Introduction_PND_2015-16

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POLITIQUE
NATIONALE DE
DEVELOPPEMENT
Prof. Moustapha Kassé
www.mkasse.com
Année universitaire 2015-2016
INTRODUCTION : L’INTERET
D’UN ENSEIGNEMENT
 Une maîtrise indispensable des rouages, des politiques et programmes et
des agrégats caractéristiques de l’économie nationale ;
 Un appui aux théories économiques apprises pour mieux évaluer leur
champ de validité ;
 Une préparation aux différents tests et concours qui sont des usuels pour
tout recrutement ;
 Un premier support pour des réflexions et recherches plus approfondies
sur l’économie nationale.
I/ CONSIDERATIONS GENERALES SUR
LES VISION ET LES STRATEGIES
Mandéla « Une vision qui ne s’accompagne pas d’action n’est qu’un rêve. Une
action qui ne découle pas d’une vision, c’est du temps perdu. Une vision suivie
d’action peut changer le monde ».
Baron Le Chevalier : Les cultivateurs d’arachide du Sénégal « Ils cultivent
l’arachide destinée au marché mondial depuis plus de trois siècles. Ils
continuent de vivre modestement dans des cases en toit de chaume et
travaillent avec des outils rudimentaires. Que leur a apporté cette culture? ».
Louis Sanmarco : Le monde rural sacrifié « Pendant que la ville se transformait
à vue d’œil avec, triomphante dans ses gratte-ciels et ses embouteillages,
tentaculaire dans ses bidonvilles, les villageois dans l’ensemble ne changeaient
guère, habitant les mêmes paillotes, vivant les mêmes menus, dans les mêmes
habits. A peine paraissaient-ils dans l’ensemble plus vieux »
Moustapha Kassé: Politiques économiques et ajustement
Nous cherchons des solutions aux problèmes de notre pays sous l’éclairage de
théories qui n’ont pas été faites pour les résoudre. Avec un autisme, un
aveuglement et un entêtement totalement absurde, les politiques néo-libérales
qui forment une machine idéologique formulée avec la trilogie libéralisation,
privatisation et dérégulation. Ces politiques ont abouti à des conséquences
sociales catastrophiques avec l’effondrement de l’agriculture et la faible
industrialisation qui n’est pas un enjeu national.
II/ LES ARTICULATIONS DE L’ANALYSE DES
POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT ET LA
BOITE A OUTILS.
Un demi-siècle de croissance atone (molle). Les statistiques montrent, à
suffisance, que sur le temps long la croissance est atone et également porteuse
de fortes inégalités. Tous les programmes et projets de long terme des
gouvernements successifs (OMD, DSRP, SNDE, SCA et PSE) se sont
invariablement fixés comme objectif la réalisation d’un taux de croissance de
7% pour réduire la pauvreté, les inégalités et le chômage endémique.
Les incantations et les vaniteuses proclamations restent silencieuses sur le fait
que cet objectif n’a jamais été historiquement atteint de 1960 à nos jours.
Cette croissance même faible induit des inégalités sociales qui précarisent
l’ordre social. Cela entraine des frustrations qui charrient des humiliations qui
conduisent au radicalisme et au fondamentalisme. Avec de fortes inégalités
sociales, il n’existe ni société, ni citoyenneté, ni démocratie. Alors se pose la
question de savoir quelles politiques de régulation pour concilier solidarité
sociale et efficacité économique.
Lorsqu’on interroge les économistes sur les voies et moyens pour accélérer les
rythmes de croissance, ils vous rétorquent de façon abrupte, quelles que
soient leurs chapelles idéologiques, qu’il faut mettre les citoyens au travail,
massifier les investissements dans les secteurs productifs et élargir les gains de
productivité pour rendre l’économie plus compétitive. Ces trois composantes
constituent les déterminants de l’offre de production. Pour accélérer les
rythmes de croissance dans les prochaines années, un cadre macroéconomique
pertinent ou assaini ne suffit pas, il faut impérativement aiguillonner le
potentiel de croissance des différents secteurs par des politiques structurelles
publiques judicieuses, efficaces et inscrites dans une bonne trajectoire.
1. Les instruments pour accélérer la
croissance
Lorsqu’on interroge les économistes sur les voies et moyens pour accélérer les
rythmes de croissance, ils vous rétorquent de façon abrupte, quelles que
soient leurs chapelles idéologiques, qu’il faut mettre les citoyens au travail,
massifier les investissements dans les secteurs productifs et élargir les gains de
productivité pour rendre l’économie plus compétitive. Ces trois composantes
constituent les déterminants de l’offre de production. Pour accélérer les
rythmes de croissance dans les prochaines années, un cadre macroéconomique
pertinent ou assaini ne suffit pas, il faut impérativement aiguillonner le
potentiel de croissance des différents secteurs par des politiques structurelles
publiques judicieuses, efficaces et inscrites dans une bonne trajectoire.
L'éditorial de Christian CHAVAGNEUX.
La croissance, tout le monde court après. Les chefs
de gouvernement pour flatter leur bilan, les chefs
d'entreprise pour justifier leur salaire et leurs stockoptions, et les économistes pour montrer qu'ils
servent à quelque chose en arrivant à l'expliquer. Et
pourtant, c'est sûrement l'une des données
macroéconomiques parmi les plus insaisissables.
C'est surtout, en dépit de la place centrale qu'elle
occupe dans le débat politique, un indicateur d'une
extrême pauvreté analytique qui mérite plus que
jamais qu'on le questionne.
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Selon BHAGWATI, la spécialisation peut
conduire à une croissance appauvrissante:
Si la croissance est systématiquement orientée
vers le bien exportable ;
l'économie a un fort degré d’ouverture (ratio
Exportations/PIB élevé) ;
la demande mondiale faiblement élastique au
prix (l’excès d’offre fera fortement chuter le prix
d’équilibre)
le pays est un gros exportateur (forte part de
marché), c’est-à-dire que l’augmentation de
ses exportations modifie les conditions de
l’équilibre mondial.
La première composante concerne l’Etat qui ne doit être ni mou (G. Myrdal), ni
prédateur (F.Bayard), ni patrimonial (P.Jacquemot), ni surchargé (Banque
mondiale), ni contourné (P.Hugon).
Une de mes hypothèses de travail est que ce qui freine la croissance n’est pas
seulement l’insuffisance des ressources financières, technologiques mais les paramètres
institutionnels et politiques. Les modèles d’Etat ont conduit partout en Afrique à l’Etat
souvent bonapartiste mais incapable de construire un système économique performant,
un régime politique démocratique. Ce modèle qui comprend plusieurs variantes a
précarisé et dévoyé toutes les institutions législatives, judiciaires et exécutives. C’est
pourquoi, il suscite, en Afrique comme au Sénégal, beaucoup de controverses
relativement à ses défaillances, ses dysfonctionnements et ses impuissances
instrumentales. L’analyse de la forme dominante, en l’occurrence l’Etat patrimonial et
prédateur, était en voie d’instauration au Sénégal par le régime libéral issu de
l’alternance de 2000. Dans cette période, il s’est constitué progressivement un système
politique patrimonial avec un pouvoir patriarcal fortement centralisé, exercé par un chef
charismatique qui a gouverné par le canal de sa famille, de ses fidèles, de ses
serviteurs et d’une clientèle captive. La gestion institutionnelle est assimilée à celle d’un
«père de famille» amalgamant les affaires personnelles et les affaires publiques,
administratives et judiciaires. Le Trésor public se confond quasiment avec la caisse du
chef tandis que les stations de pouvoir se transforment en instruments d’accumulation
qui permettent à ceux qui les exercent d’extraire et de redistribuer les ressources et le
patrimoine national.
La seconde composante concerne le travail : travailler plus, produire plus et
gagner plus et promouvoir l’entreprise.
Le travail est le premier facteur de production, la principale source de progrès
économique et social : il n y a de richesse que d’hommes. Au Sénégal, comme dans la
plupart des pays en développement, la croissance ne bute pas sur une contrainte
quantitative du travail, la démographie fournissant beaucoup de bras valides. Les
déficiences notoires des statistiques du travail ne permettent pas d’évaluer même
grossièrement deux indicateurs significatifs que sont les taux d’activité de la population
et la productivité physique des travailleurs.
C’est dire que mettre le pays au travail peut constituer l’exploitation d’un potentiel
appréciable de croissance économique. Alors, comment le faire? Globalement, ces
réserves de croissance ne peuvent être mobilisées qu’en opérant des ruptures profondes
au sein de la société et la réforme de tous les systèmes de formation et d’éducation.
Cela n’est réalisable que dans un vaste élan de consensus national qui regrouperait les
forces politiques et sociales les plus significatives et les plus déterminantes.
La troisième composante est formée par les investissements qui doivent être
massifs et orientés prioritairement vers les secteurs productifs.
L’investissement est le rédempteur de l’activité économique et sociale. Une croissance
durablement élevée repose
sur un taux d’investissement élevé. Les actions à
entreprendre relèvent des politiques sectorielles nationales qui doivent développer de
manière équilibrée tous les secteurs productifs avec comme priorité l’agriculture qui doit
être réformée pour devenir le moteur la croissance. Les objectifs sont connus : diversifier
et accroître l’offre de production pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de même que
le domaine d’investissement (le triptyque eau, terre et crédit). Ce qui est moins bien
maîtrisé est la question de la mobilisation et de l’insertion des agricultures dans le
processus de modernisation ainsi que la revalorisation des structures et des
organisations paysannes pour rendre l’espace rural de plus en plus vivable et de plus en
plus attractif. Le schéma industriel est à redessiner autour des filières spécifiées bien
connectées, en amont et en aval, à l’agriculture : Les petites et moyennes entreprises
industrielles doivent être au départ de ce renouveau industriel qui devrait permettre de
tirer pleinement parti des avantages du marché régional. Dans le même temps, il faut
relancer les enjeux du secteur minier en partenariat de confiance avec des compagnies
minières qui s’inscrivent dans l’objectif de valorisation de toutes nos ressources
naturelles. Les organismes publics de promotion du sous secteur artisanal doivent être
restructurés pour redynamiser l’artisanat en l’articulant davantage aux autres activités
industrielles, touristiques, technologiques, commerciales et financières. Le secteur des
services notamment le tourisme, le transport, les télécommunications et les technologies
de l’Information et de la Communication doivent accomplir des bonds prodigieux
qualitativement et quantitativement avec l’extension de la couverture téléphonique à
l’ensemble de l’espace national.
Trois secteurs transversaux fortement générateurs d’externalités positives devant
recevoir des investissements massifs sont les infrastructures, l’énergie et le secteur de la
formation et de la recherche développement. Sur chacun de ces domaines des avancées
significatives doivent être atteintes particulièrement au niveau de l’éducation qui absorbe
plus de 30% des ressources budgétaires mais avec d’énormes effets d’éviction. Le
système éducatif et de formation doit être réformé pour accroître son efficacité, sa
La quatrième composante est la technologie, les inventions et les innovations qu’il
faut atteindre par la réforme des universités et la promotion de la recherche
développement, et l’innovation.
La technique est un levier essentiel de la croissance économique. Des économistes
comme Kondratief et Schumpeter ont montré que les révolutions technologiques et les
innovations déterminent les grands cycles de la vie économique. Poursuivant ces
recherches, d’autres économistes tels que Solow et les théoriciens de la croissance
endogène ont consacré la technologie comme le facteur déterminant de la fonction de
production. Globalement, l’humanité a vécu trois grandes révolutions technologiques, en
raccourci, la machine à vapeur, l’électricité et le moteur à explosion. Nous sommes en
train de vivre la quatrième, celle des technologies de l’information et de la
communication. Industries structurantes, elles introduisent des mutations
impressionnantes dans les systèmes productifs et dans la vie sociale. Leur progression
fulgurante a conduit à la globalisation des sociétés et économies du savoir. Les TIC sont
des facteurs qui permettent d’améliorer la productivité et la compétitivité globale de
l’économie. Il faut créer toutes les conditions favorables à la transmission des TIC et à
l’accélération du progrès technique à l’ensemble de l’économie nationale.
La cinquième composante correspond à l’indispensable nécessité d’une politique
sociale fondée sur l’équité et l’égalité des chances.
Tous les mouvements sociaux et les multiples revendications tournent autour de
questions essentielles que les sénégalais posent aux hommes politiques. Comment
résoudre le couple infernal chômage/pauvreté ? Comment améliorer le niveau de vie ?
Comment repartir les fruits de la croissance ? Ouvrez les projets de société et
programmes des campagnes électorales les réponses y sont gracieusement écrites en
lettres d’or : un emploi pour tous, la santé pour tous, l’instruction pour tous, la pauvreté
éradiquée et le bien-être social au plus grand nombre.
Les politiques de croissance économique doivent être génératrices d’emplois et
porteuses de politiques de répartition des revenus qui assurent la justice sociale et
l'égalité des chances de tous les citoyens. Plus fondamentalement, il faudrait s’efforcer
d’augmenter le contenu de la croissance en bien-être social. En effet, une croissance
même forte qui laisse sur le bord de la route une proportion significative de la population
est tout sauf souhaitable.
2. Les autres instruments pour
la croissance
a) La politique budgétaire et leur champ de validité :
Les
conditions d’efficacité de la politique budgétaire
Le maniement discrétionnaire des finances publiques n’est pas toujours choses
aisée car étant confronté à des contraintes de taille. L’efficacité de la politique
budgétaire dépend de sa capacité à surmonter celles-ci.
La première difficulté se rencontre au niveau des délais. D’un coté, il se trouve que
les budgets sont souvent votés par le parlement et leur accord allonge le temps
séparant le moment où le besoin d’intervention économique se fait sentir et le
moment où la décision d’intervention est prise. De l’autre se trouve le délai
économique : il faut que le temps mis par les mesures sur la conjoncture pour avoir
un effet ne soit pas trop long. Sinon, l’effet sur la conjoncture peut se produire à
contretemps.
La deuxième difficulté réside en la rigidité des dépenses publiques. Ici, il est
préconisé d’agir sur les dépenses d’investissement, moins rigides, plutôt que sur
les dépenses de fonctionnement.
Le troisième obstacle à surmonter est la difficulté du maniement permanent du taux
des impôts : l’opinion accepte aisément la baisse du taux des impôts pour relancer
l’activité mais n’accepte plus son augmentation pour lutter contre l’inflation : c’est
l’effet cliquet.
L’austérité budgétaire est-elle favorable à la croissance ?
Dans bien des cas, l’Etat veille à maintenir un solde budgétaire acceptable.
Cependant, le déficit budgétaire peut s’inscrire dans un processus de croissance,
pourvue qu’il soit au profit de dépenses productives. Keynes disait même s’il le
faillait, payer des gens pour creuser des troues et payer d’autres pour les
reboucher, pourvu que le revenu soit distribué. Dans la logique keynésienne, une
augmentation des dépenses publiques se traduira ainsi par une vague de
dépenses successive dans l’économie et aboutira par une hausse du revenu
national. C’est un cercle vertueux qui se crée ainsi en passant par une
augmentation de la consommation, mais aussi de l’investissement.
b) La politique monétaire
La politique monétaire appartient à l’ensemble des politiques de régulation globale.
Elle regroupe l’ensemble des actions visant à influencer les variables économiques
ou objectifs finals (prix, niveau d’activité, emploi, équilibre externe) par le biais du
volume et du coût de la monnaie.
La politique monétaire se présente ainsi sous deux formes : une action
sur les taux et une action sur les liquidités. Aussi, les instruments qui
seront présentés revêtiront l’une ou l’autre forme.
1. La politique du taux d’escompte : en réescomptant les titres qu’elles
détiennent, les banques de second rang peuvent se procurer des
liquidités auprès de la banque centrale. La politique d’escompte
repose ainsi sur la procédure de refinancement et le taux directeur des
crédits. En agissant sur son taux d’escompte (en l’augmentant ou en
le diminuant), la banque centrale influence le coût du crédit (en le
2. L’open market : c’est une politique des liquidités. La banque Centrale
peut retirer de la circulation une partie de la monnaie en vendant des titres,
ou au contraire en injecter en rachetant des titres aux banques afin
d’influencer leur liquidité et leur capacités de prêt. En effet, la quantité et le
coût du crédit que peut émettre une banque est lié au montant des dépôts
qu’il reçoit. C’est ainsi en vendant et en achetant des titres que la banque
centrale pourra avoir une action sur les taux.
3. La politique des réserves obligatoires : ces derniers sont des avoirs
liquides en monnaie centrale que les banques doivent constituer
proportionnellement aux dépôts des épargnants dans le souci de protéger
leur épargne. Aussi une baisse ou une hausse de ces réserves obligatoires
aura un effet sur les capacités de prêt des banques.
• L’encadrement du crédit : il consiste en un plafonnement des crédits que
les banques accordent à leur clientèle.
4. La politique de change
Les déterminants du taux de change
Le contrôle de change
Taux de change et marché financier
Les Etats membres de la Zone Franc n’ont pas de politique monétaire. Il s’agit en
fait d’une souveraineté déléguée à des institutions extérieures.
Croissance : les articulations fonctionnelles.
Dotations factorielles
naturelles
Situation démographique
Pyramide des âges
Travail effectif et
travail potentiel
Matières premières
Etat et Entreprises
Capital
Technologie
financier
Innovation Invention
Politique de répartition du revenu
national
Comportement de consommation et pour
équilibrage capacité de production et
capacité de consommation
Incitation à l’épargne et à
l’investissement
Capital social
Comportements et attitude face au travail et
au changement social : exemple Nouveau
Type de Sénégalais profil à définir
Education / Formation
Niveau technologique (R & D)
Institutions et gouvernance
Santé et productivité
Organisations sociales
III/ Supports de cours
1. Un Polycop intitulé Politique Nationale de développement.
2. Un article : Résultats économiques de l’alternance.
3. Un article: Entre déceptions et impatience.
4. Un article: Cohérences institutionnelles et réhabilitation de
l’Etat, de la planification et du partenariat.
5. Un article: Au boulot citoyens.
Tous ces documents peuvent être téléchargés sur le site
www.mkasse.com
Consultez également mes trois ouvrages :
1) Sénégal: Crise économique et ajustement structurel.
(Editions Nouvelles du Sud)
2) Economie du Sénégal: Les 5 défis d’un demi-siècle de
croissance atone. Editions L’Harmattan 2015
3) L’industrialisation africaine est possible: Quel modèle pour
le Sénégal? Editions L’Harmattan 2013
EN CONCLUSION GÉNÉRALE:
Quelques réfflexions
1.
Trouver de nouvelles alternatives de stratégie de
développement. Cela impose d’enclencher une
réflexion
stratégique
sur
les
conditions
fondamentales d'un développement, conçu comme
un projet émancipateur multidimensionnel, c'est à
dire au plan économique, technique, social,
politique, culturel et de genre. Si l’on veut aller plus
loin que de simples réformes, il faut trouver un
modèle alternatif tourné vers une nouvelle
croissance économique sans laquelle il n’existe pas
de marge de manœuvre. Les axes essentiels
tourneraient autour des points qui suivent :
2.la définition d’objectifs strictement économiques qui permettent
de s’engager dans la voie d’un développement durable et
d’échapper au piège de la pauvreté;
3. la restructuration des institutions de gouvernance et la
reconstruction de l’Etat en vue de la création d’un environnement
institutionnel plus incitatif pour les politiques de développement ;
4.la promotion du secteur privé et des investissements directs
étrangers ;
5.la mise en œuvre de politiques sectorielles pertinentes dans le
cadre d’une estimation réaliste de la dotation en ressources
naturelles et qui accordent à l’agriculture et aux technologies un rôle
moteur dans la réalisation de la croissance ;
6. l’élaboration de politiques publiques efficaces d’allocation
optimale des ressources en faveur des activités productives;
7.choix d’une politique de redistribution des revenus qui maximise les
potentialités endogènes de développement ;
8. la réhabilitation de la planification du développement économique et social ;
9.la mobilisation de la communauté internationale dans le
cadre d’un nouveau partenariat qui accroisse les ressources
financières à long terme et les investissements privés directs
étrangers ;
10. l’implication de la société civile dans l’élaboration et
l’exécution des projets.
Une telle stratégie de développement centrée sur l‘homme est
mieux à même de répondre aux besoins fondamentaux réels
exprimés par les peuples. L'expérience de l'Afrique a été assez
édifiante sur la faillite du modèle néoclassique imposé comme
un modèle clé en mains: plus on parle de taux de croissance,
plus la pauvreté se répand. Or, à quoi sert une "croissance" qui
broie les êtres humains et accroît la misère et l'exclusion? Une
grande attention scientifique doit être prêtée aux réflexions pour
faire de l’économie populaire et sociale la base économique
cela passe par une réduction des coûts des biens et services
de base pour améliorer le bien-être des populations.
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