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In Futura-Sciences, le 09/08/ 2016, dans l’article : « Le LHC est triste : il n'y a pas de
nouveau boson, mais y a-t-il un multivers ? », propos tenus par Julien Baglio : « Cependant,
je reste optimiste devant les possibilités de découverte dans la physique des neutrinos (sic),
bien que peut-être pas en premier au LHC. Nous ne savons toujours pas quelle est leur nature
réelle, de Majorana ou de Dirac ? Comment expliquer de façon satisfaisante leur masse,
sachant que le mécanisme de Brout-Englert-Higgs, qui est possible pour les autres particules
du modèle standard, est plus difficile à mettre en œuvre de façon satisfaisante pour les
neutrinos ? »
Comme il est dit dans l’article « Nullius in Verba », il y a une interconnexion entre le
flop de la quête de matière noire et celui de l’accès à la physique des neutrinos parce que dans
ces deux cas, il y a un préalable erroné qui consiste à considérer que ces deux entités sont
contraintes par la loi E = mC2. Je le prétends erroné parce que ces particules n’émettent aucun
rayonnement électromagnétique et à ce titre elles ne sont pas a priori astreinte par la limite
de la vitesse C. Cette hypothèse implique que l’on ne peut pas leur attribuer une masse
d’inertie, mais pas plus. Par exemple, on ne peut pas sur cette base inférer que ces particules
pourraient se déplacer à des vitesses supraluminiques. Par contre on remet en cause une
hypothèse fondamentale, celle de l’équivalence entre masse grave et masse d’inertie : mg =
mi, car annuler la masse d’inertie n’implique pas l’annulation d’une masse grave. Il n’y a donc
plus d’égalité qui vaille. A ce titre probablement le satellite microscope nous dira au cours de
l’année prochaine si cette égalité est violée à des très petites échelles de précision.
Toutes les hypothèses essentielles sur les neutrinos ont été formulées dans le
référentiel du modèle standard, à l’époque où l’on pensait les propriétés physiques des
neutrinos et non pas de la physique dont ils sont les vecteurs. Si on considère que ceux-ci sont
des objets qui témoignent d’un au-delà du modèle standard, il faudrait donc, avant tout,
remettre à plat les hypothèses premières concernant les neutrinos. Le filtre expérimental
actuel de l’analyse des propriétés des neutrinos s’appuie sur une propriété d’oscillation et
cette propriété fut postulée en 1969 par B. Pontecorvo, par homologie avec ce que l’on
connaissait à propos des Kaons neutres. Ces Kaons sont des hadrons, particules composites,
constituées d’un nombre pair de quarks et d’antiquarks. On peut considérer que cette
hypothèse d’oscillation attribuée à l’époque impose un modèle qui nous éloigne de la
compréhension de ce que peut être la nature du neutrino.