
LA REPRÉSENTATION DU CANCER DANS LA PEINTURE ET LA 
SCULPTURE 
Émilie ANTOINE, Flora BARTOT, Ludovic JOUANOLOU, Harmonie SONGY 
 La représentation du cancer au travers de la peinture ou de la sculpture, bien qu’observée depuis des 
siècles, a connu une évolution  au  fil  du  temps.  En  effet,  au  cours  de  l’histoire,  les  peintres  ont  d’abord 
cherché à représenter le cancer tel qu’il pouvait se voir, c'est-à-dire par des « grosseurs » difformantes. Puis, 
avec l’émergence de la chirurgie et par la suite de nouveaux traitements aux effets secondaires visibles tels 
que la chimiothérapie, est apparue une nouvelles forme de représentation, résultant des conséquences de ces 
pratiques, mais surtout permise grâce à une évolution des mentalités (religieuses, sociales). 
  Le  cancer le plus représenté reste le cancer du sein, ce qui se comprend facilement du fait qu’il est 
l’un des plus fréquents et qu’il peut présenter des signes extérieurs extrêmement visibles. De plus il touche le 
sein, organe symbole de vie et qui par la maladie devient paradoxalement le siège d’une mort possible.  
 D.  Gros,  sénologue,  fait  l’hypothèse  que  les  nombreux  tableaux  de  la 
Renaissance  mettant  en  scène  des  femmes,  saintes  chrétiennes,  qui  eurent  les  seins 
mutilés  pour  avoir  refusé  d’abjurer  leur  croyance, représentent en  fait la crainte des 
contemporains  devant  le  cancer  du  sein et  ses  traitements.  Plusieurs  œuvres  en  effet 
dépeignent  les  scalpels  et  bistouris  utilisés  par  les  chirurgiens  de  l’époque  (dont  la 
tenette  d’Helvétius),  ainsi  que  le  processus  de  cautérisation  suivant  l’ablation, 
représenté alors  par les  fers  brûlants aux  pieds des saintes (Barbe, Agathe, Julie ou 
Christine). Leurs martyrs permettraient des questionnements sur la destruction du beau, 
du charnel, de la maternité et de la sexualité, ils mettraient en doute la toute-puissance 
humaine face à l’inquiétante étrangeté du corps intérieur. 
  Raphaël avec  Fornarina en 1520 ainsi que Rembrandt avec une Bethsabée au bain, de 
1654 ont également peint des femmes, leurs maîtresses ayant une adénopathie axillaire. 
 Plus récemment, ce qui est représenté n’est plus le cancer, mais son traitement : l’ablation 
d’un sein et la chute de cheveux, signes irrémédiables de la perte de féminité des patientes. Le 
cancer est alors tantôt représenté selon les artistes, en tant qu’outil de mort et de perdition, ce qui 
se traduira par un regard perdu, une  faiblesse extrême, la  sensation que  son propre corps  est 
étranger comme dans l’Autoportrait de Kirst Ottem…, ou tantôt en tant que « simple maladie » 
dont  l’artiste  souhaite  dédramatiser  les  conséquences.  Ainsi,  le  Portrait  d’Evelyn  par  Heath 
Rosselli a pour vocation de montrer que le sujet n’est pas aussi déformé par l’opération que les 
gens pourraient l’imaginer, et cherche à apporter de l’espoir et du réconfort auprès des femmes 
faisant face à la mastectomie. 
Certains cancers, tel que le cancer colorectal,  ne sont visibles que très tardivement 
et  se  traduisent  par  des  signes  extérieurs  moindres  :  on  trouve  des  représentations  du 
caractère insidieux de son installation à l’insu du patient, par des arbres apparemment sains 
mais dont les racines servant à puiser les nutriments (comme l’intestin) montrent déjà des 
anomalies.  
Le  cancer  est  une  pathologie qui  continue  de susciter  de l’émotion, traduite  dans  les  œuvres ; en 
effet, elle touche de plus ou moins près chacun d’entre nous alors que nous n’y sommes pas préparés. Le 
diagnostic constitue bien souvent les prémisses de mois ou d’années de lutte et d’incertitude, représentés par 
de nombreux artistes. 
Sources : http://www.kirstio.com ; http://www.fnclcc.fr ; http://www.antoinegaber.com ; http://www.canceranswers.org