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Saudreau Blandine et Léon Doriane
11/10/2010
Histologie, Intestin grêle, Dr Le Calvé
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Intestin grêle
I- Topographie
L’intestin grêle est le lieu principal de l’absorption de la digestion chez l’homme. Il correspond à un
tube de 3 mètres de long. Il s’étend du pylore jusqu’à la valvule iléo-caecale, avec une diminution
progressive de son calibre.
Anatomiquement, il se divise en 2 parties :
- le duodénum
- le jéjunum ( 2/5 des anses grêles ) et l’iléon ( 3/5 )
La limite histologique entre les 2 parties se fait au niveau de l’ampoule de Vater : au dessus, le
duodénum ( dérive de l’intestin antérieur ), et en dessous, le jéjuno-iléon.
A- Valvules conniventes ( = de Kerckring )
Leur développement est maximal au niveau du jéjunum proximal et commence au niveau de
l’ampoule de Vater. Elles correspondent à des replis falciformes permanents et font saillie
dans la lumière de l’intestin grêle. Elles sont formées par le soulèvement de la sous-
muqueuse. Elles amplifient la surface de l’intestin grêle, en la multipliant par 3.
B- Villosités
On les retrouve dans toute la muqueuse de l’intestin grêle, mais elles sont plus nombreuses
dans le duodénum et le jéjunum proximal.
Les villosités sont formées par l’expansion de la muqueuse ( le chorion soulève l’épithélium ).
Elles multiplient la surface de l’intestin grêle par 10.
Dans le duodénum les villosités sont larges et aplaties ( en forme de feuille ).
Dans le reste de l’intestin grêle et en particulier au niveau de l’iléon, elles ont une formation
cylindro-conique ( en forme de doigt ).
A la base des villosités s’ouvrent les orifices des glandes de Lieberkühn.
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C- Orifices des glandes de Lieberkühn
D- Follicules lymphoïdes dans la muqueuse et la
sous-muqueuse
Ces follicules soulèvent la muqueuse et la sous-muqueuse. Ils sont proéminents dans les
endroits où manquent villosités et glandes. Ils se regroupent en agrégats, notamment au
niveau de l’iléon terminal, où ils forment les plaques de Peyer : ces plaques sont toujours
opposées à l’attache du mésentère.
II- Histologie
A- Muqueuse
1- Epithélium de revêtement des villosités
(prismatique simple)
a- Les entérocytes
Ce sont les cellules les plus nombreuses :
- Cellules prismatiques hautes ( 25 µm )
- Noyaux ovalaires et subcentraux (tous situés à la même hauteur)
Sur les faces latérales des entérocytes, il existe des complexes de jonctions très efficaces pour
l’étanchéité de l’épithélium. La cohésion entre ces cellules se fait grâce aux interdigitations et
aux desmosomes. Les entérocytes sont des cellules absorbantes.
Dans le cytoplasme on trouve de nombreuses mitochondries situées aux 2 pôles de la cellule.
Microvillosités
Au pôle apical des entérocytes, il y a de très nombreuses et régulières microvillosités ( 3000
microvillosités pour une cellule ) d’où le nom de cellules à plateau strié. Dans leur axe se
trouvent des filaments d’actine insérés sur le plateau terminal. Les microvillosités augmentent
la surface de l’intestin grêle par 20. Elles sont recouvertes abondamment par le cell coat ( =
glycocalyx ) qui est plus épais à la partie apicale. Le glycocalyx permet une très grande
résistance aux agents protéolytiques et mucolytiques. Il participe au processus (sus) de digestion
par l’adsorption d’enzymes pancréatiques.
Membrane plasmique
La membrane plasmique du plateau strié participe au processus de digestion des peptides et
disaccharides car elle renferme la phosphatase alcaline et de nombreuses enzymes.
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Absorption
L’absorption des lipides est marquée par la formation de gouttelettes lipidiques et par leur
migration hors des cellules -> ce qui correspond à la formation des chylomicrons.
L’absorption se fait à partir d’acides gras et de monoglycérides.
Lors de la phase active de digestion, les membranes basolatérales des entérocytes s’écartent un
peu, et ménagent un espace -> c’est l’espace intercellulaire de Grünhager : c’est à ce niveau que
passent les chylomicrons qui passeront ensuite dans le chorion pour atteindre le chylifère
central (vaisseau lymphatique).
Remarque : les monosaccharides et acides aminés passent directement dans le capillaire
sanguin.
b- Les cellules caliciformes
Elles sont moins nombreuses que les entérocytes, peu nombreuses dans le duodénum et de
plus en plus nombreuses dans le jéjunum.
Ces cellules sécrètent en continue du mucus dont le rôle est lubrificateur et protecteur.
c- Les cellules neuroendocrines
Cf glandes de Lieberkühn
Elles sont moins nombreuses que les entérocytes.
d- Les lymphocytes intra-épithéliaux (LIE)
2- Epithélium de revêtement des glandes de
Lieberkühn
L’épithélium de revêtement des villosités s’invagine dans le tissus conjonctif sous-jacent ( =
chorion ) pour former des glandes -> les glandes de Lieberkühn ont le même épithélium que
les villosités = prismatique simple, mais moins haut .
Autour d’une même villosité, il y a environ 25 glandes de Lieberkühn s’ouvrant à sa base.
a- Les entérocytes
Ils possèdent moins de microvillosités que les entérocytes villositaires, et sont moins
nombreux.
La régénération de l’épithélium glandulaire et villositaire se fait par des cellules situées à mi-
hauteur des glandes ( moitié inférieure ) . Un renouvellement complet se fait en 2 à 3 jours.
Une insuffisance de renouvellement provoque une atrophie glandulaire et villositaire.
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b- Les cellules caliciformes
Moins nombreuses qu’au niveau des villosités.
c- Les cellules de Paneth
Elles se situent uniquement après l’ampoule de Vater ( n’existent pas dans le duodénum
histologique ). Elles sont de + en + nombreuses au fur et à mesure qu’on s’éloigne du
duodénum.
Ce sont des granulations acidophiles, dans le fond des glandes de Lieberkühn uniquement.
Caractéristiques :
- Cellules pyramidales à noyau rond basal = même caractéristique que les cellules séreuses
- Pôle apical rempli de grosses granulations homogènes envacuolées acidophiles
C’est une population stable à longue durée de vie, environ 20 jours.
Elles synthétisent :
- lysozyme ( substance bactériolytique )
- phospholipase A2
- peptide de la famille des défensines
=> ces cellules régulent la flore microbienne des glandes intestinales.
d- Les cellules neuroendocrines
- cellules EC, ECL, D ( cf généralités )
- cellules L à entéroglucagon retrouvées tout au long de l’intestin grêle jusqu’au colon : elles
inhibent les sécrétions d’acide gastrique.
Les cellules neuroendocrines sont plus nombreuses que sur les villosités, elles ont une
répartition clairsemée. L’étage duodénal correspond au secteur endocrine majeur du tube
digestif ( puis diminution progressive )
La muqueuse duodéno-jéjunale
- cellules S à sécrétine, stimulées par l’acidité du chyme gastrique
- cellules à cholécystokinine ( CCK) stimulées par les graisses et les dérivées protéiques
- cellules à Gastric Inhibitor Peptid ( GIP ) stimulées par les composants glucidiques et
lipidiques
- cellules M à motiline
La muqueuse duodénale
- cellules G à gastrine, stimulent la sécrétion d’acide
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3- Le chorion
Dans les villosités, le tissu conjonctif est constitué par un réseau délicat de fibres de réticuline
et de quelques fibres élastiques.
L’axe de la villosité est occupé par un vaisseau lymphatique : le chylifère central, qui est
entouré de quelques cellules musculaires lisses ( issues de la couche inférieure de la
muscularis mucosae ) qui constituent le muscle de BRÜKE.
Dans cet axe, une ou deux artérioles remontent jusqu’au sommet de la villosité pour se
ramifier en un réseau très anastomosé de capillaires sanguins ( fenêtrés).
Les capillaires sont placés immédiatement sous l’épithélium ( ce qui est important pour la
digestion ).
Autour des glandes, le tissu conjonctif est plus abondant, plus riche en fibres conjonctives.
Les follicules lymphoïdes sont nombreux, ils peuvent être volumineux et déborder dans la
sous-muqueuse = on parle de follicules clos car ils sont de grande taille. Ces follicules
fusionnent dans la partie terminale de l’iléon, formant les plaques de Peyer. Comme tout tissu
lymphoïde, il involue avec l’âge.
Les plaques de Peyer sont recouvertes par un épithélium modifié constitué :
- d’entérocytes cubiques (et non prismatiques)
- de cellules M ( = microfolds cell ) : cellules à micro replis. Ce sont des cellules larges à
noyau basal, cytoplasme mince qui présente des invaginations basolatérales où se nichent
des macrophages et des lymphocytes.
-> Quand des antigènes se trouvent dans la lumière intestinale, ils sont captés par les cellules M,
migrent dans leur cytoplasme, et vont être déversés au contact des cellules immunocompétentes.
Par ce contact, il y a activation lymphocytaire et expansion clônale ( type B ou T ). Les
lymphocytes migrent par les voies lymphatiques vers le ganglion mésentérique régional. Il y a
poursuite de l’expansion des lymphocytes qui vont vers le canal thoracique pour gagner la
circulation générale, puis reviennent vers le chorion où s’est passé la stimulation antigénique
initiale ( = c’est le Homing des lymphocytes ), sous forme de lymphocytes T ou de plasmocytes
sécrétant des Ig A.
Ces Ig A sécrétoires ont besoin d’un composant sécrétoire pour traverser l’épithélium. Ce
composant est sécrété par l’entérocyte. Ces Ig A se retrouvent dans le glycocalix ou la lumière
grâce au composant sécrétoire qui les protège de la digestion enzymatique.
Il existe un mécanisme de défense antiviral et antibactérien au niveau du glycocalix par les
Ig A.
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