Texte 2 - Extranet Paris School of Business

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Economie pour Managers
Année : B1
Semestre : 2
Responsables du cours : Clémence AUBERT-TARBY, Raphaël BOROUMAND, Šárka HORAKOVA,
Marjorie LECERF, Alexandra LE CHAFFOTEC, Nessrine OMRANI, Thomas PORCHER, Pierre-Alain
TAILLARD
Introduction générale
I.
TEXTES
Texte 1
Sur les modalités du développement de la science économique
Pascal Petit, Revue économique, 2007
La science économique a toujours fait l’objet de fortes contestations tant internes qu’externes. Son objet,
l’analyse des activités (règles et comportements) de production et d’échange dans des univers où les intérêts
sont conflictuels, l’explique aisément. Mais la capacité de la discipline à traiter des questions les plus diverses,
à devenir un cadre rhétorique obligé dans un nombre grandissant de débats sur tout ce qui touche à
l’organisation de nos sociétés, invite à voir cette remise en question permanente comme une source de son
dynamisme.
Dans des sociétés toujours plus portées à développer des procédures d’évaluation, qu’elles concernent
diverses transactions ou les politiques menées, une telle appréciation critique de la discipline paraît d’autant
plus opportune que cette évolution de nos sociétés engage plus fortement les économistes dans des
stratégies de professionnalisation qui influencent les développements de la discipline. […] L’omniprésence du
discours économique dans le débat politique va de pair, en effet, avec une contestation parfois radicale de la
discipline tant de la part des membres de la profession, divisés sur les orientations à suivre, que de la part des
étudiants qui la critiquent ou s’en détournent, dénonçant son incapacité réelle ou supposée à répondre à
certaines questions fondamentales.
Ce qui est en jeu et qui fait l’actualité et l’importance du diagnostic recherché, c’est le devenir même de
l’économie, non pas en tant que milieu académique, fonctionnant sur lui-même et se reconnaissant dans une
maîtrise commune de méthodes de recherche bien établies, mais comme un champ disciplinaire bien identifié
par son objet et son corpus théorique. En d’autres termes, que penser de l’hypothèse souvent émise selon
laquelle l’économie se scinderait en champs spécialisés tendant à s’autonomiser tant par leur objet que par
leur méthode ? La question est pourtant d’autant plus pertinente que la rhétorique économique prend une
place grandissante comme outil de gestion dans l’ensemble des activités économiques dont la complexité
s’est généralement accrue, avec une internationalisation plus poussée, un contrôle plus intense des
partenaires financiers et des rapports plus directs entre développements scientifiques et industriels.
[…] La définition classiquement citée de l’économie que donne Robbins dans les années 1930 est, à cet
égard, quelque peu trompeuse : « La science qui étudie les comportements humains comme satisfaction de
besoins par utilisation de ressources rares répondant à plusieurs usages possibles. » Cette formulation
semble paraphraser un programme d’optimisation individuel face à un ensemble de choix prédéfinis. Cette
perspective semble à mille lieux des interrogations sur les dynamiques interdépendantes de la production, de
la répartition, de l’investissement et de la consommation qui occupaient les classiques. Certes, cette
perspective macroéconomique n’est pas exclue, mais la formulation de l’objet de la science économique
n’apparaît pas complète.
Or, […] la définition de l’objet retenu par la discipline en question doit être prioritaire et déterminante. Walliser
[2006] fait une présentation structurée du cadre ontologique de la discipline, distinguant un niveau psychique
(pour les croyances et préférences), un niveau comportemental (lieu des hypothèses de rationalité et
d’information) et un niveau social (lieu des interactions régulées ou équilibres).[…]
Un renouveau de l’empirisme ?
[…] Cette percée des travaux empiriques dans les publications les plus citées a eu un effet cumulatif, en
favorisant la mise au point et l’exploitation de bases de données microéconomiques et sectorielles allant bien
au-delà des bases de données de la comptabilité nationale usuelle. […] L’attraction du chiffre, la fascination
pour les traitements statistiques et économétriques qu’il autorise font courir des risques au sérieux de certains
travaux. Cela peut conduire à privilégier des questions « mineures » pouvant donner lieu à des réponses
précises, le clean identification movement dont Levitt, rendu très célèbre par son ouvrage Freakonomics
(2005, co-écrit avec Dubner), est un zélateur. Cette focalisation sur des questions marginales ou isolées n’est
pas le seul risque encouru par l’attrait du quantifiable. Des comparaisons internationales analysant les
conditions de la croissance peuvent mêler des nombres peu comparables, concernant des économies très
diversement monétarisées par exemple. La connaissance des limites de ces travaux empiriques passe par
une appréciation de ce qu’en disent les autres disciplines. L’exercice est délicat car il implique, de toute façon,
un certain réductionnisme qui doit rester raisonnable. Mais cette « culture » de la donnée avec ce qu’elle
implique d’interactions avec les autres disciplines reste un impératif de pertinence dans le développement des
travaux empiriques en économie, que ne doivent pas réduire à la portion congrue les savoir-faire dans le
traitement des données.
[…] L’ouvrage récent très médiatisé de Levitt et Dubner [2005] pousse assez loin (jusqu’à sortir du champ de
l’économie ?) cet activisme en appliquant sa méthode pour répondre à des questions sur les aspects les plus
variés de la vie en société (le plus souvent, les actes criminels et la vie en famille). En s’attaquant à des
questions habituellement réservées aux sociologues ou aux psychologues, les économistes multiplient les
contacts avec les autres disciplines en favorisant les collaborations et les dialogues mais avec les
scientifiques de ces autres disciplines qui suivent des méthodes semblables. Il est difficile de parler
d’impérialisme dans la mesure où l’économie cherche moins à participer aux débats des autres disciplines et à
les dominer qu’à élargir le champ de l’application de sa méthode à l’intention de la communauté des
économistes. Se croisent ainsi sur un même domaine des discours séparés. […]
Questions
1/ Quelle définition de l’économie l’auteur de cet article reprend de Robbins ?
2/ Qu’est-ce que le clean identification movement ?
3/ L’économie a-t-elle pour vocation de s’imposer devant toutes les autres disciplines ?
Texte 2
« Requiem pour l’«Homo economicus », Libération, par Ioana Marinescu, Professeure
d’économie à la Harris School of Public Policy, Université de Chicago — 12 janvier 2016
à 17:11
Avec la crise financière de 2007-2008, de plus en plus de chercheurs doutent de la rationalité de «l’homme
économique». Une remise en cause de la théorie néoclassique ?
En ce début d’année, la tradition est de prendre de bonnes résolutions. Faire plus de sport, manger plus
sainement, mettre plus d’argent de côté… mais souvent en vain. La recherche montre que près de 90 % des
gens sont incapables de tenir ces résolutions. Si tous ces projets sont vraiment bons, pourquoi un individu
rationnel ne s’y tiendrait-il pas ? Apparemment, tout le monde n’est pas Homo economicus…
Je reviens tout juste de la plus grande conférence annuelle d’économistes académiques qui, cette année, se
tenait à San Francisco. J’y ai découvert la «bonne résolution» des économistes pour 2016 : mettre fin à
l’impérialisme de l’Homo economicus. L’American Economic Association (AEA) est présidée par Richard
Thaler, un économiste comportemental réputé, et aussi mon collègue à l’université de Chicago. Richard
Thaler a donné son discours présidentiel sur la remise en cause du modèle de l’Homo economicus. Un autre
grand discours à la conférence a été donné par John Y. Campbell, un économiste de la finance à Harvard.
John Y. Campbell a souligné la nécessité de l’intervention publique pour restaurer le choix rationnel parmi les
consommateurs, rien que cela !
Quand le sommet de la profession remet sérieusement en cause la théorie néoclassique, cela marque un vrai
changement d’époque. J’étais déjà frappée d’entendre de la bouche de ces économistes établis le
terme «théorie néoclassique», normalement utilisé par les critiques hétérodoxes comme Bernard Guerrien. En
effet, les économistes préfèrent se référer à la théorie «standard», pour souligner que c’est la seule théorie
acceptée. On peut spéculer sur les raisons pour lesquelles la critique de l’Homo economicus est devenue à la
mode. Mais deux causes me semblent potentiellement importantes. La crise économique de 2007-2008 a
montré les limites de la finance, et le succès international des travaux de Thomas Piketty, en 2014, a remis
l’accent sur le rôle des institutions contre les lois universelles du marché.
La montée en puissance de la critique de l’Homo economicus s’explique aussi par l’accumulation des résultats
empiriques au cours des vingt dernières années. Il est facile de montrer que les gens ne sont pas toujours
rationnels. Mais il est moins facile de démontrer que ces exceptions à la rationalité sont fréquentes, et qu’elles
sont importantes pour comprendre le fonctionnement de l’économie. Or, au cours du temps, les économistes
ont accumulé les études pour montrer que les décisions financières des consommateurs sont souvent
irrationnelles, et finissent par nuire considérablement à leur bien-être.
En particulier, l’épargne retraite complémentaire a été passée au microscope des économistes. Les gens
épargnent-ils de manière optimale pour leurs vieux jours comme le prédit le modèle de l’Homo economicus ?
Ou prennent-ils leurs décisions au petit bonheur la chance ? En pratique, l’énorme majorité des salariés
épargne exactement de la manière qui est présente par défaut dans leur entreprise. Si une entreprise a un
taux de contribution par défaut de 3 % du salaire pour la complémentaire retraite, c’est ce que la plupart des
gens épargnent. Presque personne ne se pose la question de savoir si épargner plus ou moins serait mieux.
Et quand le taux d’épargne par défaut change, la plupart des gens adoptent le nouveau taux sans réfléchir.
Autant dire que ce comportement est indigne d’un Homo economicus. Ces résultats indiquent que le
gouvernement devrait fixer par défaut un taux d’épargne retraite complémentaire adéquat pour la majorité des
gens, tout en laissant quelques rares personnes, ayant vraiment étudié le problème, ajuster leur taux
d’épargne si elles le souhaitent.
La régulation des produits financiers à destination des consommateurs était le sujet phare du discours de
John Y. Campbell que j’ai mentionné plus tôt. Selon John Y. Campbell, certains produits financiers devraient
être taxés, voire interdits, parce que les consommateurs prennent des décisions irrationnelles. Il faut apprécier
le caractère révolutionnaire de ce genre de recommandation pour un économiste «standard» comme lui :
interdire un produit financier, c’est admettre que l’Homo economicus ne décrit pas le comportement des
consommateurs, et que le gouvernement peut faire mieux que les marchés. Un exemple de produit financier
qui pourrait être interdit (et qui est déjà interdit en France) : les prêts sur salaire aux Etats-Unis, qui sont faits à
des taux usuriers de l’ordre de 400 %. Comme je le montrais dans une chronique de novembre 2014 (1), ces
prêts accroissent le risque de faillite pour ceux qui y ont recours.
En 2016, les économistes étudieront le comportement des «vrais gens» au lieu de supposer qu’ils se
comportent toujours comme un Homo economicus, et ils se creuseront la tête pour trouver des politiques
publiques qui aident ces vrais gens avec leurs vrais comportements d’Homo sapiens pas toujours très sages.
Espérons donc que les économistes se tiennent mieux à leurs bonnes résolutions que le citoyen lambda !
(1) http://www.liberation.fr/futurs/2014/11/24/etats-unis-les-pauvres-a-la-merci-du-credit-usurier_1149841
Ioana Marinescu Professeure d’économie à la Harris School of Public Policy de l’université de Chicago.
Questions
1. Quels sont les éléments qui remettent en cause le concept d’Homo-economicus aujourd’hui ?
2. Discutez des éléments soulignés dans le texte (lien épargne retraite complémentaire et rationalité) ?
II.
TEST : Quel homo œconomicus êtes-vous ?
1. Entre ces deux activités, laquelle préférez-vous ?
a) faire le ménage
b) aller au cinéma
2. Vous déjeunez toute la semaine dans une cafétéria dont la spécialité est un panini que vous
appréciez :
a) vous choisissez le fameux panini à chaque déjeuner.
b) vous choisissez le fameux panini une fois sur deux.
c) vous choisissez le fameux panini une fois par semaine.
3. Vous trouvez par hasard un billet de loterie qui vous donne une chance sur deux de gagner
10 000€, mais on vous propose de racheter ici et maintenant 3000€. Que faites-vous ?
a) vous conservez ce billet de loterie.
b) vous le vendez
c ) vous le donnez à un inconnu
4. C’est l’été, vous êtes sur la plage et vous avez soif… Quel prix maximum êtes-vous prêt à payer une
même boisson rafraichissante, selon que vous l’achetez au bar de l’hôtel de la plage ou au marchand
ambulant ?
a) 4€ quel que soit l’endroit.
b) 4€ au marchand ambulant.
c) 6€ au bar de l’hôtel.
5. Vous et deux de vos amis devez décider du programme de la soirée : cinéma, restaurant ou
concert ? Chacun de vous trois exprime ses préférences :
- vous préférez le cinéma au restaurant et le restaurant au concert, donc le cinéma au concert ;
- votre ami Paul préfère le concert au cinéma et le cinéma au restaurant, donc le concert au
restaurant ;
- votre amie Sarah préfère le restaurant au concert et le concert au cinéma, donc le restaurant au
cinéma.
Parviendrez-vous à un choix commun ?
a) Oui
b) Non
6. Vous visitez un pays dont vous ne connaissez pas le code de la route mais vous observez que tout
le monde conduit à gauche, vous décidez de rouler…
a) à droite comme d’habitude.
b) à gauche comme les autres conducteurs.
7. vous êtes sur le point d’acheter une veste et une calculatrice, lorsque le vendeur vous indique
discrètement que la même calculatrice est vendue 10€ moins cher dans une autre boutique à dix
minutes à pied. Dans quelle configuration de prix déciderez-vous de vous rendre à l’autre boutique ?
a) la veste vaut 130€ et la calculatrice vaut 30€.
b) la veste vaut 30€ et la calculatrice vaut 130€.
c) dans les deux cas.
8. Le superbe pull que vous aviez repéré dans une boutique très branchée unique en son genre a
soudainement augmenté de 20%, que décidez-vous ?
a) vous l’achetez quand même.
b) vous renoncez à votre achat.
c) vous vous rabattez sur un autre modèle dans une autre boutique.
9. Cent euros vous sont confiés et vous avez toute autorité pour imposer une règle de partage de cette
somme avec une seconde personne. Quelle part de la somme vous attribuez-vous ?
a) 99%
b) 66%
c) 33%
Micro 1 – Le consommateur et le producteur
I.
TEXTE
Rémunérations; Les décideurs se jugent mal payés...mais s'en (presque) fichent !
La Tribune, Sophie Péters, 9 juillet 2012
Une étude réalisée par les cabinets Deloitte et Nomination confirme que si la rémunération reste l'une
des premières attentes des salariés, elle ne saurait constituer un levier de motivation.
On nage en plein paradoxe ! Comme souvent quand il s'agit d'argent et de satisfaction. 40% des
décideurs (N à N-5) interrogés par les cabinets Deloitte et Nomination jugent leur rémunération
insatisfaisante. Ainsi, sept personnes interrogées sur dix placent la rémunération (monétaire ou
avantages sociaux) devant l'intérêt du travail, le développement de carrière ou l'équilibre de vie.
L'insatisfaction sur le niveau de rémunération est beaucoup plus marquée pour les salariés les plus
jeunes (moins de 35 ans) qui sont 43% à être insatisfaits de leur rémunération contre seulement 34%
des salariés de 55 ans et plus ; cette différence de perception entre générations est principalement liée
à un sentiment plus marqué chez les salariés les plus jeunes d'un niveau de rémunération inférieur à
celui du marché (principale raison d'insatisfaction pour 38% des salariés de moins de 35 ans). « Le
niveau de rémunération touche à la représentation que chacun a de sa place dans la Société, touche à
ce que nous possédons, à nos manques et donc à nos frustrations éventuelles... C'est pourquoi un
collaborateur va se focaliser principalement sur cet aspect au détriment de ses aspirations
professionnelles et de ses vrais leviers de motivations», précise Gabriel Bardinet, Manager dans le
Département Rémunération et Avantages Sociaux chez Deloitte.
Essentiel désormais : équilibre entre vie privée et vie professionnelle
En revanche, cette insatisfaction ne conduit pas nécessairement les salariés à changer de poste : « Ce
n'est pas tant une modification de leur rémunération qu'une meilleure reconnaissance que les
décideurs recherchent en changeant d'entreprise », estime Serge Papo, Président de Nomination. Car
l'enquête montre également que la rémunération n'est pas en soi un élément de motivation : « alors
que près de quatre décideurs sur dix considèrent aujourd'hui leur rémunération comme insatisfaisante,
ils sont plus de 85% à estimer être reconnus à leur juste valeur dans leur poste actuel (et même 89%
pour ceux qui ont changé dans les douze mois précédant l'enquête) » souligne Gabriel Bardinet.
Preuve que la réponse classique du manager face à un salarié démotivé qui consiste à réfléchir à une
revalorisation de son niveau de rémunération, n'est pas nécessairement la bonne : « La rémunération
fait venir, et donc éventuellement partir, mais ne fait pas rester ! » ajoute Gabriel Bardinet. Selon lui,
seule une politique de rétribution globale, au-delà de la rémunération, peut faire rester un collaborateur
dans le temps. C'est au travers des autres leviers dont dispose l'entreprise (le contenu du poste, les
capacités de développement professionnel, l'environnement de travail...) que celle-ci pourra répondre
aux véritables attentes de ses salariés.
L'étude met ainsi en avant trois facteurs de déclenchement de la mobilité et donc de la motivation que
sont la possibilité d'étendre son champ de responsabilité (45% des répondants), une perspective
d'évolution de carrière plus importante (34%) et l'opportunité de découvrir un nouveau métier ou un
nouveau secteur (28%). Si la rémunération ne paraît pas aussi essentielle c'est que l'importance pour
les décideurs d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est au centre de leurs
préoccupations : 43% des décideurs placent ainsi ce critère en deuxième position de leurs attentes. Il
ne s'agirait donc plus de « travailler plus pour gagner plus » mais de « travailler mieux pour gagner
mieux ». Telle serait l'équation gagnante, voire idéale, en ce début de quinquennat.
Questions
1. A quel concept économique fait référence l’insatisfaction des décideurs ?
2. La rémunération est-elle le seul déterminant de la motivation du salarié ?
3. A quel concept économique fait référence l’« équilibre entre vie privée et vie professionnelle »
Exercice (extrait de partiel 2013)
Un producteur de vêtements X emploie 20 salariés qui travaillent 1000h/an. L’entreprise produit chaque année
3000 biens X.
1) Calculez la productivité moyenne par travailleur.
2) Calculez la productivité moyenne par heure de travail d’un salarié.
Le producteur du bien X décide d’employer un nouveau salarié, la production passe à 3200 biens
3) Quelle est la productivité marginale du nouvel employé ?
4) Quelle est la productivité marginale par heure de travail du nouveau salarié ?
Micro 2 – Equilibre et structures de marché
I.
TEXTES
Texte 1
La mauvaise concurrence chasse la bonne
Alternatives Economiques, n° 190, mars 2001, par Jacques Généreux
L'économie parle beaucoup, aujourd'hui, de la concurrence comme d'un concept acquis. Il y a pourtant loin de
la concurrence pure et parfaite, imaginée à la fin du XIXe siècle, à la théorie des marchés contestables, où
elle est dynamique.
Est-il encore besoin d'énumérer les vertus de la concurrence ? La liste sommaire qui suit semble désormais
intégrée à la culture économique universelle: incitation à l'effort et à la productivité, élimination des gaspillages
et des rentes de situation, adaptation des productions aux besoins des usagers, production au moindre coût,
etc. Mais ces vertus ne sont pas attachées à n'importe quelle forme de compétition ni à n'importe quel degré
de liberté des compétiteurs: une guerre sans bornes, où tous les coups sont permis, peut anéantir les bienfaits
d'une saine concurrence.
Qu'est-ce qu'une « bonne » concurrence ?
La première vision élaborée d'une concurrence optimale est développée par les néoclassiques dans le dernier
tiers du XIXe siècle. Selon eux, une concurrence pure et parfaite peut garantir un usage optimal des
ressources. Les conditions nécessaires à la réalisation de cet idéal seront explicitées en 1921 par Frank
Knight : atomicité (grand nombre d'acteurs), homogénéité des biens, libre accès au marché, mobilité des
facteurs de production, transparence (information parfaite et égale des acteurs). Cette conception de la bonne
concurrence dominera longtemps la pensée orthodoxe, en dépit même des critiques apparues très tôt en son
sein. C'est de l'extérieur que surgira néanmoins l'attaque la plus vive.
Dans une série de textes rassemblés en 1948 sous le titre Individualism and Economic Order, Friedrich von
Hayek propose une vision radicalement différente de la bonne concurrence. Il dénonce l'absurdité
méthodologique de l'approche néoclassique, qui prend pour modèle du marché concurrentiel un état parfait et
si radicalement irréaliste qu'il n'y a aucune espèce de chances de s'en approcher concrètement. Les marchés
étant caractérisés par une imperfection insurmontable de l'information, aucun processus idéal de concurrence
ne peut garantir en permanence l'usage le plus efficace des ressources. Mais, pour Hayek, c'est précisément
cette imperfection radicale du marché qui fait la supériorité d'un processus décentralisé de libre négociation:
les acteurs individuels font circuler l'information sur leurs moyens et leurs désirs et peuvent ajuster leurs plans
en continu pour les rendre aussi compatibles et cohérents que possible. Cela ne permet jamais d'atteindre
l'optimum théorique promis par le modèle néoclassique, mais cela favorise le meilleur usage effectivement
possible des ressources. La « bonne » concurrence n'est donc pas un état du marché défini par une liste de
conditions abstraites, mais un processus dynamique engendré par la liberté d'entreprendre et de négocier.
Au début des années 80, la théorie des marchés contestables [Baumol, Panzar, Willig] viendra renforcer cet
accent mis sur le processus dynamique de libre compétition. La concurrence parfaite n'est plus définie que par
deux conditions: la libre entrée et la libre sortie. Par libre sortie, il faut entendre l'absence de coûts
irrécupérables en cas d'échec d'un investisseur à la suite de son entrée sur un nouveau marché. Si ces
conditions sont réunies, toute position acquise sur le marché, fût-elle celle d'un monopole, reste contestable
par d'autres investisseurs. Les vertus de la compétition ne seraient donc pas attachées au strict respect d'une
structure particulière du marché, mais, là encore, à la liberté d'aller et venir sur les marchés, donc à la liberté
d'entreprendre.
Le coût social de la concurrence
Très tôt, pourtant, les économistes ont pensé que la concurrence optimale ne pouvait être une concurrence
maximale sans freins à la liberté.
Au tout début du siècle, le Russe Vladimir Dmitriev explique que les entreprises en guerre, pour remporter des
parts de marché, doivent accumuler des stocks et des surcapacités de production et engager des frais de
publicité considérables. Ces coûts de « réalisation » de la concurrence constituent en partie un gaspillage de
ressources qui trouveraient un emploi plus productif dans un univers de compétition plus modérée. Cette piste
de réflexion ne sera guère suivie. En revanche, des années 20 aux années 50, la théorie économique
orthodoxe énoncera d'autres raisons pour lesquelles une concurrence pure et parfaite ne garantit pas le
meilleur usage des ressources (externalités, biens publics). […].
La nature du processus concurrentiel a sans doute changé depuis la fin des années 70. Du fait de l'ouverture
généralisée des frontières, tout d'abord. Le passage d'un terrain de jeu national ou régional à un terrain
mondial n'a pas été accompagné par la mise en place d'arbitres internationaux capables de réguler la
compétition internationale, comme l'avaient fait jusque-là les Etats au niveau national. Par ailleurs, la libre
circulation des capitaux et le rôle accru des grands fonds d'investissement dans le financement des
entreprises ont en partie déplacé l'objet premier de la compétition: la concurrence sur la pertinence et la
qualité des produits passe au second rang, derrière la concurrence sur les marchés de capitaux pour séduire
les actionnaires. Il s'ensuit parfois une quête de la rentabilité financière immédiate, parfois peu compatible
avec la conduite sereine d'une stratégie d'entreprise à long terme. Comme l'indique une étude récente de
Mercer Management Consulting, sur 800 entreprises nord-américaines, les politiques de compression
systématique des coûts pour renforcer les marges s'avèrent souvent contre-performantes à long terme pour la
valeur des actions ! La libre concurrence peut ainsi se faire aussi contre l'intérêt même de ses habituels
promoteurs.
Est-ce à dire que ces derniers sont irrationnels ? Pas vraiment. La théorie économique comme l'expérience
montrent presque toujours que les stratégies de coopération solidaires sont plus efficaces que les stratégies
de compétition solitaires. Mais en l'absence d'un lien social fort ou d'une régulation politique susceptibles de
garantir le respect des accords de coopération, des acteurs rationnels n'ont pas d'autre choix que la
compétition. A la guerre, on tue avant d'être tué, même si chacun sait bien qu'il serait plus efficace d'éviter la
guerre.
Pour finir, le bilan coûts-avantages de la concurrence ne devrait-il pas intégrer des considérations sur la
justice ? Or, même en l'absence d'un consensus sur un critère précis de justice, il est un quasi-consensus
pour admettre que la justice implique une forte réduction des inégalités. Dès lors, la nature démesurée et
inadaptée de l'exacerbation de la concurrence mondiale depuis les années 80 ne fait guère de doute,
puisqu'elle a presque systématiquement engendré la remontée des inégalités à l'intérieur comme entre les
nations. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas la concurrence qui a perverti les nations. Ce sont plutôt les
nations qui ont perverti la concurrence en renonçant à sa régulation, transformant ainsi l'émulation des talents
en guerre pour la survie.
Questions
1. Qu’est-ce qu’une « bonne concurrence » pour les Néoclassiques ?
2. Qu’est-ce qu’une « bonne concurrence » pour Hayek ?
3. Que comprenez-vous par « la concurrence sur la pertinence et la qualité des produits passe au
second rang, derrière la concurrence sur les marchés de capitaux pour séduire les
actionnaires » ?
Texte 2
Copiez-vous les uns les autres !
Courrier International, 6 septembre 2012 [The Wall Street Journal (New York)]
Contrairement aux idées reçues, l’imitation stimule l’innovation dans bon nombre de domaines,
soutiennent deux juristes américains spécialistes de la propriété intellectuelle. Une thèse à méditer à
l’heure où Apple et Samsung s’accusent mutuellement de s’être copiés leurs produits.
La copie nuit à la créativité. Telle est l’opinion communément admise de nos jours. Le raisonnement est
le suivant : si chacun peut copier à sa guise de nouvelles inventions, personne ne se donnera plus la
peine de créer quoi que ce soit. Les imitateurs ne font pas l’effort de produire de nouvelles idées mais
s’approprient une grande partie des retombées. C’est la raison d’être des brevets et des droits de
propriété intellectuelle : la copie dissuade l’innovation. Sauf quand c’est le contraire. Beaucoup
d’activités créatives ne sont pas protégées contre la copie (ou ne l’ont pas été pendant longtemps). Et
quand on observe ces secteurs de plus près, on constate que l’absence de protection contre la copie ne
les empêche en aucun cas d’innover. Les exemples abondent d’activités qui se portent très bien même
si elles se font piller abondamment leurs idées. De fait, certaines prospèrent justement parce qu’elles
sont exposées à la copie. Prenons l’industrie de la mode, où l’imitation est quasiment la norme. La
marque new-yorkaise Faviana annonce clairement la couleur sur son site Internet : elle reproduit
allègrement les modèles de grands créateurs, proposant ce qu’elle appelle du “bling-bling à petit prix”.
Comme s’en vante son PDG, Omid Moradi, sur le site de l’entreprise, “dix minutes après la
retransmission télévisée de n’importe quelle grande soirée de remise de prix, l’équipe de stylistes de
Faviana travaille déjà sur nos nouvelles copies conformes de robes de stars”.
Drogue douce
Faviana n’est pas un cas isolé. Il suffit d’être entré dans une boutique Forever 21 ou d’avoir feuilleté des
revues de mode pour savoir que les imitateurs sont légion. Et ce travail de copie est parfaitement légal,
parce que la législation sur le copyright ne s’applique pas au stylisme de mode. Or, loin de voir sa
créativité étouffée et son marché réduit à néant, l’industrie du prêt-à-porter se porte à merveille.
Comment est-ce possible ? Parce que la copie accélère le cycle de la mode, jetant aux oubliettes de
l’Histoire les anciennes créations (peut-être pour les dépoussiérer et les réintroduire plus tard) et incitant
les modeux à se mettre en quête de la toute dernière nouveauté. Les tendances sont la pierre angulaire
de la mode contemporaine, et la copie légale leur permet de décoller et de se propager. La mode
montre que partager une idée est parfois plus fructueux que la monopoliser. La copie peut même faire
office de publicité. Lorsqu’une innovation est reprise par d’autres, elle est plus visible et plus utilisée, ce
qui contribue à créer du buzz – c’est-à-dire à donner l’impression que la chose en question est
prestigieuse et désirable. La copie peut aussi devenir une version d’essai de l’original. Une étude
conduite en 2009 par la Harvard Business School montre que beaucoup de femmes qui achètent des
copies de sacs à main griffés ne tardent pas à s’offrir l’original. L’imitation est en quelque sorte une
drogue douce qui mène à des drogues plus dures (ou, du moins, plus chères). Il en est de même pour la
gastronomie. Comme le savent tous ceux qui vont souvent au restaurant, les grandes créations
culinaires migrent d’un établissement à l’autre (le fondant au chocolat en est un exemple). Cela parce
que personne n’est propriétaire d’une recette, ni n’a le monopole d’un plat extraordinaire. Comme la
mode, la gastronomie est exclue du champ des droits de propriété intellectuelle. Mais cela n’empêche
pas les chefs les plus ambitieux d’imaginer de nouveaux plats. La cuisine n’a jamais été aussi créative
qu’aujourd’hui.
Idée formidable.
En cuisine, l’imitation est un élément essentiel du processus de création. Les cuisiniers s’agacent
parfois de voir leurs plats repris par d’autres sans qu’on leur en attribue la paternité. Mais bon nombre
de chefs parmi les plus talentueux du monde comme Thomas Keller, du restaurant The French Laundry
[dans la Napa Valley, en Californie], sont convaincus de la nécessité d’avoir une approche ouverte de
l’innovation. Keller a vu son tartare de saumon en cornet abondamment imité. Pour autant, il n’a pas
changé d’avis sur les avantages du partage d’idées. La liberté de copier, de modifier et d’améliorer est
ce qui permet à une bonne idée de devenir une idée formidable. Le football américain aussi illustre les
effets positifs de la copie. Avec les multiples possibilités de positionnement des joueurs et de choix de
jeu, la stratégie footballistique ne cesse d’évoluer, sans qu’aucun dispositif ne soit protégé contre les
imitateurs. Mais cela ne dissuade pas les grands entraîneurs d’innover. L’exemple le plus flagrant en est
la “West Coast Offense”, un système de jeu d’attaque qui se fonde sur des passes brèves et rapides
pour contrôler la balle et couvrir de plus en plus de terrain. C’était une idée de Bill Walsh, qui entraînait
dans les années 1960 les Bengals de Cincinnati, une équipe sans le sou de la Ligue nationale de
football américain (NFL). Cincinnati, se souvient-il, “était probablement l’équipe professionnelle la plus
pauvre de l’histoire de la NFL. Donc, quand j’ai constitué l’équipe, je cherchais un moyen d’être à la
hauteur de nos rivaux.” Son moyen a été de concevoir un nouveau style d’attaque. Plus tard, lorsqu’il
est devenu l’entraîneur des 49ers de San Francisco, ses idées lui ont permis de faire gagner trois fois le
Super Bowl à son équipe. Au début, les traditionalistes n’avaient que mépris pour son schéma offensif.
Mais personne ne pouvait en contester l’efficacité. Puis les Eagles de Philadelphie et bien d’autres
équipes ont fini par l’imiter. Pourquoi les entraîneurs consacrent-ils autant de temps et d’énergie à
élaborer des stratégies innovantes, alors qu’ils savent pertinemment que leurs adversaires se les
approprieront dès qu’elles auront montré leur efficacité ? Parce que les victoires rapportent gros, très
gros même, surtout au sommet de la hiérarchie d’une discipline. Tout ce qui donne un avantage ne
serait-ce que provisoire, qu’il dure une semaine ou peut-être une saison entière, vaut la peine d’être
tenté.
L’avantage du précurseur
De surcroît, dans le sport, des obstacles d’ordre pratique empêchent de copier immédiatement une
nouvelle tactique efficace. Une formation, une stratégie ou un jeu mis en œuvre pour la première fois
prend de court l’équipe adverse. Mais, une fois passé l’effet de surprise, les rivaux ne tardent pas à
trouver la parade. Il est plus difficile de rebâtir une équipe pour profiter pleinement de l’innovation. Cela
prend du temps. Les économistes appellent ce créneau l’avantage du précurseur. Cette dynamique
d’innovation de la part d’ambitieux seconds couteaux ne se limite pas au sport. Dans de nombreux
secteurs, de l’informatique à l’industrie de la défense, la concurrence est le moteur de la créativité,
même si la copie suit inévitablement. Nous vivons dans un monde dans lequel il est de plus en plus
facile de copier. Cela a bien sûr des effets dommageables, et il faut un certain nombre de règles pour
protéger la création. Mais la copie a aussi du bon. Les grandes innovations reposent souvent sur des
idées existantes, et il faut pour cela la liberté de copier.
Questions
1/ Qu’est-ce qu’un droit de propriété intellectuelle ?
2/ En quoi une concurrence sévère peut-elle être moteur de créativité ?
Texte 3
Pour les taxis, « Uber constitue une concurrence déloyale », 78actu, par Philippe Roudeillat,
Publié le : 09/12/2016 à 15:20
Pour Roméo Pestana, président de l'Association française des taxis (AFT), les chauffeurs Uber ne sont
pas soumis aux mêmes règles.
S’il y a bien une profession qu’Uber ne réjouit pas, ce sont les taxis. Depuis l’émergence de ce
phénomène des exploitants ou conducteurs de voiture avec chauffeur (VTC), ces derniers ont vu leurs
parts de marché amputées et de nombreux clients se détourner d’eux. Pour Roméo Pestana, qui est à
la fois président de l’Association française des taxis (AFT) et président de l’Organisation professionnelle
des taxis des Yvelines (OPTY), ce n’est pas la concurrence qui pose problème mais plutôt le fait que les
deux parties ne disposent pas des mêmes armes.
« Nous ne sommes pas soumis aux mêmes règles »
« Il y a toujours eu de la concurrence et nous nous sommes toujours battus, explique celui qui exerce
cette profession depuis 18 ans. Si elle est saine, elle est stimulante. Désormais, ce n’est plus du tout la
même chose, nous subissons une concurrence totalement déloyale car nous ne sommes pas soumis
aux mêmes règles. Il y a un vrai décalage. Au niveau des formations par exemple. Actuellement, nous
avons deux sessions d’examens par an. En face, ils en ont une tous les 15 jours. Il y aussi beaucoup de
différences entre eux et nous lorsque l’on rentre dans le métier.»
Le problème du remboursement des licences
L’un des gros problèmes soulevés par Roméo Pestana concerne la fameuse licence que doivent
acquérir les taxis pour exercer leur profession. «Il y a le problème du remboursement de la licence.
Quand une licence a été achetée plus de 200 000 euros par un taxi il y a deux ans, aujourd’hui elle ne
vaut plus que la moitié. Il y a aussi le fait qu’ils bénéficient du statut d’autoentrepreneur et qu’ils payent
beaucoup moins de cotisations sociales que nous. »
« Fonds de garantie »
Pour le président de l’AFT et de l’OPTY, il est urgent et indispensable de régler le problème de
l’amortissement des licences. Comme toute sa profession, il sera très attentif à l’issue donnée au
fameux fonds de garantie censé indemniser les chauffeurs de taxi dont la licence a été dévaluée depuis
l’émergence des nouvelles formes de transport de particuliers du type Uber. Ils suivent aussi avec
beaucoup d’attention le cheminement de la proposition de loi du député PS Laurent Grandguillaume
relative à la régulation, à la responsabilisation et à la simplification dans le secteur du transport public de
personnes. Adoptée en première lecture au Sénat au début du mois de novembre, elle doit notamment
permettre de « pacifier » les relations entre taxis et VTC. Elle doit, entre autres, lutter contre l’emprise
des plates-formes sur les conducteurs et durcir l’accès des chauffeurs Loti – transport collectif à la
demande – aux plates-formes VTC.
« 70 % des plates-formes utilisent ce système de Loti et 85 % du temps les chauffeurs ne transportent
qu’une seule personne et sont donc dans l’illégalité », indique Roméo Pestana.
Question : Uber vs taxi : franche concurrence ou concurrence déloyale ?
II.
EXERCICES
Exercice 1 : Sony et Toshiba
Sony et Toshiba développent chacun séparément un nouveau standard DVD haute-fidélité. Le DVD-HD pour
Toshiba et le Blu-Ray pour Sony. Le marché de chaque entreprise est plus large si un seul standard est
adopté, mais les deux entreprises ont chacune intérêt à ce que son propre standard s’impose. Si une
entreprise se rallie au standard de l’autre, elle obtient un profit de 100 k€ et l’autre de 200 k€. Si une
entreprise maintient son standard, elles obtiennent chacune un profit de 50 k€. L’objectif est de déterminer le
standard qui sera adopté pour chaque entreprise.
1. Ecrire la matrice des gains
2. Déterminez le(s) équilibre(s) de Nash. Que remarquez-vous ?
Exercice 2 : « la bataille des sexes »
Un jeune couple s’interroge pour savoir ce qu’il fera ce soir. Elle, souhaiterait aller voir un ballet de danse
contemporaine, ce qui lui rapporterait un plaisir équivalent à 2. Lui, souhaiterait plutôt aller voir un match de
football au parc des princes : il en retirerait également un plaisir équivalent à 2. Toutefois, comme ils sont très
amoureux, chacun d’entre eux souhaite passer la soirée en compagnie de l’autre. De fait, même s’ils
apprécient que moyennement l’activité que l’autre choisirait volontiers, ils récupèreraient une satisfaction de 1,
en accompagnant leur moitié. En revanche, s’ils vont chacun de leur côté faire l’activité de leur choix, ils ne
retireront aucun plaisir.
3. Ecrire la matrice des gains
4. Déterminez le(s) équilibre(s) de Nash. Que remarquez-vous ?
Macro 1 : politiques économiques et conjoncture
I.
TEXTES
Texte 1
Les gagnants (relatifs) de la nouvelle économie mondialisée
La Tribune, 27 juillet 2012, Dani Rodrick
Dani Rodrik, professeur d'économie politique internationale à Harvard University, est l'auteur de
The Globalization Paradox: Democracy and the Future of the World Economy (Le paradoxe de la
mondialisation: la démocratie et l'avenir de l'économie mondiale).
L'économie mondiale fait face à une incertitude considérable à court terme. La zone euro
parviendra-t-elle à régler ses problèmes et éviter l'effondrement ? Les Etats-Unis pourront-ils
retrouver le chemin d'une croissance renouvelée? Est-ce que la Chine trouvera un moyen
d'infléchir le ralentissement économique qui s'est emparé d'elle ?
Les réponses à ces questions détermineront l'évolution de l'économie mondiale au cours des
prochaines années. Mais, quelle que soit la façon dont ces défis immédiats sont résolus, il est clair
que l'économie mondiale est entrée dans une nouvelle phase également difficile à plus long terme une phase qui sera nettement moins favorable à la croissance économique que potentiellement
toute autre période depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Indépendamment de la manière dont ils gèrent leurs difficultés actuelles, l'Europe et l'Amérique
s'en sortiront avec une dette élevée, un taux de croissance faible et des contentieux de politique
intérieure. Même dans le meilleur des cas, si l'euro reste intact, l'Europe restera embourbée dans la
lourde tâche de reconstruire son union effilochée. Et, aux États-Unis, la polarisation idéologique
entre démocrates et républicains continuera à paralyser la politique économique.
En effet, dans pratiquement toutes les économies avancées, des niveaux élevés d'inégalité, des
pressions sur la classe moyenne et un vieillissement des populations alimenteront de nombreux
conflits politiques, dans un contexte de chômage élevé et de ressources fiscales limitées. Ces
vieilles démocraties tendront alors à se replier de plus en plus sur elles-mêmes ; elles deviendront
des partenaires moins utiles au niveau international - moins disposés à soutenir le système
commercial multilatéral et davantage enclins à répondre de façon unilatérale à des politiques
économiques d'un autre pays qu'ils percevraient comme préjudiciables à leurs intérêts.
Pendant ce temps, les grands marchés émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil sont peu
susceptibles de combler le vide, car ils restent déterminés à protéger leur souveraineté nationale et
leur marge de manœuvre. En conséquence, les possibilités de coopération mondiale sur les
questions économiques et d'autres s'amenuiseront encore un peu plus.
C'est le genre d'environnement global qui diminue le potentiel de croissance de chaque pays. Le
pari sûr, c'est que nous ne retrouverons jamais une croissance telle que le monde - et en particulier
les pays en développement - a connu au cours des deux décennies qui ont précédé la crise
financière. Il s'agit d'un environnement qui va produire de profondes disparités dans les
performances économiques à travers le monde. Certains pays seront beaucoup plus affectés que
d'autres.
Ceux qui s'en sortiront relativement mieux partageront trois caractéristiques. Tout d'abord, ils ne
seront pas alourdis par des niveaux élevés de dette publique. Deuxièmement, ils ne dépendront
pas excessivement de l'économie mondiale et leur moteur de croissance économique sera interne
plutôt qu'externe. Enfin, ils seront des démocraties solides.
Une dette publique modérée est importante, parce que des niveaux d'endettement qui atteignent
80-90% du PIB deviennent un frein sérieux à la croissance économique. Ils immobilisent la
politique budgétaire, entraînent de graves distorsions dans le système financier, déclenchent des
combats politiques en matière de fiscalité et incitent à de coûteux conflits de répartition. Les
gouvernements préoccupés par la réduction de la dette sont peu susceptibles de réaliser les
investissements nécessaires pour encourager des changements structurels à long terme. À
quelques exceptions près (comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande), la grande majorité des
économies avancées du monde entrent ou entreront bientôt dans cette catégorie.
De nombreuses économies émergentes, comme le Brésil et la Turquie, ont réussi à freiner la
croissance de la dette publique cette fois-ci. Cependant, ils n'ont pas empêché une frénésie
d'emprunt dans leurs secteurs privés. Dès lors que les dettes privées peuvent se transformer en
dette publique, la faible dette du gouvernement pourrait en fait représenter un coussin plus limité
que ce que ces pays n'imaginent.
Les pays qui dépendent de manière excessive des marchés mondiaux et de la finance mondiale
pour alimenter leur croissance économique se retrouveront également dans une situation
désavantageuse. Une économie mondiale fragile ne sera guère favorable aux grands emprunteurs
nets étrangers (ni aux grands prêteurs nets étrangers). Les pays présentant de larges déficits du
compte courant (comme la Turquie) resteront l'otage des caprices des sentiments de marché. Ceux
qui disposent d'importants excédents (comme la Chine) seront sous la pression croissante - y
compris la menace de représailles - de contenir leurs politiques « mercantilistes ».
Une croissance tirée par la demande intérieure sera une stratégie plus fiable qu'une croissance
basée sur les exportations. Cela signifie que les pays disposant d'un grand marché intérieur et
d'une classe moyenne prospère auront un avantage important.
Enfin, les démocraties s'en sortiront mieux parce qu'elles disposent des mécanismes
institutionnalisés de gestion des conflits que les régimes autoritaires n'ont pas. Des démocraties
telles que l'Inde peuvent parfois sembler se déplacer trop lentement et être sujettes à la paralysie.
Mais elles fournissent les arènes de consultation, de coopération et de va-et-vient entre des
groupes sociaux opposés, qui sont essentielles en période de turbulences et de chocs.
En l'absence de telles institutions, les conflits de répartition peuvent facilement dégénérer en
manifestations, émeutes et troubles civils. C'est à ce niveau que l'Inde et l'Afrique du Sud
démocratiques ont un avantage sur la Chine ou la Russie. Les pays qui sont tombés sous le
contrôle de dirigeants autocratiques - par exemple, l'Argentine et la Turquie - sont également de
plus en plus dans une situation désavantageuse.
Un indicateur important de l'ampleur des défis de la nouvelle économie mondiale est le fait que
tellement peu de pays satisfont l'ensemble de ces trois exigences. En effet, plusieurs des histoires
de succès économiques les plus spectaculaires de notre temps - la Chine en particulier - ne
parviennent pas à répondre à plus d'un d'entre eux. Ce sera un moment difficile pour tous. Mais
certains - entendez le Brésil, l'Inde et la Corée du Sud - seront dans une meilleure position que le
reste.
Questions
1. Quels freins à la croissance sont identifiables dans le texte?
2. Expliquez la phrase soulignée
Texte 2
La croissance américaine n'est pas celle que l'on croit
La Tribune, 10 avril 2012, par Ivan Best
Les différences de politique économique n'expliquent pas l'écart de croissance entre la zone euro
et les Etats-Unis, estime l'économiste Patrick Artus. Seules les créations d'emplois sont à l'origine
du différentiel favorable à l'Amérique. Une dégradation de cet indicateur aurait donc de lourdes
conséquences
Les chiffres de l'emploi ont déçu aux Etats-Unis, en mars. Seuls 120.000 postes ont été créés,
contre une moyenne de près de 240.000 les mois précédents. C'est évidemment préoccupant
pour l'économie américaine. Mais peut-être encore plus qu'on peut le penser, si cette tendance se
confirmait. Car l'emploi est le véritable soutien de la croissance américaine, comme le suggère
l'économiste Patrick Artus, dans une étude qu'il vient de publier.
Le directeur des études économiques de Natixis rappelle l'écart de croissance existant entre les
deux zones. Depuis 2009, il est massif. La croissance américaine devrait encore dépasser
sensiblement les 2 % cette année, contre une récession, ou tout au plus une stagnation pour la
zone euro. On peut a priori penser que ce différentiel s'explique par des politiques économiques
opposées : favorables à l'activité aux Etats-Unis, restrictives en Europe, avec la série de plans de
rigueur mis en œuvre. Le directeur des études économiques de Natixis conteste cette thèse.
Sur la période 2010-2013, affirme-t-il, "les orientations des deux politiques budgétaires sont
similaires". Certes, en 2011 comme en 2012, il apparaît clairement que la politique budgétaire est
plus resctrictive en Europe qu'aux Etats-Unis. Partout, au sein de la zone euro (Espagne, Italie...
et même France, à coup de hausses d'impôts), des plans de rigueur sont actuellement mis en
œuvre. Mais le budget américain a été "resserré" en 2010. Et il le sera à nouveau en 2013. De
sorte que, sur ces deux années (2010 et 2013), la politique conduite par l'administration
américaine sera plus rigoureuse que celle menée dans la zone euro. Du coup, sur l'ensemble de
la période, les politiques sont comparables.
La Fed plus "coulante"
S'agissant de la politique monétaire, la Fed se montre plus "coulante" que la BCE, achetant
massivement des titres publics. Si la BCE achetait ainsi, directement, des obligations espagnoles
ou italiennes, sans doute les taux d'intérêt à long terme seraient-ils, globalement, plus faibles
dans la zone euro. Mais est-ce déterminant ? Il apparaît que, dans les pays où tous les taux
d'intérêt sont très bas (Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne, France), le crédit ne repart
absolument pas. Le niveau des taux ne jouerait donc pas outre mesure, dans la période actuelle.
Pas de baisse de l'épargne
Comment expliquer alors la croissance de la consommation Outre-Atlantique, au rythme de 2 %
l'an, contre une tendance approchant le zéro en Europe ? Par une baisse du taux d'épargne des
américains ? Ce n'est pas le cas. Par une hausse des salaires ? Non plus. En termes de pouvoir
d'achat réel, l'ouvrier américain ne gagne pas plus aujourd'hui qu'il y a 40 ans. Une étude du
spécialiste des inégalités, Emmanuel Saez, montre qu'en sortie de crise, depuis 2009, la hausse
des salaires est allée à hauteur de 93 % dans la poche de la minorité des 1 % les plus riches.
La consommation américaine, et donc de la reprise - à travers des ventes de voitures neuves en
en plein boom, notamment -, est aujourd'hui financée uniquement par la hausse de l'emploi. Les
entreprises américaines redeviennent compétitives, investissent et créent des emplois, ce qui
alimente la consommation, et donc la production. Et, par là même l'emploi... Il y a là un cercle
vertueux que de mauvaises statistiques sur un mois ne peuvent remettre en cause. Mais si la
tendance perdurait, la politique économique de la future administration américaine, qu'elle soit
conduite par Barack Obama ou Mitt Romney devrait s'adapter à cette nouvelle donne.
Questions
1. Quel est le principal moteur de la croissance américaine ?
2. Quelles différences voyez-vous entre les politiques budgétaires des Etats-Unis et la zone euro ?
II.
EXERCICES
Exercice 1
Le tableau suivant donne l’évolution du PIB réel (base 100 en 2004) pour plusieurs pays.
USA
Japon
Allemagne
France
RoyaumeUni
2004
100
100
100
100
2005
102,9
101,9
100,8
101,9
2006
105,8
104,3
103,8
104,1
2007
107,9
106,5
106,4
106,4
2008
109,4
107
107,9
107,4
2009
107,7
104,3
105,2
105,3
100
102,1
105
108,1
109
106
a. Déterminez le taux de croissance annuel de chaque pays de 2005 à 2009.
b. Faites une représentation graphique. Quelles sont les tendances qui émergent ?
Exercice 2 (extrait de partiel 2014)
Vous êtes le consultant d’une multinationale qui décide d’investir 10 milliards d’euros dans un pays émergent.
Vous disposez des informations suivantes sur l’économie du pays :
- Agrégats de l’économie en 2011 (en mds € exprimés en valeur) :
Consommation intermédiaire = 4000 ; Consommation finale = 8000 ; Dépenses publiques=2000 ; EBE = 3000
; Investissement privé = 2800 ; Exportations = 2000 ; Revenus des salariés = 5000 ; Revenus mixte = 1600 ;
Impôts sur les produits = 2600 ; Impôts sur les revenus= 2000 ; Production = 14000 ; Subventions sur les
produits = 1200 ; Subventions = 200 ; Variation de stocks = -1000 ; Importations = 2400.
- Répartition de la population en 2011 :
Population active occupée = 50 000 000 ; chômeurs = 5 000 000 ; Inactifs (en âge de travailler) = 10 000 000.
- La consommation des habitants du pays est représentée par la fonction :
C=0,8 Y + 100 où C est la consommation et Y est le revenu du pays. On considère que le revenu du pays est
de 1000 euros.
En utilisant les informations ci-dessus, répondez aux questions suivantes :
a. Déterminez le PIB de 2011 en valeur selon l’approche demande.
b. Sachant que l’indice des prix, base 100 en 2001, est de 120, déterminez le PIB en volume de 2011.
c. Déterminez la propension marginale à consommer, la consommation incompressible et la propension
marginale à épargner.
d. Déterminez le niveau de la consommation. En déduire l’épargne et la propension moyenne à épargner.
Exercice 3 : Complétez
L’investissement est une des composantes de la demande. Un investissement de 100 euros augmente donc
mécaniquement la demande de ………… euros. Mais la production de nouveaux biens d’équipement donne
lieu à la distribution de …………………………………… qui seront …………………………………. . Une partie
sera ………………………………….., donc plus la propension à épargner est …………………… moins l’effet
sur la production est …………………………….. . Au total, un investissement de 100 peut donc générer une
hausse de la production de ………………………… si la propension à épargner est de 20 %. Le multiplicateur
est ici de ……………………, soit 1 / …………… . Au total, l’investissement a donc un effet multiplicateur sur la
demande et donc sur la production.
Macro 2 – emploi et chômage
I.
VIDEO
Visionnez la vidéo suivante puis répondez aux questions
http://www.lemonde.fr/education/video/2014/04/18/combien-de-temps-les-jeunes-diplomes-mettent-ils-atrouver-un-travail_4404059_1473685.html
(Source CEREQ, Le Monde.fr 18 avril 2014, « Combien de temps les jeunes diplômés mettent-ils à trouver un
travail ? »)
Questions
1. La détention d’un diplôme du Supérieur favorise-t-il l’accès à l’emploi de la même manière selon les
générations (2004 et 2010)?
2. Combien sont-ils à décrocher un CDI dans les trois ans qui suivent la fin des études ?
II.
EXERCICE : chômage selon le sexe et l'âge en 2013
Femmes
Taux de chômage (en %)
15 ans ou plus
15-64 ans
15-24 ans
25-49 ans
50-64 ans
dont : 55-64 ans
65 ans ou plus
Nombre de chômeurs (en milliers)
15 ans ou plus
15-64 ans
15-24 ans
25-49 ans
50-64 ans
dont : 55-64 ans
65 ans ou plus
Hommes
9,7
9,8
24,2
9,1
6,5
6,5
2,8
10,0
10,0
23,7
9,2
6,8
7,5
2,4
9,8
9,9
23,9
9,1
6,7
7,0
2,6
1 327
1 324
299
789
237
124
3
1 486
1 483
355
863
264
150
3
2 813
2 807
654
1 652
501
274
6
Lecture : en moyenne en 2013, 299 000 femmes de 15 à 24 ans sont au chômage, soit 24,2% des femmes actives de cette tranche d'âge.
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus (âge courant).
Source : Insee, enquête Emploi 2013.
Ensemble
1. Déduire la taille de la population active française (15-64 ans) en 2013.
2. Quelles sont les populations les plus touchées par le chômage ?
III.
Texte « 63 % des jeunes diplômés de 2013 occupent un emploi », APEC
Malgré la dégradation de la conjoncture économique, la situation des jeunes diplômés est restée
stable selon l'enquête annuelle de l'Apec.
Pour la promotion 2013, un peu plus de 6 jeunes diplômés Bac+5 et plus sur 10 sont en emploi :un taux
stable par rapport à la promotion 2012, dans une conjoncture économique qui s’est pourtant dégradée. Les
taux d’emploi opposent toujours les disciplines les plus professionnalisantes (commercial, gestion,
informatique, sciences de l’ingénieur…) et celles plus fondamentales (lettres, arts, sciences humaines…) pour
lesquelles ils sont moins élevés. De même, les ingénieurs et les diplômés d’école de commerce sont plus
fréquemment en emploi que les titulaires d’un master universitaire ou d’un doctorat.
Les conditions d’emploi des jeunes diplômés de la promotion 2013 ont peu évolué par rapport à l’an
dernier. Plus que le type de diplôme ou d’établissement, la discipline suivie pendant les études a une
influence déterminante sur les conditions d’emploi. Parmi les titulaires d’un diplôme scientifique, 7 à 8 sur 10
sont cadres, alors que cela ne concerne les diplômés en langues que dans 1 cas sur 10. De même, alors que
les diplômés en sciences technologiques et en commercial-marketing sont 7 sur 10 à bénéficier d’un CDI,
seuls un quart de ceux en sciences humaines sont dans le même cas. L’autre grand facteur explicatif est le
type d’employeur : privé ou public. On retrouve plus fréquemment les diplômés en sciences humaines dans le
secteur public où la part des CDD est plus importante.
La rémunération progresse d’environ de 2 %, tant en moyenne (29 400 €) qu’en médiane (28 700 k€), par
rapport à celle de la promotion 2012. Un diplômé en sciences technologiques touche environ 60 % de plus
qu’un diplômé en sciences humaines. Cet écart s’explique notamment par la présence plus fréquente de ces
derniers dans le secteur public où la proportion de CDD est plus importante que dans le privé. Par rapport à
celle du public, la rémunération moyenne dans le secteur privé est supérieure de plus d’un quart.
Source : Apec, Les jeunes diplômés de 2013 : situation professionnelle en 2014, octobre 2014
Question : quels éléments positifs pour l’emploi des jeunes le texte met-il en avant ?
Dossier Bonus pour le projet transversal Espagnol/ Marketing
TEXTE 1
Santos Calderon : « La Colombie est en paix, veniez y investir ! », LE CERCLE/POINT DE VUE, 21
octobre 2016
(Juan Manuel Santos Calderon est président de la Colombie, prix Nobel de la paix 2016)
Nous voulons changer les cinquante dernières années de notre histoire. Notre offre agro-industrielle et notre
tourisme offrent un large éventail de possibilités. Ma plus grande satisfaction en tant que président est de voir
la Colombie au cœur de bonnes nouvelles. Cette nation a fait tous les efforts nécessaires pour se démarquer
des décennies passées : un pays en paix, plus équitable et mieux instruit. Un pays intégré dans le monde, qui
mérite d'être redécouvert.
Nous, les Colombiens, avons tous l'espoir de la paix. C'est une opportunité, pour les territoires qui furent isolés
par la violence, de laisser leur passé derrière eux et de s'insérer pleinement dans la dynamique du commerce
international. Ces régions ont une richesse sans égale pour la croissance de l'agro-industrie, du tourisme et de
l'investissement, composant le socle de ce que nous appelons le cercle vertueux du développement.
26 millions d'hectares de terres prêtes à être cultivées
La participation de la Colombie au SIAL Paris cette année permet de montrer au monde la richesse de notre
offre agro-industrielle. Pour ne citer que les fruits, la Colombie en compte plus de 400 espèces comestibles.
Des organisations telles que la FAO placent la Colombie parmi l'un des sept pays appelés à jouer un rôle
déterminant dans l'alimentation de la planète et ce, grâce à sa situation géographique et à la disponibilité de
terres cultivables inexploitées.
Notre pays dispose de 26 millions d'hectares de terres à vocation agricole et forestière, prêtes à être cultivées.
Le développement et l'internationalisation du secteur agro-industriel sont de véritables opportunités pour la
croissance de notre pays, en particulier pour les 12 millions de Colombiens qui vivent et travaillent dans le
secteur rural.
Pour atteindre cet objectif, la contribution de l'investissement direct étranger est fondamentale. Nous
recherchons des investisseurs qui veulent donner vie à des projets qui vont impulser le développement du
secteur agro-industriel et des infrastructures colombiennes. Nos régions offrent un large éventail de
possibilités pour améliorer leurs offres à l'export et augmenter leurs potentiels touristiques par des projets
rentables, socialement et écologiquement durables.
Sécurité et tranquillité
Dans ce cercle vertueux, la place du tourisme est importante de par son impact sur la qualité de vie de nos
compatriotes. Sur ce point, la richesse agro-industrielle de notre pays représente d'ailleurs un véritable attrait
touristique : aujourd'hui, les voyageurs sillonnent déjà les plantations de cacao pour en découvrir les
différentes étapes de production - des semences à la récolte - aux côtés de femmes qui furent déplacées par
le conflit. Le cacao est par ailleurs un des piliers pour le développement rural, la création d'emplois et la
croissance des exportations.
Caño Cristales, la rivière aux sept couleurs, restée méconnue pendant des décennies, reçoit désormais des
touristes du monde entier. C'est l'une des merveilles que recèle notre pays comme il en existe tant : d'autres
rivières aux multiples couleurs, une multitude d'oiseaux endémiques et de véritables sanctuaires naturels.
Avec le développement du tourisme, un grand futur se dessine pour notre pays. Les progrès de la paix se
traduisent par une sécurité et une tranquillité pour explorer notre magnifique territoire et en découvrir ses
richesses. La hausse du nombre de visiteurs étrangers en témoigne. Désormais, le tourisme est devenu la
deuxième source de devises, surpassant les produits traditionnels tels que le café, les fleurs et les bananes.
Aujourd'hui, plus que jamais, les exportations, les investissements et le tourisme international ont l'opportunité
de converger vers un même objectif : le développement d'une nation qui veut changer les cinquante dernières
années de son histoire. Une Colombie plus grande qui ouvre ses portes au monde.
TEXTE 2
« Le Chili doit continuer à renforcer la croissance et le bien-être, selon l'OCDE »,
http://www.oecd.org/fr/chili/le-chili-doit-continuer-a-renforcer-la-croissance-et-le-bien-etre.htm
23/10/2013 - Grâce à des politiques macroéconomiques saines et à la forte hausse des prix des matières
premières, le Chili a connu une phase enviable de croissance économique et de création d’emplois. Des
réformes supplémentaires sont nécessaires pour rendre le marché du travail plus inclusif et favoriser une
croissance plus verte, et davantage pourrait être fait pour stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation, d’après la
dernière Étude économique sur le Chili publiée par l'OCDE.
Selon les prévisions figurant dans cette nouvelle Étude, présentée à Santiago par le Secrétaire général de
l'OCDE M. Angel Gurría et par le Ministre des Finances du Chili M. Felipe Larraín, l’économie chilienne
affichera une croissance de 4.2 % en 2013 et de 4.5 % en 2014. L’OCDE reste optimiste en ce qui concerne
les finances publiques, le système bancaire, les transactions extérieures et l’inflation, qui devrait rester
maîtrisée. Le revenu par habitant a dépassé le seuil des 20 000 USD, ce qui en fait le plus élevé d’Amérique
latine
.
« Le Chili a fait des progrès considérables depuis son adhésion à l'OCDE, » a déclaré M. Gurría. « Nous
saluons son engagement à libéraliser les échanges et les régimes d’investissement dans la lignée des autres
grandes économies de la région au travers de ‘l’Alliance du Pacifique’. Cet engagement, allié des politiques
publiques saines, continuera de contribuer à la convergence économique du Chili vers le PIB moyen de
l’OCDE, » a déclaré M. Gurría. « Le principal défi qui va maintenant devoir être relevé, c’est de faire en sorte
que tous les Chiliens puissent bénéficier de ces formidables performances économiques. » a-t-il ajouté.
Selon l’Étude, rendre le marché du travail plus inclusif constituerait une avancée majeure. De fait, si grâce aux
réformes récentes et à la vigueur de la croissance, davantage de femmes et de jeunes ont pu rejoindre la
population active, leur taux d’activité reste modeste si on le compare à celui de la plupart des pays de l'OCDE
et d’Amérique latine. L’évolution des mentalités envers le travail des femmes et la répartition des rôles dans
l’éducation des enfants, conjuguée au développement des services de garde d’enfants, pourraient abaisser
les obstacles à l’emploi féminin, et ce, pour le bénéfice de l’économie toute entière. »
Une amélioration des services publics de l’emploi et des systèmes de formation aiderait les jeunes et les
travailleurs peu qualifiés à trouver un emploi. Étendre jusqu’à 25 ans la possibilité, pour les jeunes, de
percevoir un salaire minimum réduit, au lieu de la limiter aux moins de 18 ans, leur permettrait également de
prendre pied sur le marché du travail. Il faut par ailleurs continuer de donner la priorité à une amélioration de
l’éducation, en particulier dans les premiers cycles de la scolarité obligatoire.
Le Chili peut aussi créer des emplois et stimuler la croissance en favorisant davantage l’entrepreneuriat et
l’innovation, peut-on lire dans l’Étude. Pour développer les investissements dans la recherche-développement,
comme pour améliorer les programmes publics de soutien à l’innovation, il faudrait qu’il y ait plus de diplômés
en sciences et en technologie. Les politiques adoptées par le Chili pour promouvoir les investissements des
« business angels » et le capital-risque sont considérées comme les plus performantes d’Amérique latine, et
sont clairement le signe de l’ouverture du pays aux entrepreneurs étrangers.
L’Étude de l'OCDE relève par ailleurs la forte empreinte écologique du Chili, avec des préoccupations
particulières en ce qui concerne la qualité de l’air et les disponibilités en eau. Si l’on excepte le cas de
l’hydroélectricité, le recours à des sources d’énergie renouvelables est limité, et les besoins en énergie sont
majoritairement couverts par des importations de combustibles fossiles.
La stratégie de croissance verte du Chili devrait permettre de continuer à réduire le coût, pour la société, de la
pollution et de l’utilisation excessive de ressources, en particulier au moyen d’écotaxes et d’autres
mécanismes de tarification. Comme la promotion de l’innovation verte et l’introduction de nouvelles
technologies propres, de telles mesures permettront d’abaisser les émissions. Dans le secteur minier, il est
encore possible de réduire les volumes élevés d’émissions et la contamination des sols.
TEXTE 3
« En Espagne, la croissance poursuit son accélération », La tribune, 30 juillet 2015
Le produit intérieur brut (PIB) de l'Espagne a enregistré au deuxième trimestre 2015 une hausse de 1% par
rapport au trimestre précédent, selon les premières estimations publiées par l'Institut national de la
statistique. Néanmoins, avec un taux de chômage très élevé, l'Espagne n'est pas encore sortie de la crise.
De prime abord, l'Espagne a de quoi rendre jaloux ses voisins européens. Plongé dans la crise en 2008, le
pays se relève doucement depuis 2014.
L'Espagne enregistre sa plus forte croissance du PIB depuis 2007 au second trimestre 2015. En effet, elle
poursuit son accélération avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1% par rapport au trimestre
précédent, selon des données provisoires publiées jeudi 30 juillet par l'institut national de la statistique
(INE). Au premier trimestre, la croissance avait atteint 0,9%.
D'après l'Institut National de la statistique, le PIB a augmenté de 3,1% au deuxième trimestre en variation
annuelle, contre 2,7% sur les trois premiers mois de l'année. Aucune information n'a en revanche été
communiquée sur les secteurs qui ont le plus contribué à cette hausse. Dans une note publiée ce jour, les
économistes de Natixis, Jesus Castillo et Barbara Teixeira estiment que "la consommation des ménages se
serait à nouveau accélérée et aurait contribué à hauteur de 2 points à la croissance du PIB, en glissement
annuel, au deuxième trimestre".
Ce jeudi, sur l'antenne de la radio privée Onda Cero, le ministre de l'Economie Luis de Guindos s'est
félicité, assurant que "si l'on prend le premier semestre, la croissance est de 3,8%, la croissance est très
élevée et en plus elle est combinée à une inflation presque inexistante, ce qui est fondamental, et à une
évolution positive de la consommation".
Début juillet, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait relevé ses prévisions de croissanc e de
2,9% à 3,3% pour 2015, et de 2,9% à 3% pour 2016. De son côté, la Banque d'Espagne table sur une
progression du PIB de 3,1% en 2015 et de 2,7% en 2016.
L'Espagne n'a pas quitté la crise
Cette embellie signe-t-elle pour autant la fin de la crise ? Luis Guindos nuance ces résultats car "l'économie
espagnole reste très vulnérable", avec un taux d'endettement qui frôle les 98% du PIB du pays.
"Si nous sommes sortis de la récession, nous n'avons pas quitté la crise", a martelé le ministre des
Finances en évoquant le chiffre très élevé du chômage qui atteint 22,4%. Car même si le chômage recule
ces derniers mois, il reste le deuxième taux le plus élevé de l'Union européenne après la Grèce. Dans le
pays, près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans (49,3% selon Eurostat) sont toujours sans emploi.
Fin 2008, l'Espagne a été précipitée dans sa crise la plus violente depuis 1975. Suite à l'explosion d'une
bulle immobilière, l'économie -jusque-là en grande partie tirée par le secteur de la construction- a vécu cinq
années de récession et de stagnation, jusqu'à la reprise, amorcée en 2014 ( avec 1,4% de croissance du
PIB).
Pour autant, les Espagnols tardent à sentir les effets de cette reprise dans leur quotidien, d'autant que la
moitié des cinq millions de chômeurs ne touche plus aucune prestation.
"Nous avons refermé l'étape de récession mais il faut maintenant récupérer le terrain perdu en termes de
croissance pendant ces années", de crise a souligné le ministre de l'économie espagnol.
TEXTE 4 :
« L’Argentine à la recherche de sa croissance perdue », par Claire Guélaud, Le Monde Economie, 24
octobre 2015.
Absence de liquidités, faiblesse des investissements publics, inflation alarmante, surévaluation du peso…
L’Argentine, qui vote dimanche 25 octobre pour élire son nouveau président, tourne au ralenti.
C’est dans un hôtel particulier du centre de Buenos Aires que la Sociedad Rural Argentina (SRA), le patronat
des grands propriétaires terriens, a élu domicile en 1867. C’était la belle époque pour l’Argentine. Au tournant
du siècle, l’expansion de son agriculture en fit l’une des économies les plus développées du monde. Le siège
d’une des deux CGT locales, est, lui, installé dans un petit immeuble excentré de la capitale, où des peintures
murales se proposent de bouter hors du pays le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.
« Cela coûte plus cher d’acheminer des produits sur le fleuve Paranà que d’aller à Shanghaï »
Mais le fait qu’à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 25 octobre, la SRA puisse
partager des éléments de diagnostic économique avec la CGT non kirchnériste et ses 4 millions d’adhérents
revendiqués en dit long sur le malaise argentin. « Le pays est fragilisé, mal positionné et mal préparé aux
années qui viennent », s’alarme Daniel Pelegrina, vice-président de la SRA, qui se désole de la faiblesse des
investissements publics. « On pourrait produire beaucoup plus, mais nous avons un problème de logistique.
Cela coûte plus cher d’acheminer des produits du nord-est du pays à Rosario [à 300 km à l’ouest de Buenos
Aires], sur le fleuve Paranà, que d’aller à Shanghaï. »
« L’avenir ? Nous le prévoyons plein de tensions et de difficultés. L’inflation est à 25 %. Il n’y a pas d’offres
d’emploi et notre premier partenaire commercial, le Brésil, est en récession », ajoute...
TEXTE 5
« Argentine: une croissance de 3,5% en 2017? » Le Figaro, 1er décembre 2016
Le congrès argentin a définitivement adopté mercredi le projet de budget 2017 présenté par le gouvernement
du président Mauricio Macri, avec pour objectifs une croissance de 3,5%, une inflation de 17% et un déficit
budgétaire à 4,2% du Produit intérieur brut (PIB). Ce projet de budget a été adopté par 59 voix pour et 8 voix
contre par les sénateurs, après le feu vert déjà donné par les députés.
Lors de cette dernière session ordinaire de l'année, les sénateurs ont également adopté la réduction des
"super-pouvoirs" du chef de cabinet du gouvernement (le Premier ministre de facto), qui pouvait jusque-là
réaffecter des pans entiers du budget sans l'aval des parlementaires. Pour son projet de budget 2017, le
gouvernement argentin table également sur un déficit commercial de 1,8 milliard de dollars et sur un taux de
change moyen de 17,92 pesos pour un dollar, contre 16,02 mercredi.
L'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, est toujours en récession et l'inflation devrait être de 43%
cette année. En 2016, le pays a également creusé sa dette publique de 45 milliards de dollars, soit "la dette la
plus importante de l'histoire du pays", a dénoncé le sénateur d'opposition Adolfo Rodriguez Saa, éphémère
président argentin durant une semaine lors de la crise financière de 2001.
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