
Les hématomes extraduraux
Il présentent des caractéristiques qui les différencient des autres hématomes extraduraux.
Toujours consécutifs à un accouchement traumatique (forceps), ils sont secondaires à une
fracture de la voûte qui va saigner dans l’espace extradural. En règle peu symptomatiques, ils
ne se manifestent le plus souvent que par un nouveau-né, hypertonique, douloureux. En raison
de leur caractère souvent volumineux, les signes de déglobulisation clinique au biologique
sont au premier plan. Parfois le diagnostic est fait à retardement vers le 5 – 8ème jour.
L’hématome devenu liquide, poussé par la pression cérébrale va s’évacuer de lui même à
travers le trait de fracture. Il se produit alors un hématome sous-cutané (bosse) souvent
volumineux qui conduit au diagnostic. Le diagnostic sera confirmer par le scanner qui
recherchera des lésions intracérébrales associées (rares). Ces hématomes ne nécessitent pas
d’intervention neurochirurgicale le plus souvent. Il se résorberont spontanément ou
s’évacueront à travers le trait de fracture . Lorsqu’ils sont volumineux et mal supportés, une
simple ponction percutanée à l’aide d’une grosse aiguille au travers du trait de fracture
permettra l’aspiration de l’hématome. En dehors de lésions intracérébrales associées, le
pronostic est excellent , il se fait vers la guérison sans séquelles.
Les hématomes sous-duraux
Moins fréquents mais beaucoup plus
graves que les lésions précédentes, ces
hématomes sont secondaires à des
arrachements veineux secondaires à la
déformation crânienne au cours de
l’accouchement. Ce sont en règle les
veines contiguës à la tente du cervelet qui
sont arrachés et ces hématomes sont
pratiquement toujours postérieurs.
Diverses classifications ont été proposées
basées sur la topographie, l’étendue et
l’existence de lésions cérébrales associées.
S’ils ne sont pas diagnostiqués lors d’un
bilan systématique secondaire à un
accouchement traumatique, ils ne se
manifestent le plus souvent qu’après
quelques heures de vie (6 à 48h) par une
aggravation neurologique brutale (troubles
de conscience, hypotonie majeure,
épilepsie). Leur pronostic est grave et leur
prise en charge nécessite un hospitalisation
en réanimation néonatale.
TDM cérébral sans injection. Hématome
sous-dural aigu le long de la tente du
cervelet.
Le diagnostic échographique est souvent
difficile en raison de la topographie de
l’hématome et repose sur le scanner.
L’IRM (en particulier les séquences en
FLAIR et de diffusion) sont d’un intérêt
pronostique majeur. Les indications
thérapeutiques sont difficiles et visent à
prendre en charge l’hydrocéphalie souvent
associée (par blocage de l’écoulement du
LCS), à protéger le cerveau, et à lutter
contre l’hypertension intracrânienne. On
pourra mettre en place une dérivation
ventriculaire, le plus souvent transitoire, et
l’on préfèrera la ponction de l’hématome à
son évacuation chirurgicale en raison du
risque hémorragique majeur de l’abord de
la fosse postérieure chez le nouveau-né.