4
Érablière à érable à sucre (peuplement 1) : Le boisé principal est occupé par une
érablière à érable à sucre composé à 86% de surface terrière en érable à sucre. Les 14%
restant sont occupés par des essences compagnes de l’érablière, soit principalement des
feuillus tolérants. Il s’agit du bouleau à papier, frêne d’Amérique, ostryer de Virginie,
tilleul d’Amérique, cerisier tardif, micocoulier occidental, orme d’Amérique, orme rouge,
noyer cendré, caryer cordiforme, hêtre à grandes feuilles, chêne rouge et chêne à gros
fruits. Le peuplier deltoïde et le cerisier de Pennsylvanie sont aussi présents. La
présence du micocoulier est à signaler, puisqu’il s’agit d’un arbre peu commun au
Québec, figurant sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou
vulnérables (ESDMV). Il croît souvent à proximité des plans d’eau et sur les sols riches et
calcaires.
La structure du boisé est assez homogène. La plupart des arbres semble âgé entre 60 et
90 ans, tandis que quelques-uns sont plus vieux. Une jeune régénération de feuillus
tolérants à l’ombre (érable à sucre, micocoulier, chêne rouge, chêne à gros fruits, tilleul
d’Amérique, hêtre et cerisier tardif principalement) commence à s’installer depuis tout
au plus 20 ans, mais elle demeure assez basse pour l’instant. Quelques jeunes pruches
sont aussi présentes. Ainsi, sous la canopée principale jusqu’au sol, peu d’arbres sont
présent ce qui laisse un sous-bois dégagé permettant de voir assez loin à travers le
boisé.
La canopée se trouve à plus de 20 mètres de hauteur et est jugée dense, présentant
moins de 20% d’ouvertures. Une canopée dense est synonyme de faibles perturbations
humaines et biotiques. Les quelques trouées présentes sont causées par la mort
d’arbres malades ou affaiblis, par exemple par la maladie hollandaise de l’orme, le
chancre du noyer cendré, les chancres sur l’érable à sucre. Les trouées sont comblées en
quelques années par la croissance des cimes des arbres environnants. Ainsi, il est
normal que l’intérieur du boisé soit devenu plus ouvert avec les années, puisque au fur
et à mesure que des arbres sont morts, l’espace qu’ils occupaient à été comblé par les
arbres voisins. La canopée dense limite aussi la croissance des arbres en régénération en
sous-étage, par manque de lumière.
Au cours des prochaines décennies, ce processus naturel va se poursuivre. Il permettra
d’une part aux arbres de devenir plus imposants et d’avoir une cime plus développée.
D’autre part, il entrainera la diminution graduelle du nombre d’arbres présent, ce qui
maintiendra le sous-bois ouvert. Éventuellement, lorsque de vieux arbres à la cime large
mourront, ou que quelques arbres adjacents mourront, de plus grandes trouées seront
créées. Elles permettront aux arbres en régénération du sous-étage de bénéficier de
plus de luminosité et ainsi de croître d’avantage pour rejoindre la canopée. Le sous-bois
deviendra moins ouvert et une structure irrégulière s’installera.