Gérard Lécrivain DCG3 Synthèse n°1 Management Le 16/10/2015
Annexe 1 - Les cahiers français n°321–Le métier de manager aujourd’hui - M.Barabel et O. Meier
Annexe 2 Steve JOBS, un visionnaire atypique Dominique Nora - Le Nouvel Observateur -
jeudi 1er septembre 2011
Différemment, tu penseras
"Think different !" Rien n’incarne mieux "l’esprit Jobs" que sa campagne de publicité d’octobre 1997.
Steve Jobs vient de reprendre les rênes d’un Apple en perdition. Il commande à l’agence
TBWA/Chiat/Day une affiche et des clips télévisés où défilent les photos en noir et blanc de géants de
la science, de la politique ou des arts. Aucun produit Apple n’apparaît dans ces pubs, seulement le
logo d’alors : une pomme multicolore. D’Albert Einstein à Martin Luther King, du Mahatma Gandhi à
Pablo Picasso, Jobs choisit lui-même ses "héros", et ce texte qui sonne comme un autoportrait : "En
hommage aux fous. Aux rebelles. Aux fauteurs de troubles… Ceux qui voient les choses
différemment. Alors que certains les voient fous, nous voyons des génies. Parce que les gens qui sont
assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui le font."
Esthétique minimaliste, anticonformisme viscéral, ambition folle : né en 1955 d’un professeur de
sciences politiques syrien et d’une mère célibataire qui a décidé de ne pas l’élever, la vie de Jobs,
adopté à sa naissance par un couple de Californiens modestes, a été marquée par ces valeurs. C’est
aussi cette (contre)culture qu’il a installée chez Apple.
Ta spécificité, tu cultiveras
La décision la plus iconoclaste et la plus identitaire de la firme de Cupertino est d’avoir toujours refusé
de séparer le logiciel Mac OS de l’ordinateur lui-même.
Sous l’impulsion de son grand rival Bill Gates, le fondateur de Microsoft, la micro-informatique
mondiale s’est structurée à la fin des années 1980 autour d’un autre standard – Windows – servant de
cœur à une multitude d’appareils fabriqués par des constructeurs concurrents : hier IBM et Hewlett
Packard, aujourd’hui Dell ou Samsung…
Convaincu de l’immense supériorité de ses produits, Steve Jobs, lui, a toujours refusé de vendre à
autrui son Mac OS, le premier à utiliser des icônes conviviales, ensuite copiées par Windows. "J’ai
toujours voulu posséder et contrôler la technologie primaire dans tout ce que nous faisons", confiera-t-
il à "BusinessWeek". Une attitude qu’il prolonge à l’ère internet.
La religion du produit, tu auras
Le rêve de Bill Gates était de mettre un ordinateur personnel dans chaque foyer, celui de Steve Jobs
de construire des produits "démentiellement géniaux". Sans se soucier des attentes du marché : "La
plupart du temps, les gens ne savent pas ce qu’ils veulent avant que vous le leur montriez !" Il fallait
qu’Apple conçoive le produit capable de le bluffer lui-même.
Jobs n’aime cependant pas la technologie pour la technologie. Dans le couple des cofondateurs
d’Apple, en avril 1976, l’inventeur fou, c’était "l’autre Steve": Wozniak. Jobs, lui, a eu l’art de