Son histoire humaine et intellectuelle apparaît profondément marquée par les événements des
totalitarismes de la première moitié du XXe siècle. La jeune femme menue, à la vie intense et très
brève, qui à Paris en 1931 tient tête à Trotzkij, la philosophe juive qui se transforme en « pèlerin de
l’absolu », interprète la profonde inquiétude de l’homme contemporain en une tension chargée de
représentativité même symbolique.
Sa pensée est caractérisée par l’exigence d’être ancrée au contexte social et politique d’appartenance.
L’homme est la valeur suprême, piétiné non seulement par les mouvements qui se réclament du
marxisme, mais aussi par ces mouvements qui assument une sorte de fatalisme et de désintérêt pour
ceux qui souffrent sur le moment, en attendant qu’une heureuse catastrophe entraîne un renversement
de la société. On comprend par là pourquoi - pour Simone Weil - être révolutionnaire signifie
invoquer avec ses propres désirs et aider avec ses propres actions tout ce qui peut, directement ou
indirectement, alléger ou soulever le poids qui écrase la masse des hommes. Si on l’entend de cette
façon, «la révolution devient un idéal, un jugement de valeur, une volonté et pas une interprétation de
l’histoire et du mécanisme social ».
Pour la Weil l’homme semble avoir perdu son humanité dans un monde où il existe une disproportion
monstrueuse entre le corps de l’homme, son esprit et les choses qui constituent les éléments de la vie
humanitaire. Notre époque est en train de perdre toutes les notions essentielles de l’intelligence, c'est-à-
dire les notions de limite, de mesure, de relation, de lien nécessaire, de proportion entre moyens et
résultats. Pour cette raison les différentes expériences de militance syndicale et politique expriment
chez la penseuse française une très forte tension spirituelle, une inspiration éthico- religieuse,
l’intention d’un choix existentiel, celui d’être toujours du côté des opprimés. Le pays réel est celui où se
déploie partout la beauté du monde, celui que l’homme libre reconnaît et aime dans tout, même dans le
malheur. Mais, pour faire cela, il faut être toujours disposé à changer pour suivre la justice ; « cette
éternelle fugitive ».
Un congrès d’études, sur la figure de Simone Weil, revêt donc une grande importance pour relire
ses œuvres et revoir sa pensée dans le cadre de la philosophie du XXe siècle, selon une optique interne
à l’ontologie communautaire d’une penseuse qui - avec Arendt et, avec quelques accents de
différentiation, avec la Zembrano - a repensé l’idée de sacrifice en vue de construire des projets
immenses, qui dépassent les forces humaines. La globalisation est le juste fil de tension pour vérifier la
force de choc et la portée heuristique de cette grande penseuse à certains égards encore méconnue. Sa
réflexion anti- idéologique est plus que jamais actuelle au beau milieu des inquiétudes de la post
modernité dans lesquelles tous - conscients ou non – nous nous trouvons comme des naufragés qui ont
besoin d’un sens qui oriente et mesure leur choix et qui ne peut leur être donné que par l’Autre qui
vient à nous.
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The international Conference of Teramo on Simone Weil’s thought and work contains a series of
goads and suggestions of particular attention. It’s one of the highest spiritual experiences of our century
and it hasn’t had still the fortune that it really deserves. Simone Weil is also and, for some aspects,
above all, a thinker who takes from the depth of her metaphysical and religious approach the true
reasons for her historical-social appointment.
Her human and intellectual story appears deeply marked by the stories of the totalitarianisms of the
first half of Nine hundred . The slight woman with brief and intense existence, the young one who in
Paris in 1931 faces Trotzkij, the Hebraic philosopher who transforms her in "wandering of absolute"
also interprets the deep anxieties of contemporary man in a tension full of symbolic representativeness.
Her thought is characterized by the need to be anchored to social and political context of affiliation.
The man is the supreme value not only crushed by movements like Marxism, but also from that
movements assuming a sort of fatalism and indifference towards who, in a suffering moment, is waiting
for a happy catastrophe to bring an overturn of society. Starting from this, it’s easy to understand
because, in Simone Weil’s opinion, to be revolutionary means to invoke with one’s own desires and to
help with one’s own actions all is able, directly or indirectly, to relieve or to lift the weight that crushes