IIE DIMANCHE APRÈS L’ÉPIPHANIE Romains 12 :1-16 « Et ne vous conformez pas au siècle présent, mais transformez-vous par le renouvellement de l’esprit » In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen. Ave Maria! L’épître d’aujourd’hui est la suite de celle du premier dimanche après l’Épiphanie. Mais comme la Fête de la Sainte Famille a priorité sur le premier dimanche, l’épître du premier dimanche a été lue plus tard au cours de la semaine passée. Donc, le sermon d’aujourd’hui portera sur toute l’épître, et nous allons étudier tout le 12e chapitre de l’Épître de saint Paul aux Romains. L’image centrale du texte est celle de l’Église en tant que Corps mystique du Christ : « Car, de même que nous avons plusieurs membres dans un seul corps […] ainsi nous qui sommes plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ ». Cette image de saint Paul trouve son expression la plus concrète dans notre propre expérience du rite du baptême : le vieil Adam descend dans les eaux de la mort, reçoit l’infusion de la Sainte Trinité et s’élève des eaux de la vie tout transformé, re-né en une nouvelle créature en Dieu! La personne baptisée est prise en charge par Dieu en sorte qu’elle participe déjà à la vie du Fils de Dieu ressuscité, qu’elle prend déjà part à la Nature divine. Donc, la grâce du baptême constitue non seulement la source d’unité entre nous-mêmes et Dieu, mais aussi la source d’unité entre nous-mêmes et les autres chrétiens baptisés. Donc, quand saint Paul dit que « nous faisons un seul corps dans le Christ », ce n’est pas une simple figure de style, c’est une réalité mystique! Bien entendu, le baptême n’est que le commencement de la Vie divine en nous, et malheureusement nous sommes même capables, par un péché mortel, de nous couper de cette Vie divine, de nous couper du Corps mystique. C’est pourquoi saint Paul exhorte avec véhémence les chrétiens à Rome « à offrir vos corps comme une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ». Qu’est-ce que cela veut dire? Saint Paul continue : « c’est là le culte spirituel que vous lui devez ». Tout d’abord, cela veut dire la participation aux mystères du culte à chaque semaine, c’est-à-dire la participation au culte divin, bref, la Liturgie. Tout comme la célébration de la Liturgie divine est l’offrande de l’hostie divine à Dieu (l’hostie étant la victime du sacrifice), nous aussi, par notre présence à cette Liturgie, nous devons offrir nous-mêmes à Dieu de la même façon : « comme une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ». La pieuse réception de l’hostie divine pendant la liturgie est l’expression la plus manifeste de notre Foi, la concrétisation et l’actualisation, ici et maintenant, de l’unité de chacun des membres du Corps mystique avec la Tête, qui est le Christ lui-même, ainsi qu’avec les autres membres du Corps mystique. C’est à ce moment, comme le dit saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens, que « vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Cor 3:23). L’unité que nous avons en commun en étant membres du Christ ne signifie pas, bien sûr, que nous sommes tous les mêmes – Dieu nous en protège! Chaque membre a son rôle unique à assurer, sans quoi il manquerait quelque chose au Corps mystique. En exerçant ce rôle, chacun de nous doit réfléchir sur les deux principes que saint Paul articule dans la deuxième moitié du chapitre. Le premier principe est la formule classique de la loi naturelle : « Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien ». C’est le fondement même de tous les systèmes éthiques et juridiques. Mais la vocation chrétienne nous appelle au-delà de cela, à l’amour fraternel « soyez pleins d’affection les uns pour les autres », elle nous appelle à l’abnégation de nous-mêmes « Bénissez ceux qui vous persécutent : bénissez et ne maudissez pas ». « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s’il a soif, donne-lui à boire. […] Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien. »