patine...
Le contraste entre le redémarrage constaté des Etats-Unis et
l’atonie de la situation européenne n’a jamais semblé plus
saisissant qu’en ce printemps 2013. L’économie
américaine devrait croître de 2% cette année et de
2,5% en 2014. Dans le même temps, la zone euro
pourrait voir son PIB reculer de 0,5% en 2013 et se
reprendre de seulement +0,6% l’an prochain. Une
dynamique américaine qui se traduit notamment par la bonne tenue de
l’investissement et même par le redémarrage du crédit hypothécaire
pourtant à l’origine de la crise des subprimes. Selon les économistes de
Dexia AM, la consommation devrait maintenant progresser au rythme de
la masse salariale et l’investissement résidentiel continuer à croître à un
rythme soutenu, jouant son rôle de moteur de la croissance.
« L’économie américaine se rapproche d’une croissance auto-
entretenue et semble capable de résister à la restriction budgétaire en
cours » explique Anton Brender, directeur des études économiques de
Dexia Asset Management. Pour autant, malgré cette accélération, le taux
de chômage devrait baisser moins rapidement que prévu, repoussant la
hausse des taux de la Reserve Federal à mi-2015. Ben Bernanke a
annoncé récemment qu’il poursuivrait une politique monétaire «
accommodante ». Les dissensions au sein du Comité de politique
monétaire (FOMC) laissent toutefois entendre que la prolongation du QE3
ne fait pas l’unanimité au sein de la Reserve Federal, ce qui alimente les
inquiétudes des marchés, mais le pragmatisme devrait l’emporter outre-
Atlantique pour éviter un changement brutal de politique.
L’investissement en berne en Europe
En Europe, en revanche, le redémarrage se fait attendre. Tous les
moteurs domestiques de la croissance (consommation des
ménages, investissement etc.) sont en panne. « Après la violente
crise de 2008/2009, nous avions constaté un net redémarrage de l’activité
en 2010 mais le moteur a calé très vite, dès la mi-2011. Le cycle
économique s’est révélé particulièrement court » relève Florence Pisani,