Électronique PSI TP Échantillonnage – Conversion analogique numérique I. Intérêt de la conversion analogique numérique II. Introduction à l’échantillonnage II.1. Principe II.2. Filtre anti repliement II.3. Mouvement apparent d’un segment tournant III. Expériences autour de l’échantillonnage III.1. Présentation du montage III.2. Échantillonneur simple III.3. Échantillonneur bloqueur IV. Mise en évidence de l’échantillonnage et de la quantification de la plateforme Sysam-SP5 IV.1. Échantillonnage IV.2. Codage des valeurs quantifiées V. Annexe : quantification d’un signal Pour introduire la numérisation et l’échantillonnage : http://www-igm.univmlv.fr/~dr/XPOSE2005/JavaSound_arinie/general/echantillonage.html Animation simple pour comprendre l’échantillonnage : http://www.ostralo.net/3_animations/swf/echantillonnage.swf Principe de numérisation d’un signal : http://culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/ressource/principe-numerisation.xml I. Interet de la conversion analogique numerique Lorsqu’on cherche à mesurer une grandeur physique (onde de pression sonore, onde électromagnétique, température, etc.) on utilise en général un capteur dont le rôle est de convertir le signal physique en un signal électrique qui est donc une fonction continue du temps (au sens mathématique) image des variations temporelles de la grandeur physique étudiée. Ce type de signal est qualifié d'analogique par opposition à un signal numérique. A. Lesage 1 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI La numérisation d’un signal présente énormément d’avantages que nous ne détaillerons pas ici (lecture simplifiée, correction d’erreur lors de la transmission, robustesse du signal vis-à-vis du bruit électronique, création de copies parfaites, traitement facilité par un calculateur, miniaturisation etc.). L'opération de numérisation correspond à la succession de 3 étapes schématisées Figure 1 : – l’échantillonnage (sampling en anglais) qui permet de prélever un ensemble de valeurs (appelées échantillons) prises à des instants discrets ; – la quantification qui alloue à chacun de ces échantillons une valeur approchée (et qui correspond à une discrétisation des valeurs du signal) ; – le codage qui consiste à coder en binaire sur un nombre fini de bits chaque niveau quantifié. 𝑠 𝑡 𝑠 Codage 111 110 101 100 011 010 001 000 𝑠 𝑡 Quantification 111 110 101 100 011 010 001 000 A. Lesage Échantillonnage 𝑡 2 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Codage 𝑠 Signal numérisé Quantification 111 110 101 100 011 010 001 000 Échantillonnage 𝑡 Figure 1 : Échantillonnage, quantification et codage d’un signal On a supposé ici une quantification par valeur inférieure. À noter que la quantification du signal sur la Figure 1 s’effectue sur 8 niveaux ce qui correspond à 3 bits. II. Introduction a l’echantillonnage II.1. Principe Échantillonner un signal consiste à prendre un certain nombre de points régulièrement espacés de ce signal. Mathématiquement cette opération revient à multiplier le signal analogique original 𝑠a (𝑡) par un signal 𝑥(𝑡) d'amplitude 1 à chaque instant pour lequel on prend un échantillon (opération répétée à la période 𝑇e ) et d'amplitude zéro sinon. Cette fonction est appelée peigne de Dirac. 𝑠a 𝑠 𝑡 Signal analogique 𝑥 1 𝑇e 𝑡 Signal échantillonné 𝑡 Peigne de Dirac La période d’échantillonnage 𝑇e est l’intervalle de temps entre deux valeurs prélevées 1 sur le signal analogique. La fréquence d’échantillonnage 𝑓e = 𝑇 correspond donc au e nombre de valeurs prélevées par seconde. A. Lesage 3 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Influence de la fréquence d’échantillonnage http://www.ostralo.net/3_animations/swf/echantillonnage.swf On comprend sur cette simulation que pour que la reconstruction du signal de sortie soit fidèle au signal d'entrée il faut une fréquence d’échantillonnage 𝑓e suffisamment grande. En effet, si celle-ci est trop faible, les variations rapides du signal ne pourront être retranscrites. À l’inverse, une trop grande valeur de 𝑓e donnera une quantité d’information très importante à stocker et à traiter. Le critère de Nyquist-Shannon introduit le concept d'une fréquence d'échantillonnage suffisante pour une reconstruction (à peu près !) fidèle du signal d’entrée. La simulation fait apparaître que 𝑓e doit être supérieure à deux fois la fréquence du signal sinusoïdal utilisé. Une autre contrainte de l’échantillonnage est de pouvoir distinguer des signaux différents pour une fréquence 𝑓e donnée. On a représentée ci-dessous deux sinusoïdes de fréquence 𝑓 = 0,1 Hz (donc de période 10 s) et 𝑓 ′ = 0,9 Hz échantillonnées à 𝑓e = 1 Hz : Figure 2 On constate que le signal échantillonné est identique pour les deux sinusoïdes. On parle de phénomène d’aliasing en anglais (et de repliement de spectre en français). Par référence au terme anglophone, on peut dire que 𝑓 ′ est l’alias de 𝑓 par échantillonnage. Sous-jacent on a ici le fait que 𝑓 + 𝑓 ′ = 𝑓e Application n°1. Spectre d’un signal échantillonné L’échantillonnage d’un signal analogique 𝑠a (𝑡) peut être modélisé par la multiplication 1 de 𝑠a (𝑡) par un signal 𝑥(𝑡) composé d’impulsions de durée 𝜏 ≪ 𝑇e = 𝑓 et d’amplitude 1. e 𝑥(𝑡) 1 𝜏 𝑡 0 𝑇e 2𝑇e Le signal 𝑥(𝑡) peut être décomposé en série de Fourier sous la forme : +∞ 𝑎0 𝑥(𝑡) = + ∑ 𝑎𝑛 cos(2𝜋𝑛𝑓e 𝑡) 2 avec 𝑎𝑛 = 2𝜏𝐸 que sin(𝑛𝜋𝜏) 𝑛𝜋𝜏 A. Lesage sin(𝑛𝜋𝜏) 𝑛𝜋𝜏 𝑛=1 . On se placera dans le cas simple où 𝜏 est suffisamment petit pour ≈ 1 ∀𝑛. On a alors : 4 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI +∞ 𝑎0 𝑥(𝑡) = + ∑ 𝑎0 cos(2𝜋𝑛𝑓e 𝑡) 2 𝑛=1 1. Soit 𝑠a (𝑡) = 𝑆0 cos(2𝜋𝑓𝑡) le signal analogique à échantillonner. Déterminer le 𝑓 spectre du signal échantillonné et représenter l’allure de celui-ci pour 𝑓 < 2e . Par quel type de filtrage peut-on récupérer le signal analogique de départ ? Le signal à échantillonner contient cette fois deux sinusoïdes de fréquences 𝑓 et 𝑓′ telles 𝑓+𝑓′ 𝑓 que 2 = 2e : 𝑠a (𝑡) = 𝑆0 cos(2𝜋𝑓𝑡) + 𝑆0′ cos(2𝜋𝑓 ′ 𝑡). 𝑆0 𝑆0′ 0 𝑓 𝑓e 2 𝑓′ 𝑓e Remarques On aurait pu aussi écrire 𝑓 + 𝑓 ′ = 𝑓e mais cette écriture ne met pas en évidence le 𝑓 caractère symétrique de 𝑓 et 𝑓’ par rapport à 2e. 2. Représenter dans ce cas l’allure du spectre du signal échantillonné en se restreignant aux harmoniques 𝑛 = 0 et 𝑛 = 1. Est-il possible de récupérer par filtrage le signal analogique de départ ? On considère cette fois-ci un signal 𝑠a dont les fréquences des harmoniques utiles sont comprises entre 0 et 𝑓max : 0 𝑓max 𝑓e 𝑓e 2 𝑓 3. Déterminer le spectre du signal échantillonné et représenter l’allure de celui-ci en 𝑓 𝑓 distinguant les cas 𝑓max < 2e et 𝑓max > 2e. Solution : Spectre d’un signal échantillonné 1. Le signal échantillonné est donné par : 𝑠ech (𝑡) = 𝑠a (𝑡) × 𝑥(𝑡) +∞ 𝑎0 = 𝑆0 cos(2𝜋𝑓𝑡) + ∑ 𝑎0 𝑆0 cos(2𝜋𝑛𝑓e 𝑡) cos(2𝜋𝑓𝑡) 2 = 𝑎0′ 2 𝑛=1 +∞ ′ 𝑎0 cos(2𝜋𝑓𝑡) + ∑ 𝑛=1 2 [cos(2𝜋(𝑛𝑓e + 𝑓)𝑡) + cos(2𝜋(𝑛𝑓e − 𝑓)𝑡)] avec 𝑎0′ = 𝑎0 𝑆0 . On obtient alors le spectre : A. Lesage 5 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI 𝑎𝑛 𝑓e + 𝑓 𝑓e − 𝑓 2𝑓e − 𝑓 2𝑓e + 𝑓 3𝑓e − 𝑓 3𝑓e + 𝑓 0 𝑓 2𝑓e 𝑓e 3𝑓e Il est possible de retrouver le signal analogique par filtrage passe-bas de fréquence de coupure comprise entre 𝑓 et 𝑓e − 𝑓. Cette étape de filtrage semble faire partie de la reconstitution du signal « à temps continu » qui consiste à interpoler (linéairement mais aussi par splines ou des courbes de Bézier ?). L’échantillonnage a pour effet de périodiser et de dédoubler le motif fréquentiel autour des multiples de la fréquence d’échantillonnage. 2. Le signal échantillonné contient alors pour 𝑛 = 0 et 𝑛 = 1 les harmoniques de fréquences : – 𝑓, 𝑓e − 𝑓et 𝑓e + 𝑓, – 𝑓 ′ , 𝑓e − 𝑓 ′ et 𝑓e + 𝑓 ′ . Ces 6 harmoniques se disposent selon le diagramme ci-dessous : 𝑎𝑛 𝑓e − 𝑓 ′ 𝑓e − 𝑓 𝑓e + 𝑓 𝑓e + 𝑓 ′ 0 𝑓 𝑓e 2 𝑓′ 𝑓e On constate que deux paires d’harmoniques coïncident puisque 𝑓 = 𝑓e − 𝑓 ′ et 𝑓 ′ = 𝑓e − 𝑓. Après échantillonnage, il n’est plus possible de séparer les signaux de fréquences 𝑓 et 𝑓 ′ : par référence au terme anglophone, on peut dire que 𝑓 ′ est l’alias de 𝑓 par échantillonnage. On parle d’aliasing en anglais et de « repliement du spectre » en français. 3. 𝑓 Cas 𝑓max < 2e 𝑎𝑛 𝑓e − 𝑓m 𝑓e + 𝑓m 0 𝑓m A. Lesage 2𝑓e − 𝑓m 2𝑓e + 𝑓m 3𝑓e − 𝑓m 3𝑓e + 𝑓m 𝑓e 2𝑓e 6 3𝑓e Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Cas 𝑓max > 𝑎𝑛 𝑓e 2 𝑓e − 𝑓m 𝑓e + 𝑓m 3𝑓e − 𝑓m 2𝑓e − 𝑓m 0 𝑓m 𝑓e 3𝑓e + 𝑓m 2𝑓e + 𝑓m 2𝑓e 3𝑓e Commentaires Dans le premier cas, on peut récupérer le signal de départ par filtrage passe-bas. Dans le deuxième cas, les spectres périodisés adjacents se superposent et on observe un mélange des fréquences : on parle de repliement en français et d’aliasing en anglais. Il devient impossible d’effectuer une séparation correcte des fréquences. On en déduit le critère de Nyquist-Shannon : L’échantillonnage d’un signal nécessite une fréquence d'échantillonnage supérieure au double de la fréquence maximale présente dans ce signal : 𝑓max 𝑓e > 2 Remarques 𝑓 Pour 𝑓e > max il n’y a pas de chevauchement/recouvrement des répliques du spectre de 2 𝑠a (autrement dit pas non plus de repliement). 𝑓max En pratique, il convient d’avoir 𝑓e > 10 . On remarque que le motif du spectre se répète avec une période 𝑓e (cela vient du fait l’on a supposé 𝜏 nul, en réalité la durée 𝜏 des impulsions n’est pas nulle et les amplitudes des répliques de 𝑠a s’atténuent). On peut en déduire qu’une translation de 𝑝𝑓e avec 𝑝 ∈ ℕ de la fréquence du signal d’entrée ne modifie pas les échantillons. Pour 𝑝 = −1 on retrouve le cas 𝑓 − 𝑓e = −𝑓 ′ . II.2. Filtre anti repliement Un signal périodique réel comporte dans son spectre des harmoniques dont les fréquences tendent vers l’infini (mais dont l’amplitude tend vers 0). Pour éviter le phénomène de repliement du spectre sur un signal réel (puisqu’il est impossible de vérifier le critère de Nyquist-Shannon pour des fréquences infinies !), on utilise un filtre « anti repliement » qui a pour rôle d'éliminer les parties du signal dont la fréquence est supérieure à la fréquence maximale qu'on envisage d’échantillonner. Application n°2. Gabarit d’un filtre anti repliement Pour le CD audio la fréquence d'échantillonnage est de 44,1 kHz. Le filtre antirepliement ne doit pas affecter les fréquences inférieures à 20 kHz. 1. Déterminer la fréquence maximum que l’on peut échantillonner avec une telle valeur de 𝑓e . 2. Déterminer la fréquence de coupure d’un filtre passe bas idéal qui permettrait d’éviter le repliement du spectre tout en transmettant le maximum de signaux. A. Lesage 7 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Solution : Gabarit d’un filtre anti repliement 1. 𝑓max = 44,1 2 = 22,05 kHz. 2. À partir de 𝑓 > 24,1 kHz, on a 𝑓e − 𝑓 < 20 kHz : la différence avec la fréquence d'échantillonnage étant inférieure à 20 kHz, les fréquences sont repliées dans la zone audible. Le filtre anti repliement utilisé pour échantillonner les signaux analogiques audio doivent atténuer au maximum les fréquences supérieures à 24,1 kHz. Le choix 44,1 (et non 44,0) vient a priori d’un choix technologique datant de l’époque du stockage des sons sur la bande magnétique d’un magnétoscope II.3. Mouvement apparent d’un segment tournant On présente un expérience permettant de visualiser l’influence de l’échantillonnage à l’aide du mouvement apparent d’un segment tournant stroboscopé. On note : – 𝑓 la fréquence du signal, ici la fréquence de rotation de la roue ; – 𝑓e la fréquence d’échantillonnage, c’est-à-dire celle du stroboscope. Il faut utiliser le petit disque noir (marque MOTSO) et une alim AX322. On commence par une valeur de fréquence du stroboscope élevée et on diminue progressivement 𝑓e . On constate que : – La première immobilité du segment se produit pour 𝑓e = 𝑓. – En diminuant à nouveau la fréquence d’échantillonnage, on retrouve les 𝑓 immobilités suivantes pour 𝑓e = 𝑛 avec 𝑛 entier. Cela rejoint le fait que tous les signaux de fréquences 𝑓 + 𝑛𝑓e sont des « alias » de 𝑓. À l’inverse si on stroboscope à 𝑓e telle que 𝑓e = 𝑛 × 𝑓 alors on observe 𝑛 segments immobiles. À tester : l’identité des échantillonnages pour 𝑓 + 𝑓 ′ = 𝑓e : c’est 𝑓 et 𝑓 ′ qu’il faut faire varier ! Autrement dit la vitesse de rotation via la tension d’alimentation. On peut enfin citer un effet connu de l’échantillonnage en vidéo : lorsqu’on filme par exemple à 25 images par seconde une roue à rayons cela revient à « échantillonner » son mouvement à 𝑓e = 25 Hz. La roue semblera immobile si celle-ci tourne à raison de 25 tours par seconde (𝑓 = 25 Hz) ou moins… En effet, pour une roue comportant 5 rayons, l’immobilité doit s’observer pour des vitesses 5 fois plus faible soit pour 𝑓 = 5 Hz ce qui correspond pour une roue de 60 cm de diamètre à une vitesse du véhicule de l’ordre de 5 × 0,6 × 𝜋 ≈ 9,4 m. s −1 ≈ 34 km. h−1 . Si on réduit légèrement la vitesse du véhicule alors au lieu de faire un cinquième de tour entre chaque image, la roue en fera légèrement moins et elle donnera l’impression de tourner en sens inverse. On parle d’effet stroboscopique en français et de « wagon-wheel effect » en anglais. On peut aussi mentionner le danger de l’effet stroboscopique dans le cas de machines tournantes qui peuvent apparaître immobiles sous l’éclairage produit par les lampes à gaz (alimentées en 50 Hz et donnant lieu à un éclairage stroboscopique à 100 Hz). Référence : http://en.wikipedia.org/wiki/Wagon-wheel_effect Simulation sur cet effet stroboscopique : A. Lesage 8 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI http://www.michaelbach.de/ot/mot-wagonWheel/index.html III. Experiences autour de l’echantillonnage On cherche à mettre en œuvre un circuit illustrant le principe de l’échantillonnage. III.1. Présentation du montage Pour prélever des échantillons d’un signal analogique on utilise un interrupteur commandé (circuit intégré 4066 sur le boitier) que l’on commande par un signal 𝑢c de la forme de la Figure 3. Ainsi lorsque 𝑢c est dans l’état haut, l’interrupteur commandé est fermé et le signal analogique est transmis. 𝑢c 𝑢c (𝑡) Interrupteur 𝜏 commandé 5 𝑠a 0 𝑇e 2𝑇e 𝑅 𝑠éch 𝑡 Figure 3 : Signal de commande de l’interrupteur Figure 4 : Échantillonneur simple On dispose d’un boitier pré-câblé contenant 2 circuits intégrés : l’interrupteur commandé 4066 et un ALI monté en suiveur qui sera utilisé par la suite. Photo 1 : Boitier pré-câblé On distingue : – Les bornes d’alimentation (rouge et bleue) ±5 V et la masse (noire) des deux circuits intégrés. A. Lesage 9 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI – Une borne blanche C qui reçoit le signal de commande 𝑢c de l’interrupteur. – Une borne jaune Einterrupteur qui reçoit le signal analogique 𝑠a à échantillonner. – Deux bornes jaunes correspondant au signal échantillonné 𝑠éch que l’on visualise en disposant une résistance 𝑅 = 10 kΩ entre la bornes de gauche et la masse. L’écartement entre S_interrupteur et la masse est prévu pour recevoir les résistances sous boîtes transparentes du labo. – Deux bornes vertes (entrée et sortie du suiveur) qui seront utilisées pour réaliser par la suite un échantillonneur-bloqueur. C Einterrupteur Sinterrupteur 4066 𝑠a 𝑅 𝑠éch Figure 5 III.2. Échantillonneur simple Avant toute utilisation, on doit alimenter ce boitier en ±5 V. Régler le signal de commande délivré par le GBF n°1 : signal créneau de fréquence 𝑓e = 10 kHz avec de rapport cyclique 1%, d’amplitude 5 V et de valeur minimale nulle. 𝜏 Dty Cyc 𝑇 = 1%, HiLevel 5 V, LoLevel 0 V. e Réaliser le montage de la Figure 5 avec 𝑅 = 10 kΩ à l’aide du boitier pré-câblé. Régler le signal analogique (généré par une second GBF) en sinusoïdal alternatif d’amplitude crête à crête 6 V. NE JAMAIS DÉPASSER 5 V EN AVALEUR ABSOLUE POUR LE SIGNAL ANALOGIQUE. Expériences 1 et 2 Observer à l’oscilloscope l’échantillonnage d’un signal sinusoïdal de fréquence 𝑓 = 1 kHz. Faire varier les paramètres du signal de commande (durée des impulsions et fréquence d’échantillonnage) et observer leur influence. La synchronisation est très délicate. Pour améliorer celle-ci, il faut synchroniser sur 𝑠a , faire un averaging léger (1 balayage) et modifier la fréquence de 𝑠a au hertz près (merci les GBF numérique !). Dans toutes ces expériences on suppose que l’on n’est pas limité par l’échantillonnage due à l’oscilloscope lui-même (qui échantillonne à qq dizaines de MHz). A. Lesage 10 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Faire l’acquisition du signal échantillonné1 𝑠éch et de 𝑠a à l’aide de la plate-forme SysamSP5 (choisir 10 000 points sur une durée totale de 4 ms). Faire calculer les spectres de ces signaux. Q1. Vérifier que les spectres correspondent bien aux résultats de l’application n°1. Choisir 𝑓e = 2 kHz et refaire une acquisition. Q2. Commenter le spectre obtenu. On doit vérifier que les fréquences sont 𝑝𝑓e ± 𝑓. Au passage on peut remarquer la décroissance en sinus cardinal des amplitudes des harmoniques du signal de sortie. Expériences 3 et 4 Réaliser l’échantillonnage, l’acquisition et l’analyse de Fourier pour un signal carré de fréquence 1 kHz et pour 𝑓e = 10 kHz. Ne serait-il pas plus judicieux d’échantillonner à 9 kHz pour avoir des dédoublements à des valeurs paires de fréquence ? 1 Q3. Sur le spectre de 𝑠a vérifier la décroissance en 𝑛 et les fréquences de harmoniques (valeurs multiples impaires de 𝑓). Q4. Sur le spectre de 𝑠éch vérifier la concordances des valeurs des fréquences des harmoniques avec les résultats de l’application n°1. Y a-t-il repliement du spectre ? Reprendre la même expérience avec 𝑓e = 5 kHz. Q5. Sur le spectre de 𝑠éch vérifier la concordances des valeurs des fréquences des harmoniques avec les résultats de l’application n°1. Y a-t-il repliement du spectre ? III.3. Échantillonneur bloqueur Le signal échantillonné précédemment doit être numérisé. Cette opération n’est en pratique réalisable que si le signal est maintenu constant pendant la conversion. La durée des paliers doit donc être suffisamment longue pour que le CAN puisse le convertir en numérique. On utilise pour cela un « échantillonneur-bloqueur » = E/B (ou sample and hold = S/H en anglais) qui transforme le signal discret issu de l’échantillonneur simple en un signal continu par morceaux. Le principe d’un tel dispositif peut être illustré par le montage suivant réalisé à l’aide du boitier pré-câblé. 1 Il peut être utile de débrancher l’oscilloscope qui perturbe la plate-forme Sysam-SP5. A. Lesage 11 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Interrupteur commandé 𝑢c Suiveur Esuiveur Ssuiveur + Sinterrupteur 𝑆 − 𝑠a 𝐶 𝑠éch Figure 6 : Échantillonneur – bloqueur Photo 2 Q6. Expliquer le rôle du condensateur et du suiveur. Réaliser le montage de la Figure 6. Q7. Observer l’influence de 𝑓e et de la nature du signal d’entrée sur le signal échantillonné en réalisant les acquisitions suivantes numérotées de 1 à 5. On complétera le tableau suivant : Signal Valeurs des fréquences des Critère de Exp. d’entrée 𝒇e pics dans le spectre du signal Nyquist-Shannon n° 𝒇 = 𝟏 kHz de sortie respecté ? 1. Sinusoïdal 10 kHz 𝑛 × 10 ± 1 2. Triangulaire 10 kHz 𝑛 × 10 ± (1,3,5,7, … ) 3. Triangulaire 5 kHz 𝑛 × 5 ± (1,3,5,7, … ) 4. Sinusoïdal 2 kHz 𝑛×2±1 5. Sinusoïdal 1,5 kHz 𝑛 × 1,5 ± 1 A. Lesage 12 Oui Oui pour : harmoniques 1, 3 et 5 (limite) Oui pour harmonique fondamental Limite Non Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI IV. Mise en evidence de l’echantillonnage et de la quantification de la plate-forme Sysam-SP5 IV.1. Échantillonnage Les Agilent DSO-X-2002A ont une fréquence d’échantillonnage maxi de 2GSa/s (gigasamples per second) soit 2 GHz (?). Cette fréquence est ajustée automatiquement en fonction du signal à afficher (et il semble que la résolution en bits varie dans le sens inverse de cette fréquence). Les GBF Agilent 33220A délivrent jusqu’à 10 MHz en sinusoïdal et en créneau mais seulement 100 kHz pour du triangulaire La plateforme Sysam-SP5 perturbe l’affichage de l’oscilloscope. Cette perturbation (avec les Agilent DSO-X-2002A) dépend de l’échelle verticale. Plus cette échelle est faible plus la synchro est difficile. Cela dépend donc aussi de l’amplitude du signal pour une échelle fixée. Faire remarquer la relation entre le nombre de points, la période 𝑇e et la durée totale d’acquisition. Dans Latis-Pro, chercher la période d’échantillonnage minimum 𝑇e,min . En déduire la fréquence 𝑓e,max associée ainsi que la fréquence 𝑓signal maximum respectant le critère de Shannon. 𝑇e,min = 100 ns soit 𝑓e,max = 10 MHz. Observer le signal affiché par Latis-Pro pour un signal sinusoïdal de fréquence 𝑓signal = 𝑓e,max puis pour𝑓signal = 𝑓e,max − 1 MHz (en sinusoïdal et en créneau). Expliquer vos observations. 2 IV.2. Codage des valeurs quantifiées Principe de l’expérience On note +𝐶 et −𝐶 les valeurs maximales et minimales autorisées pour un calibre 𝐶 sur une entrée donnée de la plate-forme Sysam-SP5. Cette plate-forme réalise justement une conversion analogiquenumérique avec échantillonnage, quantification et codage. Les valeurs acquises sont codées avec une résolution de 𝑛 bits, prenant comme valeur 0 ou 1, on dispose alors de 2𝑛 valeurs possibles entre +𝐶 et −𝐶. L'écart minimal entre deux valeurs possibles de la tension est le pas en tension de la carte d'acquisition donné 2𝐶 par 𝛿𝑢 = 2𝑛 . La mesure de 𝛿𝑢 permet donc de remonter à la valeur de 𝑛 avec 𝑛 = 1 ln 2 2𝐶 ln 𝛿𝑢. Expérience Générer une tension continue de 0,8 V avec le GBF (bouton « Utility » puis réglage DC Offset). Faire l'acquisition de 1000 points de cette tension (sur l’entrée EA0 par exemple et sur une durée quelconque) en choisissant le calibre ±10 V (clic droit sur le bouton EA0 pour changer de calibre). Le tracer de ces valeurs en fonction du temps donne en zoomant fortement le graphe cidessous : A. Lesage 13 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI On peut constater visuellement qu’il y a un pas minimum mais constant entre deux valeurs différentes. La détermination de ce pas va permettre de remonter au nombre de bits sur lequel sont codées les valeurs du signal. Exporter la courbe au format .csv (cliquer sur Fichier Exportation puis choisir la courbe à exporter). Ouvrir le fichier dans le tableur de l’ordinateur (OpenOffice Calc) et classer les valeurs de la tension dans l’ordre croissant. Insérer un graphique en nuage de points à partir de ces valeurs : sur OpenOffice Calc cliquer sur Insertion Diagramme puis choisir « XY (dispersion) ». On doit obtenir un graphe ayant l’allure suivante : 0.82 0.81 0.8 0.79 0.78 0.77 0.76 0 200 400 600 800 1000 Q8. À l’aide du tableau de valeurs calculer 𝛿𝑢 et en déduire la valeur de 𝑛. A. Lesage 14 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI V. Annexe : quantification d’un signal Partie à mettre en forme… Lors de la numérisation, il faut également discrétiser les valeurs de l’amplitude du signal et coder en binaire ces valeurs. Le nombre de valeurs dont on dispose pour définir l’amplitude dépend du nombre de « bits » que l’on utilise. Un « bit » (de l’anglais binary digit) est un chiffre binaire (0 ou 1) Avec 2 bits, on peut écrire : 00, 01, 10 et 11 soit 4 valeurs. (4 = 22) Avec 3 bits, on peut écrire : 000, 001, 010, 011, 100, 101, 110, 111 soit 8 valeurs ( 8 = 23) Avec 4 bits, on peut écrire 24 = 16 valeurs Avec n bits, on peut écrire 2n valeurs Que vaut l’octet (ensemble de 8 bits) 10110010 en décimal ? 27 26 25 24 23 22 21 = 128 = 64 = 32 = 16 =8 =4 =2 Octet = 1 0 1 1 0 0 1 somme de: 1 x 128 0 x 64 1 x 32 1 x 16 0 x 8 0 x 4 1 x2 Ici 10110010 = 1x128 + 0x64 + 1x32 + 1x16 + 0x8 + 0x4 + 1x2 + 0x1 = 178 20 =1 0 0x1 Plus le nombre de bits est élevé, plus l’amplitude du signal numérique sera proche de celle du signal analogique. Ordres de grandeurs : Type de support de Quantification choisie sons CD audio 16 bits DVD 24 bits Téléphonie 8 bits Radio numérique 8 bits Si le nombre de bits de quantification n’est pas suffisant, on obtient un « bruit de quantification » qui désigne la différence entre le signal analogique et le signal numérisé. Le nombre de paliers n’est pas suffisant pour distinguer deux signaux de niveaux proches. Dans l’exemple ci-dessous, exprimer l’ordre de grandeur de l’amplitude maximale du bruit et comparer à la valeur maximale du signal analogique : le nombre de bits de quantification choisi est-il suffisant ? A. Lesage 15 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI Le bruit de quantification atteint une amplitude maximale voisine de 0,5 V, soit environ le quart de la valeur maximale du signal analogique : le nombre de bits de quantification choisi n’est pas suffisant. Choix des critères de numérisation : En résumé, plus la fréquence d’échantillonnage et la quantification sont grandes, meilleure sera la numérisation. Alors pourquoi se restreindre au niveau de ces valeurs ? La limite vient du nombre d’octets qui vont être nécessaires pour numériser le signal car ce nombre sera écrit sur un support de stockage (disque dur, clé USB, DVD…). La capacité de stockage de ces supports n’est pas illimitée. De plus, il faut penser qu’il faut du temps pour écrire toutes ces données sur un support (durée qui dépend de beaucoup de paramètres : type de support, version du port USB etc….) Les informaticiens parlent de « flux » ou « débit binaire » (en ko/s ou Mo/s). Cette vitesse d’écriture ne peut pas être infinie ! Piste de réflexion et information : Le nombre N d’octets (ensemble de 8 bits) nécessaires pour « décrire » numériquement une minute de son est: N = F x (Q/8) x 60 x n avec F fréquence échantillonnage en Hz Q : quantification en bits n : nombre de voies (si le son est stéréo, n= 2 ; en mono : n = 1) N s’exprime en octet Exemples : son d’un CD audio (44,1 kHz et 16 bits, stéréo): N = 44 100 x (16/8)x 60 x 2 = 10 584 000 octets On divise par 1024 : N = 10 335 ko On divise par 1024 : N = 10,9 Mo son d’un film sur DVD(48 kHz et 24 bits, stéréo): N = 48 000x (24/8)x 60 x 2 = 17 280 000 octets = 16,5 Mo Exercice bilan : Une personne mal attentionnée télécharge sur un forum une chanson de 3 minutes au format mp3. A. Lesage 16 Lycée Vaucanson (Tours) Électronique PSI La chanson a été numérisée par un pirate à 16 kHz et 8 bits mono. La personne, voulant une qualité « DVD » pour la chanson, modifie le fichier et le transforme en 48 kHz et 24 bits stéréo. 1. Calculer le poids en octet de la chanson avant transformation. 2. Même question après transformation. 3. Décrire la sensation auditive que l’on éprouve en écoutant le fichier téléchargé avant transformation. 4. La qualité de la chanson a-t-elle été améliorée par la transformation ? 5. Comment la personne peut-elle améliorer la qualité du fichier téléchargé ? 1. N = 16 000 x (8/8) x 3x60 (3 minutes) x 1 (mono) = 2,88.106 o = 2,8 Mo 2. N = 48 000 x (24/8) x 3x60 x 2 (stéréo) = 51,8.106 o = 49,4 Mo 3. FE faible : des aigus semblent absents de la chanson Quantification faible : on entend beaucoup de bruit et peu la distinction son intense/peu intense. 4. NON, les fréquences aigues absentes ne peuvent pas être « inventées » et le bruit reste présent. Il est juste codé sur plus de bits. 5. Elle ne peut pas ! A. Lesage 17 Lycée Vaucanson (Tours)