2017 04 11 Votation StratEnerg f

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Services médias - Edition du 11 avril 2017
Votations fédérales du 21 mai 2017
La stratégie énergétique 2050 est aussi excellente
pour le maintien et la création d’emplois en Suisse
Travail.Suisse dit clairement oui la stratégie énergétique 2050 sur laquelle le peuple se prononcera le 21 mai 2017. Elle permettra à la Suisse de baser toujours plus son approvisionnement énergétique sur des sources d’énergies renouvelables, ce qui est indispensable pour la
politique climatique et a aussi l’énorme avantage de favoriser l’innovation et les emplois en
Suisse. Un rejet créerait un climat d’incertitude inquiétant, ce qui ferait baisser les investissements et serait préjudiciable à la place de travail helvétique.
Denis Torche, Responsable politique environnementale, fiscale et extérieure
Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, le Conseil fédéral et le Parlement ont décidé
la sortie progressive de l’énergie nucléaire en Suisse. C’est ainsi qu’est née la stratégie énergétique
2050 qui vise à réduire la consommation d’énergie, augmenter l’efficacité énergétique et développer
les énergies renouvelables tout en mettant progressivement hors service les centrales nucléaires.
La stratégie énergétique fixe des objectifs clairs de réduction de consommation (43% de moins de
consommation d’énergie par habitant et 13% de moins de consommation d’électricité d’ici 2035 par
rapport à 2000) et de développement de la production d’électricité issue des énergies vertes (au
moins 11'400 gigawatt GW d’ici 2035 contre 3000 actuellement).
Pour atteindre ses objectifs, le soutien aux énergies renouvelables sera renforcé via l’augmentation
de la rétribution du courant vert à prix coûtant (RPC) de 1,5 centime actuellement jusqu’à 2,3 centimes par kWh ; cela rapportera 1,3 milliard de francs par an (actuellement 850 millions de francs).
Les moyens pour l’assainissement énergétique des bâtiments seront augmentés de 300 à 450 millions de francs par an. De plus, les normes d’efficacité énergétique seront renforcées (appareils, voitures etc.).
Les chiffres totalement faux de l’UDC
Le 21 mai 2017, nous ne votons que sur la première partie de la stratégie énergétique 2050, telle
que décrite ci-dessus, du fait de l’aboutissement du référendum de l’UDC et de quelques autres organisations. Cette partie de la stratégie énergétique 2050 ne fait que renforcer une modification de
la loi sur l’énergie approuvée par le Parlement et entrée en vigueur au début 2014. Or, les adversaires argumentent par rapport à la 2ème étape de la stratégie qui prévoit de remplacer ultérieurement le système d’encouragement de la première étape par un système incitatif basé sur une taxation de l’énergie. Or cette étape ne fait pas l’objet de la votation du 21 mai. De plus, les signaux envoyés par la politique montrent que cette 2ème étape de la stratégie énergétique n’a en l’état actuel
aucune chance au Parlement. C’est pourquoi les chiffres avancées par l’UDC, faisant croire que la
stratégie énergétique coûtera plusieurs milliers de francs par ménage et par an, ne reposent que sur
du…vent. De plus, même si cette 2ème étape était réalisée, ils resteraient totalement fantaisistes car
ils ne tiennent pas compte des effets positifs pour les ménages comme la substitution des importations des énergies fossiles et l’effet d’incitation qui encouragerait les ménages et l’économie à réduire leur consommation d’énergie.
La mise en œuvre de la partie de la stratégie énergétique qui fait l’objet du vote du mois de mai coûtera selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) environ 40 francs suisses de plus par an pour une famille moyenne qui paie aujourd’hui 75 francs de supplément réseau par an. On peut aussi considérer ce montant comme un investissement pas cher du tout puisqu’il nous permettra de réduire la dépendance de la Suisse envers les importations de pétrole et de gaz (environ 13 milliards de francs
par an !) et qu’il générera des emplois et de la valeur ajoutée en Suisse.
De plus, contrairement à ce que prétendent les adversaires, ce n’est pas la stratégie énergétique
2050 qui met en péril notre approvisionnement énergétique : car en le basant de plus en plus sur les
énergies renouvelables indigènes, on s’affranchit justement de la dépendance d’énergies fossiles
polluantes provenant aussi bien souvent de pays instables. Enfin, les initiateurs du référendum ne
proposent aucune alternative à la stratégie énergétique 2050. Ou alors une alternative non crédible
reposant sur le maintien de l’énergie nucléaire que le peuple ne veut plus.
L’économie totalement divisée
L’UDC a aussi échoué à avoir, comme elle l’a espéré, les milieux économiques derrière elle. Elle n’a
fait que provoquer des divisions au sein des associations économiques. Ainsi l’USAM a dit oui à la
stratégie énergétique 2050 et economiesuisse s’est abstenu en raison de divisions internes. Seules
quelques associations de branche, comme l’industrie des machines, disent non. Le non de l’industrie des machines est d’ailleurs surprenant car les entreprises grosses consommatrices d’électricité
de cette branche peuvent compter avec la stratégie énergétique sur d’importantes réductions ou
même suppressions du supplément RPC pour autant qu’elles prennent des engagements d’économie d’énergie. Pour les autres, le prix de l’électricité – elles peuvent se fournir sur le marché libre –
ne représente pas de problèmes pour leur compétitivité.
Une stratégie bonne pour l’innovation et les emplois
Sous l’angle économique, la stratégie énergétique 2050 est positive car elle renforce fortement l’innovation dans les cleantech et favorise le maintien et la création d’emplois de différents niveaux de
qualification dans toutes les régions du pays. En effet, l’installation et la maintenance des différents
systèmes d’énergies renouvelables se font de manière décentralisée et nécessitent donc de la
main-d’œuvre partout en Suisse. Les entreprises de construction, les électriciens, les exploitants
des centrales hydroélectriques mais aussi les agriculteurs, les forestiers, les professionnels du bois
ou les ingénieurs profiteront des nouvelles opportunités de la stratégie énergétique. Pour donner un
exemple, on relèvera qu’en 2014, le programme d’assainissement énergétique des bâtiments a généré 700 millions de francs d’investissement et permis la création de 5000 emplois.
Par ailleurs, le développement de l’énergie renouvelable indigène favorise les investissements en
Suisse, ce qui créera des places de travail dans notre pays. La stratégie énergétique 2050, en favorisant l’innovation en Suisse, renforce aussi la compétitivité des entreprises suisses. Les innovations
dans le secteur de l’énergie et de l’efficacité énergétique développées par des entreprises suisses
pourront être aussi exportées à l’étranger, ce qui permettra de maintenir et de créer des emplois en
Suisse. Pas étonnant alors que de très nombreuses entreprises et entrepreneurs suisses font partie
de l’alliance « L’économie suisse pour la Stratégie énergétique 2050 » (www.se2050.ch).
La stratégie énergétique 2050 contribue ainsi à la prospérité de la Suisse et à la qualité de vie de
ses habitant-e-s à long terme. En cas de rejet, les investissements à venir considérables dans l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables tout comme dans le réseau
électrique seront fortement freinés en raison de l’incertitude qui gagnera la politique énergétique
suisse à l’avenir. Cela prétéritera bien entendu la dynamique de la création de nouveaux emplois
dans le secteur énergétique et aura donc des répercussions négatives pour la place de travail
suisse.
Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, tél. 031 370 21 11, [email protected],
www.travailsuisse.ch
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