2
unissent la République et l’outre-mer. Cette journée ne pouvait
trouver meilleur lieu que la salle Gaston Monnerville du Sénat
où nous nous trouvons ce matin. Je remercie les organisateurs,
et tout spécialement mes amis le préfet Pierre Lise et le
professeur Ferdinand Melin-Soucramanien, de m’avoir
demandé de formuler, en préliminaire à vos travaux, quelques
réflexions sur l’Outre-mer dans la République.
Pour l’outre-mer, la République est le cadre dans lequel
s’inscrit une évolution fondée sur le respect du droit et sur
l’égale dignité des hommes. Pour la République, l’outre-mer
est une de ses composantes, qui lui apporte davantage de
diversité, lui impose des obligations et contribue, par les
ouvertures qu’il lui offre, à son propre enrichissement.
L’histoire témoigne de la force de ces liens réciproques,
qui s’expriment en termes de développement économique et
commercial, de diversité, de présence internationale, de
rayonnement, d’humanisme partagé.
Durant la dernière guerre, la France d’outre-mer a été
l’une des lumières à partir desquelles la Résistance a pu
s’affirmer. A l’origine même de l’épopée du général de Gaulle
se trouve le constat que, la métropole occupée, il restait
l’Empire pour continuer le combat. « La libération nationale,
si elle était accomplie un jour grâce aux forces de l’Empire,
établirait entre la Métropole et les terres d’outre-mer des liens
de communauté » écrit le général de Gaulle dans l’un des
premiers chapitres de ses Mémoires de Guerre. Dès 1940,
grâce notamment au gouverneur Félix Eboué et au colonel
Leclerc, le Tchad, le Cameroun, le Congo rejoignent la France
libre. Le Conseil de défense de l’Empire est formé à
Brazzaville en octobre 1940. C’est à Alger que se constituent
le Comité français de libération nationale puis le
Gouvernement provisoire de la République française.