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Allocution de Monsieur Gaston FLOSSE,
Président-Sénateur de la Polynésie française
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PRESENTATION DU PLAN DE RELANCE
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Mercredi 16 avril 2014 à 09h00 Présidence de la Polynésie française
Madame, Monsieur,
Je vous remercie d’avoir pondu si nombreux à notre invitation. Voilà 10 mois que les
Polynésiens, à une large majorité, nous ont rappelé aux affaires du pays afin de redresser la
situation catastrophique dans laquelle il se trouvait.
J’ai déjà souligné que la situation que nous avons trouvée était bien pire que nous ne
l’avions imaginée. A lui seul, un chiffre donne une idée vertigineuse de l’abime dans lequel
Oscar TEMARU l’a laissé tomber : 54 milliards de dettes.
Au bas mot, ce ne sont pas moins de 15.000 emplois directs qui ont été détruits, tandis
que le nombre de personnes inscrites au Régime de Solidarité Territorial atteint des sommets,
avec près de 80.000 personnes, près du tiers de notre population.
Dès notre retour au pouvoir, voilà 10 mois, nous avons tout fait pour briser la spirale
infernale de la crise nourrissant la crise et créer les conditions d’un retour à la confiance.
Recréer un cercle vertueux dans un pays exsangue et démobilisé, doutant de lui-même et de
ses propres capacités, était une gageure.
D’autant plus que pour les plus malheureux de nos concitoyens, il y avait urgence.
Nous avons donc instauré un dispositif de solidarité, dans la mesure de nos moyens en leur
faveur.
Les aides distribuées, pour plus de 2 milliards ont non seulement amélioré leurs
conditions de vie, mais aussi contribué à la relance de la consommation.
Mais plus important encore pour notre économie, nous avons également accéléré les
dépenses d’investissement dès 2013, et réussi, avec l’avance de l’Etat, à payer les entreprises
dont les factures étaient en souffrance et une partie de la dette de 8 milliards due aux
communes.
Au-delà des concepts et des théories économiques, la volonté de mon gouvernement a
été de mettre en œuvre sans tarder des dispositions de nature à favoriser la relance et la
croissance économique, avec le redressement des comptes publics, et le retour du Pays à sa
propre solvabilité.
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C’était un préalable indispensable qui nous a obligé à faire appel à la solidarité de tous,
en augmentant la pression fiscale, en recherchant des économies partout où cela était
possible et en optimisant les ressources mobilisables en faveur de l’emploi.
Ce n’était pas facile, pour vous en particulier, vous les chefs d’entreprises ; mais
vous nous avez fait confiance et je vous en remercie.
Aujourd’hui, vous avez compris que nous sommes bien au-delà d’une relance, nous
sommes dans un processus plus profond de refondation de notre économie.
Tout le gouvernement participe à l’élaboration de cette refondation et en premier chef,
le Vice-président Nuihau LAUREY.
Le plan de relance qu’il va vous présenter en détails dans un instant, n’est que la partie
émergée de ce travail. La plupart des dispositions importantes que contient le plan de relance
sont déjà mises en œuvre. C’est le cas principalement, grâce à la forme de la fiscalité de
juillet 2013 du budget d’investissement, qui n’avait pas atteint depuis longtemps le niveau que
nous avons fixé, et qui est financé à hauteur de 37 milliards.
Avec l’Etat et les établissements publics du Pays, c’est un montant d’environ 60
milliards de francs d’investissements qui sera programmé cette année. C’est historique.
Pour accélérer l’exécution des dépenses, l’administration devra accélérer ses
procédures et peser moins sur le secteur privé.
Il faut vous redonner de l’oxygène.
La collectivité peut et doit impulser la relance ; mais la véritable croissance, c’est vous
qui allez la faire.
L’ensemble des 50 mesures ont pour vocation de favoriser la création d’emplois, de
dynamiser nos principales potentialités économiques et de renforcer la compétitivité de notre
économie.
La simplification des rapports public- privé, l’allègements des charges qui pèsent sur
vos entreprises, l’adaptation du droit du travail aux contraintes économiques du moment, une
fiscalité plus incitative pour les entreprises mais encore plus pour les grands investisseurs, le
droit de la concurrence tant attendu, l’accession à la propriété facilitée, y figurent parmi
d’autres.
Sont présentés au conseil des ministres de cet après-midi même plusieurs mesures
d’application des projets indiqués dans la brochure qui vous sera distribuée :
- l’abrogation de contraintes relatives aux déclarations de prix et de marges ;
- la simplification des formalités pour les manifestations commerciales ;
- l’extension du recours au chèque service ;
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- l’allègement des droits d’enregistrement pour la première acquisition de logement, la
suppression du droit au bail pour les habitations et diverses mesures de simplification
fiscales ;
- enfin, des mesures pour encourager le séjour des grands yachts de plaisance qui
dépensent beaucoup d’argent chez nous.
L’ensemble de ces 50 mesures qui seront suivies de bien d’autres et ces
investissements sans équivalents depuis une décennie, constituent la première phase de la
relance du développement de notre pays.
La phase suivante verra l’éclosion de grands projets que des investisseurs mèneront et
financeront, selon nos orientations, comme le Tahiti Mahana Beach, le projet aquacole des
Tuamotu ou encore la zone touristique d’Atimaono ou le Moorea Mahana Beach.
Ces projets auront des effets d’entraînement sur vos entreprises et s’inscrivent dans
une valorisation durable de nos ressources et de nos potentiels.
Je vous convie à réfléchir à ce que vous pouvez préparer pour bénéficier des
opportunités qui s’offriront.
Le plan de relance est donc un ensemble complexe à plusieurs étages, il ne se limite
pas aux seules mesures contenues dans le document qui vous sera remis tout à l’heure,
sachant qu’il n’existe pas de recettes miracles, cela se saurait.
La relance économique est aussi un état d’esprit, une confiance partagée et voulue
dans l’avenir, une meilleure prise en compte des alités qui nous entourent. Ces mesures, si
elles ne s’accompagnent pas d’une nouvelle manière de regarder les choses, seront de portée
limitée, voire inutile.
Je le redis ici, comme je l’ai dit à l’assemblée jeudi dernier, nous devons croire en nous,
en nos potentialités, voir le monde qui nous entoure comme il est, sans dogmatisme, et
chercher à en tirer le meilleur bénéfice pour notre Pays.
Si nous n’y croyons pas nous-mêmes, qui donc y croira à notre place ?
Pour être régénératrice, notre espérance doit être contagieuse.
Les équilibres du monde changent. Ils font du Pacifique le nouvel enjeu, entre les deux
grandes puissances qui le dominent, les Etats Unis et la Chine, entre l’Asie et le continent
américain.
La Polynésie est située au cœur de cet enjeu : là est notre chance, renforcée par le fait
que nous faisons partie d’une grande Nation qui nous protège et nous fait confiance : la
France.
Si nous parvenons ensemble à tirer le meilleur parti de ces atouts, notre avenir est
assuré.
Cependant, n’oublions pas la finalité de tous ces efforts.
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Ce n’est pas la croissance pour elle-même, pas même la richesse pour elle-même ; non,
mais bien notre capacité à préserver une manière de vivre, un savoir vivre ensemble.
Il s’agit de préserver un système qui donne sa place à tout le monde, qui permette à
nos enfants de vivre et de travailler dans leur pays, de construire une société qui procure les
moyens de la solidarité, dans laquelle la solidarité a encore un sens et n’est pas un vain mot.
C’est cela qui doit nous motiver, ce gout conjugué de l’effort et de la solidarité, cette
authenticité polynésienne préservée qui donne du sens à notre autonomie dont nous fêterons
bientôt les trente ans.
Voilà pourquoi nous devons réussir, et pourquoi nous réussirons, tous ensemble.
Je vous remercie.
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