Japon mais en matière de développement, l’IDH chinois reste moyen et le pays fracturé par
une opposition littoral/intérieur.
- Dans le domaine géopolitique, on retrouve la même logique : affirmation récente de la
Chine, qui remet en question la puissance Japonaise sur la scène internationale :
- Le Japon souffre de « l’héritage 1945 » : interdiction d’avoir une véritable armée et privation
d’un siège de membre permanent au conseil de sécurité ; la sécurité du territoire étant prise
en charge par les EU, qui ont installé des bases permanentes dans la région.
- La Chine, quant à elle, bénéficie du droit de véto, d’une véritable armée, qu’elle développe
(elle projette d’ailleurs la mise en service d’un second porte-avion) et dispose également de
l’arme nucléaire.
Quant au domaine culturel, chacune des deux puissances cherche à développer son soft power :
- Le Japon joue la carte du « cool Japan » (jeux vidéo, mangas) et s’investit dans l’APD (Aide
Publique au Développement) en Afrique, en Asie et au Moyen Orient. Il s’efforce de faire
oublier son passé impérialiste de la première moitié du XX° siècle et souhaite apparaître
comme une puissance au service de la paix et du développement
- La Chine diffuse sa culture en multipliant les instituts Confucius (comme la France et son
réseau d’Alliances Françaises et de lycées français présents dans le monde entier) ; elle
s’appuie également sur les Chinois de la diaspora (des communautés chinoises dans le
monde). La Chine cherche à faire oublier son régime dictatorial, qui s’oppose aux droits de
l’Homme et occupe toujours le Tibet (envahi depuis 1959).
2- Des relations complexes : entre rivalité et interdépendance
-La relation entre ces deux géants régionaux souffre d’un contentieux historique : le Japon a envahi à
plusieurs reprises le territoire chinois, qu’il a même occupé entre 1937 et 1945, n’hésitant pas à
commettre des exactions sur les civils (massacre de Nankin). Il s’est excusé publiquement mais la
méfiance demeure, car les premiers ministres continuent de se rendre au sanctuaire de Yasukuni.
- Les contentieux sont également frontaliers : les deux Etats n’ont pu trouver un accord sur le tracé
de la ZEE . Parmi les zones de tension, on trouve l’archipel des iles Senkaku (Diaoyu en chinois)
administré par les Japonais depuis 1895 et revendiqué par les Chinois depuis 1945.
- ces tensions se reproduisent également dans le domaine diplomatique :la Chine joue sur les
sentiments antijaponais présents dans la région en réactivant la période militariste, tandis que le
Japon agite « la menace chinoise » (un Etat de la taille d’un continent, qui ne respecte pas la
démocratie et qui pratique une concurrence déloyale en « cassant les prix »). Cela se traduit par des
différences de conception sur l’ASEAN : la Chine souhaitant une ASEAN+3, tandis que le Japon
défend la position d’une ASEAN+6 (ouverture de l’organisation à l’Australie, la Nouvelle Zélande et
l’Inde pour contrebalancer le poids de la Chine)