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pour les ressortissants d'États non signataires de la Convention de 1959, le
mécanisme de centralisation des informations dans l'État de nationalité prévu par
l'article 22 de la Convention ne fonctionne pas. Dans le contexte de l’UE, pour ce qui
concerne ces ressortissants de «pays tiers», il n’est pas possible d’établir s’il y a eu
des condamnations pénales dans d’autres États membres sans les consulter tous. Par
exemple, si l’Allemagne exerce des poursuites à l’encontre d’un ressortissant d’un
pays tiers, elle ne peut savoir si l’accusé a déjà été condamné pour des infractions
similaires au Danemark sans consulter les 24 autres États membres.
5. Les lacunes des mécanismes existants ont été expliquées dans le Livre blanc adopté
par la Commission le 25 janvier 2005
. Après l’analyse de ces lacunes, le Livre blanc
avance des propositions pour améliorer la situation actuelle. Il proposait entre autres
de faire appel à l'État membre de condamnation plutôt qu’à l’État membre de
nationalité pour obtenir des informations complètes et fiables sur le casier judiciaire
d’une personne. Cela présuppose toutefois la mise en place d’un système permettant
d’identifier facilement les États membres dans lesquels une personne a déjà été
condamnée. Dans cette optique, le Livre blanc a esquissé un système informatisé
européen pour l’échange d’informations relatives aux condamnations pénales, qui
permettrait d’identifier facilement et de façon fiable l’État membre dans lequel une
personne a déjà été condamnée. Ce système se baserait sur la création d’un index
européen des personnes ayant fait l’objet de condamnations (limité aux données
permettant d’identifier une personne) et sur une mise en réseau des casiers judiciaires
nationaux.
6. Les propositions du Livre blanc ont fait l’objet de discussions lors du Conseil JAI du
14 avril, qui a défini la voie à suivre:
- pour les condamnations impliquant des ressortissants de l’UE, il a été décidé de
continuer à faire appel à l’État membre de nationalité pour obtenir des informations.
Ce principe est au centre d’un projet d’interconnexion mené par l’Allemagne, la
France, l’Espagne et la Belgique visant à mettre en réseau leurs casiers judiciaires.
Afin de pallier les lacunes identifiées dans le Livre blanc, il fallait toutefois procéder
à une réforme en profondeur des mécanismes existants, ce qui a donné lieu à
l’adoption en décembre 2005 d’une proposition de décision-cadre relative à
l’organisation et au contenu des échanges d’informations extraites du casier
judiciaire entre les États membres
. Cette proposition vise à assurer que l’État
membre de nationalité sera en mesure de fournir des informations complètes sur le
casier judiciaire d’un de ses ressortissants à la demande d’un autre État membre. Elle
crée également un cadre pour la mise au point d’un système informatisé permettant la
transmission plus rapide des informations relatives à des condamnations pénales dans
une présentation plus aisée à comprendre et à utiliser pour les États membres. La
proposition comprend une série d’améliorations introduites par une décision
préliminaire relative à l’échange d’informations extraites du casier judiciaire
Livre blanc relatif à l’échange d’informations sur les condamnations pénales et à l’effet de celles-ci
dans l’Union européenne (COM(2005)10).
COM(2005) 690.