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Financement et développement durable
ISR : investissez pour l’avenir !
Article Comité 21
La semaine de l'investissement socialement responsable (ISR), du 10 au 16 octobre, tombe à point
nommé cette année, au paroxysme semble-t-il d'une crise financière qui n'en finit pas de rebondir.
En effet, depuis 2008, aucune régulation financière n'est apparue et déjà le sauvetage des banques
par les Etats annonçait la crise de la dette publique, puisque le problème, sans être résolu, était
transféré du secteur privé au secteur public. Déjà en 2008, l'ISR était apparu comme « un moyen de
reconnecter l'économie financière et l'économie réelle », selon Anne-Catherine Husson-Traoré,
directrice générale de Novethic.
L'ISR est en train de progresser. Si l'on se réfère au bilan réalisé par Novethic, le marché français de
l'ISR en 2010 totalise 68,3 milliards d'euros, soit une augmentation de 35% par rapport à l'an dernier,
vingt fois supérieure à celle du marché global français (+1,7 %). 30 % des investissements sont
détenus par les particuliers et 70 % par les investisseurs institutionnels. L'ISR poursuit sa conquête de
l'épargne salariale : un euro sur six en épargne salariale.
Les secteurs concernés se diversifient peu à peu. En effet, l'ISR inclut des critères économiques,
environnementaux mais aussi sociaux et de gouvernance. Les engagements de nos adhérents,
recensés dans cette lettre, le prouvent également : à dominante souvent environnementale, certains
englobent désormais des critères sociaux.
On a reproché à l'ISR de ne pas contenir de règles de gestion. C'est maintenant chose faite avec, au
niveau international, les Principes pour l'investissement responsable, publiés par l'ONU en 2006, et
qui comptent à fin 2010 plus de 800 signataires, dont près de 70 français[1].
Bien que la surperformance à long terme des fonds ISR par rapport aux fonds classiques ne soit pas
prouvée, l'approche ISR mérite d'être valorisée à plus d'un titre. En effet, comme le rappelle A.-C.
Husson-Traoré, la rentabilité « n'est pas la vraie question », il convient plutôt selon elle de savoir si
« l'investisseur pourra garder ses actifs à terme ». Autrement dit, selon Michèle Bernard-Royer[2],
« si l'investisseur finance une entreprise toxique, il [en] paiera la note », un jour ou l'autre. La force
de l'approche ISR tient dans sa capacité à introduire davantage de transparence dans les
investissements, grâce à une évaluation globale de la performance de l'entreprise, au-delà de la
performance financière stricto sensu. En s'interrogeant sur la gouvernance des entreprises, les
investisseurs seront ainsi plus à même de se prémunir contre un risque de défaillance à long terme.
Pour améliorer la notoriété de l'ISR, il est indispensable de sensibiliser le grand public. En 2009,
Novethic a créé un label pour faciliter la diffusion des fonds auprès des particuliers. C'est aussi
l'objectif de la semaine de l'ISR, comme nous le rappelle Bertrand Fournier, président du FIR[3].
Parallèlement, il est indispensable de former à ces produits les conseillers financiers, en contact avec
le grand public, car ils pourront mieux répondre à la demande croissante de leurs clients et les
rassurer, au moment où la confiance avec leur banque est rompue.
Comme le conseille Hubert Védrine, sachons « passer d'une économie suicidaire à une économie
écologique ! ». L'ISR est un outil qui remet du bon sens dans le secteur financier.
Dorothée Briaumont - [email protected]
Pour en savoir plus
www.novethic.fr
www.frenchsif.org/
Premier rapport du Comité de prospective du Comité 21 : « Temps de crise financière, économique,
écologique, sociale : enjeux, contradictions, opportunités »
Note cadre n°2 de l'Observatoire des crises sur « L'écologie saisie par la croissance ? »
[1] Marché ISR français 2010
[2] L'investissement socialement responsable. Vers une nouvelle éthique. Editions Arnaud Franel
[3] Forum pour l'investissement responsable
3 questions à ... Bertrand Fournier, président du FIR
Article Comité 21
Que recouvre l'investissement Socialement Responsable (ISR) ?
L'investissement socialement responsable consiste en la prise en compte, dans la construction de
portefeuille, des critères du développement durable. Cette démarche est possible quelle que soit la
classe d'actifs à laquelle on s'intéresse : actions, obligations, private equity, immobilier...
Concrètement, on regarde les engagements et les comportements des entreprises dans les domaines
environnementaux, sociaux (sociétaux) mais, aussi, au travers de leur gouvernance. Ensuite, en
fonction de l'évaluation qui en résulte, on décide d'investir ou de ne pas investir. Il existe différentes
approches de l'ISR, tout d'abord l'exclusion, qui est la plus ancienne et qui est peu pratiquée en
France. Elle consiste à exclure, du fait de leur caractère controversé, des secteurs entiers de l'univers
d'investissement (tabac, alcool, pornographie, armement...). La seconde qui est la plus pratiquée en
France est le « best in class » qui consiste à privilégier, dans la construction de portefeuille, les
émetteurs qui exposent les meilleures pratiques dans leur secteur d'activité. Une fois les
portefeuilles constitués, les gestionnaires peuvent également pratiquer ce qu'on appelle l' «
engagement », c'est-à-dire un dialogue actionnarial (jusqu'au dépôt de résolutions en Assemblée
générale) visant à faire évoluer les pratiques de l'entreprise vers une meilleure durabilité.
Quel rôle joue la notation extra-financière ?
La notation et plus généralement l'analyse extra financière sont essentielles pour l'ISR, car les
données issues de cette recherche permettent aux gestionnaires d'actifs de définir l'univers
d'investissement au sein duquel ils choisiront les titres dont ils pensent qu'ils se valoriseront le
mieux. La recherche des agences de notation mais aussi celle des courtiers spécialisés et des équipes
internes chez les gestionnaires d'actifs doit encore se renforcer sur la base d'informations de plus en
plus riches, cohérentes et comparables. C'est pourquoi l'article 225 de la loi Grenelle II et son décret
d'application sur l'information extra financière fournie par les entreprises sont tellement importants.
Nous avons par ailleurs acquis la conviction, auprès des entreprises elles-mêmes, que ce « reporting
» constitue un outil de pilotage extrêmement performant pour les entreprises qui s'y soumettent.
Quels sont les objectifs de la « Semaine de l'ISR » ?
Depuis plus de dix ans, les investisseurs institutionnels ont été sensibilisés à l'ISR et ils sont de plus en
plus nombreux à en adopter les principes. Aujourd'hui avec la Semaine de l'ISR nous visons en
priorité le grand public. Et pour toucher ce grand public nous visons aussi l'ensemble des acteurs de
la chaîne qui s'adressent à lui, les fabricants de produits financiers, les réseaux de distribution...
Concrètement la Semaine de l'ISR, du 10 au 16 octobre, c'est une série d'événements partout en
France et sur internet qui vise à faire connaître l'investissement responsable. Le ministère de
l'Ecologie et du Développement durable est un soutien actif à cette Semaine et la Ministre, Nathalie
Kosciusko-Morizet, y a d'ores et déjà contribué. Un site dédié pédagogique et informatif a été lancé
cette année, je vous invite à le visiter : www.semaine-isr.fr
FINANCEMENT RESPONSABLE
Article Comité 21
La Banque Postale : acteur et promoteur de l’Investissement socialement
responsable
Du 10 au 16 octobre 2011, La Banque Postale participe à la deuxième semaine
nationale de l'Investissement Socialement Responsable (ISR). Lancée à
l'initiative du Forum pour l'investissement responsable (FIR), sous le patronage
du ministère de l'Ecologie et du Développement durable, cette semaine a pour
but de sensibiliser le grand public à l'ISR et à lui apporter les repères dont il a
besoin pour mieux comprendre les enjeux de ce type d'investissement. A cette occasion, des
informations quotidiennes sur l'ISR, les enjeux de finance responsable et la gamme proposée par la
Banque seront diffusées au sein du groupe La Banque Postale. Celle-ci s'associe à cet événement en
proposant à ses clients, ses conseillers et ses salariés des supports pédagogiques. Elle diffuse ainsi un
guide ISR de la Fédération bancaire des banques (FBF) et met en ligne des informations
pédagogiques sur son site Internet (fiches thématiques, vidéo, guides illustrés...). Laure Mandaron [email protected]
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