UNIVERSITE MOHAMMED I Faculté des sciences Département de biologie Année universitaire 2012/2013 Biochimie métabolique Pr. SAALAOUI Ennouamane TD N°2 Glycolyse Exercice N°1: Les variations des énergies libres standards (en Kcal/mole) des dix réactions de la glycolyse pour la conversion du glucose en pyruvate sont les suivantes : N° Réaction 1 2 3 4 5 6 7 8 9 ∆G°’ -4 +0.4 -3.4 +5.73 +1.83 +1.5 -4.5 +1.06 +0.44 1/Interpréter ces valeurs de ∆G°’ 2/Donner la réaction globale de la conversion du glucose en pyruvate 3/Monter que la glycolyse est une voie à sens unique et irréversible Exercice N°2: 10 -7.5 La concentration de fructose-6P est régulée principalement par l’action de la phosphofructokinase-1 (PFK-1) et de la fructose 1,6 bisphosphatase (FBPase), par les réactions suivantes : L’effet du Fructose 2,6 bisphosphate est testé sur l’activité de ces deux enzymes a. Interpréter les résultats obtenus. Que pouvez-vous en conclure ? b. Quelles sont les autres constituants moléculaires pouvant intervenir dans la régulation de l’activité de ces 2 enzymes ? c. Quelle est la régulation de la synthèse du Fructose 1,6 bisphosphate dans le foie ? d. Indiquer la signification métabolique de chacun des ligands allostériques de la PhosphoFructoKinase 1. Exercice N°3 Les concentrations de lactate dans le plasma sanguin avant, pendant, et après un sprint de 400 m sont représentées sur le graphe ci-contre : a. Pourquoi existe-t-il une augmentation rapide de la concentration de lactate dans le sang ? Quelle est son origine ? b. Quelle est la cause de la chute de la concentration de lactate après la fin de la course ? Que devient-il ? c. Pourquoi la concentration de lactate sanguin n’est-elle pas nulle en dehors des périodes d’exercice musculaire intense ? Exercice N°4 : CATABOLISME DU LACTOSE ET DU SACCHAROSE EN AEROBIOSE Le lactose (ß-D-galactopyranosyl 1→.4 D-glucopyranose) est d’abord hydrolysé en glucose et en galactose. Le saccharose (α-D-glucopyranose1→2 ß-D-fructofuranoside.) est d’abord hydrolysé en glucose et en fructose. Ces oses empruntent ensuite la voie de la glycolyse selon le schéma ci-dessous : 1. Comparer les bilans énergétiques de la dégradation d’une mole de lactose et d’une mole de saccharose en aérobie, en supposant que les oses libérés à partir de ces diholosides empruntent immédiatement la voie de la glycolyse. 2 Lors d’un petit déjeuner comportant du lait et de la confiture il est ingéré entre autres 10 g de lactose et 30g de saccharose. Calculer le nombre de mole d’ATP formées en supposant que les oses libérés à partir de ces diholosides empruntent immédiatement la voie de la glycolyse. MM lactose = MM saccharose = 342 g.mol -1 Solution du TD: Exercice N°1 1/Il y a 4 réactions à ∆G°’ négatif donc c’est irréversibles et toutes les autres travaillent près de l’équilibre si ce n’est pas des réactions endergoniques qui exigent de l’énergie. NB : La réaction N°7 a un ∆G qui est égal à +0.3 tandis que les réactions 1. 3 et 10 ont vraiment des ∆G qui sont négatives ((-8 , -5.3 et -4) La réaction N° 4 a un ∆G°’ de +5.7 et elle a lieu car le G3P est utilisé par les autres réactions qui suivent 6.7.8….) 2/ Glucose + 2 Pi + 2ADP 2 pyruvates+ 2 NADH + 2 H++ 2 H2O 3/Comme au TD N°1, les ∆G°’ total de la conversion du glucose en pyruvate est égal à ∑∆G°’ Rn = -8.44 Kcal/mole. Ce qui correspond à un K de 106 à 298°K ∆G°’ = -2.33.RTlog10Keq log10Keq= -8.44*1000/-2.33*1.987*298 = 6.11 Donc K est supérieure à 106 , est en faveur de la production du pyruvate Exercice N°4 a. Une mole de lactose libère une mole de galactose et une mole de glucose Une mole de glucose permet la synthèse de 38 moles d’ATP (cf. cours), une mole de galactose permet la synthèse de 37 moles d’ATP (une mole d’ATP supplémentaire est utilisée lors de la conversion du galactose-1P en Glucose –1P), soit au total 75 moles d’ATP Une mole de saccharose libère une mole de fructose et une mole de glucose Une mole de fructose permet également la synthèse de 38 moles d’ATP soit au total 76 moles d’ATP b. 10 g de lactose et 30 g de saccharose correspondent respectivement à 10/342 = 0,0292 mole de lactose et 30/342 = 0,0877 mole de saccharose, il y a donc libération de : - 0,0292 + 0,0877 = 0,070 mole de glucose qui permettent la synthèse de 0,070 x 38 = 4,44 moles d’ATP - 0,0292 mole de galactose qui permettent la synthèse de 0,0292 x 37 = 1,08 moles d’ATP - 0,0877 mole de fructose qui permettent la synthèse de 0,0877 x 38 = 3,33 moles d’ATP Soit au total 8,85 moles d’ATP Exercice N°2 : a. Interpréter les résultats obtenus : Les deux réactions qui sont citées correspondent à la troisième étape de la glycolyse dans le sens de la phosphorylation ainsi que la déphosphorylation impliquée dans la glucogenèse Cette étape est importante dans la glycolyse (∆G = -5.3 et ∆G°’=-3.4 Kcal/mole) et a un rôle régulateur surtout qu’elle fait partie des 3 réactions exergoniques de la glycolyse (1, 3 et 10) ; le flux métabolique ainsi que les composants moléculaires peuvent les contrôler selon les besoins cellulaires. L'accumulation de Fru-1,6-diP signifie qu'il n'est pas consommé par les étapes en aval de la voie, et que donc le besoin en énergie est moindre, qu'il faut donc en quelque sorte ralentir la glycolyse. Les deux enzymes (PFK1 et F1.6BPase) ne présentent pas de comportement mickaelin (càd une hyperbole) mais ce sont des enzymes à régulation allostérique d’après leurs allures. La PFK a l’allure (sigmoïde) d’une enzyme à coopérativité positive (càd plus vous augmenter la [S] plus l’affinité s’améliore) tandis que la F1.6BPase a l’allure d’une coopérativité négative vis-à-vis de son substrat. Le F1,6 diP est substrat pour l’une et produit pour l’autre, Le F2,6 biP est un activateur de la PFK1 et un inhibiteur de la FBPase. Le F2,6 biP lui-même est synthétisé par la PFK2 et ils est converti en F6P par la F2.6BPase Que pouvez-vous en conclure ? Un bon exemple d’étude de l’allostérie Le F2,6 biP est un activateur pour la première activité (diminution du Km) et c’est inhibiteur pour la seconde activité (augmentation du Km). Le F2.6biP active la PFK1 et inhibe la F1.6diPase lançant ainsi la glycolyse et freinant la gluconéogenèse. Les remarques constatées ici sont l’inverse de ce qui s’observe pour la PFK2 et la F2.6BPase. b. Quelles sont les autres constituants moléculaires pouvant intervenir dans la régulation de l’activité de ces 2 enzymes ? voir cour, entre autre le glucagon , l’AMPc c. Quelle est la régulation de la synthèse du Fructose 2,6 bisphosphate dans le foie ? d. Indiquer la signification métabolique de chacun des ligands allostériques de la PhosphoFructoKinase 1. Exercice 3 : Le cycle de CORI Au cours d’un exercice violent, la vitesse de production du pyruvate par la glycolyse excède la vitesse d’oxydation du pyruvate par le cycle de l’acide citrique. La vitesse de formation du NADH est plus grande que la vitesse de son oxydation par la chaîne respiratoire. L’accumulation du NADH et du pyruvate va former du lactate. Le lactate gagne du temps et déplace une partie de la charge métabolique du muscle vers le foie. En effet le sang va transporter le lactate jusqu’au foie qui est oxydé en pyruvate qui par la néoglucogenèse va former du glucose libéré dans le sang afin d’alimenter les muscles. Dans le début de l’effort musculaire, la glycolyse cytoplasmique (GC) anaérobie, utilise rapidement le glucose, produit deux liaisons riches en énergie par glucose oxydé et libère du pyruvate. Le pyruvate est réduit en lactate par l’excédent de NADH ou transaminé en alanine lorsque le muscle (à jeun) catabolise des acides aminés. Le lactate est transporté par le sang vers le foie dont le métabolisme fonctionne toujours en aérobiose. Le foie peut alimenter son métabolisme énergétique uniquement grâce à la β-oxydation en produisant des corps cétoniques. Dans ces conditions, il peut faire sortir le malate hors de la mitochondrie et resynthétiser du glucose par la gluconéogénèse (GNG). Le lactate absorbé par le foie est un substrat de cette gluconéogénèse qui consomme six liaisons riches en énergie par glucose produit. Le foie libère le glucose dans la circulation qui peut à nouveau être oxydé par les muscles. L’association de la glycolyse anaérobie des muscles et de la gluconéogénèse du foie constitue le cycle des CORI (deux biochimistes C. et G. CORI). Elimination du lactate L'élimination du lactate est assurée par plusieurs mécanismes : par sa transformation en glucose ou en glycogène (néoglucogenèse). 15 à 20% de la quantité totale du lactate est ainsi transformée en glycogène surtout au niveau du foie par le cycle de Cori. par oxydation en pyruvate : cette oxydation est la réaction inverse de celle donnant naissance au lactate. Elle est catalysée par l'isoenzyme LDH H. Elle se fait essentiellement au niveau des muscles et du myocarde. Elle représenterait pour ces deux structures une source importante d'énergie (Freund et Zouloumian 1987, Freund et al 1986, Brooks 1987) le reste est excrété principalement par le rein, accessoirement par la sueur. A travers les mécanismes mis en jeu pour éliminer le lactate nous pouvons nous rendre compte que ce dernier contribue à la fourniture d'énergie via la formation de nouvelles molécules de glucose et via sa dégradation en présence d'oxygène. Nous touchons là au rôle énergétique que ce dernier peut jouer. Mais nous reviendrons sur ce point. Continuons à envisager l'apparition et l'enlèvement du lactate dans le sang. A tout moment, la masse totale de lactate dans le sang traduit la combinaison des deux processus que nous venons d'envisager : son apparition (production musculaire et transfert) et sa disparition (métabolisation et excrétion).