PE 285.513 4/9 AD\416859FR.doc
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JUSTIFICATION SUCCINCTE
Il est important de tirer des enseignements des divers systèmes de soins de santé existants, mais il
ne faut pas pour autant essayer d'imiter des régimes qui ont été créés et qui se sont développés
dans un environnement culturel, politique, économique et historique différent. Les régimes de
protection de la santé en vigueur dans l'Union européenne ont permis de garantir un accès presque
universel aux soins. Ils ont assuré des soins médicaux et des services de santé publique qui sont
acceptables pour le public et qui marquent un haut degré de solidarité. Toutefois, d'importants
problèmes se posent du point de vue de la viabilité de ces régimes en raison de l'allongement de
l'espérance de vie de la population et des insuffisances qui ont entaché la gestion et la fourniture
des services de santé, auxquelles il faut remédier. Il convient de rappeler à ce propos que,
conformément à l'article 152, paragraphe 5, du traité d'Amsterdam, "l'action de la Communauté
dans le domaine de la santé publique respecte pleinement les responsabilités des États membres
en matière d'organisation et de fourniture de services de santé et de soins médicaux".
Il existe de grandes différences entre les États membres de l'Union européenne en ce qui concerne
les dépenses par habitant consacrées aux soins de santé. Même si ces dépenses sont exprimées en
pourcentage du produit intérieur brut (PIB), des écarts importants demeurent. L'Allemagne vient
en première position, avec 10,5 % du PIB consacrés aux soins de santé en 1996, suivie de la
France, des Pays-Bas, du Portugal, de l'Autriche et de la Belgique; dans ces cinq pays, la part des
dépenses consacrées aux soins de santé, exprimée en pourcentage du PIB, se situe au-dessus de la
moyenne (non pondérée) de l'Union européenne, à savoir 7,8 %. À l'autre extrémité, le
Royaume-Uni consacre 6,7 % de son PIB aux soins de santé. Malgré le lien notoire qui existe
entre le revenu national et les dépenses consacrées aux soins de santé (globalement et en
pourcentage du PIB), ces chiffres ne reflètent pas totalement la richesse des pays intéressés. En
effet, des pays relativement prospères, tels que le Danemark et le Royaume-Uni, consacrent un
pourcentage moins important du PIB aux dépenses de santé que des pays plus pauvres, comme
l'Irlande et le Portugal.
L'extension de la couverture de la population par l'assurance maladie obligatoire a contribué à
renchérir les soins de santé dans plusieurs pays. Dans tous les États membres, à l'exception des
Pays-Bas, l'assurance maladie obligatoire, selon la définition qu'en a donnée le Bureau
international du travail, couvre plus de 90 % de la population. La couverture universelle a été
étendue à l'ensemble de la population avec la création de régimes nationaux d'assurance maladie
en Italie, au Portugal, en Espagne et en Grèce à la fin des années soixante-dix et au début des
années quatre-vingt. En Irlande, seules les personnes à faible revenu sont couvertes pour les soins
de santé primaires (General Medical Services Scheme); les autres doivent prendre à leur charge
une part très élevée des frais pour la consultation de spécialistes et les soins en milieu hospitalier.
Aux Pays-Bas, pratiquement tous ceux qui ne sont pas couverts par le régime obligatoire sont
affiliés à des régimes d'assurance volontaire. Seulement 1 % de la population n'est pas assurée (le
plus souvent, il s'agit de personnes très fortunées). En revanche, la couverture n'a, pendant
longtemps, pas été universelle pour les cas d'incapacité et de maladie graves et prolongées.
Seulement 60 % de la population est obligatoirement couverte pour les services hospitaliers et les
soins de spécialistes. Des droits pratiquement universels (couverture d'environ 99 %) sont
maintenant garantis en Belgique, en France et au Luxembourg et quelque 90 % de la population
est couverte par l'assurance légale en Allemagne. Dans ce pays, tous ceux qui ne sont pas couverts