
Faits marquants
L'année 2015 sera décisive pour le Sénégal pour matérialiser ses ambitions de développement à
travers la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui nécessitera l'accélération des réformes
pour rendre les objectifs de croissance fixés à moyen terme crédibles (7 à 8 % de croissance
annuelle). Il s'agira notamment d'approfondir les réformes budgétaires et foncières, de réduire le
coût des transports et surtout de remédier aux dysfonctionnements dans la fourniture d'électricité
(qui coûte annuellement au budget national l'équivalent de 1,5 point de PIB) en faisant face en
priorité aux nouveaux retards dans la mise en œuvre des investissements prévus. Le Sénégal devra
assurer la viabilité des finances publiques à travers un déficit à moyen terme en-dessous de 4% du
PIB et une meilleure allocation et planification des dépenses, afin de dégager les ressources
nécessaires au financement des investissements prévus dans le PSE.
Climat des affaires/énergie : la lenteur des réformes et de la mise en œuvre du plan
d'investissement dans le secteur énergétique représentent des obstacles majeurs à la compétitivité
de l'économie sénégalaise et un effort budgétaire très important (subventions, arriérés d'impôts,
etc.). L'année 2015 ne devrait cependant pas voir d'amélioration notable dans ce secteur.
Commerce/balance commerciale : la balance commerciale du Sénégal présente un déficit structurel
lié principalement à une dépendance importante de l'économie nationale aux importations,
notamment de produits agricoles.
Accord de Partenariat Economique : le Gouvernement sénégalais souhaite déployer les efforts
nécessaires pour la ratification de l'APE. Il est donc primordial de clarifier comment l'UE va contribuer
à la mise en œuvre du PAPED.
Agriculture : la production céréalière 2013/2014 a diminué de 17% par rapport à la moyenne des
cinq dernières années. Cette situation place le Sénégal en 1
ère
position des pays du Sahel les plus
touchés par l'insécurité alimentaire. A l'horizon 2017, le Gouvernement souhaite satisfaire
totalement la demande nationale en riz blanc à partir de la production locale. Cependant, compte
tenu de la faible compétitivité du riz local concurrencé par le riz asiatique, il semble difficile
d'atteindre une autosuffisance en riz à un horizon aussi proche que l'année 2017.
Ressources naturelles : avec la mise en exploitation de la première mine de zircon au Sénégal fin
2014, le Sénégal pourrait se classer dans le top 5 des producteurs mondiaux. Compte tenu du recul
du cours du pétrole, l'exploitation effective des gisements, découverts en 2014 par Cairn Energy, ne
devrait pas avoir lieu dans un avenir proche.
Pêche : huit ans après l'expiration du dernier protocole, l’accord de pêche signé entre l'UE et le
Sénégal en 2014 permettra à 38 navires européens, pêchant essentiellement les thonidés, d'opérer
dans la zone économique exclusive sénégalaise, moyennant le paiement d'une compensation
financière globale de près de 14 000 000 EUR pour les 5 prochaines années.
Infrastructures : l'un des grands projets d'infrastructures en cours aujourd'hui est l’Aéroport
International Blaise Diagne (IABD). D'un coût de 350 000 000 EUR, situé à 50 km de la capitale,
l'aéroport aurait une capacité d'accueil de 3 millions de passagers par an en moyenne. Il disposerait
également d'une aérogare de fret d'une capacité de 50 000 tonnes par an en moyenne. Son
inauguration est officiellement prévue fin 2015, mais son entrée en service ne devrait pas avoir lieu
avant l'année prochaine.
Compte tenu des difficultés économiques structurelles du pays et des engagements pris par le
Président Macky Sall, seule une rupture profonde avec la gestion passée permettra de faire
avancer les réformes nécessaires à l'atteinte des objectifs de croissance du Plan Sénégal Emergent
(7 à 8%). S'il n'engage pas une telle rupture en 2015, ses chances de réélection pourraient se
retrouver compromises.