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grandes églises construisent des châteaux de pierre et s'attachent des hommes qui savent se battre. Cette
noblesse favorise les établissements monastiques qui se fondent au début du XIIe s., notamment ceux de
Lucelle (1124) et de Bellelay (1140). Ces établissements connaissent un essor rapide. Au XIIe s., les évêques
de B. doivent abandonner certaines prétentions sur de riches églises éloignées, notamment dans la Forêt-
Noire, en Rhétie et en Alsace. A la fin du XIIe s., Notre-Dame de B. est déjà pratiquement évincée de ses
anciennes possessions d'outre-Rhin et d'Alsace et, au bas Moyen Age, seule subsiste, sur la rive droite du
Rhin, la seigneurie de Schliengen dont dépend le village d'Istein. Réalistes, les évêques concentrent leurs
efforts sur l'Arc jurassien, souvent francophone et quadrillé par des maisons religieuses dont le pape
Alexandre III confirme les biens et les droits en 1179.
Auteur(e): Jean-Paul Prongué
1.1.4 - L'évêché à l'apogée de sa puissance (1179-1324)
Au XIIIe s., la puissance impériale faiblit et c'est désormais le chapitre cathédral qui élit les évêques de B. De
plus, le système féodal est ébranlé par la puissance nouvelle de l'argent. Toute une noblesse ne vivant que de
redevances foncières connaît des difficultés financières. Riches de l'or du Rhin, les évêques de B. peuvent
acheter seigneuries et droits divers et renforcer ainsi leur pouvoir. Bien des féodaux doivent engager leurs
biens entre les mains de l'évêque, comme Berthold de Neuchâtel qui cède, en 1234, son droit d'avouerie sur
la ville de Bienne. Même des églises vendent des possessions à Notre-Dame de B., qui acquiert ainsi
Arlesheim de l'abbesse du Mont-Sainte-Odile en Alsace. En 1241, le seigneur d'Asuel résigne tous ses biens
sur l'autel de Notre-Dame de B. qui fait de cette manière une percée prometteuse en direction de l'Ajoie.
Dans la vallée de la Suze, cette domination s'accroît grâce à l'acquisition du droit d'avouerie cédé à l'évêque
Henri de Neuchâtel par Otton d'Arguel (ou d'Erguël) en 1264. Un des voisins les plus puissants de l'évêché, le
comte de Ferrette, opère une reprise de fiefs de tous ses biens au profit de l'Eglise de B. en 1271. Cette
opération fait passer l'avouerie de la vallée de Delémont entre les mains des évêques. En 1280, le flou
politique à propos des mairies de Bure et d'Ajoie provoque un conflit ouvert entre l'évêque de B.,
militairement soutenu par l'empereur Rodolphe, et Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard. Vainqueur à
Porrentruy en 1283, l'évêque obtient la haute main sur cette ville et sur l'Ajoie. Mais en 1296, la victoire du
comte de Neuchâtel sur les troupes épiscopales à Coffrane marque un coup d'arrêt pour l'Eglise bâloise. La
limite de l'évêché est dès lors fixée sur le lac de Bienne, à la hauteur de La Neuveville, fondée vers 1310 à
l'initiative de l'évêque Gérard de Vuippens. A l'autre bout de la chaîne jurassienne, mais en terre alémanique,
Notre-Dame de B. peut espérer une brillante expansion lorsqu'elle acquiert les seigneuries de Liestal, Neu-
Homburg et Waldenburg pour 2100 marcs d'argent (1305), somme que l'empereur Albert Ier, très intéressé
par ces terres, ne parvient pas à réunir. Il refuse d'investir l'évêque Othon de Grandson et ces biens
échappent à Notre-Dame. Pour consolider leur autorité face à la noblesse, les évêques de B. favorisent les
bourgeoisies montantes des villes de l'évêché, notamment Bienne (1275), Porrentruy (1283), Delémont
(1289), Laufon (1296), La Neuveville (1312) et Saint-Ursanne (1338).
Au début du XIVe s., Notre-Dame de B. est à l'apogée de sa puissance. De La Neuveville à Ferrette, l'autorité
temporelle des évêques s'étend sur deux populations, romane et germanique, et sur les confins de quatre
diocèses: celui de B., bien sûr, mais également ceux de Lausanne, de Besançon et de Constance.
Auteur(e): Jean-Paul Prongué
1.1.5 - Difficultés politiques (1324-1404)
Au XIVe s., l'évêché manque de moyens financiers et il est victime des pressions conjuguées de ses ennemis
extérieurs et de ses adversaires intérieurs, les villes qui cherchent à s'émanciper de la tutelle princière. Les
premiers à tirer profit de la faiblesse de Notre-Dame de B. sont les Habsbourg. A la mort du dernier comte de