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Il existe également des intérêts économiques communs comme le pétrole ou l’ouverture de
marchés commerciaux. Le capital européen pénètre alors l’économie ottomane, dont la dette
exerce une grande influence sur la situation, comparable à celle de la Grèce aujourd’hui.
II. La Première Guerre mondiale : catalyseur de l’action des Occidentaux
En Europe, la guerre fait rage et affaiblit les grandes puissances coloniales. Les Britanniques
décident alors de soutenir une révolte arabe contre les Ottomans par l’envoi de troupes. Le turc
est imposé à Istanbul tandis que l’Europe encourage le mouvement nationaliste arabe pour
créer un nouveau front contre l’Empire ottoman.
Le monde arabe est riche en antiquités et en pétrole ; les Britanniques cherchent à conclure un
accord avec les Arabes, notamment pour remplir les caisses après la guerre. Henry McMahon,
gouverneur d’Égypte, écrit au chérif (le descendant du prophète) Hussein de la Mecque et
obtient une alliance entre la dynastie hachémite qui gouverne la région du Hedjaz, comprenant
Médine et la Mecque, et la Grande-Bretagne. À travers la correspondance Hussein-McMahon,
la promesse de création d’un califat arabe, après la libération des territoires sous domination
ottomane, est formulée est acceptée par les deux parties.
III. Révolte arabe
Thomas Edward Lawrence, ou Lawrence d’Arabie, auteur des Sept Piliers de la Sagesse, est
un espion britannique qui participa à la Grande Révolte aux côtés des Arabes. En effet, les
Britanniques combattent dès 1915 l’armée ottomane, tout en maintenant leur front européen.
Les tribus locales du Hedjaz s’allient avec eux pour la création du califat arabe, avec l’appui
des chefs nationalistes arabes de Damas, Baghdâd et Beyrouth. Lawrence mène l’insurrection
arabe en opposition aux Turcs ; il enrôle les populations arabes, des bédouins, qu’il croise.
Ces derniers ouvrent volontiers les portes de leurs villes aux Français et aux Britanniques.
Fayçal, fils d’Hussein, joue un rôle important dans la révolte, notamment en remportant la
bataille d’Aqaba en juin 1917, offrant là l’accès à une ville portuaire de la Mer Rouge et donc
au ravitaillement britannique. Les chefs musulmans sont convaincus que les Français et les
Britanniques sont des hommes meilleurs que les Turcs, ce qui témoigne de la confiance et de
l’alliance qui sera brisée plus tard. Damas est prise en septembre 1917, deux mois avant
Jérusalem.
IV. Les accords Sykes-Picot (1916)
Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets entre la France et la Grande-Bretagne, signés
à Londres le 16 mai 1916 après un travail préparatoire de Paul Cambon et Sir Edward Grey. Ils
prévoient le démantèlement de l’Empire ottoman à la fin de la guerre et le partage des
territoires en différentes zones d’influence, en totale contradiction avec la promesse de califat
faites aux Arabes. La Palestine y est établie comme une zone internationale, et le pétrole est
promis aux Français, ce qui ne sera cependant pas le cas.
Lors de la Révolution d’Octobre (1917) qui renverse le tsar et met les bolchéviques au pouvoir,
ces derniers transmettent à l’Empire ottoman, toujours possesseur des territoires concernés, les
documents secrets qu’ils ont trouvés. Le gouvernement ottoman communique lui-même le