
Une expérience "douloureuse" à Cherbourg
Sans surprise, à compiler les communications hospitalières, le premier bilan dressé cet hiver par la
DGOS se confirme : le principal point de fragilité demeure la fiabilisation des immobilisations faute,
dans certains cas, du moindre inventaire physique mais surtout d'un très haut degré d'exigence des
certificateurs. Le niveau de provisionnement est également insuffisant (dépréciations de créances)
ou insuffisamment justifié (provisions pour gros entretien). Et le problème des stocks déportés est en
outre signalé dans chaque établissement. Seul hôpital non certifié, non pas par refus de certification
mais impossibilité de certification, l'hôpital de Cherbourg ne souffre pas tant d'anomalies majeures
mais surtout de dysfonctionnements dans le contrôle interne. "Cette culture n'est pas développée",
reconnaît Xavier Biais, directeur des affaires financières (Daf) et du système d'information du CH.
S'ajoutent à cela des effectifs administratifs en nombre limité, une vacance de six mois l'an dernier
du poste de Daf et de pesantes difficultés sociales et financières au registre prioritaire. "C'est une
expérience douloureuse mais on a beaucoup appris. La première marche était trop haute à franchir
mais comment pouvait-il en être autrement après des années de défaillances du contrôle interne",
glisse le directeur. De fait, un plan d'actions a été mis en place pour corriger le tir sur la deuxième
année de certification, soit sur l'exercice 2015.
Le processus à Beauvais et Lens décrypté par la chambre des comptes
Pour mieux comprendre le long cheminement des hôpitaux vers la certification des comptes, de la
préparation à l'entrée dans la procédure, les chambres régionales des comptes commencent à
diffuser des rapports ciblés en ce sens sur tel ou tel établissement. C'est notamment le cas pour un
hôpital de la vague 1, le CH de Beauvais (Oise), mais aussi son voisin du Pas-de-Calais, Lens. Les
rapports, rédigés par la chambre Nord-Pas-de-Calais-Picardie, ont été tous deux mis en ligne le
1
er
juillet.
Les volontaires avaient jusqu'au 31 juillet pour postuler
Car comme le fait remarquer Sandrine Pautot, chef de projet certification à la DGOS, la vague 1 ne
s'achève pas sur ce premier bilan. Au contraire, "ça repart pour eux", confie l'intéressée. "Les
hôpitaux ayant des réserves doivent les lever, les autres maintenir la pression. La mission de
certification dure six ans avec une première année consacrée au bilan d'ouverture et à l'audit du
contrôle interne. L'an 2, les commissaires vont commencer à approfondir leur travail sur certains
cycles. De nouveaux éléments ressortiront peut-être l'an prochain dans leur rapport." Et puis,
parallèlement, 95 établissements de la vague 2 s'engagent dans le processus au titre de l'exercice
2015. Arriveront-ils à faire aussi bien que leurs prédécesseurs ? Le résultat sera sans doute plus
contrasté. Réponse l'an prochain fin juin-début juillet.
Quant aux établissements restant soumis au titre de la vague 3 (exercice 2016), eux aussi sont
pleinement engagés. "Nous avons déjà réuni les hôpitaux des vagues 2 et 3", souligne d'ailleurs
Sandrine Pautot. Et puis, le processus faisant des émules jusque dans les rangs des non-certifiables, la
DGOS et la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a lancé un appel à candidatures
national pour des établissements volontaires, notamment en Picardie où certains proches du seuil
réglementaire des 100 millions d'euros de budget, sont demandeurs. Les postulants avaient jusqu'au
31 juillet pour demander à intégrer à titre expérimental la vague 3. Ils seraient une dizaine.
Partie 2/3
À Boulogne-sur-Mer, le directeur refuse par souci éthique de laisser l'accès aux dossiers médicaux
Faut-il permettre aux commissaires aux comptes d'accéder aux dossiers patients ? Brandissant le
Code de la santé publique, deux directeurs, à Boulogne-sur-Mer et Tourcoing, ont refusé d'agir de la
sorte "dans le respect des règles de déontologie médicale". Résultat : ils ont tous deux écopé d'une
réserve. Un groupe de travail s'annonce à la DGOS.
Parmi les trente-et-un hôpitaux soumis l'an dernier à la première vague de la certification des
comptes, le CH de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a certes été certifié mais avec deux réserves