Je vous remercie de votre invitation à cette troisième conférence internationale du
CEA). Vous avez choisi cette année de vous interroger sur la réforme de
l'assurance.
"S'agit-il d'une opportunité ou d'une menace?" vous demandez-vous.
J'y répondrai en commençant par une question : Quelles menaces aujourd'hui
pour l'assurance ?
La réponse qui vient immédiatement à l'esprit est la crise financière de 2007-2008,
qui est devenue une crise économique et budgétaire, mais aussi – nous le voyons
ici en Grèce et partout en Europe – une crise sociale, une crise de société.
Je sais que la crise actuelle n'est pas venue du monde de l'assurance. Mais
personne ne peut considérer que la crise ne le concerne pas. Nous devons tous
tirer les leçons de la crise. Nous devons améliorer la régulation et la supervision de
l'ensemble du secteur financier pour que les erreurs du passé ne se reproduisent
plus.
La crise a rappelé l'importance d'assurer une saine gouvernance et d'une bonne
gestion des risques, pour que le secteur financier soit plus fort et plus sain. Un
secteur financier qui assurera une base solide pour l’économie réelle.
Comme vous le savez, les travaux de la Commission sur la régulation de
l'assurance n'ont pas attendu la crise pour démarrer. Permettez-moi de vous
indiquer, télégraphiquement, nos chantiers principaux:
Premier sujet : Solvabilité 2
C'est une évolution qui se prépare depuis dix ans. Le régime de contrôle actuel en
matière d'assurance et de réassurance – le système dit Solvabilité 1 - n'est plus
satisfaisant. Il n'est pas basé sur les risques et ne reflète pas la réalité
économique du métier des assureurs et réassureurs.
C'est pourquoi Solvabilité 2 est si important: en introduisant un régime de contrôle
moderne, Solvabilité 2 apportera beaucoup au secteur de l'assurance, ainsi qu'aux
consommateurs et à l'économie en général :
- Solvabilité 2 récompensera les assureurs dont la gestion des risques est saine et
améliorera la protection des assurés.
- Solvabilité 2 permettra aux assureurs de continuer à jouer leur rôle
d'investisseurs de long terme, pour financer l'économie réelle et consolider la
reprise de l'économie européenne.
- Je crois également que ces nouvelles règles rendront l'Europe plus
attractive pour les assureurs et réassureurs du monde entier, en leur offrant un
environnement sain et sécurisé.
Mesdames et Messieurs – n'oublions pas que notre Directive Solvabilité 2 a déjà fait
avancer les réflexions sur la régulation de l'assurance au niveau mondial. Le
régime est fondé sur une approche économique des risques et il organise la
supervision transfrontalière. A ce titre, il peut être considéré comme le système le
plus abouti au monde.
Et la convergence internationale est très importante dans notre économie
mondialisée. La preuve principale est le processus G20. C'est pourquoi j'attache
beaucoup d'importance au dialogue avec les autorités des pays tiers et notamment
avec les Etats-Unis, en ce qui concerne la régulation des assurances.