Interview de Céline VALLOTTI, Diététicienne, Fondatrice et ex-Responsable du Service Diététique de la Clinique Belledonne à Grenoble. 1. En quoi consiste la Diététique ? « C’est la connaissance des aliments : de chaque groupe, de leurs propriétés nutritionnelles et de leurs notes de fabrication. C’est également la connaissance physiologique, métabolique et pathologique du corps humain par rapport à l’alimentation. Ces deux connaissances permettent de mettre en place un mode alimentaire propre à chaque humain, c’est la Diététique. » 2. Selon vous, est-ce un phénomène de mode ou une réelle nécessité ? Pourquoi ? « C’est un peu les deux : c’est une nécessité évidente au niveau quotidien pour être en bonne santé. Mais le fait d’en parler de plus en plus n’est pas forcément un phénomène de mode mais plutôt une prise de conscience de cette nécessité. La médiatisation de la malbouffe en France a réellement déclenché cette prise de conscience, on s’en rend compte « sur le terrain » : les médecins, les hôpitaux sont de plus en plus sensibilisés à ce fléau. La population française grossit de plus en plus, les maladies s’accélèrent, il devient urgent de faire quelque chose et des mesures gouvernementales sont en train d’être mises en place ». 3. Pensez-vous que le recours à la Diététique va augmenter en France ? « A mon avis, pas pour l’instant. Il est effectivement prévu de plus en plus de mise en place dans les milieux hospitaliers mais nous n’observons pas d’augmentation des consultations en milieu libéral. Ceci peut s’expliquer par le coût d’une visite chez un Diététicien, il semblerait que les personnes concernées préfèrent consulter un Nutritionniste car c’est pris en charge par la Sécurité Sociale (Nutritionniste = Médecin). » 4. Qui sont les plus touchés par ce besoin de Diététique ? «Par rapport au phénomène d’obésité que l’on constate en France, ce devraient être les enfants. Dans la réalité, ce sont le plus souvent les femmes qui ont « quelques kilos en trop », ainsi que les personnes ayant subi une intervention chirurgicale digestive. Je constate également que les diabétiques de type 1 & 2 ne sont pas des clients réguliers mais cela peut s’expliquer par le fait qu’ils ont été habitués à des régimes alimentaires particuliers liés à leur maladie ». 5. Pour vous, Fast-Food rime-t’il avec Malbouffe ? « Je ne souhaite pas diaboliser l’alimentation rapide mais j’observe que les Fast Foods se généralisent beaucoup trop, ça devient culturel et leur fréquentation trop régulière. Donc, pour moi, oui, fast-food peut rimer avec malbouffe dès lors que la fréquence de consommation est trop élevée. » 6. Avez-vous le sentiment que les Fast Foods évoluent vers une alimentation de mieux en mieux équilibrée ? « Non, je ne crois pas, selon moi c’est plutôt une tendance marketing. Les chaines de restauration rapides se rendent compte que la population est de plus en plus sensibilisée à l’équilibre alimentaire et déclenchent donc des actions de communication en ce sens. Il ne faut pas oublier que le plus gros chiffre d’affaires pour les Fast Foods restent les sandwiches, type hamburgher, malgré les efforts déployés pour proposer des aliments plus sains (fruits & légumes, par exemple). Donc, pour moi, ce n’est pas leur intention première d’aller vers une alimentation mieux équilibrés mais plutôt une obligation commerciale ».