Trous noirs – Mars 2007
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Les trous noirs stellaires
1. La théorie de la relativité générale d’Einstein – qui a introduit le concept de trous noirs –
a été magnifiquement confirmée par leur détection dans le ciel. Le plus proche de nous se trouve
à environ sept-mille années-lumière, tout juste au-dessus de nos têtes à la fin des belles soirées
du mois d’août, dans la constellation du Cygne.
2. Il en existe deux variétés distinctes, caractérisées par leur masse. La première contient
des astres dont la masse est comparable à celle du soleil, mais se trouve confinée en une sphère
de quelques kilomètres de rayon, pas plus gros qu’un astéroïde. Ils sont répartis un peu partout
dans le volume des galaxies. Le trou noir du Cygne en est un exemple. La seconde variété sera
décrite dans la chronique suivante.
3. Ces astres étranges se forment au moment de la mort des étoiles les plus massives des
galaxies. Tout au long de leur existence, les étoiles tirent leur énergie des réactions
thermonucléaires qui se produisent dans leur cœur torride (atteignant des températures de
dizaines ou de centaines de millions de degrés). Quand elles ont épuisé leur carburant nucléaire,
elles s’effondrent sur elles-mêmes. Leur noyau résiduel, contracté par l’effet de leur puissante
gravité, peut, dans certains cas, former un trou noir. Ainsi, depuis la naissance d’une galaxie, des
générations d’étoiles engendrent de tels astres inertes dans l’immensité interstellaire. Il y en a
vraisemblablement plus d’un milliard dans la Voie lactée, comme dans chacune des galaxies de
l’univers. Mais leur masse totale ne représente pas plus de 1% de la masse totale des galaxies.
4. Comment connaissons-nous leur présence ? Ces astres condensés agissent comme
des aspirateurs géants qui engouffrent tout ce qui se passe à leur proximité. La matière, prise au
piège comme dans un maelström*, est attirée par le trou noir, tournoie autour de lui, tourbillonnant
comme l’eau d’une baignoire aspirée dans le trou de vidange. Le tout constitue ce que nous
appelons un « disque d’accrétion ». Plus les masses capturées approchent du trou noir, plus le
mouvement des masses capturées s’accélère. A cause de cette agitation croissante, elles
s’échauffent rapidement. Elles s’illuminent alors et émettent des rayonnements de plus en plus
intenses et de plus en plus énergétiques, jusqu’à devenir de puissantes sources de rayonnements.
5. C’est sous cet aspect que nous les détectons avec des télescopes appropriés, installés à
bord de satellites en orbite au-dessus de notre atmosphère. C’est ainsi que ces trous noirs, qui
n’émettent aucune lumière, nous deviennent indirectement visibles. Leur étude fait l’objet d’un
grand chapitre de l’astronomie contemporaine.
6. Comme tous les astres, les trous noirs tournent sur eux-mêmes. Déterminer leur vitesse
de rotation est très difficile à cause justement de l’impossibilité de les observer directement. Mais,
encore une fois, l’étude détaillée de la lumière émise par le disque formé par la matière aspirée
vers le trou noir pourrait nous venir en aide. Des techniques nouvelles sont en préparation pour