OUTIL D’EXPLOITATION
Annexe - Biographies
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SIMON DE MONTFORT (1164-1218), BARON D’ILE-DE-FRANCE, CHEF DE LA
CROISADE ALBIGEOISE
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, le mouvement cathare se développe particulièrement dans le
Languedoc entre Albi, Béziers, Carcassonne, Montauban et surtout Toulouse. Soutenus par une grande
partie des nobles occitans, des bons hommes et des bonnesfemmes qui contestent fortement la puissante
Eglise catholiqueprofessent humilité et pauvreté. Chrétiens dualistes, ils mènent une vie exemplaire en
s’efforçant de conduire leur propre élévation spirituelle vers un Dieu de lumière en opposition au Mal.
Le pape Innocent III prétexte l’assassinat en 1209 de son légat Pierre de Castelnau par un écuyer du comte
de Toulouse pour appeler à la formation d’un pèlerinage pénitentiel.En combattant l’hérésie, il veut unifier
la chrétienté sous la bannière du Christ et surtout de Rome. Cinq à six mille barons et chevaliers de France
rejoints par des dizaines de milliers d’hommes, soutenus bientôt par le roi Philippe-Auguste prennent
Béziers en laissant près de 20.000 morts, puis Carcassonne. Le comté de Toulouse qui incarne l’esprit
d’indépendance de la civilisation occitane et les terres des seigneurs accueillant avec tolérance l’hérésie
cathare sont fortement menacés.
Un des croisés, petit baron d’Ile-de-France, Simon de Montfort est nommé chef de croisade. Malgré une
forte résistance, le Midi,mal préparé, ne peut assurer une défense cohérente. L’Agenais est pris en 1212 et
les troupes de Raymond VI, comte de Toulouse sont défaites en 1213 à la bataille de Muret.
En 1215, le concile de Latran en présence du futur Raymond VII venu défendre ses possessions, décide que
Toulouse et les autres terres conquises par les croisés seront concédées au comte de Montfort « qui a
travaillé plus que tout autre dans cette affaire »
Simon de Montfort reçoit en conséquence un immense territoire, plus grand en taille que celui du roi son
suzerain. Depuis Béziers et Carcassonne jusque vers les Pyrénées, l’Atlantique et la Dordogne.
Il récompense alors les mérites de ses compagnons du Nord et ceux des vassaux locaux ralliés à la cause
royale en leur concédant à fief les terres nouvellement conquises.
En 1216, alors que l’hérésie persiste, le comte de Toulouse et ses fils, dépossédés, se révoltent en
soulevant derrière eux les seigneurs occitans prêts à affronter Simon de Montfort qui revient de France
avec des renforts.Ceux-cimettent à sang Agen, Carcassonne, Beaucaire et Foix.
En 1217, Raymond VI revenu à Toulouse, attise l’ardeur des toulousains et attire de toutes parts des
seigneurs » joyeux et fiers » selon les chroniques.
Simon de Montfort débute le siège de Toulouse en octobre 1217. Il y mourra en juin 1218, le crâne
fracassé par un boulet, au bout de 9 mois de siège. Il aura combattu pendant 10 ans sans réelle défaite. Il
s’est montré convaincu de sa mission de soldat du Christ mais aussi déterminé par une grande ambition qui
le poussera à détourner la croisade à son profit en livrant une guerre de conquête cruelle et sans pitié.
Après la disparition de Simon de Montfort qui galvanise les ardeurs de Raymond VII et de ses vassaux
dépossédés, le catharisme réapparait en plein jour.
En 1226, en coalition avec le pape,le roi Louis VIII part en croisade avec toute la chevalerie française.
L’effondrement de la Provence et du Languedoc est total.
Le comte de Toulouse Raymond VII se réconcilie avec l’Eglise, et signe le traité politiquede Paris (ou de
Meaux) en avril 1229 avec Blanche de Castille : la monarchie conserve le Languedoc et Raymond VII garde
le comté de Toulouse en s’engageant à marier sa fille Jeanne à l’un des frères du roi, Alphonse de Poitiers.
A leur mort en 1271, le comté est rattaché au domaine royal.
En 1233, les premiers tribunaux de l’inquisitionsont fondés pour venir à bout du catharisme toujours vivant.
Il faudra 100 ans pour l’anéantir.
ARNAUD-GUILHEM DE BARBAZAN, BARON DE BARBAZAN EN BIGORRE, 1360 -
1431
Né d’une famille noble de Bigorre, il s’illustra si bien au service des rois Charles VI et Charles VII pendant la
guerre de 100 ans qu’il reçut de ce dernier les titres de chevalier sans reproche et de restaurateur du
royaume et de la couronne de France. Il eut le droit, pour lui et ses descendants de faire figurer dans ses
armoiries les 3 fleurs de lis de la monarchie.
Après avoir combattu notamment à Melun et Château-Gaillard, cet intrépide guerrier fut tué en 1431 à la
bataille de Bulgneville en Lorraine.
Suprême honneur, il fut enseveli dans la basilique royale de Saint-Denis dans la chapelle des Valois. Son
épitaphe posthume fut gravée sur sa sépulture surmontée d’un gisant de bronze. Le tombeau fut profané
et détruit en 1793.
Sa bravoure porteuse des valeurs monarchiques, à l’égale de celle de Duguesclin et du grand Turenne est
restée mythique pendant tout l’Ancien Régime.
Deux poèmes de Christine de Pisan (1363-1430) chantent sa victoire en compagnie de 6 autres vaillants
chevaliers lors d’un combat qui les opposait aux sept meilleurs chevaliers d’Angleterre (1402). Œuvres
poétiques T1, autres ballades XXIX et XXX. Publié par M. Roy. BnfGallica.
Ballade « Sur le combat des sept chevaliers français et des sept chevaliers anglais »
Hautes dames, honorez grandement
Et vous toutes, damoiselles et femmes
Les sept vaillants qui ont fait tellement
Que toujours sera nom de leurs armes
Même quand les corps seront dessous les lames,
Restera louange de leur fait en mémoire
En grand honneur au royaume de France ;
Si que toujours, en mainte belle histoire,
Sera trait de leur haute vaillance.
Et comme on sait faire anciennement
Aux bons vaillants chevaliers et fermes,
Couronnez-les de laurier joyeusement,
Car c’est les droits de la victoire et les termes.
Bien leur offrir le laurier et les palmes
De tout honneur, en signe de victoire,
Quand ont occis et mené à outrance
L’orgueil anglais dont, comme chose notoire,
Sera trait de leur haute vaillance.
Et tant s’y sont portés très vaillamment
Que l’on doit bien leurs noms mettre en beaux termes
Au bon seigneur de Chastel grandement
Lui fait louange, Bataille sans blâme,
Bien fut à l’aise Barbazan en ses armes,
Champaigne aussi doit avoir grande gloire
Et Archambaut,Clignetde grande constance,
Keralouÿs, de ceux-ci, nous devons croire
Sera trait de leur haute vaillance.
(Extraits transcrits en français contemporain)
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