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3 questions à ... Bertrand Fournier, président du FIR
Article Comité 21
Que recouvre l'investissement Socialement Responsable (ISR) ?
L'investissement socialement responsable consiste en la prise en compte, dans la construction de
portefeuille, des critères du développement durable. Cette démarche est possible quelle que soit la
classe d'actifs à laquelle on s'intéresse : actions, obligations, private equity, immobilier...
Concrètement, on regarde les engagements et les comportements des entreprises dans les domaines
environnementaux, sociaux (sociétaux) mais, aussi, au travers de leur gouvernance. Ensuite, en
fonction de l'évaluation qui en résulte, on décide d'investir ou de ne pas investir. Il existe différentes
approches de l'ISR, tout d'abord l'exclusion, qui est la plus ancienne et qui est peu pratiquée en
France. Elle consiste à exclure, du fait de leur caractère controversé, des secteurs entiers de l'univers
d'investissement (tabac, alcool, pornographie, armement...). La seconde qui est la plus pratiquée en
France est le « best in class » qui consiste à privilégier, dans la construction de portefeuille, les
émetteurs qui exposent les meilleures pratiques dans leur secteur d'activité. Une fois les
portefeuilles constitués, les gestionnaires peuvent également pratiquer ce qu'on appelle l' «
engagement », c'est-à-dire un dialogue actionnarial (jusqu'au dépôt de résolutions en Assemblée
générale) visant à faire évoluer les pratiques de l'entreprise vers une meilleure durabilité.
Quel rôle joue la notation extra-financière ?
La notation et plus généralement l'analyse extra financière sont essentielles pour l'ISR, car les
données issues de cette recherche permettent aux gestionnaires d'actifs de définir l'univers
d'investissement au sein duquel ils choisiront les titres dont ils pensent qu'ils se valoriseront le
mieux. La recherche des agences de notation mais aussi celle des courtiers spécialisés et des équipes
internes chez les gestionnaires d'actifs doit encore se renforcer sur la base d'informations de plus en
plus riches, cohérentes et comparables. C'est pourquoi l'article 225 de la loi Grenelle II et son décret
d'application sur l'information extra financière fournie par les entreprises sont tellement importants.
Nous avons par ailleurs acquis la conviction, auprès des entreprises elles-mêmes, que ce « reporting
» constitue un outil de pilotage extrêmement performant pour les entreprises qui s'y soumettent.
Quels sont les objectifs de la « Semaine de l'ISR » ?
Depuis plus de dix ans, les investisseurs institutionnels ont été sensibilisés à l'ISR et ils sont de plus en
plus nombreux à en adopter les principes. Aujourd'hui avec la Semaine de l'ISR nous visons en
priorité le grand public. Et pour toucher ce grand public nous visons aussi l'ensemble des acteurs de
la chaîne qui s'adressent à lui, les fabricants de produits financiers, les réseaux de distribution...
Concrètement la Semaine de l'ISR, du 10 au 16 octobre, c'est une série d'événements partout en
France et sur internet qui vise à faire connaître l'investissement responsable. Le ministère de
l'Ecologie et du Développement durable est un soutien actif à cette Semaine et la Ministre, Nathalie
Kosciusko-Morizet, y a d'ores et déjà contribué. Un site dédié pédagogique et informatif a été lancé
cette année, je vous invite à le visiter : www.semaine-isr.fr