occidentalisation » des pays baltes

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Les relations entre la Russie et les pays baltes
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7,4 millions d'habitants, espace carrefour entre plusieurs mondes - frontière entre deux chrétientés
question principale depuis le XVIIIe : appartenance au N, E ou W ? la région a continuellement oscillé entre
le rôle de zone de contact et de conflit
o l’Estonie attirée par la dimension nordique (Finlande)
o la Lituanie - une dimension centre-eur (PL)
o la Lettonie – seul Et où prime la dimension balte
les Et balt ont joué un rôle essentiel dans le démantèlement de l’empire extérieur de l’URSS
héritage historique : seuls Et de l’URSS à avoir connu une indép – différence par rapport aux autres
des 15 anciennes républiques soviétiques, seuls les Etats baltes n’ont pas rejoint la CEI
la Russie vit auj mal son refoulement politique, éco de l’espace centre-eur
en 1994, Eltsine déclare : "Nous aimons à répéter que la Russie est un grand pays, alors notre politique
étrangère correspond à cette réalité".
historique des relations mutuelles dans les années 90 :
o 1991 – 1994 : le divorce entre les Etats ex-soviétiques s'est fait dans un climat de tensions
 grâce à la médiation occidentale, on a pu résoudre certains problèmes :
 retrait de la région des effectifs militaires russes
 compromis sur la citoyenneté en Estonie et en Lettonie
o 1994 – 2001 : un vide sécuritaire - leur candidature à l'OTAN bénéficiait du seul soutien du
Danemark et de l'Islande
o 2001 : une nouvelle donne pour la sécurité avec le rapprochement russo-occidental - disparition
de l'identification de la Russie à une menace majeure
o mai 2004 : adhésion à l'Otan et à l'UE
les Russes sont perçus comme des colons de fraîche date - suite à l’annexion de 1940, agents malgré eux
de la politique de soviétisation de Moscou
jamais de g entre Russie et Et baltes – donne aux pop baltes un héritage mental très différent de celui des
Balkans (g répétées)
Pb : Quel poids du passé dans les relations d’auj ?
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I : La sortie de la tutelle soviétique et ses conséquences territoriales
A : Le poids du passé soviétique
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l’emprise sov s’est traduite de plusieurs façons :
o destruction des éco nationales, leur intégration ds un vaste ensemble dans lequel aucune partie
du pays ne peut survivre sans l’autre : la Lituanie produisait 98 % des compteurs électriques de
l’URSS – quel marché désormais ?
o régime politique uniforme imposé – comment se défaire des fonctionnaires politiques, de la
« vieille pensée », comment former la nv élite ?
o russification par la langue (médias, enseignement), les Russes incités à immigrer massivement,
au détriment des populations locales – les langues et cultures rejetés dans la sphère privée
une fois l’indép restaurée, comment renouer avec sa propre culture ? que faire des russophones
immigrés ? comment régler les relations avec la Russie pas prête à abandonner totalement son emprise ?
stratégies de divorce ac la Russie différentes : les Est et Lett – mm trajectoire x Lituanie cm la + souple,
discours modéré
les orientations se sont clarifiées après plusieurs étapes :
o phase d’éloignement
o retour au rôle traditionnel de « pont » assumé au mieux par la Lit, Pl, Biélor
o après le départ des militaires russes (août 1994) et réadaptation des politiques éco,
normalisation : augmentation des échanges commerc ac Russie qui essaye d’imposer ses règles
transition démocratique s’est traduite aussi par des mutations territoriales
B : Une difficile démarcation de nouvelles frontières en Europe médiane
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réapparition en Europe médiane des frontières antérieures à l’époque communiste cm csq des mutations
géopolitiques = augmentation du nb de frontières cm poursuite du processus de construction nationale
pb de leur tracé
réapparition des PB : front ac PL, Biélor, Russ ; Kaliningrad (à 400 km de la Russie dont il dépend)
csq des transformations frontalières = résurgence des flux anéantis par l’affrontement E x W – émergence
de nv coopérations transfrontalières, migrations de travailleurs
PB apparaissent cm carrefour, zone de transit
litige territ ac Est, Lett : dimension historique
o après l’indép 1991, Est demande une partie du territ ds la région de Leningrad, Pskov (2300 km²)
o Lett demande 2 régions à Pskov (1 600 km²)
o argument principal : rétablissement de leur Et (base = indép entre 1920 – 1940), T de paix de
1920 (Moscou, Tallin, Riga) est tjs valide à cause de l’illégalité de l’annexion – la frontière devrait
correspondre à celle de 1920
o Russie impose son point de vue : T de 1920 ne s’applique plus, a slt une importance historique
o pas de soutien des pays occ
C : Le rejet du passé récent et l’apparition de nouveaux risques de sécurité
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après l’indép, jusqu’en 2002, la formule à la mode : « Nous avons tout reconstruit à zéro » - tt ce qui avait
été construit n’avait plus aucune valeur
haut fonctionnaire de la diplomatie lettonne : « Nous souhaiterons ê traités comme des pays normaux, et
non pas comme l’ancienne Union sov. Qui parle encore de l’empire ottoman ? Pour nous, l’emp sov est
défunt une fois pour toutes, et nous ne souhaitons pas ê confondus avec 1 de ses parties. »
même s'ils ont opté pour un alignement sur les positions américaines, confrontés à de nv risques en
matière de sécurité : puissance de leur voisin russe
o l'évolution des secteurs militaire et nucléaire dans l'espace post-soviétique
o inquiétude biélorusse :
 régime marqué par l’URSS (dépendance énergétique), rétif à la transition, pas de
souvenir d’existence étatique hors de la Russie ou URSS
 un chgt brusque à Minsk pourrait av cm csq l’arrivée massive de millers de réfugiés
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c’était un des fabricants d’armes de l’URSS, n’a pas rompu avec cette tradition (10e place
mondiale ds la vente d’armes)
 seul pays d’Eur centr et orient à n’avoir jamais ratifié un acc de partenariat ac l’UE, ne
fait pas partie du Conseil de l’Eur
sécurité du pays minée de l’ext MS aussi de l’int à cause de la forte présence de la minorité russe
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II : La difficile gestion de l’héritage soviétique : les minorités russophones
A : La diversité ethnique des pays baltes
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la région des pays baltes a tjs vécu sous le signe de la multiplicité de ses populations
situation différente d’après les pays :
o Lit – 8 % (répartition de la minorité russe et pol + équilibrée)
o Lett, Est – 30 %
minorités nationales des pays voisins les lient fortement à ces pays, alors que PB expriment le désir de
s'intégrer rapidement dans l'espace politique et économique européen
W W II et l'intégration au sein de l'URSS ont modifié le visage démographique des pays baltes - arrivée
massive de russophones
depuis dix ans, la proportion de la population nationale balte a augmenté au détriment des minorités
nationales mais cette évolution n'a pas modifié fondamentalement les données du problème
la gestion de cet héritage (l'intégration des minorités nationales à la nouvelle société démocratique)
constitue un enjeu de taille dans la reconstruction de leurs pays à tous les niveaux : politique, social,
économique et identitaire
l'enjeu de l'intégration très important du point de vue interne (équilibre social et politique) mais également
au niveau international (relations avec l'Europe occidentale et avec leurs voisins de l'Est)
B : La politique envers les minorités se traduit à travers
lois sur la citoyenneté
 l'Estonie et la Lettonie - conditions restrictives d'acquisition : aux seuls ressortissants baltes présents
avant juin 1940, à leurs descendants
 la Lituanie - politique de naturalisation des personnes nées en Lituanie et de ceux qui résidaient de manière
permanente en Lituanie avant le 29 juillet 1991 (n'ont jamais ressenti les minorités nationales dans leur pays
comme une menace sérieuse de leur identité et de leur culture nationale)
 problèmes avec la citoyenneté lettone – réponse de la présidente Vaïra Vike-Freiberga :
« S'ils veulent rester russes, qu'ils aillent en Russie, mais s'ils deviennent lettons nous en serons
heureux. Nous ne reprochons rien à la population actuelle, nous lui demandons de respecter notre droit à
restaurer notre pays et notre langue, que nous avons failli perdre. »
législations en matière linguistique
 renforcement de l'utilisation des langues nationales baltes dans la sphère publique - lois sur la langue
 l'obligation de maîtriser la langue officielle du pays pour pouvoir travailler a plongé dans le désarroi
nombre de ressortissants des communautés minoritaires qui n'avaient jamais eu l'occasion ou le désir
d'apprendre ces langues pendant la période soviétique
 D'après la législation européenne, quand une minorité représente au moins 20 % de la population
d'un pays, sa langue devient automatiquement langue nationale.
« En effet. C'est le cas en Belgique et ailleurs. Mais dans ces pays la population minoritaire est implantée
depuis des siècles. En Lettonie, nous avons subi une occupation étrangère illégale, brutale et totalitaire. Le
principe de base est que l'on doit respecter la population du pays dans lequel on vit. »
mesures de protection juridique et culturelle des minorités nationales
un volet législatif, souvent oublié, concernant la protection et l'épanouissement culturel et social des
minorités nationales : elles ont le droit d'étudier dans leur langue maternelle et de constituer des associations
politiques et culturelles pour les représenter
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l'État finance des écoles nationales en langue russe, polonaise, biélorusse…
dans un récent rapport sur la diversité linguistique commandé par le Conseil de l'Europe, en matière de
langues minoritaires, les pays baltes sont parmi les pays présentant la meilleure diversité linguistique
C : L'aspect géopolitique de la situation des pays baltes
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la Russie a manifesté son mécontentement vis-à-vis de l'Estonie et de la Lettonie - sort des Russes :
o menaces de sanctions économiques
o menaces de plaintes auprès des instances internationales de protection des droits de l'homme
stratégie de la Russie visant à garder son influence dans la région, cet "étranger proche", en retardant le
plus possible l'intégration politique et militaire des pays baltes à l'Europe occidentale (intégration posée
comme une des conditions à l'entrée dans l’UE)
l'enjeu économique : bonnes relations avec les pays frontaliers, (Pologne, la Russie et la Biélorussie) sont
synonymes de débouchés économiques considérables – depuis 90’s, fort tx de croissance
III : Les enjeux de l’essor économique et de l’ « occidentalisation » des pays baltes
A : Le nouveau moteur de la Baltique grâce au soutien occidental
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l'Estonie = troisième pays qui attire le plus d'investissements étrangers par habitant en Europe orientale
dynamisme des échanges entre Helsinki et Tallinn (60 km) a joué dans l'évolution de la région – une
sorte de conurbation (liaison en hélicoptère, assurée toutes les heures, ne dure que dix-huit minutes)
d'Estonie les investissements ont afflué vers les autres Etats baltes et vers le nord de la Pologne
on parle d'un "nouveau Hong Kong" ou, plus justement, d'une nouvelle Ligue hanséatique
à la différence de la Russie, ils ont mis à profit les dix dernières années pour se transformer en paradis
fiscalement sûrs et politiquement stables
l'enseignement des dix dernières années : lorsqu’on leur donne une chance, ils savent la saisir
B : Une dépendance paralysante de la Russie
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le gd dilemme des pts pays réside ds leur besoin des grands pour survivre
o potentiellement menacés d’assimilation, de conquête, d’exctinction
o le russe était la porte ouverte sur le mde, imposs de le rejeter complètement
o commerce Est-W représente tjs une gde opportunité
slt forte dépendance de la Russie (énergie, mat 1) les pousse à rester dans la sphère d’influence russe
auparavant, le commerce entre la Russie et les pays de l'ancien camp socialiste était régi par des accords
bilatéraux
à présent, les PB soumis aux règles sévères et complexes de l'UE - les deux parties avaient intérêt à ce
que le 1er mai se passe sans changements radicaux
C : L’ « occidentalisation » comme menace à la frontière russe
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l’intégration à l’UE, OTAN leur a donné des garanties imp pour le nv statu quo, leur permet de négocier
avec l’ancien occupant dans une position de force
il ne faut pas en effet que la Russie considère l'élargissement de l’UE comme une reconquête de
territoires qu'elle juge essentiels pour son identité et sa sécurité
divergences entre l'UE et la Russie :
o discrimination de la population russophone en Lettonie et en Estonie
o transit marchand ou militaire entre la région enclavée de Kaliningrad et le reste de la Fédération de
Russie à travers le territoire lituanien
l’UE gagne une dimension « Est »
o hérite les pb des confins de l’ancien mde soviétique
o intégre 2,4 d’euro-russes (PB, Kaliningrad)
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Conclusion
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les Baltes ont définitivement changé d'univers - nouveau pôle régional qui est en train de naître
perspectives améliorées par l’absence d’expulsions violentes de la pop russophone – pas d’exilés russes
originaires de la Baltique rêvant d’un retour légitime
le retour de la Russie se fait selon les trois axes majeurs :
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diplomatique : instrumentalise la question des minorités russophones pour discréditer PB auprès des
autres pays européens
économique : tirer un profit politique par le biais du secteur énergétique
politique : soutient et financement des politiciens locaux
PB et la Russie développent chacun leurs perceptions des menaces avec l’appréciation de l’OTAN à la fois
protecteur et impérialiste
nv configuration internationale, nécessité d’envisager les relations mutuelles d’une autre façon : imposs
de ne pas tenir compte du passé soviétique
connaissance insuffisante de l’autre - clichés
passage d’une génération nécessaire pour permettre un chgt d’attitude, ds la perception de la Russie
relations doublées d’un enjeu territorial à l’échelle eur :
o élargissement de l’UE, l’OTAN, on peut s’interroger sur le devenir des frontières orientales :
protection d’une Eur fermée ou interface entre l’Eur et sa périphérie ?
o auj, le concept de frontière-rupture est dépassé ; la frontière orient sera contrôlée MS perméable
Bibliographie :
JACOB, Antoine, Les Pays Baltes, indépendances et intégrations, Alvik Editions, Paris 2004
NIES, Susanne, Les Etats baltes, une longue dissidence, Armand Colin, Paris 2004
ROMER, Jean-Christophe, Géopolitique de la Russie, Economica, Paris 1999
Articles :
CHAIGNEAU, Aurore, « 1989-1999 : nouvelles frontières européennes » in Regards sur l’Est, novembredécembre 1999 (pages internet)
CHARLOTIN, Carole, « Russie, Pays Baltes : l'OTAN vu de l'Est » in Regards sur l’Est, janvier-février 2001
(pages internet)
DUMOULIN, Bérengère, « Les minorités nationales dans les pays baltes » in Regards sur l’Est, janvier-février
2000 (pages internet)
McGUIRE, Stryker, « Le formidable renouveau des Etats baltes » in Courrier international, repris de Newsweek,
juillet 2002, n° 611
RANDRIANARIMANANA, Phillippe, « La Russie face à l'Europe des 25 » in Courrier international, avril 2004
(pages internet)
SAFFRAIS, Guylaine, « Lente intégration des Russes dans les pays baltes » in Le Monde diplomatique, février
1998
ZOTOV, Gueorgui, "Les Russes doivent s'intégrer ou partir" in Courrier international, repris de Argoumenty i
Fakty, n° 713, juillet 2004
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