Bien entendu, le baptême n’est que le commencement de la Vie divine en
nous, et malheureusement nous sommes même capables, par un péché mortel, de
nous couper de cette Vie divine, de nous couper du Corps mystique. C’est pourquoi
saint Paul exhorte avec véhémence les chrétiens à Rome « à offrir vos corps comme
une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ». Qu’est-ce que cela veut dire? Saint Paul
continue : « c’est là le culte spirituel que vous lui devez ». Tout d’abord, cela veut
dire la participation aux mystères du culte à chaque semaine, c’est-à-dire la
participation au culte divin, bref, la Liturgie. Tout comme la célébration de la
Liturgie divine est l’offrande de l’hostie divine à Dieu (l’hostie étant la victime du
sacrifice), nous aussi, par notre présence à cette Liturgie, nous devons offrir
nous-mêmes à Dieu de la même façon : « comme une hostie vivante, sainte, agréable
à Dieu ». La pieuse réception de l’hostie divine pendant la liturgie est l’expression la
plus manifeste de notre Foi, la concrétisation et l’actualisation, ici et maintenant, de
l’unité de chacun des membres du Corps mystique avec la Tête, qui est le Christ
lui-même, ainsi qu’avec les autres membres du Corps mystique. C’est à ce moment,
comme le dit saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens, que « vous êtes au
Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Cor 3:23).
L’unité que nous avons en commun en étant membres du Christ ne signifie
pas, bien sûr, que nous sommes tous les mêmes – Dieu nous en protège! Chaque
membre a son rôle unique à assurer, sans quoi il manquerait quelque chose au
Corps mystique. En exerçant ce rôle, chacun de nous doit réfléchir sur les deux
principes que saint Paul articule dans la deuxième moitié du chapitre. Le premier
principe est la formule classique de la loi naturelle : « Ayez le mal en horreur;