Evolution de la masse corporelle chez les mammifères : Patrons

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Evolution de la masse corporelle
chez les mammifères :
Patrons & Processus
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PLAN
I. Comme étudier l’évolution de la masse corporelle :
a) Les fossiles
b) Les reconstructions phylogénétiques
II. Analyses de travaux passées
a) Nabholz & Lartillot in prep
b) Romiguier et al. 2012
c) Smith et al. 2010
III. Implication pour la loi de Cope
Les données fossiles
●
Extrapolation de la masse par régression linaire1 :
masse = β (longueur m1 x larguer m1) + α [Carnivora, Insectivora,
Primates, Rodentia]
masse = β longueur m1 + α [Artiodactyla, Perrisodactyla]
●
●
1
Utilisation de régressions allométriques (log-log) spécifique a une
famille ou un ordre2, mais aussi restreinte à la même gamme de taille3
Utilisation de données post-craniales, si disponible, est conseillé3
Alroy 1998 ; 2 Smith et al. 2010 ; 3 Damuth & McFaden 1990
Les données fossiles
●
Exemple chez les carnivores (n=72)1 :
Groupe
Pente
R
%PE
Total
2.97
0.83
97
Canidae
1.82
0.87
27
Ursidae
0.49
0.43
46
Mustelidae
3.48
0.93
45
Felidae
3.05
0.95
28
PE (Predicted Error) = (Observed – Predicted) / Predicted
1
Van Valkenburgh 1990 in Damuth J, MacFadden BJ
Méthodes phylogénétiques
●
Utilise un modèle de « mouvement brownien » :
I. La moyenne des mouvements entre la racine et les taxons
terminaux est nulle
II. La variance des mouvements (σ²) est constante et
proportionnelle au longueur de branches
III. La direction du mouvements est indépendantes entre lignées
et ne dépend pas non plus de l'état ancestral
Méthodes phylogénétiques
Mouvement = µi – µj avec une
I) Maximum de vraisemblance à un paramètre
moyenne = 0 et une variance = σ² ν1
µi
−Q μ
1
L(μ , σ)= N exp(
)
2σ
σ
Où,
N est le nombre de taxon + ancestre et
i
ν1
j
µj
(μ i −μ j )2
∑
Q μ=
vi, j
Les valeurs de µ qui minimise Q sont l'estimation ML. σ² étant la variance du processus
Brownien, un paramètre également à estimer. ν est la longueur de branche.
Exemple chez les primates – ML un paramètre (fonction ACE dans libraire APE1)
Masse ancestrale = 1163 g (655g, 2.1kg)
1
Paradis et al. 2004
Limites et extensions de la méthode
Limites
Extentions
1. Un seul taux (σ²) pour l’ensemble
des lignées
1. Multiple-rate Brownian motion
(Package MOTMOT in R)
Limites et extensions de la méthode
Limites
Extentions
1. Un seul taux (σ²) pour l’ensemble
des lignées
1. Multiple-rate Brownian motion
(Package MOTMOT in R)
2. Aucune limite à l'augmentation de
la variance
2. Ornstein-Uhlenbeck model =
modèle Brownien avec une
« tendance » a revenir vers une
moyenne
Ornstein-Uhlenbeck
From Paradis 2011
Limites et extentions de la méthode
Limites
Extentions
1. Un seul taux (σ²) pour l’ensemble
des lignées
1. Multiple-rate Brownian motion
(Package MOTMOT in R)
2. Aucune limite à l'augmentation de
la variance
2. Ornstein-Uhlenbeck model =
modèle Brownien avec une
« tendance » a revenir vers une
moyenne
3. Pas de tendance évolutive
3. Modèle avec tendance évolutive1
(Package GEIGER in R)
1
Pagel 1999
Méthodes phylogénétiques
II) Utilisation de la relation entre trait-d'histoire de vie et évolution moléculaire
●
Il existe un ensemble de trait-d'histoire de vie (THV) que influence l’évolution
moléculaire :
1) Effet du temps de génération sur le taux de substitution 1
2) Masse corporelle sur l'efficacité de la sélection
3) Temps de génération (longévité) sur l'évolution du taux de GC (Guanine +
Cytocine)
●
En reconstruisant l'évolution moléculaire ancestrale, on peut donc utiliser la
relation entre THV et évolution moléculaire pour inférer les THV ancestraux
1
Bromham 1996
Taille des populations et Traits d'histoire de vie
●
White et al. 2007
La masse corporelle influence la taille des populations
Taille des populations et Traits d'histoire de vie
Ectothermes
●
Mammifères
White et al. 2007 TREE 22: 323
Densité = c Masse-3/4
Probabilité de fixation
Taille des populations et évolution des génomes
●
Probabilité de fixation d'un nouvel allèle relativement à un variant neutre (p =
1/2Ne)
Ohta T. 1992. An Rev Ecol Syst 23: 263 –286.
Probabilité de fixation
Taille des populations et évolution des génomes
Ohta T. 1992. An Rev Ecol Syst 23: 263 –286.
Augmentation de la taille
des populations
Probabilité de fixation
Taille des populations et évolution des génomes
●
Il existe une classe de mutation (presque-neutre) pour laquelle les variations dans
la taille des populations aura une influence importante sur la probabilité de
fixation des mutations qui appartiennent à cette classe.
Ohta T. 1992. An Rev Ecol Syst 23: 263 –286.
Taille des populations et évolution des génomes
Délétères
Neutres
Distribution de l'effet des mutations sur la
valeur sélection
Taille des populations et évolution des génomes
Délétères
Neutres
Distribution de l'effet des mutations sur la
valeur sélection
Taille des populations et évolution des génomes
Neutres
Taux subtitution
Délétères
Masse corporelle
Distribution de l'effet des mutations sur la
valeur sélection
Estimation de l’efficacité de la sélection

Estimation de l’efficacité de la sélection

Substitutions non-synonymes (dN)
Estimation de l’efficacité de la sélection

Substitutions non-synonymes (dN)
Substitutions synonymes (dS)
Taille des populations et évolution des génomes
Sélection peu efficace

Sélection efficace
●
Popadin et al. 2007
dN/dS estimé avec 13 protéines mitochondriales chez 110 espèces de
mammifères placentaires
Corrélation entre substitution moléculaire et évolution
phénotype (CoEvol)
Modèle
Qc1 c2 =λ R n1 n2
si la substitution de n1 vers n2 est synonymous
Q c1 c2 =λ ω R n1n2 si non-synonymous
R est un matrix de substitution nucleotidique.
λ représente le taux de substitution synonyme et ω = dN/dS
R est supposé constant alors que λ et ω (K) variés entre lignées et covarient avec P traits
quantitatifs.
M=K+P suivent un modèle Brownien multivarié (Σ)
Détail dans Lartillot & Poujol 2011 MBE 28 : 729 et implémemté dans COEVOL
Corrélation entre substitution moléculaire et évolution
phénotype (CoEvol)
Corrélation avec le phénotype
ω
Masse
Application de CoEvol sur 194 placentaires
Corrélation entre ω et les THV chez 194 placentaires
Datasets
Placentalia
Model
N
Marginal - R (pp)
mass
171
0.153 (1.00)
maturity
134
0.268 (0.96)
longevity
146
0.293 (0.98)
Ancêtre placentaire :
Masse : 2 kg (0.6 - 7)
M : 440 jours (277 - 696)
L : 15 ans (10 – 23)
Espèces actuelles :
Mediane Masse = 100g
23 % des espèces > 2kg
Evolution de la masse chez les placentaires
●
Delta log mass = masse de l'ancêtre – (médiane de la masse actuelle)
Influence des THV sur l'évolution de la composition en base
●
●
Reconstruction du taux de GC chez 33 espèces de mammifères
Variation forte du taux de GC entre lignées
Romiguier et al. 2010
Influence des THV sur l'évolution de la composition en base
●
●
Di,anc = racine (taux de GC ancestral – taux de GC actuel)²
Le taux d'évolution du GC et influencé par les THV
Romiguier et al. 2010
Influence des THV sur l'évolution de la composition en base
●
●
Di,anc = racine (taux de GC ancestral – taux de GC actuel)²
Le taux d'évolution du GC et influencé par les THV
●
Peux-t-on utiliser cette relation pour reconstruire la
masse ancestrale ?
Genomic Evidence for Large, Long-Lived Ancestors to
Placental Mammals
J. Romiguier V. Ranwez, E.J.P. Douzery, and N. Galtier
Limite K-T
Romiguier et al. 2012
Pair
shrew/hedgehog
τ
div. time
66.2
0.54
mouse/kangaroo rat
70
0.57
guinea pig/squirell
74
0.60
microbat/megabat
57.5
0.72
tarsier/marmoset
71.1
0.72
dog/cat
52.9
0.80
galago/lemur
61.9
0.77
pig/alpaca
67.3
0.77
armadillo/sloth
70.5
0.81
cow/dolphin
59.1
0.85
tenrec/hyrax
77.8
0.64
human/macaque
29.6
0.92
pika/rabbit
39.6
0.78
Catharrhini/Paenungulata
59.5
0.84
τ = Statistique de Kendall
●
●
●
Ancestral prediction = Longevité moyenne prédite entre l'ancêtre de Catarrhinni et
l'ancêtre des Paenungulata.
33+7 ans (seulement 19 % des espèces de placentaires actuelles)
Cela représente une masse de 0.65-18 kg (arboricole) ou 3.75-800kg (terrestre)
29 (19-45) ans
●
Une analyse utilisant le dN/dS confirme ce résultat
Genomic Evidence for Large, Long-Lived Ancestors to
Placental Mammals
Une des conclusions de l'article :
« If the molecular time scale is trusted, then our study would suggest that longlived Mesozoic mammals (medium-sized arboreal or large terrestrial) not only
have existed but also were successful during evolution, so that modern placental
mammals, including the smallest ones, descend from larger ancestors. »
The Evolution of Maximum Body Size of Terrestrial Mammals
FA Smith, AG Boyer AG, JH Brown et al.
Fig. 1. Maximum body mass over time examined globally at the sub-epoch level over the past 110 million years.
I. La masse corporelle maximale augmente rapidement durant le Cénozoic
II. Elle atteint une limite 15-20 à tonnes
Smith et al. 2010. Science
« Mammals were not
consistently larger
when they were more
diverse (fig. S3) »
Fig. S3. Influence of diversity on terrestrial mammal body size evolution. A) Species diversity as measured by
number of genera over the Cenozoic; B) log maximum body size against diversity (again measured by number of
genera). Data extracted from the Paleobiology database
Smith et al. 2010. Science
Loi de Cope :
Augmentation de la taille moyenne des espèces d'une même lignée aux cours du temps
« ... directional trends within lineages for an increase body-size1 »
●
●
1
Comment pouvez-vous expliquer la loi de Cope d'un point de vue (macro-)évolutif ?
La loi de Cope est-elle confirmée par les résultats précédents ?
Alroy 1998
Biblio
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Alroy J. 1998. Cope’s Rule and the Dynamics of Body Mass Evolution in North American Fossil
Mammals. Science 280:731–734
Bromham L, Rambaut A, Harvey PH. 1996. Determinants of rate variation in mammalian DNA
sequence evolution. Journal of Molecular Evolution 43:610–621.
Damuth J, MacFadden BJ eds. 1990. Body Size in Mammalian Paleobiology: Estimation and
Biological Implications. Cambridge University Press
Felsenstein J. 1985. Phylogenies and the comparative method. The American naturalist 125:1–15.
Lartillot N, Poujol R. 2011. A phylogenetic model for investigating correlated evolution of
substitution rates and continuous phenotypic characters. Mol. Biol. Evol. 28:729–744.
Ohta T. 1992. The nearly neutral theory of molecular evolution. Annu Rev Ecol Syst 23:263–286.
Pagel M. 1999. Inferring the historical patterns of biological evolution. Nature 401:877–884.
Paradis E. 2011. Analysis of Phylogenetics and Evolution with R. Springer
Paradis E, Claude J, Strimmer K. 2004. APE: Analyses of Phylogenetics and Evolution in R
language. Bioinformatics 20:289–290.
Popadin K, Polishchuk LV, Mamirova L, Knorre D, Gunbin K. 2007. Accumulation of slightly
deleterious mutations in mitochondrial protein-coding genes of large versus small mammals.
Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A. 104:13390–13395.
Romiguier J, Ranwez V, Douzery EJP, Galtier N. 2010. Contrasting GC-content dynamics across
33 mammalian genomes: relationship with life-history traits and chromosome sizes. Genome
Res. 20:1001–1009.
Romiguier J, Ranwez V, Douzery EJP, Galtier N. 2012. Genomic Evidence for Large, Long-Lived
Ancestors to Placental mammals. Molecular Biology and Evolution [Internet]. Available from:
http://mbe.oxfordjournals.org/content/early/2012/09/06/molbev.mss211.short
Smith FA, Boyer AG, Brown JH, et al. 2010. The Evolution of Maximum Body Size of Terrestrial
Mammals. Science 330:1216–1219.
Van Valkenburgh B. 1990. Skeletal and dental predictors of body mass in carnivores in Body size
in mammalian paleobiology: estimation and biological implications. Cambridge University
Press, Cambridge:181–205.
White EP, Ernest SKM, Kerkhoff AJ, Enquist BJ. 2007. Relationships between body size and
abundance in ecology. Trends Ecol. Evol. 22:323–330.
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