aucune chance au Parlement. C’est pourquoi les chiffres avancées par l’UDC, faisant croire que la
stratégie énergétique coûtera plusieurs milliers de francs par ménage et par an, ne reposent que sur
du…vent. De plus, même si cette 2ème étape était réalisée, ils resteraient totalement fantaisistes car
ils ne tiennent pas compte des effets positifs pour les ménages comme la substitution des importa-
tions des énergies fossiles et l’effet d’incitation qui encouragerait les ménages et l’économie à ré-
duire leur consommation d’énergie.
La mise en œuvre de la partie de la stratégie énergétique qui fait l’objet du vote du mois de mai coû-
tera selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) environ 40 francs suisses de plus par an pour une fa-
mille moyenne qui paie aujourd’hui 75 francs de supplément réseau par an. On peut aussi considé-
rer ce montant comme un investissement pas cher du tout puisqu’il nous permettra de réduire la dé-
pendance de la Suisse envers les importations de pétrole et de gaz (environ 13 milliards de francs
par an !) et qu’il générera des emplois et de la valeur ajoutée en Suisse.
De plus, contrairement à ce que prétendent les adversaires, ce n’est pas la stratégie énergétique
2050 qui met en péril notre approvisionnement énergétique : car en le basant de plus en plus sur les
énergies renouvelables indigènes, on s’affranchit justement de la dépendance d’énergies fossiles
polluantes provenant aussi bien souvent de pays instables. Enfin, les initiateurs du référendum ne
proposent aucune alternative à la stratégie énergétique 2050. Ou alors une alternative non crédible
reposant sur le maintien de l’énergie nucléaire que le peuple ne veut plus.
L’économie totalement divisée
L’UDC a aussi échoué à avoir, comme elle l’a espéré, les milieux économiques derrière elle. Elle n’a
fait que provoquer des divisions au sein des associations économiques. Ainsi l’USAM a dit oui à la
stratégie énergétique 2050 et economiesuisse s’est abstenu en raison de divisions internes. Seules
quelques associations de branche, comme l’industrie des machines, disent non. Le non de l’indus-
trie des machines est d’ailleurs surprenant car les entreprises grosses consommatrices d’électricité
de cette branche peuvent compter avec la stratégie énergétique sur d’importantes réductions ou
même suppressions du supplément RPC pour autant qu’elles prennent des engagements d’écono-
mie d’énergie. Pour les autres, le prix de l’électricité – elles peuvent se fournir sur le marché libre –
ne représente pas de problèmes pour leur compétitivité.
Une stratégie bonne pour l’innovation et les emplois
Sous l’angle économique, la stratégie énergétique 2050 est positive car elle renforce fortement l’in-
novation dans les cleantech et favorise le maintien et la création d’emplois de différents niveaux de
qualification dans toutes les régions du pays. En effet, l’installation et la maintenance des différents
systèmes d’énergies renouvelables se font de manière décentralisée et nécessitent donc de la
main-d’œuvre partout en Suisse. Les entreprises de construction, les électriciens, les exploitants
des centrales hydroélectriques mais aussi les agriculteurs, les forestiers, les professionnels du bois
ou les ingénieurs profiteront des nouvelles opportunités de la stratégie énergétique. Pour donner un
exemple, on relèvera qu’en 2014, le programme d’assainissement énergétique des bâtiments a gé-
néré 700 millions de francs d’investissement et permis la création de 5000 emplois.