Les concepts QUELQUES CONCEPTS : Pour vérifier nos hypothèses nous avons choisi comme concepts opérationnels, la déperdition scolaire, la violence, l’adolescence, l’école, l’éducation, nous allons les définir et les approfondir. Education Essai de définition de l’éducation : Un survol de l’histoire de l’éducation et de l’histoire socio-économique nous apprend qu’avant de devenir scolaire, l’éducation était d’abord initiation à la vie d’une société. Les philosophes de l’antiquité, les humanistes, les religieux de la renaissance, l’ont considérée, à des degrés divers et sur des effectifs différents. A la fin du XIXème siècle, l’éducation scolaire a pris une place importante dans la vie de l’homme et de la société. L’éducation apparaît comme un phénomène social, elle se développe dans un contexte social. De même, l’éducation scolaire s’inscrit aussi bien dans l’histoire d’une société que dans l’histoire d’un individu. Les définitions ont été nombreuses au cours des siècles, nous en citerons quelques uns. Dans l’apologie, Platon souligne que l’éducation a pour objectif de rendre « les hommes perfectibles dans leur propre vertu et leur propre excellence ». 1 Dans un texte des lois, il souligne l’importance pour le maître, de rendre son élève capable d’atteindre la perfection idéale d’un honnête citoyen tout en favorisant des vertus individuelles. Pour Aldous Huxley (écrivain et philosophe né1864_1963 en USA). L’éducation consiste « à élever des jeunes êtres humains en vue de la liberté, de la justice et de la paix »2 Kant (Emanuel Kant philosophe allemand, 1724_1804, l’un des grands penseurs de lumière) assigne à l’éducation la fin de développer «dans l’individu toute la perfection dont il est susceptible »3 La théorie sociologique de Durkheim confère à l’éducation une mission exclusivement sociale : 1 2 3 Hubert René. Histoire de la pédagogie ; PUF, paris 1949, p.404 Hubert René. Histoire de la pédagogie, PVF Paris, 1949, 404p) Debesse MAURICE. Mialaret GASTON, traité des sciences pédagogiques PUF, Paris, 1969. p 23. « L’homme que l’éducation doit réaliser en nous, ce n’est pas l’homme tel que la nature l’a fait, mais tel que la société veut qu’il soit »4. Toujours au point de vue du grand sociologue : Emile Durkheim : -« l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûrs pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans un ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ».5 L’école apparaît donc comme une expression privilégiée de la société qui lui confie le soin de transmettre aux enfants des valeurs culturelles, morales, sociales, qu’elle juge indispensables à la formation d’un autre adulte et à son intégration sociale. Plusieurs auteurs sont persuadés de la nécessité de l’école pour tous, afin de maintenir l’ordre social. De plus en plus, l’éducation se définit comme la synthèse des exigences individuelles et de celles de la société, la définition proposée par la ligue internationale de l’éducation nouvelle le confirme. « L’éducation consiste à favoriser le développement aussi complet que possible des aptitudes de chaque personne, à la fois comme individus et comme membre d’une société régie par la solidarité »6 L’éducation, selon le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation « l’éducation est l’ensemble des actions et des influences exercées volontairement par un être humain sur un autre être humain, en principe par un adulte sur un jeune et orientée vers un but qui consiste en la formation dans l’être jeune des dispositions de toute espèce correspondant aux fins auxquelles parvenu à maturité, il est destiné » 7 Aussi l’éducation peut se définir comme une tentative de changer le comportement d’un individu dans un sens désiré. Durkheim Emile, éducation et sociologie, PUF, Collection le sociologue, 1966, p.90 4 Durkheim Emile, éducation en sociologie, Paris, PUF, 1973 nouvelles éditions p.51 5 6 Debesse MAURICE .Mialaret GASTON. Traité des sciences pédagogiques PUF, 1969, p25 7 René Hubert page 317-318. le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation Nathan université Or, le droit à l’éducation est reconnu comme un droit légitime et la déclaration des droits de l’homme votée par les nations unies, affirme dans l’article 26, la nécessité de l’éducation et détermine ses objectifs. « L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect de l’homme et des libertés fondamentales ».8 Il semble donc que si la finalité de l’enseignement est la transmission du savoir, celle de l’éducation soit «l’épanouissement de la personnalité ». La déperdition scolaire Ce phénomène de déperdition scolaire ou échec scolaire a vu le jour en 1950 et il représentait « l’insuccès scolaire ».à cette époque, la notion de « déperdition scolaire n’existait pas. On parlait d’inadaptation, débilité mentale, anormalités…etc. Et selon certains sociologues comme Pierre Bourdieu. P Champagne, l’apparition de ce phénomène a coïncidé avec l’ouverture des institutions secondaires pour des personnes catégorisées socialement comme des exclues. D’ou l’impossibilité de se pencher sur le concept de la déperdition scolaire sans citer les étapes que parcourt l’apprenant avant d’aboutir à la déperdition scolaire ou à quitter définitivement l’école. Le retard scolaire Le retard scolaire touche les enfants dont l’âge réel ne correspond pas au niveau scolaire où ils se trouvent. Le retard peut être dû soit, à une inscription tardive, soit à un ou plusieurs redoublements. Un enfant inscrit au-delà de l’âge légal traîne son retard durant toute sa scolarité. il arrive que l’enfant par faute des parents qui le gardent dans la famille au-delà de l’âge de la scolarisation, ou à cause d’un séjour prolongé dans le primaire et favorisent une situation de « retard scolaire » Il existe en effet un nombre élevé scolarisé au cours préparatoire avec un an d’avance, ce qui contribue à diminuer l’âge moyen dans chaque cours, indépendamment des redoublements. Pour René .Zazou et Michel. Dabout: « Tout se passe comme si les enfants de certains milieux privilégiés prenaient un an d’avance au départ comme marge de sécurité qui leur assurerait d’arriver au seuil de l’enseignement secondaire à l’âge réglementaire de 11 ans. En d’autres termes, pour neutraliser la perte 8 Piaget J.’’Où va l’éducation’’. Edition médiations 1972, p.44 éventuelle d’une année en cours de scolarité primaire, il conviendrait de prendre, au départ, un an d’avance. »9 Le retard scolaire, selon le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation à la page 875 « Retard scolaire :dans le parcours scolaire « type »qui mène du CP à six ans à la 6ème à 11 ans puis la seconde à 15 ans,le retard d’un élève est le siége des difficultés qu’il a rencontrées pour suivre, dans des délais voulus, la voie commune, le cursus « normal ».révélant un ou plusieurs redoublement antérieurs,le retard apparaît bien comme un handicap lourd de conséquences sur l’orientation et le devenir de l’élève. Plus le redoublement n’est précoce, plus le risque de récidive est grand et plus s’amenuisent les chances de poursuivre une scolarité longue. Une intense sélection selon l’âge s’opère en effet dans l’enseignement secondaire ; elle s’est plutôt renforcée à la fin des années 1970, dans le cadre même du collège unique .Dès la fin de la 5ème les classes pré professionnelles ou préparatoires à un cap recrutent les élèves les plus en retard. Au Terme du 1er cycle, l’entré en seconde est d’abord promis aux élèves « à l’heure » ; aux autres les préparations au BEP, les bacs technologique et professionnel Même distinction entre séries générales : la moitié de leurs bacheliers ont 18 ans, mais la proportion atteint les trois quarts des séries C (désormais S) qui concentre le fruit de l’excellence scolaire, les élèves en avance. Le retardataire se signale par son âge, mais aussi par des performances scolaires inférieurs à la moyenne, du moins dans les différentes épreuves nationales d’évaluations, en fin du primaire comme en 5ème ou 3ème .s’il ne se déjuge pas volontiers, notre système éducatif ne manque pas de cohérence. Toutes fois, apte à déceler les difficultés et à les sanctionner, il ne parvient pas à y remédier au sein des filières générales, trop peu adaptées. Il tend alors à rejeter vers un enseignement professionnel inexorablement dévalorisé le contingent de ceux, principalement issus des milieux populaires et ouvriers, qui ne parviennent pas à surmonter leurs difficultés. » « Le retard scolaire se manifeste par le redoublement des niveaux c est à dire refaire le même René.Zazzo., Dabout. Michel, Nouveaux commentaires sur la progression scolaire et l’inégalité des enfants devant l’école », revue en France, novembre- décembre, 1954, Puff, p.465-482, cf.p.476 9 programme qu’il a reçu l’année précédente, c’est pourquoi nous pouvons mesurer la profondeur et l’importance de son retard scolaire ». 10 Concernons la déperdition, nous pouvons dire que c’est un concept complexe qui touche plusieurs secteurs (sociologie, psychologie ; pédagogie……) Toutefois, dans mon étude, je limiterai ce concept dans la déperdition scolaire phénomène variable selon les apprenants car chaque déperdition cache l’histoire d’un cas qui a subi la déperdition. Nous pouvons dire (considéré) : tout enfant ayant entamé (commencé) une période éducative et ne l’ayant pas couronné de succès en âge de scolarisation c’est à dire n’ayant pas dépassé 18 ans, est considéré comme un élève en déperdition scolaire. Il existe deux types d’abandon scolaire : l’abandon volontaire dû à des raisons personnelles résultantes des situations socio-économique, cultures, de l’environnement familial l’abandon involontaire ou l’apprenant se trouve obligé de quitter les bancs de l’école suite à l’échec ou au retard scolaire par décision d’un rapport administratif c’est ce qu’on appelle aussi l’exclusion scolaire. De notre point de vue, la déperdition scolaire est avant tout une déperdition personnelle, c’est déjà dit auparavant. La déperdition se manifeste à priori à travers les difficultés que rencontrent les apprenants à s’adapter au milieu scolaire comme le démontreront clairement les résultats après dépouillements de tous les questionnaires Ainsi que les difficultés d’assimilation des connaissances primordiales dans le cursus scolaire. Quelques difficultés sont ressenties lors du passage d’un niveau à un autre, du primaire au secondaire et du second au lycée … Il y a plusieurs types d’élèves en cas de déperdition scolaire, une hiérarchie s’est imposée. Types anti-scolaire, types inhibés recouvrent la majorité des cas, Types élèves parascolaire, types élèves idéaux. Elèves anti-scolaire : Cherchent un plaisir immédiat, leur avenir est plutôt rêvé que pensé. Elèves inhibés : Leur souhait pour réussir est grande, mais ils ont problème de concentration, se sont des enfants anxieux, tout ce qui est en relation avec le cour leur fait peur et leur fait perdre leur niveau. 10 Le retard scolaire, selon le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, édition 2003 à la page 875 L’élèves parascolaires : Jouissent d’une curiosité et d’une intelligence exemplaires .néanmoins, ils n’utilisent ces compétences que dans des domaines autres que l’enseignement et les programmes scolaires par exemple, jouer de la guitare….etc. L’élève idéal : malgré qu’il le considère « parfait »pour le système éducatif, il a des manques et des problèmes d’ordre personnel. En vue de donner l’image de l’apprenant qui s’intéresse de prés aux programmes et aux disciplines enseignées. FRANCOISE DOLTO (psychanalyste française) et d’après des séances d’études de la psychologie de l’enfant, a pu nous procurer certains remèdes à l’échec scolaire, elle affirme que la raison de l’inconscience empêche l’enfant à réaliser ses désirs et souhaits. Elle ajoute que les enfants ont une envie consciente de la mémorisation mais ils n’y arrivent pas, ce qui s’explique par la force de l’inconscient. Echec scolaire Selon le dictionnaire encyclopédique VOLUME 1, p 289 « l’échec scolaire désigne donc un problème relatif et évolutif .il n’existe qu’en fonction d’un contexte social historique déterminé. Cette notion n’a pas de sens dans une école fondée sur le principe de droit d’accueil pour tous, et sur celui de la séparation entre l’école primaire (l’école du peuple) et l’école primaire post-élémentaire. Elle est impensable dans une société ou la majorité des jeunes accèdent directement à l’emploi par l’apprentissage et la formation « sur le tas ». L’échec scolaire devient un problème social lorsque l’institution scolaire est régie par deux règles : celle de la continuité entre les cycles (le primaire est la propédeutique du lycée) et celle du droit à la réussite pour tous. La notion d’échec scolaire devient central dans un système social ou la qualification scolaire (les diplômes) pèse lourdement sur la qualification scolaire « l’échec scolaire » équivaut alors à une déqualification voire une disqualification social. Ce phénomène s’amplifie dans des périodes de chômages : la non qualification scolaire signifie dans ce cas une quasi –exclusion social. On pourrait définir l’échec scolaire comme la différence entre l’offre et la demande .quand l’offre d’enseignement (ce que produit l’école) correspond à la demande social (ce que veut la société) on ne parle pas d’échec scolaire. La déperdition scolaire résulte de la combinaison de deux facteurs : Les abandons qui se produisent lorsque les élèves interrompent leurs études avant la fin du cycle scolaire et les redoublements de classe. Ces deux composantes, redoublements et abandons, contribuent à alourdir le bilan de la déperdition scolaire. Pauli et Brimer, dans leur rapports sur le problème de la déperdition scolaire dans le monde, estiment qu’il y’a déperdition quand les pays ne parviennent pas à atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés en matières d’éducation. Ils affirment que les échecs scolaires se manifestent « lorsque les enfants ne parviennent pas au niveau d’instruction requis, lorsqu’ils redoublent des années d’études, lorsqu’ils quittent l’école »11 L’abandon ou la désertion scolaire concerne les élèves qui sont arrivés à un point intermédiaires ou non terminal d’un cycle d’enseignement. Un élève mal formé et quittant l’école prématurément est promis au chômage et à la délinquance. Cependant, l’école n’est pas responsable des tous ces abandons. Il y’a distinction nécessaire entre : 1) Quitter « délibérément » sans échec 2) Etre en échec est : -soit être éliminé officiellement. -soit en tirer les conclusions et abandonner l’école. Le redoublement : Le redoublement second élément qui intervient dans la déperdition scolaire. Le redoublement est le fait, pour un élève de rester dans la même classe et d’accomplir le même travail que l’année précédente.12 On peut parler à ce propos de l’inefficacité du système puisque des élèves admis dans un cycle ne réussissent pas à atteindre le niveau requis : chaque pays fixe à sa manière une série de seuils que l’élève doit franchir pour passer dans la classe 11 PAULi ET BRIMER La déperdition scolaire, un problème mondial, une étude et enquêtes d’éducation comparée, UNESCO, B.I.E, PARIS, GENEVE, 1971 12 Si l’élève redouble sa classe, c’est une perte pour le système et sur le plan économique, c’est ce que LUCETTE MERLET appelle la « perte d’années élève ». REF .MERLET LUCETTE (‘la nature et les causes du retard scolaire’ revue enfance, Spécial- novembre ; décembre 1954-P.142). supérieure. L’école détermine la réussite ou l’échec de l’élève d’après le travail fourni pendant L’année scolaire ou d’après les résultats obtenus à un examen de fin d année. Les élèves qui ne réussissent pas, soient redoublent leur année, soient, quand ils ont dépassé l’age réglementaire, se trouvent éliminés par le système, ils décident d’abandonner leurs études. Quand l’enfant redouble sa classe,il perd une année à refaire ce qu’il a déjà fait et par là même ,à s’ennuyer. Les inconvénients du redoublement résultent d’une répétition souvent superflue des efforts d’enseignement et, par conséquent, une perte de temps pour les élèves qui ne sentent moins motivés pour apprendre. La violence L’éducation nationale est confrontée à ce jour à des phénomènes répétés de violence qui dépassent de loin « les simples plaisanteries » Les écoles étaient considérées des « sanctuaires » que chacun s’efforcer de respecter .Elles étaient des lieux ou la violence sociale ne pénétrait que difficilement. En effet l’école est une communauté humaine ou les jeunes scolarisés peuvent trouver une sécurité physique et psychologique, certaines leur permettant de s’approprier des repères et des savoirs. « Au début des années quatre-vingt-dix, on découvre soudainement à travers les médias que l’école ne serait plus un havre de paix mais le lieu de tous les dangers. Racket, vols, agressions,…..etc. .Semble être devenus sinon le quotidien du moins un problème crucial pour l’école »13 D’ou l’importance de définir le concept de violence. Au niveau étymologique la « violence » permet de dégager l’idée d’une force naturelle qui exerce contre quelque chose ou quelqu'un et qui Dépasse la mesure (que l’on se fixe), qui perturbe un ordre, en freinât des règles »d’après MICHAUD, 1978. « Il y a violence quand une situation d’interaction, un ou plusieurs acteurs agissent de manière directe ou indirecte, massé ou distribuée, en portant atteinte à une ou plusieurs autres personnes à des degrés variables, soit dans leur intégrité physique, soit dans leur intégrité morale, soit dans leur possession, symbolique et culturelle ». (MICHAUD, 1978).14 Cette définition compte aussi bien des actes que des états de violence. 13 Mémoire réalisé par Baqalli Hanane, prévention de la violence en milieu scolaire, le cas de collèges en ile de France du XXème arrondissement de paris, sous la direction de Mr Youssef Chiheb, année 2003-2004.p1. 14 Même référence que précédemment, p.1. « Quand on parle de violence, trois concepts sont généralement évoqués : l’agression, l’agression et la violence. L’agressivité renvoie à une disposition mentale, l’agression à un mode d’expression et la violence à une forme d’expression jugée socialement plus grave dans les contextes ou elle se manifeste »15. (HEBERT J., 1991). Le petit Robert donne comme première définition de violence « abus de la force » et de faire violence : « agir sur quelqu’un en employant la force ou l’intimidation. Pour Sigmund Freud, la violence est partout, réelle ou potentielle, légitime ou pas. D’autre comme, DURKHEIM, et FREUD et encore, admettent que la violence est une conduite « naturelle ». 15 Même chose que précédemment, p.2