A cette époque ce sont nos valeurs prioritaires communes qui ont contribuées à
souder une amitié réciproque.
C’est par son intermédiaire que j’ai postulé auprès du réseau, qui m’a
embauchée en janvier 2002 pour être affectée à l’antenne de Dudelange.
Nous avons donc travaillé ensemble, en tant qu’infirmières durant 5 ans, dans
une ambiance collégiale souvent qualifiée de familiale. Nous nous entraidions si
nécessaire, partagions nos expériences ainsi que notre savoir faire. Nos objectifs
de travail étaient similaires ainsi que notre conception de la prise en charge du
patient à domicile. Nous sommes alors dans un tandem « collègues- amis ». Je
suis une personne qualifiée de gentille, je n’aime pas les conflits, je cherche
souvent, et cela de façon naturelle, à faire plaisir aux autres sans même prendre
le temps d’écouter mes besoins personnels. Je reste très modeste et prend
aisément une position basse face aux autres.
Valérie est une infirmière qui parle aisément, qui est à l’aise avec les gens, qui
est fidèle à sa ligne de conduite, qui n’aime pas décevoir et de ce fait s’intéresse
aux relations humaines. C’est également, une personne qui aime séduire et qui
exprime clairement que sa priorité est dans le souhait que les gens l’apprécient.
C’est à partir de 2006 que se mêlent alors amitié et hiérarchie.
Ma place dans l’équipe reste la même mais celle de Valérie a changé vis-à-vis
de moi. Au fil des semaines nos relations personnelles se font rares. Valérie ne
participe plus à nos sorties et me contacte que très rarement. Au travail, je
n’arrive plus à me situer lorsque je suis en face d’elle, déroutée par son
changement de statut.
Nous vivons alors notre premier quiproquo. Permettez-moi de vous le décrire,
pour ensuite l’analyser et tenter d’apporter des pistes de réflexion afin de tenter
d’améliorer notre capacité relationnelle face à ce changement de statut.
« Certaines de mes collègues infirmières et aides soignantes me confient être
lésées quant aux demandes de congés formulées pour les futures vacances
scolaires, prétextant que plusieurs postulantes n’ont pas d’enfants. Elles estiment
que ces dernières ne doivent pas être prioritaires pour ce désidérata. Elles
m’avertissent alors que ces mésententes risquent de générer un conflit dans
l’équipe, méconnu par Valérie. Personnellement, je n’ai pas posé de congés sur
cette période mais, je profite d’une conversation téléphonique pour m’entretenir
avec elle à ce sujet, lui suggérant de prêter attention sur sa prise de décision
quant à l’acceptation des congés. Je lui relate quelques exemples concrets de
collègues qui, n’étant pas mère, ne supposeraient pas être prioritaires. Valérie se
tait et raccroche. Ce mutisme m’interpelle rapidement. Je lui fais part de mon
étonnement quant à son attitude à mon égard. Elle me verbalise alors clairement,
d’un ton ferme et déterminé, que je n’ai en aucun cas à lui dicter une conduite,
qu’elle connaît parfaitement la conduite à tenir envers son équipe et qu’elle