N’oubliez
pas !
Le 11 septembre 2009, se tiendra à
Castelnaudary (Théâtre des Trois Ponts,
rue du Général Déjean) la troisième
table ronde sur le thème :
La société méridionale au XIIIe siècle.
Le programme détaillé de la soirée
(17 h - 19 h 30) a été publié dans le
numéro 5 de La Cansó, juin 2009.
Pour tout renseignement, écrire aux
Archives départementales de l’Aude
Le 17 septembre 2009, à 18 h, sera
inaugurée à Carcassonne, à la Maison
des Mémoires, l’exposition réalisée par
les Archives départementales de l’Aude
Au temps de la Croisade. Sociétés et
pouvoirs en Languedoc au XIIIe siècle.
Nous espérons que le public viendra
nombreux. Publication d’un catalogue
de 176 p. (en vente à compter du 17
septembre au prix de 25 €) et d’une
Lettre thématique de Perspectives Les
Archives (n° 26, entièrement consacré à
l’exposition, gratuit).
Edité par le Conseil Général de l’Aude
Allée Raymond Courrière
11855 Carcassonne cedex 9
Directeur de la publication :
Alain Tarlier
Rédaction :
Archives départementales de l’Aude
41 avenue Claude Bernard
11855 Carcassonne cedex 9
Responsable de la rédaction :
Sylvie Caucanas
Photographies : A. Estieu, A. Fernandez
(Archives départementales)
ISSN : 4141-0180 R
Tirage : 3 000 exemplaires, publication
gratuite
Compogravure : Studio Ogham - ISO 14001
Impression : De Bourg-Narbonne
Raimond VI comte de Toulouse, son fi ls et
les consuls de la ville prêtent serment de
fidélité au roi d’Aragon. Les croisés
envoient une ambassade auprès du pape
Innocent III pour lui faire savoir qu’à
Toulouse, dans les comtés de Comminges
et de Foix, dans la vicomté de Béarn,
l’hérésie persiste. Le souverain pontife
prononce des excommunications, frappe
d’interdit la ville de Toulouse et ordonne
la reprise de la croisade.
Le 12 septembre 1213, les croisés
affrontent à Muret les troupes du roi
d’Aragon. Pierre II a réuni autour de lui
l’ensemble des forces armées du Midi et
l’auteur de La Cansó, favorable au comte de
Toulouse, s’en réjouit : “le bon roi d’Aragon
était à Muret en bel équipage, aussi le comte
de Saint-Gilles [Raimond VI] et ses barons au
complet, et les bourgeois et le peuple de
Toulouse”. Mais Simon de Montfort
l’emporte. Le roi d’Aragon, Pierre II, trouve
la mort au cours du combat : “frappé de
blessures si mauvaises que son sang s’est
répandu sur le sol et à l’instant il est tombé
mort là, étendu de tout son long…”. La
défaite est complète. “Grands furent le
désastre, le deuil et la perte quand le roi
d’Aragon demeura mort, tout sanglant, ainsi
que beaucoup d’autres barons, et l’opprobre
fut grand pour toute la chrétienté et pour
tout le genre humain. Les gens de Toulouse,
pleins de tristesse et de douleur, ceux qui
avaient pu s’échapper et n’étaient pas restés
sur le lieu du combat, rentrèrent à Toulouse,
à l’abri des murailles. Messire Simon de
Montfort, allègre et joyeux, est resté maître
du champ de bataille” (La Cansó). Au soir du
combat, les Hospitaliers de Toulouse
recueillent le corps du souverain et le font
porter en la Maison de l’Hôpital Saint-Jean à
Toulouse. Le 11 février 1217, le pape
Honorius III autorise le transfert du corps du
roi d’Aragon au monastère de Sigena que la
reine Sancie, mère de Pierre II, avait fondé
en Aragon en 1183.
Le quatrième concile
du Latran en 1215
Le 11 novembre 1215, s’ouvre le
quatrième concile du Latran. Quatre
cent quatre évêques sont présents. Le 30
novembre 1215, lors de la séance plénière
de clôture, le concile prononce la
déchéance de Raimond VI au profi t de
Simon de Montfort, à l’exclusion des terres
provençales qui restent possession de
Raimond le jeune : “Que Raimond, jadis
comte de Toulouse, reconnu coupable sur
ces deux points [la complicité d’hérésie et
l’entretien des routiers]… soit à jamais
privé de son droit de propriété… Que
tout le pays conquis par les croisés sur les
hérétiques…, avec Montauban et Toulouse
qui est la ville la plus corrompue par la
souillure hérétique, soit remis et
concédé… au comte de Montfort”.
En avril 1216, le roi de France reçoit
l’hommage de Simon de Montfort
pour le comté de Toulouse.
Le siège de Toulouse et la mort
de Simon de Montfort en juin
1218
Dès le mois de septembre 1217,
Raimond VI et son fi ls entreprennent
la reconquête de leurs terres. Le 13
septembre 1217, Raimond VI victorieux fait
son entrée dans Toulouse où la population
l’accueille avec enthousiasme : « [Les
Toulousains] s’écriaient : ‘Toulouse !
désormais nous serons les plus forts,
puisque Dieu nous a rendu notre seigneur
légitime, et bien que privés d’armes et
d’argent, nous recouvrerons la terre et
celui qui en est le légitime héritier, car
l’audace, la chance, le courage exigent que
chacun mène la lutte contre l’adversaire’».
Environ un mois plus tard, Simon de
Montfort et son armée assiègent la cité ; ils
prennent position face au front sud de la
ville. Toulouse a mis en place un effi cace
plan défensif que l’auteur de La Cansó,
favorable au parti toulousain, se plaît à
célébrer : “Les barons de la ville et leur
seigneur légitime mirent en état de défense
les lices et occupèrent les terre-pleins…
Partout à la ronde la foule du peuple tenant
des haches, des masses, des tinets, et les
dames et les femmes qui apportent dans
des baquets les pierres préparées, soit les
grosses soit celles à lancer avec la main. La
ville est aux parapets, en bel état de
défense…”. C’est en faisant le siège de
cette ville que Simon de
Montfort trouve la mort le 25
juin 1218, atteint par un boulet
de pierre propulsé par une
perrière manœuvrée, dit La
Cansó, par des femmes et des
jeunes fi lles.
Le lendemain, le 26 juin
1218, le légat pontifical
investit Amaury de Montfort,
fils de Simon, des domaines
et des titres de son père. Le nouveau
chef de la Croisade fait inhumer le corps
de son père dans l’absidiole sud de la
cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse à
Carcassonne.
Amaury de Montfort,
chef des armées croisées
Très vite, Amaury de Montfort se trouve
dans une situation critique. Ses
effectifs s’amenuisent. Il doit faire face à
une contre-offensive occitane. Au printemps
1219, les croisés sont défaits à Baziège. En
1220-1221, les croisés connaissent des
échecs importants en Lauragais : ils ne
peuvent s’emparer de Castelnaudary,
Raimond le jeune et Roger-Bernard de Foix
s’emparent de Montréal…
En août 1222, Raimond VI meurt et son
fi ls lui succède. Un an et demi plus
tard, Amaury de Montfort a perdu
pratiquement toutes les terres conquises
par son père. Assiégé dans Carcassonne, il
capitule le 14 janvier 1224 face aux armées
de Raimond VII et du comte de Foix. Dans
l’espoir d’une intervention militaire en sa
faveur, Amaury fait don au roi de France,
Louis VIII, des domaines dont il a perdu la
jouissance. De son côté, soucieux de sauver
son comté et de se faire accepter par le roi
comme son vassal, Raimond VII cherche à
se réconcilier avec l’Eglise mais, en
novembre 1225, le concile de Bourges
refuse de l’absoudre, le déclarant complice
des hérétiques. Le pape Honorius III et le
roi de France lancent alors une nouvelle
croisade.
ouveau
Retour sur la table
ronde du 19 juin
La culture
méridionale
au XIIIe siècle
Le 19 juin dernier se tenait à
Limoux, dans la salle Louis Coste
mise gracieusement à disposition
par la Mairie, la deuxième des cinq
tables rondes prévues dans le cadre
de la Commémoration.
Le public était au rendez-vous. En
présence de plus de 120 personnes, les
intervenants, philologues et historiens,
ont évoqué, pendant plus de deux
heures, les différentes composantes de
la culture en Languedoc au XIIIe siècle,
insistant sur ce qui en faisait l’originalité.
Jacques Verger, professeur d’histoire
médiévale à l’Université de Paris IV-
Sorbonne, traita de la culture savante
et de la mise en place des premières
universités en Languedoc. Daniel Lacroix,
professeur à l’Université de Toulouse-
Le Mirail, s’appuyant sur des exemples
concrets, démontra l’autorité morale
dont jouissaient les troubadours dans la
société de leur temps. Linda Paterson,
professeur à l’Université de Warwick, mit
en évidence un aspect méconnu de l’art
des troubadours, une poésie basée sur la
recherche formelle et les effets de style.
Enfi n, Fabio Zinelli, directeur d’études
en philologie romane à l’Ecole Pratique
des Hautes Etudes, conclut la soirée
en nous commentant quelques pages
des magnifi ques manuscrits qui nous
permettent de connaître l’œuvre littéraire
des troubadours, les chansonniers des
XIIIe et XIV siècles.
Les rafraichissements offerts par la ville
de Limoux permirent aux intervenants
et au public de poursuivre, dans la
convivialité, les débats engagés.
La pierre dite du siège,
[XIIIe siècle], provenant, dit-on du
tombeau de Simon de Montfort
Eglise Saint-Nazaire et Saint-Celse de
Carcassonne
Cliché Archives départementales de
l’Aude
Le concile du Latran - La Cansó (S. et B. Lalou)