représente un enjeu. Ce concept de la concentration est réussi d’une manière
convaincante. Seul un carré, celui de la centrale de sécurité, dont l’aspect extérieur ne
correspond pas dans son ensemble avec la langue de l’architecture de l’hôpital, se
dégage malheureusement de manière un peu perturbatrice. Cette partie ajoutée sur la
gauche le long du vitrage du hall au niveau de l’entrée principale donne l’impression
d’avoir été oubliée dans le programme d’aménagement de l’espace et d’avoir été réalisée
par la suite. Si l’on cependant considère la complexité de la tâche et les compromis qui ont
dû être naturellement fait, ce carré n’est en fait qu’une ligne marginale.
L’hôpital, avec 300 lits, dispose de toutes les formes conventionnelles d’hébergement pour
les séjours en cure, les séjours à la journée et les séjours en stationnaire avec le service
des urgences, une unité de soins ambulatoires et un service de soins intensifs, une zone
pour l’accueil et la logistique administrative ainsi que toutes les fonctions techniques
générales servant à la logistique médicale tout comme aux soins.
Du point de vue du concept d’ensemble, il est ici avantageux qu’il n’y ait pas d’aile pour les
quartiers des lits. L’hôpital est à concevoir comme une unité. L’aile des salles de
traitement et d’opération ne se démarque consciemment pas mais celles-ci sont intégrées
dans le complexe d’ensemble au niveau de chaque étage. Cette mesure a elle aussi
permis de combattre dès le début l’impression d’une « machine de santé ».
Pargade est fermement d’avis que les mouvements à l’horizontale sont propices au
concept d’une unité hospitalière compacte. En vivant dans un bâtiment s’étendant à
l’horizontal sur de grandes surfaces, l’affinité des personnes y est fortement plus marquée,
rien que par le contact visuel, même si parfois les chemins à parcourir peuvent avoir l’air
un peu plus longs pour les patients et le personnel. Des solutions purement rationnelles
dans l’organisation ne peuvent pas à elles seules déterminer la planification. De même, il
est décisif pour le patient que celui-ci puisse garder l’aperçu sur son étage et pouvoir se
faire une idée de ce qui se passe autour de lui dans la « petite ville ». Au premier plan
reste cependant toujours le « chez soi » pour une durée limitée : la chambre du patient.
Les murs de la chambre pour la mieux équipée sont en partie en biais de manière à ce
que la zone de la porte puisse être ouverte un peu plus en grand pour pouvoir plus
facilement déplacer les lits lors de l’entrée dans la chambre. Ces ouvertures sont très
bénéfiques pour les « rues publiques » qui passent sur toute la longueur de chaque étage.
Celles-ci ne sont divisées que par des portes coupe-feu à battants. Un autre fait important
est aussi le placement de divers points d’orientation comme des petites places et des
voies coupant en travers et s’ouvrant la plupart du temps sur une cour intérieure.
L’architecte a réussi à ce que la conception du corps du bâtiment ne « se divise jamais en
blocs » mais qu’elle garde au contraire intégralement son unité. La présentation ou le
relèvement d’une esthétique fonctionnelle élégante n’a jamais été au centre des intérêts.
Tout ceci est à noter dans le cas de Bailleul, car en règle générale, dans la mesure où il
ne s’agit pas d’une clinique privée ou d’un séjour pour la journée, le patient est transporté
dans un hôpital, se trouve dans un environnement dans la plupart des cas impersonnel,
voir même hostile et ce probablement séparé de sa famille. Il n’a pratiquement pas la
possibilité de nouer un contact personnel avec l’équipe traitante. Ceci ne vaut
naturellement pas pour tous les hôpitaux, mais l’on peut souvent lire qu’un grand
anonymat y réside et que le personnel poursuit à ses tâches qu’à la hâte et avec difficulté.
Il peut donc en être déduit qu’un architecte souhaitant combattre cette image lors d’une
nouvelle planification tente un peu d’améliorer la situation avec des concepts de
construction. Les unités du nouveau bâtiment rayonnent une atmosphère calme et
agréable.
Lors de la conception des chambres, la plus grande valeur possible a été offerte aux
personnes. Personne ne se sent à l’étroit et à toujours la zone de soins à l’oeil en sortant
dans le couloir. Le patient ne doit pas se sentir isolé, mais au contraire avoir au moins le
sentiment dans la vie en groupe d’appartenir à une communauté. Ce sentiment de vie