Chapitre 2 : Carriers et laboureurs Les bergers parfois s’aventuraient sur l’autre rive de la Tourache. Ils traversaient la rivière au Bourniouses , au pied de Roche Noire. C’est un autre territoire , le royaume du minéral ,le domaine des ouvriers carriers. Le pli de gypse émerge de la colline , son exploitation remonte à l’époque romaine et a fait la réputation du village. ( Creissan doit son nom au mot latin cresce (craie) et au suffixe anum) Les chantiers » Gaillard et Communale » ont extrait de la bauxite des flans de la colline encerclant la carrière de gypse. Ce minerai a été exploité dès 1908 par la société » Guimaret et compagnie » qui a été intégrée dans le groupe Pechiney. Ce minerai servait de colorant pour la fabrication de revêtement plastique. Ce plissement géologique est l’émergence de la rencontre de deux plaques tectoniques , connu sous le nom de : faille de Creissan Au cours du conflit 39/45 ,dans le cadre de l’opération Over Lock d’appui aux débarquements de Normandie et de Provence les alliés choisirent les mines de Creissan pour le regroupement des armes parachutées dans les maquis. Les Allemands informés l’existence de ce dépôt , le détruisent au cours de l’hiver 43 .Le propriétaire de la plâtrière ,qui assurait les liaisons radios entre les maquis a pu prendre la fuite et neutraliser son matériel. Le gypse se dit en occitan geïssa ou gèis Plusieurs ruisseaux naissent dans cette partie du territoire communal, les Gissières , de la Cappellanier (de la chapelle), de la Cambraisse (lieu de culture du chanvre) .Ils vont alimenter le ruisseau de Nègue Fède (noie brebis) qui coule au fond des Lausses. Le chemin rural n°2 de la Capellanier s’enfonce vers Saume Longue . On le retrouve au cœur du village , c’est l’actuel boulevard Pasteur. Peut- on y voir le chemin reliant les deux églises de CREISSAN St MARTIN et St MICHAEL cédées à AYMERIC1°au Siècle ? Avant de couper la route de QUARANTE , ce chemin longe un tènement appelé « les Carabiniers » .Ce sont généralement des terres données aux soldats qui ont servi l’empereur NAPOLEON dans l’infanterie légère au cours de ses campagnes . Nous savons par les statistiques de 1820 que CREISSAN comptait dans sa population 7 militaires. 1 . Le sud du territoire communal est une vaste cuvette accidentée. C’était le domaine des laboureurs cultivant le blé , la touselle, le chanvre et l’olivier. Les Plandansays, les Lausses, Saume Longue, les Pédanblancs sont les tènements qui jalonnent cette partie du territoire des laboureurs. Vue des Pédanblanc Terres labourables et olivettes A l’ouest après les Plandansays , des étangs ( étangs de la Prade) et des marécages occupaient cette partie du territoire. Les jours de jeûne étant très nombreux au Moyen Age , les moines de l’abbaye de Quarante élevaient du poisson dans ces étangs. Les plombs de lestage des filets retrouvés sur ces terres attestent de cette pratique. Le dernier étang (étang Fage) de ce secteur a été asséché en 1965. jcc 2009 Etang de Comerac en bordure du canal avant le pont de Pigasse Des indices d’habitats lacustres ont été trouvé au bord de l’étang Voie romaine de Béziers à Cahors jcc 2009 2 La borne millaire qui supporte la croix de Souloumiac nous indique l’emplacement de la voie romaine de Béziers à Cahors qui passait au sud du territoire de Creissan. En revenant vers Creissan , nous croisons la trouée de la voie ferrée Cruzy- Colombiers. Mise en service le 14/01/1913 à partir d’un projet du4/04/1868 ,cette ligne de chemin de fer assurait à la halte de Creissan quatre dessertes par jour. Le dernier train a circulé en 1971. Au niveau de la Serre ,on découvre un très beau pont réalisé en pierres de taille . Au printemps sur la route de Quarante et sur le chemin de la Grenatière les rosiers en fleurs , indiquent l’emplacement des anciens abris cantonniers pour les ouvriers chargés d’entretenir la voie ferrée. Ces aménagements ont été la source d ‘erreur dans la transcription des cartes .C’est ainsi que le chemin des Lausses Hautes à changé d’emplacement. Ce nom « Lausses « est un pluriel de mot dérivé de l’occitan. il peut signifier « lots de terre « ou » louanges « pour désigner un lieu de pèlerinage » Un acte du 18juin 1133 ordonné par BERMOND évêque de Béziers unit la chartreuse St Jean de Castres à la chapelle St Vincent de Creissan ( actuellement sur la commune de Puisserguier) . A t’il existé dans ces temps lointain des processions se déroulant entre l’église St Martin et la chapelle St Vincent , ces manifestations passant par ce chemin des Lausses (louanges) ? Le soir venu , bergers , laboureurs et carriers rentrent au village. Petite circulade encerclant la partie sud du château . L’église est en retrait de la partie habitée. jcc 2009 jcc 2009 3