A. Charrié
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2003 - vol.27 - n°4 179
Le standard idéal serait une prépara-
tion extraite du sang et non du tissu
thyroïdien comme c’est le cas actuel-
lement. La forme circulante de la Tg
est pratiquement exclusivement la
forme dimérique produite par la thy-
roïde, de 660 kDa et de coefficient de
sédimentation 19S. Druetta et coll. [3]
ont montré qu’il n’y avait pas de
molécules de masse différente pré-
sente au niveau sanguin : la disper-
sion des enquêtes interlaboratoires
pourraient être dues à des différen-
ces de motifs antigéniques reconnus
sur la Tg : il existe une immuno-réac-
tivité différente entre la Tg tissulaire
et la Tg sanguine. Ces différences
d’immunoréactivité seraient la con-
séquence du processus de sécrétion
de la Tg circulante. Trois hypothèses
de sécrétion ont été évoqués (FigureFigure
FigureFigure
Figure
33
33
3) [3]. Dans le cas d’une thyroïde
normale ou stimulée (maladie de
Basedow), la thyroglobuline forte-
ment iodée située dans l’espace fol-
liculaire clos réintègre le milieu
intracellulaire afin de libérer les hor-
mones thyroïdiennes dans la circula-
tion sanguine (par 2 mécanismes dé-
crits : la macropinocytose et la micro-
pinocytose). Il existe un transport
apico-basolatéral de Tg ou transcytose
de petites quantités variables de Tg
qui explique la présence physiologi-
que de Tg dans le sérum. Dans le cas
de la thyroïdite subaigüe, après rup-
ture de certains follicules, il y a appa-
rition de Tg dans la circulation direc-
tement sans passer par la cellule. Cette
Tg est identique à la Tg de la thyroïde.
Dans le troisième cas, il existe une
perturbation de l’organisation cellu-
laire (cancer) et la sécrétion de Tg est
directe, sans stockage. Les molécules
de Tg sont peu ou pas iodées. Dans
le cas du cancer, il existe une hétéro-
généité en iode et en résidus glyco-
sylés qui ont des effets sur la confor-
mation de la molécule. Les anticorps
du dosage sont dirigés contre des
épitopes conformationnels. Ceci peut
expliquer que cette hétérogénéité
produise des réponses différentes
suivants les anticorps employés.
- Figure 3 -- Figure 3 -
- Figure 3 -- Figure 3 -
- Figure 3 -
Schéma hypothétique de la sécrétion de la thyroglobuline selon la situation de la thyroïdeSchéma hypothétique de la sécrétion de la thyroglobuline selon la situation de la thyroïde
Schéma hypothétique de la sécrétion de la thyroglobuline selon la situation de la thyroïdeSchéma hypothétique de la sécrétion de la thyroglobuline selon la situation de la thyroïde
Schéma hypothétique de la sécrétion de la thyroglobuline selon la situation de la thyroïde
(D’après L. Druetta)(D’après L. Druetta)
(D’après L. Druetta)(D’après L. Druetta)
(D’après L. Druetta)
Limite de détection
ðCe paramètre a une importance ca-
pitale pour :
- mieux déceler les résidus thyroï-
diens post thyroïdectomie totale,
- déceler le plus précocement les ré-
sidus de cancer thyroïdien même
pour des patients sous freinage thy-
réotrope,
- déceler lors de l’administration de
TSH recombinante une augmentation
de Tg, signe de résidu ou de récidive.
La limite de détection analytique in-
diquée par les fournisseurs de trous-
ses n’est pas utilisable pour le suivi
des patients. Il faut utiliser la limite
de détection fonctionnelle définie
comme étant la plus faible concen-
tration pouvant être mesurée de fa-
çon répétitive en reproductibilité
interessais avec un coefficient de va-
riation de 20 %. Elle doit être définie
pour chaque trousse et étudiée sur
une durée suffisamment longue :13
séries minimum espacées sur 6 à 12
mois selon les critères de C. Spen-
cer [4].
Mais les valeurs de cette limite de
détection fonctionnelle ne sont pas
comparables d’une trousse à une
autre si le standard de référence n’est
pas le même.
Pour la trousse de dosage actuelle
Schering Cis Biointernational (trousse
développée initialement par Sanofi
Pasteur [5]), la limite de détection
fonctionnelle déterminée avec les
critères de C. Spencer est de 1µg/L
(Figure 4Figure 4
Figure 4Figure 4
Figure 4) [6].