Pourquoi est-il difficile de créer un vaccin contre le VIH?
Parmi les acteurs de la réponse immunitaire, certaines cellules (LT4 mémoire, LB mémoire) gardent
en mémoire les protéines virales.
Le principe du vaccin est basé sur l’existence de ces cellules « mémoire » : il s’agit
d’introduire dans l’organisme des particules virales afin de mobiliser des cellules
« mémoire » qui pourraient déclencher une réponse immunitaire rapide et puissante lors
d’une primo-infection. C’est ainsi que nous sommes efficacement protégés par vaccination
contre la poliomyélite, la rougeole, la tuberculose, l’hépatite B, …).
Mais le vaccin est inefficace contre un virus qui mute fréquemment. Le virus qui pénètre
dans l’organisme lors d’une primo-infection est différent du virus qui a été utilisé pour
créer le vaccin.
Le virus de la grippe, moins dangereux que le VIH, évolue également en permanence en
modifiant légèrement ses protéines externes.
C’est pourquoi les fabricants changent le vaccin contre la grippe tous les ans. Ils doivent
prélever des protéines virales en précédant géographiquement de quelques mois la
progression de l’épidémie. Cela est possible car le rythme de mutation du virus grippal est
assez faible. Le rythme de mutation du VIH est beaucoup plus rapide : en 6 ans, chez un
même individu, le VIH produit plus de nouvelles protéines que tous les virus de la grippe
hébergés par des centaines de millions d’humains en une année !
Les antiviraux reconnaissent et détruisent les cellules infectées qui exposent des particules
virales à leur surface. En théorie, ces traitements devraient faire disparaître toutes les
cellules infectées et guérir les malades. Pourquoi n’y parviennent-ils pas ?
La majorité des cellules « mémoire » infectées sont détruites par le VIH qui les attaquent
ou par la réponse immunitaire déclenchées contre elles. Mais certaines retournent dans
un état de dormance. A ce stade, le VIH n’existe que sous forme d’ADN viral inséré dans le
génome de l’individu. Cet ADN viral n’est pas transcrit et les protéines qu’il code ne sont
pas fabriquées. Les cellules qui l’hébergent n’exposent donc pas d’antigènes viraux à leur
surface. Les antiviraux sont alors sans effet sur ces cellules infectées tant que les cellules
restent en état de dormance.