%) et
71 des hommes (76%).
Femme
24%
Homme
76%
Graphique 1 : Répartition des médecins selon leur sexe
47
b. Age
La tranche d’âge de 46 à 55 ans est la plus représentée avec 42 médecins (45%). Vient
ensuite la tranche de 56 à 65 ans constituée de 29 médecins (31%). Ainsi 76% des médecins
ont un âge compris entre 46 et 65 ans.
Effectif
6
15
42
29
1
93
< 36 ans
36 à 45 ans
46 à 55 ans
56 à 65 ans
> 65 ans
Total valides
Pourcentage
6
16
45
31
1
100
IC à 95%
[2.65-14.05]
[9.6-25.53]
[34.93-55.79]
[22.2-41.74]
[0.03-5.85]
-
Tableau 2 : Age des médecins
En effectuant une agrégation de modalités, centré sur la plus représentée, il apparaît que 21
médecins (23%) ont moins de 46 ans, 42 médecins (45%) ont entre 46 et 55 ans et que 30
médecins (32%) ont plus de 55 ans.
< 46 ans
46 à 55 ans
> 55 ans
Total valides
Effectif Pourcentage
21
23
42
45
30
32
93
100
IC à 95%
[14.82-32.65]
[34.93-55.79]
[23.15-42.85]
-
Tableau 3 : Age des médecins (agrégé)
50
Effectif
40
30
20
10
0
< 36 ans
36 à 45 ans 46 à 55 ans 56 à 65 ans
> 65 ans
Graphique 2 : Répartition des médecins selon leur âge
48
c. Secteur d’installation
La majorité des médecins de l’échantillon (56 médecins soit 60%) exerce dans un
secteur de plus de 5000 habitants. 37 médecins (40%) exercent quant à eux dans un secteur
plus rural contenant moins de 5000 habitants.
Effectif
37
56
93
< ou = à 5000 habitants
> 5000 habitants
Total valides
Pourcentage
40
60
100
IC à 95%
[29.94-50.48]
[49.52-70.06]
-
Tableau 4 : Secteur d’installation des médecins
> 5000
habitants
60%
≤ 5000
habitants
40%
Graphique 3 : Répartition des médecins selon leur secteur d’installation
d. Mode d’exercice
53 médecins (57%) de l’échantillon exercent dans un cabinet de groupe contre 40
médecins (43%) déclarant avoir un exercice isolé.
Seul
En groupe
Total valides
Effectif
40
53
93
Pourcentage
43
57
100
IC à 95%
[32.92-53.68]
[46.32-67.08]
-
Tableau 5 : Mode d’exercice des médecins
49
Seul
43%
En groupe
57%
Graphique 4 : Répartition des médecins selon leur mode d’exercice
e. Nombre d’actes par jour
39 médecins (42%) déclarent réaliser 20 à 29 actes par jour tandis que 36 praticiens
(39%) en réalisent eux 30 à 39 par jour. Ainsi 81% des médecins de l’échantillon consultent
20 à 39 patients par jour.
< 10 actes
10 à 19 actes
20 à 29 actes
30 à 39 actes
40 à 49 actes
> ou = à 50 actes
Total valides
Effectif
1
10
39
36
4
3
93
Pourcentage
1
11
42
39
4
3
100
IC à 95%
[0.03-5.85]
[5.56-19.31]
[31.92-52.62]
[28.95-49.41]
[1.18-10.65]
[0.67-9.14]
-
Tableau 6 : Nombre moyen d’actes par jour
40
Effectif
30
20
10
0
< 10
actes
10 à 19 20 à 29 30 à 39 40 à 49
actes
actes
actes
actes
≥ 50
actes
Graphique 5 : Répartition des médecins selon le nombre d’actes moyen par jour
50
Les autres tranches étant beaucoup moins représentées, une agrégation de modalités permet de
simplifier les données recueillies.
< 20
20 à 29
30 à 39
> 39
Total valides
Effectif
11
39
36
7
93
Pourcentage
12
42
39
8
100
IC à 95%
[6.34-20.58]
[31.92-52.62]
[28.95-49.41]
[3.34-15.4]
-
Tableau 7 : Nombre moyen d’actes par jour (agrégé)
f. Nombre d’actes en rapport avec une affection rhumatologique
< 1 acte par semaine
1 à 5 actes par semaine
6 à 10 actes par semaine
1 à 5 actes par jour
6 à 10 actes par jour
> 10 actes par jour
Total valides
Effectif
1
13
25
40
8
6
93
Pourcentage
1
14
27
43
9
6
100
IC à 95%
[0.03-5.85]
[7.94-23.08]
[18.46-37.25]
[32.92-53.68]
[4.06-16.72]
[2.65-14.05]
-
Tableau 8 : Nombre moyen d’actes en rapport une affection rhumatologique
40 médecins (43%) réalisent 1 à 5 actes par jour en rapport avec une pathologie
d’ordre rhumatologique. 25 médecins (27%) en réalisent, en moyenne, 6 à 10 par semaine.
Ces deux tranches étant les plus largement représentées, une agrégation de modalités peut ici
aussi être réalisée autour de celles-ci.
Effectif Pourcentage
IC à 95%
< 6 par semaine
14
15
[8.77-24.31]
6 à 10 par semaine
25
27
[18.46-37.25]
1 à 5 par jour
40
43
[32.92-53.68]
> 5 par jour
14
15
[8.77-24.31]
Total valides
93
100
Tableau 9 : Nombre d’actes en rapport avec une affection rhumatologique (agrégé)
Sur l’ensemble de l’échantillon étudié, un seul médecin (1%) déclare pratiquer moins d’une
consultation par semaine en rapport avec une pathologie d’origine rhumatologique. A signaler
toutefois que ce médecin indique une activité très majoritairement orientée vers la pédiatrie.
51
40
Effectif
30
20
10
0
Graphique 6 : Répartition des médecins selon le nombre moyen d’actes en rapport avec une
pathologie rhumatologique
g. Nombre de rhumatologues dans le secteur de garde
0
1à2
>2
Total valides
Manquante
Effectif
29
21
42
92
1
Pourcentage
32
23
46
100
-
IC à 95%
[22.45-42.16]
[14.99-32.98]
[35.34-56.33]
-
Tableau 10 : Nombre de rhumatologues dans le secteur de garde
29 médecins (32%) signalent n’avoir aucun rhumatologue dans leur secteur de garde.
A contrario, 42 médecins généralistes (46%) ont plus de deux rhumatologues dans leur
secteur de garde. Une agrégation de modalités a été effectuée entre les valeurs « 1 et 2
rhumatologues », moins de médecins ayant choisi ces réponses. Un médecin n’a pas répondu
à cette question.
50
Effectif
40
30
20
10
0
0
1à2
>2
Graphique 7 : Répartition des médecins selon le nombre de rhumatologues dans leur secteur de garde
52
2. Pratique d’infiltrations
Sur les 93 médecins généralistes constituant l’échantillon, 47 praticiens (51%)
déclarent pratiquer des infiltrations à leur cabinet ou à domicile et 46 n’en réalisent jamais
(49%).
Effectif
46
47
93
Non
Oui
Total valides
Pourcentage
49
51
100
IC à 95%
[39.01-59.96]
[40.04-60.99]
-
Tableau 11 : Pratique des infiltrations
Oui
43%
Non
57%
Graphique 8 : Pratique d’infiltrations
3. Médecins généralistes pratiquant des gestes infiltratifs
47 médecins (soit 51 %) indiquent réaliser des infiltrations. Cette partie analysera la
pratique de cette courte majorité de médecins de l’échantillon.
a. Nombre d’infiltrations réalisées en moyenne par mois
Pour 21 médecins pratiquant des infiltrations (45%), ce geste n’est réalisé que moins
d’une fois par mois en moyenne. Une pratique de 1 à 5 fois par mois est retrouvée chez 19
médecins (40%). 6 médecins (13%) réalisent 6 à 10 infiltrations par mois. Une pratique plus
soutenue à raison de plus de 10 infiltrations par mois n’est rapportée que par un seul médecin
(2%).
53
< 1 par mois
1 à 5 par mois
6 à 10 par mois
> 10 par mois
Total valides
Effectif
21
19
6
1
47
Pourcentage
45
40
13
2
100
IC à 95%
[30.46-59.76]
[26.71-55.69]
[5.3-26.44]
[0.05-11.29]
-
Tableau 12 : Nombre moyen d’infiltrations réalisées
Ainsi, 85% des médecins pratiquant des infiltrations dans l’échantillon analysé n’en réalisent
qu’au maximum 5 par mois.
25
Effectif
20
15
10
5
0
< 1 par mois
1 à 5 par
mois
6 à 10 par > 10 par mois
mois
Graphique 9 : Nombre moyen d’infiltrations réalisées
b. Localisations infiltrées
Epaule
Coude
Poignet
Mains, doigts, pouce
Rachis cervical
Rachis dorsal
Rachis lombaire
Hanche
Genou
Cheville
Pied, orteils
Loco dolenti
Autre localisation
Effectif
39
31
35
12
2
1
7
3
31
6
14
15
1
Pourcentage
83
66
74
26
4
2
15
6
66
13
30
32
2
IC à 95%
[68.65-91.86]
[50.6-78.72]
[59.36-85.58]
[14.42-40.64]
[0.52-14.54]
[0.05-11.29]
[6.69-28.92]
[1.34-17.54]
[50.6-78.72]
[5.3-26.44]
[17.79-45.08]
[19.52-47.25]
[0.05-11.29]
Valides
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
Tableau 13 : Localisations infiltrées
54
- Membre supérieur :
Les articulations du membre supérieur sont fréquemment infiltrées puisque 39
médecins (83%) indiquent infiltrer l’épaule, 31 médecins (66%) le coude et 35 médecins
(74%) le poignet. Ils sont un petit peu moins nombreux à infiltrer les articulations de la main
et des doigts : 12 médecins (26%).
- Membre inférieur :
31 médecins (66%) infiltrent le genou, le plaçant ainsi comme l’articulation du
membre inférieur la plus infiltrée par les médecins généralistes de l’étude. Les pieds et orteils
sont infiltrés par 14 praticiens soit 30% de l’effectif. 6 médecins (13%) infiltrent la cheville
tandis que seuls 3 médecins (6%) déclarent infiltrer la hanche.
- Rachis :
Le rachis lombaire est infiltré par 7 médecins (15%). Les infiltrations axiales sont
encore moins nombreuses pour les parties hautes du rachis. Ainsi un seul médecin (2%)
rapporte infiltrer le rachis dorsal et 2 médecins (4%) infiltrent le rachis cervical.
- Autres localisations :
Plus généralement, 15 médecins (32%) pratiquent des infiltrations « loco dolenti »
pour soulager leurs patients. Un médecin (2%) signale infiltrer une autre localisation,
représentée par le tendon d’Achille.
Ainsi, les localisations les plus infiltrées, par ordre décroissant, sont : l’épaule (83%), le
poignet (74%), le coude (66%), le genou (66%) et en loco dolenti (32%).
Epaule
Coude
Poignet
Mains, doigts, pouce
Rachis cervical
Rachis dorsal
Rachis lombaire
Hanche
Genou
Cheville
Pied, orteils
Loco dolenti
Autre localisation
0
10
20
Effectif
30
40
Graphique 10 : Localisations infiltrées
55
c. Indications des infiltrations
Arthrose
Tendinopathie
Syndrome du canal carpien
Syndrome du canal de Guyon
Rhumatisme inflammatoire
Arthrite microcristalline
Sciatalgie
Bursite
Maladie de Dupuytren
Périarthrite scapulo-humérale
Autre indication
Effectif
26
39
33
7
7
4
5
14
2
33
2
Pourcentage
55
83
70
15
15
9
11
30
4
70
4
IC à 95%
[40.24-69.54]
[68.65-91.86]
[54.92-82.21]
[6.84-29.48]
[6.69-28.92]
[2.37-20.38]
[3.98-23.89]
[17.79-45.08]
[0.52-14.54]
[54.92-82.21]
[0.52-14.54]
Valides
47
47
47
46
47
47
47
47
47
47
47
Tableau 14 : Indications des infiltrations
39 médecins (83%) considèrent l’infiltration comme le moyen de soulager les
symptômes douloureux d’une tendinopathie, plaçant cette dernière comme l’indication la plus
infiltrée dans l’échantillon. 33 médecins (70%) infiltrent leurs patients dans le cadre d’un
syndrome du canal carpien. Le même nombre de médecins (70%) infiltrent la périarthrite
scapulo-humérale. L’arthrose représente également une indication fréquemment retenue par
les médecins généralistes pour la pratique d’une infiltration avec 26 médecins (55%).
Arthrose
Tendinopathie
Syndrome du canal carpien
Syndrome du canal de Guyon
Rhumatisme inflammatoire
Arthrite microcristalline
Sciatalgie
Bursite
Maladie de Dupuytren
Périarthrite scapulo-humérale
Autre indication
0
10
20
Effectif
Graphique 11 : Indications des infiltrations
30
40
!
56
d. Difficultés et problématiques rencontrées lors de la pratique d’infiltrations
Aucun problème
Manque d'asepsie
Manque de temps
Indications pas claires
Méconnaissance de gestes
Absence de repérage anatomique
Méconnaissance cotation
Manque de pratique
Faible rémunération
Manque d'efficacité
Choix du produit
Crainte de complications
Craintes médico-légales
Autre problème
Effectif
7
3
7
0
28
4
12
19
7
0
3
11
11
1
Pourcentage
15
6
15
0
60
9
26
40
15
0
6
23
23
2
IC à 95%
[6.69-28.92]
[1.34-17.54]
[6.69-28.92]
[0-7.55]
[44.31-73.29]
[2.37-20.38]
[14.42-40.64]
[26.71-55.69]
[6.69-28.92]
[0-7.55]
[1.34-17.54]
[12.79-38.37]
[12.79-38.37]
[0.05-11.29]
Valides
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
47
Tableau 15 : Difficultés rencontrées par les médecins dans la pratique d’infiltrations
La principale difficulté mise en évidence concerne la méconnaissance de certains
gestes infiltratifs. Cette problématique a été signalée par 28 médecins soit 60% de l’effectif
concerné. Vient ensuite le manque de pratique rapporté par 19 praticiens (40%). La
méconnaissance de la cotation de l’acte pose problème à 12 médecins (26%). Pour 11
médecins (23%), la crainte d’effets indésirables ou de complications leur pose des difficultés
dans la pratique d’infiltrations. Des craintes médico-légales ont été rapportées par 11
médecins (23%) lors de leur pratique infiltrative.
57
Aucun problème
Manque d'asepsie
Manque de temps
Indications pas claires
Méconnaissance de gestes
Absence de repérage …
Méconnaissance cotation
Manque de pratique
Faible rémunération
Manque d'efficacité
Choix du produit
Crainte de complications
Craintes médico-légales
Autre problème
0
10
20
30
Effectif
Graphique 12 : Difficultés rencontrées lors de la pratique d’infiltrations
e. Réalisation d’un bilan avant la pratique d’infiltration
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Aucun bilan
10
21
[11.2-36.07]
Bilan de coagulation
7
15
[6.69-28.92]
Bilan inflammatoire
21
45
[30.46-59.76]
Bilan d'imagerie
33
70
[54.92-82.21]
Autre bilan
2
4
[0.53-14.84]
Tableau 16 : Réalisation d’un bilan avant la pratique d’infiltration
Plus de la moitié de l’échantillon concerné, 33 médecins soit 70%, a indiqué réaliser
un bilan d’imagerie avant la pratique d’une infiltration. Ce bilan semble plus systématique
qu’un bilan biologique réalisé par 21 praticiens (45%) dans le but de rechercher un syndrome
inflammatoire et par 7 médecins (15%) pour s’enquérir de l’état de coagulation de son patient.
Un peu plus d’un médecin sur cinq (10 médecins, soit 21%) ne pratique en revanche aucun
bilan complémentaire avant la réalisation du geste technique.
58
Autre bilan
Bilan d'imagerie
Bilan inflammatoire
Bilan de coagulation
Aucun bilan
0
10
20
Effectif
30
40
Graphique 13 : Réalisation d’un bilan avant la pratique d’infiltration
f. Envoi du patient vers le rhumatologue pour infiltration
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Jamais
2
4
[0.52-14.54]
Fonction du patient
20
43
[28.57-57.74]
Après première injection
9
19
[9.65-33.73]
Fonction de la localisation
38
81
[66.27-90.35]
Pour infiltration du rachis
14
29
[17.4-44.26]
Tableau 17 : Envoi du patient vers le rhumatologue pour infiltration
Malgré leur pratique d’infiltrations, la très grande majorité des médecins indique
adresser les patients chez le rhumatologue pour la réalisation de ce geste. Ainsi, seuls 2
médecins (4%) n’envoient jamais leurs patients chez le rhumatologue pour une infiltration.
Cet avis rhumatologique est fonction de la localisation à infiltrer pour 38 médecins
(soit 81% de l’échantillon interrogé) et fonction du patient pour 20 praticiens (43%).
59
4. Médecins généralistes ne réalisant pas de gestes infiltratifs
a. Raisons de la non pratique
Effectif
Pourcentage
IC à 95%
Aucune formation
29
63
[47.53-76.4]
Manque d'asepsie
8
17
[8.32-31.95]
Manque de temps
9
20
[9.86-34.38]
Indications pas claires
0
0
[0-7.71]
Méconnaissance de gestes
13
28
[16.46-43.68]
Absence de repérage anatomique
5
11
[4.07-24.36]
Méconnaissance cotation
4
9
[2.42-20.79]
Manque de pratique
24
52
[37.13-66.86]
Faible rémunération
1
2
[0.06-11.53]
Manque d'efficacité
2
4
[0.53-14.84]
Geste trop invasif
4
9
[2.42-20.79]
Choix du produit
0
0
[0-7.71]
Crainte de complications
14
30
[18.2-45.92]
Rhumatologue systématique
23
50
[36.12-63.88]
Craintes médico-légales
14
30
[18.2-45.92]
Pratique de mésothérapie
2
4
[0.53-14.84]
Tableau 18 : Raisons de la non pratique d’infiltrations
Le motif le plus fréquemment évoqué par les médecins pour justifier de la non
réalisation d’infiltration est l’absence de formation, indiquée par 29 médecins soit 63% des
médecins n’infiltrant pas. Plus de la moitié des médecins (52%) mettent en avant un manque
de pratique en la matière. La moitié des médecins interrogés fait systématiquement appel au
rhumatologue pour une infiltration de glucocorticoïdes.
Les craintes d’effets indésirables et de complications sont rapportées par 14 médecins (30%)
comme pouvant être à l’origine de leur non pratique. Dans le même registre, pour 14
médecins (30%) ce sont des craintes médico-légales qui représentent un facteur limitant leur
pratique.
En revanche, les indications à la réalisation d’infiltrations ne semblent pas être à l’origine de
la non pratique, ce motif n’étant rapporté par aucun médecin. De même, une problématique de
rémunération de l’acte n’est soulevée que par un seul médecin (2%).
60
Aucune formation
Manque d'asepsie
Manque de temps
Indications pas claires
Méconnaissance de gestes
Absence de repérage…
Méconnaissance cotation
Manque de pratique
Faible rémunération
Manque d'efficacité
Geste trop invasif
Choix du produit
Crainte de complications
Rhumatologue systématique
Craintes médico-légales
Pratique de mésothérapie
0
10
20
30
Effectif
Graphique 14 : Raisons de la non pratique d’infiltrations
b. Envoi des patients vers le rhumatologue pour réalisation d’infiltration
La grande majorité des médecins ne réalisant pas d’infiltration (72%) envoie leurs patients
chez le rhumatologue de manière systématique pour la pratique de ce geste.
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Jamais
1
2
[0.06-11.53]
Toujours
33
72
[56.32-83.54]
Fonction du patient
7
15
[6.84-29.48]
Fonction de la localisation
3
7
[1.37-17.9]
Tableau 19 : Envoi des patients chez le rhumatologue pour infiltration
61
5. Formation des médecins généralistes à la pratique de gestes infiltratifs
a. Formation reçue
Sur l’ensemble de l’échantillon étudié 53 médecins généralistes (57%) déclarent
n’avoir reçu aucune formation à la pratique d’infiltrations. 40 praticiens (43%) rapportent
quant à eux avoir reçu une formation.
Effectif
53
40
93
Non
Oui
Total valides
Pourcentage
57
43
100
IC à 95%
[46.32-67.08]
[32.92-53.68]
-
Tableau 20 : Formation reçue à la pratique infiltrative
Oui
43%
Non
57%
Graphique 15 : Formation des médecins généralistes
Pour 12 médecins ayant reçu une formation à la pratique d’infiltrations (30%), celle-ci
a été réalisée à la faculté. La formation a été théorique dans des livres ou des revues médicales
pour 13 médecins (32%) et théorique en FMC ou en DPC pour 17 médecins (42%). Une
formation pratique par un confrère rhumatologue ou médecin généraliste a été retrouvée chez
8 médecins (20%). Pour 9 praticiens (22%) une formation pratique aux infiltrations a été
réalisée lors d’un stage. Cette formation a été pratique lors d’une séance de FMC ou de DPC
pour la moitié des médecins formés (20 médecins).
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Valides
Formation à la faculté
12
30
[17.09-46.71]
40
Formation dans des livres, revues
13
32
[19.07-49.24]
40
Formation théorique en FMC, DPC
17
42
[27.42-58.99]
40
Formation pratique par confrère
8
20
[9.61-36.14]
40
Formation pratique en stage
9
22
[11.4-38.86]
40
Formation pratique en FMC, DPC
20
50
[35.2-64.8]
40
Tableau 21 : Types de formation reçues par les médecins généralistes
62
Formation à la faculté
Formation dans des livres,…
Formation théorique en …
Formation pratique par…
Formation pratique en stage
Formation pratique en FMC, …
0
5
10
15
Effectif
20
25
Graphique 16 : Types de formations reçues par les médecins généralistes
b. Formation chez les médecins pratiquant des infiltrations
-
Suffisance de la formation reçue
A la question « votre formation aux gestes infiltratifs est-elle suffisante selon vous ? »,
les médecins pratiquant des infiltrations ont répondu à une large majorité (77%) par la
négation. Il en ressort ainsi que seule une minorité de médecins (23%) pratique des
infiltrations tout en estimant la formation suffisante.
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Non
36
77
[61.63-87.21]
Oui
11
23
[12.79-38.37]
Total valides
47
100
-
Tableau 22 : Suffisance de la formation reçue par les médecins pratiquant des infiltrations
Oui
23%
Non
77%
Graphique 17 : Suffisance de la formation reçue par les médecins pratiquant des infiltrations
63
-
Voies possibles d’amélioration de la formation
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Valides
Formation à la faculté
10
28
[14.79-45.43]
36
Formation pratique par des rhumatologues
24
67
[48.95-80.9]
36
Réalisation d’ateliers en DPC
35
97
[85.47-99.93]
36
Tableau 23 : Voies d’amélioration de la formation selon les médecins pratiquant des infiltrations
Sur les 47 médecins pratiquant des infiltrations, 36 ont répondu à cette question.
Pour la quasi totalité des médecins ayant répondu (97%), l’amélioration de leur
formation passe par la réalisation d’ateliers pratiques en Développement Professionnel
Continu (DPC). Une majorité de médecins (67%) souhaiterait être formée par un
rhumatologue tandis que seuls 10 médecins (28%) souhaitent l’être à la faculté.
c. Formation chez les médecins ne pratiquant pas d’infiltration
-
Aucun
Epaule
Coude
Rachis
Canal carpien
Mains, doigts
Genou
Cheville
Pieds, orteils
Souhait de formation
Désirs de formation
Effectif
16
21
18
2
16
11
21
5
6
30
Pourcentage
35
46
39
4
35
24
46
11
13
65
IC à 95%
[19.97-48.13]
[31.18-60.84]
[25.46-54.61]
[0.53-14.84]
[21.77-50.32]
[13.08-39.1]
[31.18-60.84]
[4.07-24.36]
[5.42-26.95]
[49.68-78.23]
Valides
46
46
46
46
46
46
46
46
46
46
Tableau 24 : Désirs de formation des médecins ne pratiquant pas d’infiltration
Les deux localisations les plus plébiscitées pour une formation à leur infiltration sont l’épaule
et le genou, toutes deux demandées par 21 médecins (46%). Le coude et le canal carpien sont
également des localisations assez sollicitées puisque rapportées respectivement par 18
médecins (39%) et 16 médecins (35%).
64
Aucun
Epaule
Coude
Rachis
Canal carpien
Mains, doigts
Genou
Cheville
Pieds, orteils
0
10
20
30
Effectif
Graphique 18 : Désirs de formation des médecins ne pratiquant pas d’infiltration
Parmi les médecins qui ne pratiquent aucune infiltration, 65% d’entre eux sont désireux d’être
formés à au moins un geste infiltratif contre 35% ne souhaitant aucune formation dans le
domaine.
Ces résultats peuvent être présentés selon qu’une formation est souhaitée.
Oui
Non
Total valides
Effectif
30
16
46
Pourcentage
65
35
100
IC à 95%
[49.68-78.23]
[21.77-50.32]
-
Tableau 25 : Souhaits de formation des médecins ne pratiquant pas d’infiltration
-
Type de formation souhaitée par les médecins ne pratiquant pas
d’infiltration
Effectif Pourcentage
IC à 95%
Aucune
14
30
[18.2-45.92]
Formation à la faculté
9
20
[9.86-34.38]
Formation par un rhumatologue
13
28
[16.46-43.68]
Formation pratique en DPC
19
41
[27.34-56.71]
Tableau 26 : Modalités de formation souhaitée par les médecins ne pratiquant pas d’infiltration
65
19 médecins (41%) ne pratiquant pas d’infiltration, et intéressés par une formation dans ce
domaine, souhaiteraient que celle-ci s’effectue de manière pratique lors d’un atelier dans le
cadre d’une formation professionnelle. Cette demande de formation pratique est soulignée par
13 médecins (28%) désirant être formés par un confrère rhumatologue. Une formation à la
faculté n’est demandée que par 20% de l’effectif.
Formation pratique en DPC
Formation par un
rhumatologue
Formation à la faculté
Aucune
0
5
10
Effectif
15
20
Graphique 19 : Modalités de formation souhaitée par les médecins ne pratiquant pas d’infiltration
C.
Déterminants de la pratique de gestes infiltratifs
Un lien statistique entre la pratique d’infiltration et les différents paramètres propres
aux médecins semble intéressant à rechercher.
Dans un premier temps des études statistiques bi-variées ont été réalisées afin de chercher une
association entre les paramètres étudiés dans l’étude descriptive de la première partie et la
pratique infiltrative.
Tous les paramètres pour lesquels une différence significative a été mise en évidence, au
risque alpha de 5%, ont ensuite été intégrés dans un modèle multi-varié. L’utilisation de
l’outil de régression logistique intégrant tous ces paramètres avait pour objectif de prouver
l’existence d’une association et le cas échéant de la quantifier via le calcul de l’odds ratio.
Les analyses bi-variées ont rendu compte d’une différence significative dans la pratique
d’infiltrations par les médecins selon la valeur des modalités suivantes :
-
Pratique des infiltrations et sexe : p=0,00283
Pratique des infiltrations et secteur d’installation : p=0,0247
Pratique des infiltrations et nombre d’actes en rapport avec une affection
rhumatologique supérieur ou égal à 6 par semaine : p=0,0385
Pratique des infiltrations et formation reçue : p=0,0000415
Les résultats détaillés de ces analyses bi-variées sont présentés dans l’annexe 6.
66
Le critère du nombre d’actes en rapport avec une affection d’origine rhumatologique a été
intégré à l’analyse multi-variée selon trois de ses valeurs : 6 à 10 actes par semaine, 1 à 5
actes par jour, plus de 5 actes par jour.
Odds Ratio IC. inf IC. sup p. value
Sexe : homme (ref = femme)
5.21
1.52
21.07 0.0126
Secteur : >5000 (ref = < ou = 5000)
0.37
0.13
1.03
0.0616
Nombre actes rhumato : 6-10 / sem (ref = <6/sem)
2.63
0.48
17.83
0.284
Nombre actes rhumato : 1-5 / jour (ref = <6/sem)
3.96
0.81
24.35
0.105
Nombre actes rhumato : >5 / jour (ref = <6/sem)
5.9
0.87
49.71 0.0802
Formation : Oui (ref = Non)
7.12
2.6
21.88 0.00026
Tableau 27 : Déterminants de la pratique des infiltrations
Graphique 20 : Schématisation des déterminants de la pratique infiltrative
L’analyse multi-variée met clairement en exergue une association statistiquement
significative entre la pratique d’infiltrations et le sexe du médecin ainsi que sa formation
reçue en la matière.
Il apparaît ainsi que la pratique d’infiltrations est 5 fois plus importante chez les hommes que
chez les femmes (Odds ratio = 5,21).
De manière plus significative, la réalisation d’infiltrations est 7 fois plus importante chez les
médecins ayant reçu une formation à la pratique de ces gestes en comparaison à une absence
de formation reçue (Odds ratio = 7,12).
En revanche, les données recueillies à l’issue de cette analyse multi-variée ne permettent pas
de conclure quant à une différence réellement significative entre le secteur d’installation et la
pratique infiltrative, tout comme entre le nombre d’actes en rapport avec une pathologie
rhumatologique et la réalisation d’infiltrations.
67
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre le nombre de rhumatologues
dans le secteur de garde et la pratique de gestes infiltratifs (test du Khi 2 : p=0,584).
L’âge des médecins ne paraît pas avoir une influence significative sur la pratique
d’infiltrations. Si 60% des médecins de plus de 55 ans réalisent des infiltrations, ils ne sont
que 33,33% à un âge inférieur à 46 ans et 52,38% entre ces deux tranches d’âges. Le test du
Khi 2 pratiqué ne met cependant pas en exergue de différence significative (p=0,164).
D.
Déterminants des souhaits de formation chez les médecins ne
pratiquant pas d’infiltrations
L’échantillon concerné par cette analyse est constitué des 46 médecins ne pratiquant aucune
infiltration.
A l’aide de modèles bi variés, il sera tenté de rechercher une association entre le souhait de
formation chez ces médecins et leur sexe, leur âge, leur secteur d’installation ainsi que le
nombre de rhumatologues dans leur secteur de garde.
Dans les résultats présentés, le souhait de formation des médecins sera indiqué dans les
colonnes, le « oui » signifiant un souhait de formation et le « non » un refus de formation.
1. Souhait de formation et sexe des médecins
Non
Oui
Total
Femme 6 (35.29%) 11 (64.71%) 17
Homme 10 (34.48%) 19 (65.52%) 29
Total
16
30
46
Tableau 28 : Souhait de formation et sexe des médecins
Graphique 21 : Souhait de formation et sexe des médecins
68
Aucune association significative n’est retrouvée entre les souhaits de formation en matière
infiltrative et le sexe des médecins (test du Khi 2 : p=0,956).
2. Souhait de formation et âge des médecins
Non
Oui
Total
< 36 ans
2 (50%)
2 (50%)
4
36 à 45 ans
5 (50%)
5 (50%)
10
46 à 55 ans
6 (30%)
14 (70%)
20
56 à 65 ans 3 (27.27%) 8 (72.73%) 11
> 65 ans
0 (0%)
1 (100%)
1
Total
16
30
46
Tableau 29 : Souhait de formation et âge des médecins
Graphique 22 : Souhait de formation et âge des médecins
La comparaison du souhait de formation à la pratique d’infiltrations à l’âge des médecins ne
met en évidence aucune association significative (test de Fisher exact : p=0,718).
69
3. Souhait de formation et secteur d’installation des médecins
Non
Oui
Total
< ou = à 5000 habitants 1 (7.69%) 12 (92.31%) 13
> 5000 habitants
15 (45.45%) 18 (54.55%) 33
Total
16
30
46
Tableau 30 : Souhait de formation et secteur d’installation des médecins
Graphique 23 : Souhait de formation et secteur d’installation des médecins
Une association significative est mise en évidence entre le souhait de formation aux
infiltrations chez les médecins ne réalisant aucune infiltration et leur secteur d’installation
(test de Fisher exact : p=0,0182). Les médecins installés en secteur rural (moins de 5000
habitants) désirent significativement plus être formés à la pratique d’infiltrations que leurs
confrères installés dans un secteur plus urbain.
70
4. Souhait de formation et nombre de rhumatologues dans le secteur de
garde
Non
Oui
Total
0
4 (30.77%) 9 (69.23%)
13
1
0 (0%)
2 (100%)
2
2
3 (42.86%) 4 (57.14%)
7
>2
9 (39.13%) 14 (60.87%) 23
Total
16
29
45
Tableau 31 : Souhait de formation et nombre de rhumatologues dans le secteur de garde
Graphique 24 : Souhait de formation et nombre de rhumatologues dans le secteur de garde
Le désir de formation à la pratique d’infiltrations n’apparaît pas associé au nombre de
rhumatologues dans le secteur de garde du médecin (test de Fisher exact : p=0,787).
Le seul déterminant significatif du souhait de formation à la pratique de gestes infiltratifs chez
les médecins ne réalisant aucune infiltration est le secteur d’installation. Une demande de
formation est significativement supérieure chez les médecins exerçant en milieu rural (moins
de 5000 habitants).
71
IV. Discussion
Cette étude a permis de répondre à l’objectif principal qui était de faire l’état des lieux
des pratiques et formations reçues en matière infiltrative par des médecins généralistes
maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. L’objectif secondaire de dégager les
déterminants de la pratique infiltrative a été atteint à la différence de celui de définir les
déterminants des souhaits de formation chez les médecins ne pratiquant pas d’infiltration. Les
résultats obtenus lors de l’analyse de ce deuxième objectif secondaire sont à interpréter avec
beaucoup de précaution.
Malgré un taux de réponse excellent (93%) divers points faibles peuvent être observés et
seront développés lors de la critique de la méthode.
A.
Critique de la méthode
1. Questionnaire
L’utilisation d’un questionnaire constitué dans sa grande majorité de questions à choix
multiples a vraisemblablement contribué à l’obtention d’un taux de réponses très correct étant
donné sa rapidité de remplissage. Cependant, ce type de questionnaire fermé ne permet pas le
recueil de variables qualitatives pouvant être plus représentatives de la pratique des médecins
généralistes.
Le questionnaire comporte plusieurs points pouvant être améliorés :
-
-
La question de la pratique d’un bilan avant la réalisation d’infiltrations peut être
sujette à de multiples interprétations rendant son analyse délicate. Ainsi certains
médecins peuvent comprendre la question comme la pratique systématique d’un bilan
avant toute infiltration et d’autres comme une pratique plus aléatoire de celui-ci en
fonction de certains gestes. Cette question aurait dû être plus précise afin d’éviter ce
type de biais d’interprétation.
La question demandant au médecin réalisant des infiltrations s’il adresse ses patients
au rhumatologue pour pratique d’infiltrations peut également être sujette à diverses
interprétations. Plus précisément, la proposition « cela dépend du patient » peut être
intégrée différemment selon le praticien, rendant l’analyse des résultats difficilement
exploitable.
Cette même question posée aux médecins ne pratiquant aucune infiltration n’est que
d’un intérêt modeste dans ce contexte de non pratique. Se surajoute la remarque
concernant les difficultés d’interprétation de la proposition « cela dépend du patient ».
Le seul intérêt de cette question aurait pu être d’analyser le fait de ne jamais adresser
ses patients chez le rhumatologue pour infiltration lors que le médecin n’en pratique
72
pas. L’analyse ainsi faite aurait été celle du nombre de médecins ne croyant pas aux
bénéfices des infiltrations. Même dans cette hypothèse il aurait été préférable de poser
clairement la question aux praticiens afin d’éviter tout biais dans la compréhension de
celle-ci.
2. Recueil des données
Le choix d’envoyer des questionnaires anonymes a été fait afin d’augmenter le taux de
réponses concernant certaines données pouvant apparaître personnelles. Ce choix a été à
l’origine de difficultés pour la gestion du recueil de données, ne pouvant faire de relances
ciblées aux seuls médecins n’ayant pas répondu. Pour remédier à cette problématique il a été
nécessaire d’ajouter une rubrique demandant l’adresse électronique des médecins à la fin du
questionnaire. Malgré cela, bon nombre de médecins n’ont pas renseigné cette rubrique et ont
donc reçu plusieurs fois le questionnaire lors des relances. Il était toutefois indiqué qu’il ne
fallait pas renouveler la réponse à celui-ci si elle avait déjà été faite.
L’utilisation de Google Drive® pour le remplissage des questionnaires a permis un
recueil rapide de nombreuses réponses au questionnaire. Les nombreux avantages procurés
par cet outil sont néanmoins à nuancer sur deux points :
-
-
La possibilité de répondre plusieurs fois au même questionnaire. Même si l’intérêt de
la procédure est limité dans ce type d’étude, le médecin interrogé peut s’il le souhaite
se reconnecter au questionnaire et le remplir plusieurs fois. Cette problématique peut
être écartée en ayant recours à des sites spécialisés dans le domaine des questionnaires
en ligne. Ces derniers sont cependant d’avantage destiner à sonder des clientèles
commerciales avec des services associés, le tout à un coût non négligeable.
Aucune traçabilité des réponses n’est réalisée par le site. Il serait intéressant de
pouvoir connaître l’adresse électronique de la personne ayant répondu afin d’éviter de
la soumettre une nouvelle fois à l’étude.
L’anonymat de nombreux questionnaires n’a pas permis la dernière relance prévue
dans le protocole de l’étude. Ainsi, après avoir effectué une relance par courrier électronique
puis par courrier postal, il était programmé d’effectuer une relance téléphonique aux médecins
n’ayant pas répondu. Cette dernière n’a pas été réalisée pour les raisons citées ci-dessus et
également du fait d’un taux de réponse satisfaisant.
3. Echantillon
Les médecins interrogés dans l’étude font partie d’un groupe d’investigateurs du
département de médecine générale qui acceptent d’être sollicités par les doctorants de la
73
faculté de médecine de Lille. Les résultats de cette étude ne sont donc pas généralisables à
l’ensemble des médecins généralistes maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. Pour
cela il aurait été nécessaire d’effectuer une randomisation sur l’ensemble des maîtres de stage
de la faculté de Lille.
Toutefois l’absence de tirage au sort des médecins devant être sollicités est à pondérer par un
très bon taux de réponse (93%).
De plus, la pratique de gestes infiltratifs par les médecins généralistes maîtres de stage
de la faculté n’est pas forcément superposable à l’ensemble des médecins généralistes de la
région Nord-Pas de Calais. Pour répondre à cette question, il serait nécessaire de soumettre le
questionnaire à un nombre important de praticiens de la région après une sélection aléatoire.
Les résultats obtenus lors de l’étude des déterminants des souhaits de formation chez
les médecins généralistes ne pratiquant aucune infiltration sont à interpréter avec beaucoup de
réserves étant donné le faible effectif de l’échantillon analysé (46 médecins). Seules des
analyses bi variées ont pu être réalisées, l’effectif étant trop faible pour réaliser une étude
multi variée qui aurait permis une analyse statistique plus satisfaisante.
B.
Discussion des résultats
1. Echantillon analysé
L’échantillon étudié est constitué de 93 médecins dont 71 hommes (76%) et 22
femmes (24%).
Dans son dernier atlas de la démographie médicale dans la région Nord–Pas de Calais
(au 1 juin 2011), le Conseil National de l’Ordre des Médecins indiquait qu’il existait 3954
médecins généralistes en exercice libéral ou mixte dans la région(59). Ces médecins sont
répartis dans le graphique 21 selon leur sexe et leur âge.
er
74
Graphique 25 : Pyramide des âges des médecins de la région Nord-Pas de Calais au 1er juin 2011(59)
Il existait en 2011, d’après les données publiées par le Conseil de l’Ordre, 918 femmes et
3036 hommes en exercice libéral ou mixte.
A l’aide d’un test de Khi 2 d’adéquation, une comparaison de la répartition des
hommes et des femmes de l’échantillon étudié avec les données communiquées par le Conseil
de l’Ordre a été réalisée. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les deux
groupes (p=0,9799451 au risque alpha de 5%).
Une analyse similaire a été réalisée en s’intéressant cette fois à l’âge des médecins.
Afin de pouvoir comparer l’échantillon et la population, les médecins de l’étude actuelle ont
été répartis en deux groupes (âge inférieur ou supérieur à 55 ans). Ici encore aucune
différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes (p=0,07010758 au
risque alpha de 5%).
Il n’existe ainsi aucune différence significative entre le sexe et l’âge des médecins de
l’échantillon analysé et ceux de la population des médecins de la région Nord-Pas de Calais.
2. Activité des médecins généralistes dans le domaine des infiltrations
a. Pratique d’infiltrations
Une très courte majorité des médecins généralistes de l’échantillon pratique des
infiltrations (51%), contre 49% n’en réalisant pas. La pratique d’infiltrations est donc
supérieure à celle attendue initialement.
75
Ces résultats peuvent être intégrés à ceux de deux travaux de thèse ayant des résultats
discordants. Ainsi, AC Miroudel(2) a retrouvé dans son étude chez les médecins généralistes
du nord de la région parisienne une pratique d’infiltrations chez 44,3% d’entre eux. Un autre
travail réalisé par JD Enaud(3) chez les médecins généralistes des Côtes d’Armor à quant à lui
mis en évidence un taux de pratique de 68,9%.
Les résultats ici obtenus sont plus proches de ceux recueillis dans une enquête de pratique des
infiltrations chez les médecins généralistes de Loire Atlantique(60). Cette étude réalisée auprès
de 615 médecins avait noté une pratique chez 54% d’entre eux.
Cette comparaison de résultats obtenus est toutefois à pondérer car l’étude ici présentée ne
concerne que des médecins généralistes maîtres de stage universitaire. Leur pratique peut être
légèrement différente de celle de médecins ne recevant pas d’étudiants dans leur cabinet. Le
fait d’enseigner la médecine générale peut amener les praticiens à s’intéresser de plus près
aux recommandations et à la pratique de gestes techniques.
Si un peu plus de la moitié des médecins de l’échantillon déclarent soulager certaines
douleurs par la pratique d’infiltrations, cela reste pour eux un exercice peu fréquent. 85% des
médecins réalisant des infiltrations en font moins de 6 par mois.
L’étude des déterminants de la pratique infiltrative a clairement fait ressortir deux facteurs
influençant qui sont le sexe et la formation reçue en la matière.
Le lien entre la formation reçue et la pratique de gestes infiltratifs est fort puisque les
médecins formés infiltrent 7 fois plus que les médecins n’ayant reçu aucune formation.
Le sexe des médecins influe grandement dans la pratique des infiltrations, les hommes
infiltrant 5 fois plus que les femmes dans l’échantillon analysé. L’hypothèse pouvant être
avancée pour expliquer cette différence significative serait une pratique moindre chez les
praticiens plus jeunes dans un contexte de féminisation de la profession. Cependant, l’étude
de la différence de pratique d’infiltration selon l’âge du praticien n’a pas mis en évidence de
différence significative (p=0,164).
La comparaison de la pratique d’infiltrations selon le secteur d’installation a retrouvé une
pratique significativement plus importante dans les secteurs de moins de 5000 habitants. Cette
pratique plus importante dans les secteurs ruraux n’a cependant pas été mise en évidence dans
l’analyse multi variée et reste donc à relativiser. Il aurait été intéressant de comparer le sexe
des médecins avec le secteur d’installation afin de savoir si les femmes installées dans les
secteurs plus ruraux pratiquaient plus d’infiltrations que celles ayant un exercice plus urbain.
Le nombre de rhumatologues dans le secteur de garde, et par voie de conséquence proches du
cabinet du médecin généraliste, ne semble pas influencer la pratique d’infiltrations par ces
derniers (p=0,584).
76
b. Localisations et pathologies infiltrées
Les localisations les plus infiltrées sont, par ordre décroissant :
- L’épaule (83%),
- Le poignet (74%),
- Le coude (66%),
- Le genou (66%).
Les pathologies les plus infiltrées sont, par ordre décroissant :
- Les tendinopathies (83%),
- Le syndrome du canal carpien (70%),
- La périarthrite scapulo-humérale (70%),
- Les poussées d’arthrose (55%).
Seuls 7 médecins (15%) infiltrent le rachis lombaire. Ils sont encore moins nombreux
à infiltrer le rachis dorsal ou cervical. Bon nombre de médecins interrogés précisent qu’ils
adressent les patients au rhumatologue pour réaliser ce type d’infiltrations. Il semble que la
crainte de complications soit ici importante et soit le principal facteur limitant les infiltrations
de ces localisations.
Une grande partie des infiltrations réalisées par les médecins généralistes sont périarticulaires. 32% des médecins pratiquant des infiltrations signalent par ailleurs infiltrer en
« loco dolenti » c’est-à-dire au plus près de la lésion douloureuse. L’infiltration intraarticulaire la plus couramment pratiquée en médecine générale demeure le genou afin de
soulager les poussées congestives douloureuses de gonarthrose.
Ces résultats sont tout à fait comparables à ceux des deux travaux de thèse(2,3) et de l’étude
réalisée en Loire Atlantique(60).
Les médecins pratiquent donc pour la plupart des infiltrations techniquement et facilement
abordables, dans des indications scientifiquement validées, permettant de soulager rapidement
les patients avec un rapport bénéfice / risque à l’avantage de ces derniers.
c. Difficultés et problématiques limitant la pratique d’infiltrations et celles à
l’origine de la non pratique
Seuls 15% des médecins pratiquant des infiltrations ne présentent aucune difficulté
particulière dans le domaine infiltratif.
La formation aux gestes infiltratifs semble être un facteur limitant important que se
soit chez les médecins pratiquant des infiltrations ou chez ceux n’en réalisant pas. Ainsi,
l’absence de formation est avancée par 63% des médecins ne réalisant pas d’infiltrations
comme un des facteurs à l’origine de la non pratique. La méconnaissance de certains gestes
est citée comme étant une problématique pour 60% des praticiens pratiquant ce type de geste.
77
Si 51% des médecins réalisent des infiltrations, 85% d’entre eux signalent au moins une
difficulté ou problématique dans cet exercice.
Il a été montré que 85% des médecins pratiquant des infiltrations en font en moyenne moins
de 6 par mois. Cette faible pratique se retrouve dans les problématiques rencontrées par les
médecins puisque le manque de pratique est cité par 40% des médecins comme étant source
de difficultés. Plus un geste est pratiqué, plus le médecin a d’expérience et plus il se sent à
l’aise avec cette pratique, pouvant même parfois l’amener à étendre ses compétences dans le
domaine. Par ailleurs, le fait qu’il s’agisse d’un geste relativement peu fréquemment réalisé en
médecine générale pourrait ne pas inciter à sa formation. Si certains médecins ne pratiquent
aucun geste technique de manière générale dans leur cabinet, d’autres préfèrent concentrer
leur formation à des gestes qu’ils espèrent pratiquer plus fréquemment selon leur choix de
pratique.
Des difficultés en terme d’asepsie au cabinet sont deux fois plus rapportées par les
médecins ne réalisant pas d’infiltration. Ces craintes quant au manque d’hygiène supposé dans
les cabinets médicaux pour une pratique d’infiltrations dans de bonnes conditions peuvent être
infondées et à l’origine d’un refus de pratique. Comme il l’a été rappelé dans la première
partie de ce travail, une désinfection correcte est certes nécessaire, mais celle-ci peut tout à
fait être réalisée dans un cabinet de médecine générale. Ces craintes pourraient certainement,
du moins en partie, être dissipées par une formation dans le domaine.
Les craintes d’ordre médico-légales sont citées par 23% des médecins réalisant des
infiltrations contre 30% chez les médecins n’en pratiquant pas. Cette problématique est mise
en exergue par une proportion plus importante de médecins ne réalisant pas d’infiltrations. Il
ne semble cependant pas y avoir de différence significative entre les deux groupes permettant
de conclure quant à une surreprésentation de cette problématique dans le groupe des médecins
n’infiltrant pas.
Les mêmes données chiffrées sont retrouvées concernant la problématique de
potentielles complications du geste. Même si la crainte est plus importante dans le groupe de
médecins ne réalisant pas d’infiltrations, il ne semble pas y avoir de différence réellement
significative entre les deux groupes. Cette constatation est renforcée par le fait que seul 9%
des médecins généralistes ne réalisant aucune infiltration estiment que le geste est trop invasif
pour être réalisé en médecine générale ambulatoire.
Le fait que les pourcentages respectifs soient superposables quant aux craintes médico-légales
et celles de complications n’apparaît pas surprenant étant donné que ces craintes peuvent être
liées. Un médecin pouvant tout à fait déclarer avoir des craintes de poursuites judiciaires suite
à une complication survenue lors de la pratique d’une infiltration.
Il est à noter que la pratique d’infiltrations en médecine générale ambulatoire engendre, chez
bon nombre de médecins, une surprime au coût de l’assurance couvrant la responsabilité
78
civile professionnelle (RCP). Un contact a été pris avec un des principaux assureurs dits
spécialisés dans la protection des professionnels de la santé (couvrant environ 70% des
médecins libéraux en France). Il en ressort que cette surprime a été introduite récemment
principalement face à un manque de recul de cette pratique par des médecins généralistes. Il
se peut que cette surprime soit supprimée par la suite comme pour d’autres gestes techniques
initialement à l’origine d’un surcoût (par exemple pour la pose de dispositifs intra-utérins ou
la pose d’immobilisations plâtrées). L’assureur signale par ailleurs que très peu de médecins
généralistes leur ont déclaré avoir recours à ce type de geste. A l’heure actuelle, le coût
supplémentaire n’est pas négligeable puisque d’environ 160 euros par an. Le facteur financier
peut peser lourd dans la balance pour les médecins hésitant à pratiquer des infiltrations et
pourrait même inciter certains praticiens à ne plus en faire.
20% des médecins ne souhaitant pas effectuer d’infiltrations avancent une
problématique de manque de temps alors que celle-ci pose problème à 15% des médecins
pratiquant des infiltrations. Une hypothèse serait que les médecins ne réalisant pas
d’infiltrations ont une activité soutenue et estimeraient ainsi ne pas avoir le temps d’infiltrer.
Or, aucune association significative n’a été mise en évidence entre la pratique d’infiltration et
le nombre d’actes par jour (p=0,519). Si les infiltrations requièrent un minimum de temps de
préparation, elles peuvent tout à fait être réalisées en consultation de médecine ambulatoire.
Une amélioration de la formation des médecins et une plus grande pratique permettraient sans
doute de dissiper quelque peu ces craintes.
La cotation de l’acte pose des difficultés à 26% des médecins pratiquant des
infiltrations et à 9% des médecins n’en pratiquant pas. Il s’agit ici d’une méconnaissance de la
cotation CCAM de l’acte et non d’une problématique de manque de rétribution. Cette dernière
n’est soulevée que par 15% des médecins réalisant des infiltrations et par 2% des médecins ne
pratiquant aucune infiltration. La rémunération de l’acte n’est donc pas un facteur
prépondérant pouvant expliquer l’absence de pratique infiltrative.
Si 49% des médecins ne réalisent pas d’infiltrations, ses bénéfices ne semblent pas être remis
en cause puisque seul 4% d’entre eux estiment que leur efficacité n’est pas reconnue.
3. Formation des médecins généralistes à la pratique d’infiltrations
a. Formation reçue
Une association forte existe entre la pratique d’infiltrations et une formation reçue à
leur réalisation. Un médecin ayant été formé, tous modes de formation confondus, infiltre 7
fois plus qu’un médecin non formé (odds ratio = 7,12).
79
43% des médecins interrogés ont reçu une formation à la pratique d’infiltrations alors qu’ils
sont 51% à en réaliser. 32% des médecins n’ayant pas été formés pratiquent malgré tout des
infiltrations tandis que 25% des médecins formés n’en réalisent pas. Il existe ainsi une
discordance entre la formation reçue et la pratique.
Lorsqu’une formation a été dispensée, celle-ci l’a été à la faculté pour 30% des médecins. Le
mode de formation le plus répandu, et vraisemblablement le plus plébiscité, est une formation
pratique lors d’ateliers réalisés en formation médicale continue (50% des médecins formés).
20% des médecins formés l’ont été par un confrère rhumatologue ou médecin généraliste et
22% lors d’un stage hospitalier.
77% des médecins pratiquant des infiltrations déclarent que leur formation est insuffisante
pour une pratique optimale.
Etant donné que les médecins infiltrent significativement plus lorsqu’ils ont été formés,
l’amélioration de leur formation laisserait présager une augmentation des pratiques
infiltratives.
Si la nécessité d’améliorer la formation des médecins généralistes dans le domaine infiltratif
ne fait aucun doute, par quels moyens assurer cette formation ?
b. Voies d’amélioration de la formation
- Selon les médecins pratiquant des infiltrations
Pour 97% des médecins généralistes réalisant des infiltrations, une voie d’amélioration
de leur formation serait la réalisation d’ateliers pratiques lors de formations médicales
continues. La très grande majorité de ces médecins réclame une formation plus pratique et
moins théorique. Ils ne sont que 28% à demander une formation à la faculté contre 67%
souhaitant être formés par un confrère rhumatologue. Plus que la théorie pouvant se retrouver
facilement dans la littérature, les médecins pratiquant des infiltrations semblent rechercher des
conseils pour améliorer leur pratique en passant par des formations pratiques.
-
Selon les médecins ne pratiquant pas d’infiltrations
65% des médecins ne pratiquant aucune infiltration souhaiteraient être formés à cette
pratique. Tout comme dans le groupe de médecins pratiquant des infiltrations, la formation
pratique lors d’ateliers de formation médicale continue est plébiscitée par bon nombre de
médecins (41%). Là encore la formation à la faculté ne semble pas être une voie de formation
privilégiée, puisque rapportée par 20% d’entre eux. Toutefois, un biais d’interprétation dans
les questions des souhaits de formation est à l’origine d’une discordance dans les résultats. 16
médecins ne souhaitaient bénéficier d’aucune formation aux gestes proposés alors que seuls
14 médecins ont indiqué n’être intéressés par aucun mode de formation. Cette erreur aurait
pu être évitée en demandant clairement aux praticiens si oui ou non ils voulaient être formés.
80
Quel que soit leur pratique actuelle, les médecins souhaiteraient bénéficier d’une
formation se rapprochant le plus possible des conditions réelles. Cette exigence semble se
conformer à l’évolution de la société. Ainsi, si la formation s’effectuait il y a quelques
décennies principalement lors de cours magistraux ou lors de lecture de littérature, les
exigences actuelles poussent à ne prendre aucun risque lors de la pratique de gestes médicaux,
quitte à refuser de les pratiquer. Les médecins rapportent, dans une proportion non
négligeable, des craintes médico-légales comme facteur limitant leur pratique voire comme
raison de non pratique. La formation pratique permet de conférer au praticien une expérience
du geste pouvant lui permettre de mettre en pratique cet apprentissage auprès de ses patients.
La formation sur des mannequins spécialisés pour l’apprentissage des infiltrations semble
aller dans ce sens. Cette méthode d’apprentissage a cependant un coût non négligeable,
demeurant encore difficilement supportable pour bon nombre de facultés de médecine. De
plus, la formation sur ce type de mannequins n’est encore que trop rarement proposée par les
organismes de formation médicale continue. L’UFR de Lille peut par contre s’enorgueillir
d’avoir à disposition un centre de formation dédié aux gestes techniques appelé
« PRESAGE » (Plateforme de Recherche et d’Enseignement par la Simulation pour
l’Apprentissage des Attitudes et des Gestes). Cette plateforme n’est pour le moment utilisée
que pour la formation initiale des futurs médecins. Il serait souhaitable d’en élargir l’accès à
la formation post-universitaire des médecins généralistes. Les Journées Régionales de
Médecine se déroulant chaque année à Lille pourraient en être l’occasion.
92% des médecins ayant été formé à la faculté pratiquent des infiltrations. Ainsi, si la
formation proposée par la faculté ne semble pas séduire les médecins déjà installés pour leur
formation continue, il se peut que celle-ci ait un rôle de sensibilisation des futurs praticiens à
la pratique du geste. La formation initiale apparaît donc importante même si elle n’est que
théorique, une formation complémentaire plus pratique pouvant être proposée ultérieurement.
Il serait pour le mieux souhaitable d’intégrer cette formation pratique dès la formation initiale
à la faculté afin de transmettre un savoir-faire technique facilement transposable dans la
pratique quotidienne des jeunes médecins. Cette familiarisation aux gestes infiltratifs pourrait
permettre une ouverture vers la réalisation d’autres actes techniques en médecine générale,
encore actuellement sujets à une multitude de réticences(61).
Les travaux publiés sur le sujet s’accordent tous quant à la nécessité d’améliorer la
formation des médecins généralistes dans le domaine des infiltrations. Cette nécessité est une
nouvelle fois rappelée mais avec une autre portée. Il s’agit ici d’améliorer la formation des
médecins recevant des étudiants dans leur cabinet. L’investissement dans une formation de
qualité des médecins maîtres de stage permettrait par un effet de levier une meilleure
formation des internes, recevant alors une formation pratique en compagnonnage lors de leur
stage en médecine ambulatoire. A ce propos, peu d’études se sont intéressées jusqu’à présent
au ressenti des internes de médecine générale quant à l’efficacité de la formation reçue dans
ce domaine. La réalisation d’études à ce sujet pourrait permettre l’amélioration des pratiques
infiltratives à l’origine d’une expérience précoce des jeunes praticiens.
81
Dans un autre registre, peu d’études se sont intéressées au ressenti des patients quant à la
réalisation d’une infiltration par leur médecin généraliste. Le peu de gestes infiltratifs réalisés
en médecine générale ne pourrait-il pas être lié à la réticence des patients à la pratique de
gestes techniques par leur médecin généraliste ?
L’objectif principal de ce travail était de faire l’état des lieux de la pratique et des
formations reçues en matière infiltrative par les médecins généralistes maîtres de stage de la
région Nord-Pas de Calais. Un faible taux de pratique était attendu. Les résultats obtenus sont
en réalité beaucoup moins tranchés avec un peu plus d’un médecin sur deux réalisant des
infiltrations. Deux déterminants de la pratique infiltrative ont clairement été mis en évidence,
à savoir le sexe et la formation reçue. Si cet objectif secondaire a été atteint, les résultats
concernant le second sont à interpréter avec beaucoup plus de réserves. La qualité de l’analyse
statistique des déterminants des souhaits de formation chez les médecins n’en pratiquant pas
est moindre du fait de la faible taille de l’échantillon analysé.
Cette problématique de taille de l’échantillon, faisant relativiser la portée de cette étude, doit
malgré tout être intégrée à un taux important de réponses (93%). Diverses voies
d’amélioration de la formation des médecins ont été abordées. Elle pourrait permettre une
augmentation de la pratique et une sécurisation de l’acte chez les médecins ayant déjà recours
à cette technique. La seconde partie de cette étude abordant les voies d’amélioration de la
formation des médecins aux infiltrations s’avère toutefois insuffisante dans sa méthodologie.
Une étude qualitative pouvant amener les praticiens à exprimer plus librement leur ressenti et
leurs désidératas en matière de formations aux gestes infiltratifs devrait être entreprise.
82
CONCLUSION
Une revue de littérature concernant la pratique des principaux gestes infiltratifs a
permis de souligner leur efficacité dans le soulagement de nombreuses plaintes d’origine
rhumatologique. Toutefois cette efficacité n’a souvent été démontrée qu’à court terme dans la
plupart des localisations. De plus, il n’existe aucune approche consensuelle quant à la
technique, au nombre d’infiltrations à réaliser, au délai nécessaire entre celles-ci et au produit
à utiliser, quelque soit l’articulation à infiltrer. Même s’il existe des connaissances
fondamentales quasi unanimes, il semble que l’expérience de l’opérateur soit essentielle pour
la réalisation d’infiltrations. Il n’en demeure pas moins que leur pratique semble tout à fait
réalisable en médecine générale ambulatoire, à condition de respecter un certain nombre de
règles.
Peu d’études se sont intéressées à la réalisation d’infiltrations par des médecins généralistes
en France. Leur pratique par des praticiens de premier recours pourrait cependant permettre
de soulager d’une part plus rapidement les douleurs de certains patients et d’autre part les
rhumatologues, pouvant alors recentrer leur pratique sur des localisations plus délicates à
infiltrer.
L’infiltration de corticoïdes est un geste invasif dont l’indication doit être posée par le
praticien, en l’intégrant à l’arsenal thérapeutique à sa disposition. La balance bénéfice/risque
penchera davantage en sa faveur grâce à une formation solide dans le domaine.
L’étude s’est intéressée aux pratiques et formations reçues par les médecins
généralistes, maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais, recevant des internes dans leur
cabinet.
L’enquête réalisée fait apparaître que cet acte semble utile dans l’exercice de la médecine
générale puisqu’il est réalisé par un peu plus d’un médecin sur deux (51%) et que 65% des
médecins n’en pratiquant pas souhaiteraient être formés.
La formation pratique aux gestes infiltratifs est souhaitée par une large majorité des médecins,
que ce soit par une formation initiale ou pour une amélioration de connaissances déjà
acquises. Si une augmentation des pratiques infiltratives en médecine générale est souhaitée,
celle-ci passera indéniablement par une meilleure formation à ces gestes.
Plusieurs études ont montré le manque de pratique de gestes techniques en médecine
générale, les difficultés en terme de formation étant citées comme l’un des principaux
facteurs. Une solution à cette problématique serait de proposer un enseignement de qualité
dans ce domaine aux médecins généralistes maîtres de stage. Ces derniers pourraient ensuite
transmettre ce savoir à leurs internes lors de leurs stages en médecine ambulatoire. Cela
permettra ainsi, par effet de levier, de former un nombre considérable de futurs praticiens,
selon la méthode du compagnonnage, souvent citée comme la plus efficace.
83
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88
ANNEXES
Annexe 1 : Tableau 57 des maladies professionnelles du Code de la Sécurité Sociale (Régime
Général) : « Affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de
travail ».
DÉSIGNATION DES MALADIES
DÉLAI de prise en
charge
LISTE LIMITATIVE DES
TRAVAUX susceptibles de
provoquer ces maladies
- A - Epaule
Tendinopathie aiguë non rompue non
calcifiante avec ou sans enthésopathie de
la coiffe des rotateurs
30 jours
Tendinopathie chronique non rompue
non calcifiante avec ou sans
enthésopathie de la coiffe des rotateurs
objectivée par IRM(*)
6 mois (sous réserve
d'une durée
d'exposition de 6
mois)
Rupture partielle ou transfixiante de la
coiffe des rotateurs objectivée par IRM(*)
1 an (sous réserve
d'une durée
d'exposition d'un
an)
Travaux comportant des
mouvements ou le maintien de
l'épaule sans soutien en abduction
(**)
avec un angle supérieur ou égal
à 60° pendant au moins 3 h 30 par
jour en cumulé
Travaux comportant des
mouvements ou le maintien de
l'épaule sans soutien en
abduction(**):
- avec un angle supérieur ou égal à
60° pendant au moins deux heures
par jour en cumulé ou
- avec un angle supérieur ou égal à
90° pendant au moins une heure par
jour en cumulé
Travaux comportant des
mouvements ou le maintien de
l'épaule sans soutien en
abduction(**):
- avec un angle supérieur ou égal à
60° pendant au moins deux heures
par jour en cumulé ou
- avec un angle supérieur ou égal à
90° pendant au moins une heure par
jour en cumulé
(*)
Ou un arthroscanner en cas de contre-indication à l'IRM
Les mouvements en abduction correspondent aux mouvements entraînant un décollement des bras
par rapport au corps
- B - Coude
(**)
Tendinopathie d'insertion des muscles
épicondyliens associée ou non à un
syndrome du tunnel radial
14 jours
Travaux comportant habituellement
des mouvements répétés de
préhension ou d'extension de la
main sur l'avant-bras ou des
mouvements de pronosupination
89
Tendinopathie d'insertion des muscles
épitrochléens
14 jours
Travaux comportant habituellement
des mouvements répétés
d'adduction ou de flexion et
pronation de la main et du poignet
ou des mouvements de
pronosupination
Hygroma : épanchement des bourses
séreuses ou atteintes inflammatoires des
tissus sous-cutanés des zones d'appui du
coude, forme aiguë et forme chronique
7 jours à 90 jours
Travaux comportant habituellement
un appui prolongé sur la face
postérieure du coude
Syndrome canalaire du nerf ulnaire dans
la gouttière épithrochléo-oléocranienne
confirmé par électroneuromyographie
(EMG)
90 jours (sous
réserve d'une durée
d'exposition de 90
jours)
Travaux comportant habituellement
des mouvements répétitifs et/ou des
postures maintenues en flexion
forcée. Travaux comportant
habituellement un appui prolongé
sur la face postérieure du coude
- C – Poignet, Main et doigt
Tendinite
7 jours
Ténosynovite
7 jours
Syndrome du canal carpien
30 jours
Syndrome de la loge de Guyon
30 jours
Travaux comportant de façon
habituelle des mouvements répétés
ou prolongés des tendons
fléchisseurs ou extenseurs de la
main et des doigts
Travaux comportant de façon
habituelle, soit des mouvements
répétés ou prolongés d'extension du
poignet ou de préhension de la
main, soit un appui carpien, soit une
pression prolongée ou répétée sur le
talon de la main
- D - Genou
Syndrome de compression du nerf
sciatique poplité externe
Hygromas :
- hygroma aigu des bourses séreuses ou
atteinte inflammatoire des tissus souscutanés des zones d'appui du genou ;
- hygroma chronique des bourses
séreuses.
7 jours
Travaux comportant de manière
habituelle une position accroupie
prolongée
7 jours
Travaux comportant de manière
habituelle un appui prolongé sur le
genou
90 jours
Tendinite sous-quadricipitale ou
rotulienne
7 jours
Tendinite de la patte d’oie
7 jours
Travaux comportant de manière
habituelle un appui prolongé sur le
genou
Travaux comportant de manière
habituelle des mouvements répétés
d'extension ou de flexion
prolongées du genou
- E - Cheville et pied
Tendinite achilléenne
7 jours
Travaux comportant de manière
habituelle des efforts pratiqués en
station prolongée sur la pointe des
pieds
90
Annexe 2 : Tableau 39 des maladies professionnelles du Régime Agricole :
« Affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail ».
DESIGNATION DES
MALADIES
A - Epaule
Epaule douloureuse simple
(tendinopathie de la coiffe des
rotateurs)
Epaule enraidie succédant à une
épaule douloureuse simple rebelle
B - Coude
DELAI de
prise en charge
LISTE INDICATIVE DES PRINCIPAUX
TRAVAUX susceptibles de provoquer ces
maladies
7 jours
Travaux comportant habituellement des
mouvements répétés ou forcés de l'épaule
90 jours
Travaux comportant habituellement des
mouvements répétés ou forcés de l'épaule
Epichondylite
7 jours
Epitrochléite
7 jours
Hygromas :
-hygroma aigu des bourses
séreuses ou atteinte inflammatoire
des tissus sous-cutanés des zones
d'appui du coude ;
Travaux comportant habituellement des
mouvements répétés de préhension ou
d'extension de la main sur l'avant-bras ou
des mouvements de supination et
pronosupination
Travaux comportant habituellement des
mouvements répétés d'adduction ou de
flexion et pronation de la main et du
poignet ou des mouvements de supination
et pronosupination
7 jours
Travaux comportant habituellement un
appui prolongé sur la face postérieure du
coude
-hygroma chronique des bourses
séreuses.
90 jours
Travaux comportant habituellement un
appui prolongé sur la face postérieure du
coude
Syndrome de la gouttière
épitrochléo-olécranienne
(compression du nerf cubital)
90 jours
Travaux comportant habituellement un
appui prolongé sur la face postérieure du
coude
C – Poignet, main et doigt
Tendinite
7 jours
Ténosynovite
7 jours
Syndrome du canal carpien
30 jours
Syndrome de la loge de Guyon
30 jours
Travaux comportant de façon habituelle
des mouvements répétés ou prolongés des
tendons fléchisseurs ou extenseurs de la
main et des doigts
Travaux comportant de façon habituelle
soit des mouvements répétés ou prolongés
d'extension du poignet ou de préhension
de la main, soit un appui carpien, soit une
pression prolongée ou répétée sur le talon
de la main
D - Genou
Syndrome de compression du nerf
sciatique poplité externe
7 jours
Travaux comportant de manière habituelle
une position accroupie prolongée
91
Hygromas :
-hygroma aigu des bourses
séreuses ou atteinte inflammatoire
des tissus sous-cutanés des zones
d'appui du genou ;
-hygroma chronique des bourses
séreuses.
7 jours
90 jours
Tendinite sous-quadricipitale ou
rotulienne
7 jours
Tendinite de la patte d'oie
7 jours
Travaux comportant de manière habituelle
un appui prolongé sur le genou
Travaux comportant de manière habituelle
un appui prolongé sur le genou
Travaux comportant de manière habituelle
des mouvements répétés d'extension ou de
flexion prolongées du genou
Travaux comportant de manière habituelle
des mouvements répétés d'extension ou de
flexion prolongées du genou
E - Cheville et pied
Tendinite achilléenne
7 jours
Travaux comportant de manière habituelle
des efforts pratiqués en station prolongée
sur la pointe des pieds
92
Annexe 3 : Courrier d’accroche des médecins
Lille, le 22/09/2012
Aux médecins généralistes du Nord Pas de Calais
Maîtres universitaires de stage
Cher Confrère, cher Ami
Le contexte actuel dans notre région est une pénurie en offre de soin rhumatologique. Le
vieillissement de la population et l’augmentation des plaintes douloureuses dégénératives
s’accroit. Les médecins généralistes risquent d’être impliqués de plus en plus dans la pratique
d’infiltrations articulaires ou péri-articulaires pour soulager certaines douleurs.
Il n’existe aucune donnée sur la pratique réelle des médecins généralistes de la région dans ce
domaine.
Nous vous proposons de participer à une étude qui a pour but de faire un état des lieux de vos
pratiques dans leur contexte (social, démographique,…) ainsi que de vos formations reçues
concernant ces infiltrations.
Elle est réalisée sous le pilotage du département de médecine générale de la faculté de
médecine de Lille 2 sous la responsabilité du Professeur Jean Marc Lefebvre.
Votre temps étant précieux, le questionnaire ne comporte quasi exclusivement que des
questions à choix multiples et nécessite moins de trois minutes pour être complété. Il est bien
entendu anonyme. Vous trouverez également le protocole de l’étude en annexe.
Il vous est donné deux possibilités pour y répondre :
soit de manière électronique par le biais du lien suivant :
https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?fromEmail=true&formkey=dDQ2cjJrYTdGN
DZmMDk1WWJ6V0ZGZWc6MQ
soit par le questionnaire fourni en pièce jointe. Il vous suffit de cocher les cases appropriées
dans le ficher Word, l’enregistrer et me le retourner par mail.
L’analyse des résultats obtenus permettra de mieux connaitre les obstacles à la pratique ou à
la non pratique des infiltrations ainsi que les éventuels désirs en matière de formation. Elle
permettra de proposer des réponses appropriées aux problématiques mises en évidence.
L’investigateur principal de l’étude se voit proposer une installation début 2013 dans une zone
sous médicalisée. Vous comprendrez l’importance de vos réponses très rapides. Nous
comptons sur votre aide afin de recueillir rapidement le plus grand nombre de données
exploitables.
Nous vous remercions, cher Confrère et Ami, pour le temps consacré à ce travail de recherche
et vous prions de croire en nos sentiments les plus cordialement dévoués.
Professeur Jean Marc LEFEBVRE
Alexandre BENOIT
93
Annexe 4 : Protocole de l’étude
« Réalisation de gestes infiltratifs en médecine générale : Etude des pratiques et
formations des maîtres de stage dans le Nord-Pas-de-Calais »
CONTEXTE :
La plainte douloureuse d’origine rhumatologique est très fréquente en pratique quotidienne de
médecine générale. Si les étiologies sont nombreuses, le soulagement des douleurs passe
parfois par la réalisation d’une infiltration pour soulager rapidement et efficacement le patient.
Le vieillissement de la population et l’augmentation des plaintes douloureuses en particulier
dégénératives, associé à une pénurie de l’offre de soin rhumatologique dans notre région,
devrait augmenter l’implication des médecins généralistes dans cette pratique.
L’objectif du travail est de faire le point sur les pratiques et les formations reçues dans le
domaine des gestes infiltratifs des médecins généralistes, maîtres de stage, dans la région.
QUESTION :
Quel est l’état des lieux de la pratique des gestes infiltratifs par les maîtres de stage en
médecine générale dans la région Nord-Pas-de-Calais ? Où et comment les praticiens qui
infiltrent se sont ils formés ? Parmi eux certains ne pratiquent pas ces gestes, quelle en est la
raison ?
METHODOLOGIE :
Une étude quantitative sera réalisée au moyen d’un questionnaire qui sera envoyé à des
médecins généralistes, maîtres de stage, exerçant à titre libéral dans la région Nord Pas-deCalais. Les maitres de stage sollicités sont tous membres d’un groupe d’investigateurs ayant
accepté de répondre aux sollicitations du collège des enseignants de médecine générale du
Nord Pas de Calais. Ces questionnaires seront adressés par message électronique, avec une
relance sept jours plus tard par la même voie. Le questionnaire sera ensuite envoyé par voie
postale aux médecins n’ayant pas répondu électroniquement. Une relance téléphonique sept
jours après l’envoi postal sera faite pour tenter d’augmenter le taux de réponses.
Le critère principal de jugement sera la réalisation ou non de gestes infiltratifs. Le
questionnaire portera également sur le type de secteur d’installation, les différents gestes
réalisés, les formations reçues, les obstacles à leur pratique pour ceux qui n’en réalisent pas et
les éventuels désirs de formation.
RESULTATS ATTENDUS ET ANALYSE :
Les résultats attendus sont qu’une majorité de médecins généralistes ne pratique pas
d’infiltration. Il sera tenté de mettre en évidence une différence de pratique dans ce domaine
selon le profil des médecins et leur secteur d’installation. Les objectifs sont également de
comprendre les réticences à l’origine de la non pratique et de connaitre les attentes en matière
de formation de ces médecins recevant des étudiants dans leur cabinet.
94
Annexe 5 : Questionnaire
Questionnaire "Réalisation de gestes infiltratifs en médecine générale"
1. Généralités, contexte:
a. Vous êtes :
Un homme
Une femme
≤ 35 ans
36 à 45 ans
56 à 65 ans
> 65 ans
b. Votre âge:
46 à 55 ans
c. Secteur d’installation :
≤ 5000 habitants
> 5000 habitants
d. Mode d'exercice:
Seul
En groupe
e. Combien d’actes faites-vous approximativement par jour ?
<10
10 à 19
30 à 39
20 à 29
40 à 49
≥ 50
f. Combien d’actes sont en rapport avec une affection rhumatologique ?
< 1 / semaine
1 à 5 / semaine
6 à 10 / semaine
1 à 5 / jour
6 à 10 / jour
> 10 / jour
g. Combien y a t-il de rhumatologues dans votre secteur de garde?
0
1
2
≥3
2. Formation et pratique des infiltrations :
a. Avez-vous reçu une formation à la réalisation des gestes infiltratifs ?
Oui
Non
b. Si oui, quelle formation ? (plusieurs réponses possibles)
Formation théorique et/ou pratique à la faculté
Formation théorique dans des livres, revues médicales
Formation théorique en FMC, DPC(Développement Professionnel Continu)
Formation pratique par un confrère rhumatologue, généraliste
Formation pratique en stage
Formation pratique en ateliers FMC, DPC
95
c. Pratiquez-vous des gestes infiltratifs à votre cabinet ou à domicile?
Oui =>Merci de répondre aux questions du paragraphe suivant (3).
Non=>Merci de répondre directement aux questions du paragraphe 4 page3
3. Vous pratiquez des gestes infiltratifs:
a. Quelles localisations infiltrez-vous?
Epaule
Hanche
Coude
Genou
Poignet
Cheville
Mains et doigts, pouce
Pied et orteils
Rachis lombaire
Rachis cervical
Rachis dorsal
A l'endroit douloureux (loco dolenti)
Autre localisation (Précisez) :
b. Dans quelles indications?
Arthrose
Tendinopathie
Syndrome du canal carpien
Syndrome du canal de Guyon
Rhumatisme inflammatoire
Arthrite microcristalline
Sciatalgie
Bursite
Maladie de Dupuytren
Périarthrite scapulo-humérale
Autre indication (Précisez) :
c. Combien d'infiltrations réalisez-vous, en moyenne?
< 1 / mois
1 à 5 / mois
6 à 10 / mois
> 10 / mois
d. Quelles sont vos difficultés et problématiques rencontrées face aux gestes
infiltratifs?
Aucune
Manque d’asepsie au cabinet
Manque de temps
Indications pas claires selon
votre avis
Méconnaissance de certains gestes
Absence de repérage
anatomique
Méconnaissance de la cotation de l'acte
Manque de pratique
Faible rémunération de l’acte
Manque d’efficacité reconnue
Choix du produit
Craintes d'effets indésirables, de complications
Craintes d’ordre médico-légales (coût de la RCP,…)
Autre (précisez) :
96
e. Pratiquez-vous un bilan avant la réalisation du geste?
Aucun
Bilan de coagulation (plaquettes, TP, TCA ...)
Bilan inflammatoire
(CRP, VS, NFS,...)
Bilan imagerie
Autre (précisez):
f. Adressez-vous vos patients au rhumatologue pour réalisation d’infiltrations ?
Jamais
Cela dépend du patient
Après une première injection inefficace
Cela dépend de la localisation :
Précisez laquelle ou lesquelles :
g. Votre formation aux gestes infiltratifs est-elle suffisante selon vous ?
Oui
Non
h. Si non, comment l’améliorer ?
Formation obligatoire à la fac
Formation pratique par des confrères spécialistes rhumatologues
Réalisation d’ateliers pratiques en Développement Professionnel Continu
Autre (précisez) :
4. Vous ne pratiquez pas de gestes infiltratifs :
a. Pour quelles raisons ne pratiquez-vous aucune infiltration ? (plusieurs réponses
possibles)
Aucune formation reçue
Manque d’asepsie au
cabinet
Indications pas claires selon votre avis
Choix du produit
Craintes d'effets indésirables, de complications
Manque de temps
Méconnaissance de la cotation de l'acte
Manque de pratique
Faible rémunération de l’acte
Manque d’efficacité
reconnue
Méconnaissance de certains gestes
Absence de repérage
anatomique
Gestes trop invasifs pour être réalisés en médecine générale
Craintes d’ordre médico-légales (coût de la RCP,…)
J’adresse toujours le patient au rhumatologue
Autre (précisez) :
97
b. A quels gestes infiltratifs souhaiteriez-vous être formé ? (plusieurs réponses
possibles)
Aucun
Mains, doigts
Epaule
Genou
Coude
Cheville
Rachis
Pied et orteils
Canal carpien
Autre localisation ? (précisez) :
c. Comment souhaiteriez-vous être formé?
Je ne souhaite pas être formé
Formation à la faculté
Formation pratique par des confrères spécialistes rhumatologues
Réalisation d’ateliers pratiques en Développement Professionnel Continu
(DPC)
Autre (précisez) :
d. Adressez-vous vos patients au rhumatologue pour réalisation d’infiltrations ?
Jamais
Toujours
Cela dépend du patient
Cela dépend de la localisation :
Précisez laquelle ou lesquelles :
Je vous remercie d’avoir participé à ce questionnaire.
Désirez-vous une copie du résultat de ce travail de recherche ?
Oui, à l’adresse mail suivante :
Non
Veuillez recevoir, chers collègues, mes sentiments les meilleurs.
Alexandre BENOIT.
Médecin généraliste remplaçant.
[email protected]
98
Annexe 6 : Analyses statistiques bivariées étudiant les liaisons entre la pratique d’infiltrations
et les généralités et formation des médecins généralistes de l’échantillon
Pratique d’infiltrations et sexe :
Colonnes : Pratique d'infiltrations, Lignes : Sexe
Non
Oui
Total
17 (77.27%)
5 (22.73%)
22
Homme 29 (40.85%) 42 (59.15%)
71
Femme
Total
46
47
93
Test du chi2 : p = 0.00283
99
Pratique d’infiltrations et secteur d’installation :
Colonnes : Pratique d'infiltrations, Lignes : Secteur d'installation
Non
Oui
Total
< ou = à 5000 habitants 13 (35.14%) 24 (64.86%)
37
> 5000 habitants
56
Total
33 (58.93%) 23 (41.07%)
46
47
93
Test du chi2 : p = 0.0247
100
Pratique d’infiltrations et nombre d’actes en rapport avec une affection d’origine
rhumatologique :
Colonnes : Pratique d'infiltrations, Lignes : Nombre d'actes en rapport avec la rhumatologie
< 1 acte par semaine
1 à 5 actes par semaine
6 à 10 actes par semaine
Non
Oui
Total
1 (100%)
0 (0%)
1
10 (76.92%) 3 (23.08%)
13
14 (56%)
11 (44%)
25
1 à 5 actes par jour
17 (42.5%)
23 (57.5%)
40
6 à 10 actes par jour
1 (12.5%)
7 (87.5%)
8
3 (50%)
3 (50%)
6
46
47
93
> 10 actes par jour
Total
Test de Fisher exact : p = 0.0435
101
Pratique d’infiltrations et formation reçue aux gestes infiltratifs :
Colonnes : Pratique d'infiltrations, Lignes : Formation reçue.
Non
Non
Oui
Total
Oui
36 (67.92%) 17 (32.08%)
Total
53
10 (25%)
30 (75%)
40
46
47
93
Test du chi2 : p = 4.15-05
102
AUTEUR
: BENOIT
Alexandre
Date de Soutenance : 17 décembre 2012
Titre de la Thèse : « Les infiltrations en médecine générale : état des pratiques et des
formations des maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. »
Thèse, Médecine, Lille,
Cadre de classement : DES Médecine générale
Mots-clés : Infiltrations, médecine générale, corticoïdes, douleur, articulation.
Résumé :
Contexte : Peu d’études se sont intéressées à la pratique d’infiltrations par des médecins généralistes.
L’objectif principal de cette étude était de faire un état des lieux des pratiques et des formations
reçues par les médecins généralistes maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. L’objectif était
également de définir les déterminants de la pratique infiltrative.
Méthode : Une enquête quantitative descriptive a été réalisée auprès de 100 médecins généralistes
maîtres de stage de la région, tous membres d’un réseau d’investigateurs acceptant d’être sollicités
pour des projets de recherche en soins primaires.
Résultats : 93 questionnaires ont été retournés (93%). 51% des médecins interrogés déclarent une
pratique infiltrative mais 85% d’entre eux en réalisent moins de 6 par mois. La pratique d’infiltrations
est 5 fois plus importante chez les hommes (OR=5,21) et 7 fois plus importante lorsqu’une formation
a été dispensée (OR=7,12). Les localisations les plus infiltrées sont l’épaule (83%), le poignet (74%),
le coude (66%) et le genou (66%). Les médecins réalisent des infiltrations le plus souvent dans le
cadre de tendinopathies (83%), de syndrome du canal carpien (70%), de périarthrite scapulohumérale (70%) et de poussée congestive d’arthrose (55%). Les principales difficultés rencontrées
par ces médecins sont la méconnaissance de certains gestes (60%) et le manque de pratique (40%).
Les raisons avancées par les médecins ne réalisant aucune infiltration sont l’absence de formation
(63%), le manque de pratique (52%) et les craintes de complications (30%) ou d’ordre médico-légales
(30%). 57% des praticiens déclarent n’avoir reçu aucune formation. Cependant 65% des médecins
n’infiltrant pas souhaiteraient être formés. Une formation lors d’ateliers pratiques est plébiscitée
quelque soit les habitudes des médecins en matière infiltrative.
Composition du Jury :
Président : Professeur Bernard CORTET
Assesseurs : Professeur René-Marc FLIPO
Professeur Jean-Marc LEFEBVRE (Directeur)
Docteur Marc BAYEN
Adresse de l’auteur : 25 rue Jules Méline 62118 Biache-Saint-Vaast
[email protected]
AUTEUR
: BENOIT
Alexandre
Date de Soutenance : 17 décembre 2012
Titre de la Thèse : « Les infiltrations en médecine générale : état des pratiques et des
formations des maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. »
Thèse, Médecine, Lille,
Cadre de classement : DES Médecine générale
Mots-clés : Infiltrations, médecine générale, corticoïdes, douleur, articulation.
Résumé :
Contexte : Peu d’études se sont intéressées à la pratique d’infiltrations par des médecins généralistes.
L’objectif principal de cette étude était de faire un état des lieux des pratiques et des formations
reçues par les médecins généralistes maîtres de stage de la région Nord-Pas de Calais. L’objectif était
également de définir les déterminants de la pratique infiltrative.
Méthode : Une enquête quantitative descriptive a été réalisée auprès de 100 médecins généralistes
maîtres de stage de la région, tous membres d’un réseau d’investigateurs acceptant d’être sollicités
pour des projets de recherche en soins primaires.
Résultats : 93 questionnaires ont été retournés (93%). 51% des médecins interrogés déclarent une
pratique infiltrative mais 85% d’entre eux en réalisent moins de 6 par mois. La pratique d’infiltrations
est 5 fois plus importante chez les hommes (OR=5,21) et 7 fois plus importante lorsqu’une formation
a été dispensée (OR=7,12). Les localisations les plus infiltrées sont l’épaule (83%), le poignet (74%),
le coude (66%) et le genou (66%). Les médecins réalisent des infiltrations le plus souvent dans le
cadre de tendinopathies (83%), de syndrome du canal carpien (70%), de périarthrite scapulohumérale (70%) et de poussée congestive d’arthrose (55%). Les principales difficultés rencontrées
par ces médecins sont la méconnaissance de certains gestes (60%) et le manque de pratique (40%).
Les raisons avancées par les médecins ne réalisant aucune infiltration sont l’absence de formation
(63%), le manque de pratique (52%) et les craintes de complications (30%) ou d’ordre médico-légales
(30%). 57% des praticiens déclarent n’avoir reçu aucune formation. Cependant 65% des médecins
n’infiltrant pas souhaiteraient être formés. Une formation lors d’ateliers pratiques est plébiscitée
quelque soit les habitudes des médecins en matière infiltrative.
Composition du Jury :
Président : Professeur Bernard CORTET
Assesseurs : Professeur René-Marc FLIPO
Professeur Jean-Marc LEFEBVRE (Directeur)
Docteur Marc BAYEN
Adresse de l’auteur : 25 rue Jules Méline 62118 Biache-Saint-Vaast
[email protected]
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