SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer BP 108 12001 RODEZ CEDEX
Aspergillus m3: ce champignon est retrouvé un peu partout dans des organismes fermentés : dans la nature (paille, compost, fourrage), dans
certains aliments (fromages, farines) et dans la poussière de maison.
Epidémiologie
L’allergie aux moisissures varie en fonction de l’âge. Chez les enfants de moins de 4 ans, la réponse cutanée à l’allergène Cladosporium atteint
42%, puis diminue avec l’âge. Une étude publiée en 1995, montre que sur 594 asthmatiques de 14 à 19 ans, 20% étaient sensibilisés à
Alternaria et Cladosporium, 16,7% au botrytis, 15,7% au Penicillinium et 7,8% à l’Aspergillus. Chez l’adulte après 30 ans, on note une nette
diminution de la sensibilisation aux moisissures à 6,5%.
Les signes cliniques
La relation entre inhalation de spores et symptomatologie allergique est loin d’être toujours évidente. Rien ne distingue en effet le type de
symptômes donnés par les moisissures de celui des autres pneumallergènes perannuels.
Deux éléments peuvent cependant orienter le diagnostic :
-lorsque l’habitat ou le lieu de travail est propice au développement des spores à savoir un lieu humide, mal aéré et sombre ainsi
qu’un climat chaud et humide.
-une recrudescence saisonnière en fin d’été et début de l’automne peut orienter vers les moisissures atmosphériques, principalement
Alternaria, Stemphylium et Cladosporium. Une amélioration en altitude peut également être un facteur d’orientation vers Alternaria car
cette dernière est absente au-dessus de 1000 mètres.
Les sujets allergiques aux moisissures peuvent présenter des symptômes qui persistent pendant de longues périodes, récidiver à plusieurs
reprises au cours de l’année, ou être associés à des conditions environnementales spécifiques à l’envahissement optimum des moisissures.
Une allergie aux moisissures peut se traduire par de fréquents éternuements en salve, une rhinite, une toux, un asthme, des troubles gastro-
intestinaux, une urticaire, une migraine, des difficultés de concentrations ou des douleurs articulaires. Les symptômes déclenchés par les
spores de moisissures peuvent survenir toute l’année ou de manière saisonnière (voir calendrier de sporulation en dernière page).
L’allergie à Alternaria se manifeste souvent par une rhino-conjonctivite estivale dite « pseudo-pollinique » survenant en Août-septembre dans
des micro-climats humides. Alternaria est tenu pour responsable de crises d’asthme sévères. Les allergies isolées à Alternaria persistent le
plus souvent.
L’allergie isolée aux moisissures est rare (environ 5 à 10% des cas d’allergie aux moisissures). Elle accompagne souvent une autre allergie
(pollens, acariens, blatte). L’allergie aux moisissures semble être un facteur aggravant d’une sensibilisation à un autre allergène.
Remarque : allergies broncho-pulmonaires et moisissures
Elles peuvent revêtir plusieurs aspects suivant le ou les mécanismes immunologiques en cause :
-asthme allergique aux moisissures, de type immédiat, semblable à celui dû aux autres pneumallergènes
-mycose broncho-pulmonaire allergique, de type mixte, immédiat et semi-retardé, caractérisé par un asthme instable, souvent cortico-
dépendant pouvant évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique
-alvéolite allergique extrinsèque, de type semi-retardé, se présentant sous forme d’une pneumopathie qui peut évoluer vers une fibrose.
Les manifestations semi-retardées (type alvéolites allergiques extrinsèques) seront traitées dans un prochain n° d’ATCHOUM.
Le diagnostic
L’étude aéromycologique de l’environnement est souvent contributive car les moisissures présentes dans un faux plafond, sur des plantes
d’appartement, dans un matelas, ne sont pas apparentes. On utilise les prélèvements d’air sur boite de pétri. Après la pousse, on identifie et
compte les colonies qui se développent. Il peut exister une concordance entre les moisissures identifiées et les sensibilisations détectées. Cette
concordance peut faire défaut. La pousse abondante d’une moisissure peut en cacher une autre.
Les prick-tests :
La valeur des tests cutanés réalisés par prick-tests est assez discutée, surtout pour certains allergènes. Pendant longtemps, ces tests cutanés
furent réalisés avec des mélanges de moisissures auxquels on préfère actuellement les allergènes purs dont la qualité a été considérablement
améliorée notamment pour Alternaria, Stemphylium, Aspergillus et Cladosporium.
Les IgE spécifiques :
La recherche des IgE sériques spécifiques peut actuellement concerner la quasi-totalité des moisissures impliquées. La positivité des tests est
en général modérée (classe 2 et 3).
Les tests de dépistage sont très intéressants dans le cadre des moisissures car il y a peu de réactions croisées, ce qui ne permet pas de
choisir un allergène type.
Le Phadiatop : c’est un mélange représentatif des épitopes (sites antigéniques) reconnus par les IgE spécifiques de 94% des patients
allergiques aux pneumallergènes (acariens de la poussière de maison, phanères d’animaux, moisissures, pollens…). Le seuil de positivité de
ce test est basé sur l’expression clinique des symptômes d’allergie respiratoire.