Extrait de la publication Extrait de la publication semis Extrait de la publication Extrait de la publication LES IDÉES DU JARDINIER PARESSEUX Larry Hodgson semis 97-B, Montée des Bouleaux Saint-Constant, Qc, Canada J5A 1A9 Tél. : 450-638-3338, Téléc. : 450-638-4338 Internet : www.broquet.qc.ca Courriel : [email protected] Extrait de la publication 4 semis Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Hodgson, Larry Semis (Les idées du jardinier paresseux) Comprend des réf. bibliogr. et un index. ISBN 978-2-89654-842-2 1. Semis. I. Titre. II. Collection: Hodgson, Larry. Idées du jardinier paresseux. SB121.H63 2009 631.5’31 C2008-942214-7 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition. Nous remercions également l’Association pour l’exportation du livre canadien (AELC), ainsi que le gouvernement du Québec : Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). Copyright © Broquet Inc., Ottawa 2012 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2e trimestre 2012 Illustrations : Claire Tourigny Mise en couleurs des illustrations : Sandra Martel Pictogrammes : Josée Fortin Photographies : 1re de couverture : principale : © Feverpitched | Dreamstime. com; droite: 1re : © Anette Linnea Rasmussen | Dreamstime.com ; 2e, 3e et 4e : © www.jardinierparesseux.com ; 4e de couverture : haut : © Monika Adamczyk | Dreamstime.com ; gauche : © Vova Pomortzeff | Dreamstime. com ; en médaillon : © www.jardinierparesseux.com ; bas : © www. jardinierparesseux.com ; page 2 : © Infocus | Dreamstime.com Révision : Denis Poulet, Andrée Laprise Conception graphique : Josée Fortin Conversion numérique : Nancy Lépine ISBN : 978-2-89654-842-2 Tous droits de traduction totale ou partielle réservés pour tous les pays. La reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, tant électronique que mécanique, en particulier par photocopie, est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Extrait de la publication semis Table des matières »» Introduction 9 Première partie Les secrets du succès »» Avantages des semis »» Désavantages des semis »» Au commencement était la graine »» La germination Pour stimuler la germination Humidité Chaleur Soleil ou ombre ? Conditionnement des graines Graines exigeant de la lumière pour germer Graines exigeant de l’obscurité pour germer Graines fraîches ou âgées Graines qui germent à la fraîcheur Le traitement au froid Les stratifications répétées La scarification Le trempage Le traitement à la fumée Le traitement aux hormones Graines traitées Graines enrobées La prégermination : une technique parfois utile Le taux de germination : toujours variable Une assurance-récolte »» Semis intérieurs ou extérieurs ? Le bon moment : rien ne sert de courir… Plantes tropicales Fleurs annuelles et légumes Vivaces et plantes ligneuses Le compte à rebours La date du dernier gel Dernière étape avant de semer : le conditionnement 11 11 13 14 15 16 17 17 17 17 18 18 18 19 19 20 21 22 22 23 23 23 24 25 25 25 27 27 27 28 28 29 31 5 6 semis »» Comment réussir les semis à l’extérieur Semer selon la méthode du paresseux Semis en rangs ou en ligne Semis individuels Semis à la volée Conditionnement au besoin Profondeur des semis Espacement des semis Premier arrosage Éclaircissage Remettre le paillis Fertiliser les semis Arrosage d’entretien La culture en pépinière Les plantes à racine pivotante Les plantes qui se ressèment spontanément »» Comment réussir les semis à l’intérieur Matériel Contenants Godets de tourbe Plateaux Dôme Terreau Vérifications préalables Préparatifs Ensemencement Semis en pot ou en godet individuel Semis en plateau ou en caissette À la volée En rangs Tout le monde en serre Un éclairage approprié La température durant la germination Après la germination L’éclairage artificiel des semis La culture sans dôme Humidité Arrosage Fertilisation Extrait de la publication 33 34 34 36 37 39 39 39 40 40 41 42 43 44 44 46 46 47 48 48 49 49 49 50 50 51 52 53 53 54 55 55 56 57 58 60 60 60 62 semis Éclaircir ou repiquer ? Éclaircir Repiquer Comment repiquer un semis On pince ou pas ? L’acclimatation aux conditions d’extérieur Plants en serre : pas d’acclimatation aux températures extérieures La transplantation Les étapes de la transplantation Pour dépoter un semis en pot individuel ou en alvéole Pour dépoter les semis en caissette ou en plateau Pour séparer les semis cultivés en caissette Pas trop tard pour les mycorhizes »» Le cas très particulier des fougères »» La conservation des semences Pour conserver des semences Viabilité moyenne des graines Pas la peine de conserver ces graines Un test de germination facile »» Récolter ses propres semences Technique de récolte »» Problèmes et solutions Un mot sur la fonte des semis Deuxième partie : Les fiches Annuelles bisannuelles Vivaces Fines herbes Légumes 62 63 63 64 66 66 67 67 68 69 69 70 70 71 72 73 74 76 76 76 78 79 80 83 130 136 182 191 »» Catalogues d’intérêt 206 »» Glossaire 208 »» Bibliographie »» Index »» Carte des zones de rusticité 209 210 224 Extrait de la publication 7 8 semis Photo d’ambiance Extrait de la publication Introduction Introduction Il y a plusieurs années (en 1995 pour être précis), j’ai écrit un tout petit livre sur les semis. Il s’agissait en bonne partie d’une série de notes que j’avais prises au cours de mes 20 années d’expérimentations antérieures en tant que jardinier amateur. C’était surtout un grand tableau : dates des semis, profondeur, besoins particuliers des différentes variétés, etc., ainsi que quelques conseils pour réussir. Ce petit livre a été repris et mis à jour à plusieurs reprises depuis, mais sans changements substantiels. Peut-être même que vous l’avez chez vous, dans l’un de ses multi­ ples formats. Il était cependant temps de refaire ce livre dans un format plus grand et d’offrir un contenu plus étoffé, notamment en ajoutant des plantes, car le monde de l’horticulture a beaucoup évolué depuis 1995. J’ai gardé l’idée, ici en deuxième partie, de notes spécifiques sur les différentes plantes que l’on produit aujourd’hui le plus couramment par semis. Je pense que c’est une section que vous consulterez très souvent. En première partie, je présente des explications détaillées sur la méthode des semis. Faire des semis est à la fois facile, puisque la plupart des graines germent sans complications, et hasardeux, car les jeunes semis sont fragiles et il faut les traiter avec soin. Pourtant, si vous suivez le moindrement leurs progrès et êtes toujours prêt à intervenir au moment voulu, vous devriez obtenir des résultats extraordinaires ! Si c’est votre première expérience avec les semis, vous allez voir : c’est passionnant ! Vous ne voudrez plus passer de printemps sans produire une foule de petites plantes pour votre terrain. Si vous avez déjà de l’expérience, vous trouverez dans ce livre des trucs qui vous aideront énormément à obtenir du succès… sans trop d’efforts. Le résumé des soins pour plus de 350 plantes différentes, en deuxième partie, sera bien sûr une mine d’or de renseignements pour le « semeur en herbe ». Je pense que vous utiliserez ce livre davantage que tout autre volume horticole ! Bon succès avec tous vos semis ! Larry Hodgson Wikimedia Commons Le jardinier paresseux b L ’humain fait des semis depuis les temps immémoriaux. Ici, une statue à l’honneur des semeurs à Clerques, Pas-de-Calais. Extrait de la publication 9 10 semis Première partie Ava n tag e s d e s s e m i s 11 Les secrets du succès Produire ses propres plants par semences n’est pourtant pas aussi dépassé qu’on le pense. C’est d’ailleurs une activité qui connaît de nos jours un net regain de popularité. Les jardineries ven­dent plus de sachets de semences que ja­ mais et, après une baisse marquée au cours des années 1970 et 1980, quand beaucoup de cata­ logues de semences ont disparu de la carte, il y a maintenant plus d’entreprises vendant des semen­ces par la poste qu’au cours des décennies qui ont suivi les années 1940. www.jardinierparesseux.com © Pat Shrout / Dreamstime.com Pourquoi écrire – et, plus évidemment, pourquoi acheter – un livre sur la culture des plantes à partir de semences ? Produire ses propres plants à partir de graines n’est-il pas une technique complètement dépassée ? Les marchés et les jardineries ne regorgent-ils pas de belles plantes déjà en pleine croissance qui attendent qu’on les achète ? Pourquoi « réinventer la roue » en retournant à la source, en faisant germer des graines, plutôt que de profiter des fruits plus matures des efforts des horticulteurs professionnels ? La popularité de la culture par semis a fait proliférer le nombre de catalogues. Avantages des semis Qu’est-ce qui fait que la culture de plants à partir de semences, après une longue période de régression, est maintenant plus populaire que jamais ? Il y a plusieurs raisons : • Il y a un plus grand choix de variétés par semences. Pour certaines plantes, surtout les légumes et les fleurs annuelles, il y a beaucoup plus de variétés hor­ ticoles offertes par semences que sous forme de plants. Essayez de trouver un plant de tomate réellement original en jardinerie : la jardinerie courante n’offre qu’environ quatre à sept variétés de tomates très « classiques ». Or, cette même jardi­nerie offre souvent deux fois plus de variétés de tomates en sachets de Extrait de la publication semis semences. Et si vous cherchez dans un bon catalogue consacré aux tomates, comme Semences Solana, vous pourrez y trouver des centaines de variétés. • Certaines plantes ne sont disponibles que par semences. Essayez d’acheter des plants d’épinard, de carotte ou de cynoglosse. Impossible ! Si vous voulez cultiver ces plantes relativement courantes, vous n’avez d’autre choix que de faire vos propres semis. C’est encore plus vrai pour les plantes rares : la plupart de ces végétaux, souvent de vrais gagnants, ne sont jamais offerts en jardinerie. On peut toutefois se procurer facilement des semences de toutes ces plantes et de milliers d’autres en magasin ou par la poste. • Faire des semis est très économique. Et comment ! On peut facilement produire des plants pour 5 à 7 ¢ le plant. Or, le coût du plant individuel le moins cher, soit le prix d’un plant en caissette, est d’environ 39 ¢ (prix de 2009). Non seulement un sachet de 100 graines coûte-t-il généralement moins qu’une caissette de 12 plants (souvent moins que la moitié du prix, bien que le prix des semences varie considérablement), mais la plupart des accessoires requis pour les semis (pots, plateaux, outils, etc.) peuvent s’amortir sur de nombreuses années puisqu’on les utilisera encore et encore. Je connais des gens qui, de plus, vendent leurs surplus de semis et en tirent un profit net très intéressant. Songez aussi que, presque toujours, il y a plus de semences dans un sachet que ce que vous pourriez utiliser au cours d’une seule saison et qu’elles se conservent, en général, au moins trois ans. Votre sachet de graines de piment acheté 2 $ et qui vous donne 40 beaux piments par an pendant trois ans ne vous aura pas coûté très cher, n’est-ce pas ? • Les préoccupations environnementales incitent les gens à cultiver leurs propres légumes. On ne peut plus se fier à la qualité des légumes offerts sur le marché. Ils peuvent avoir été traités aux pes­ticides indésirables ou à des produits de conservation inacceptables. Combien de fois a-t-on retiré du marché certains légumes parce que des consommateurs ont été intoxiqués par des bactéries qu’ils contenaient, comme l’E. coli ou la salmonelle ? On peut bien sûr se rabattre sur les légumes biologiques commerciaux, mais il est encore plus avantageux de cultiver ses propres légumes. Bien des gens ont compris qu’il n’est pas nécessaire de résider sur une ferme pour cultiver des légumes, qu’ils peu­vent en cultiver dans une cour arrière, dans un jardin commu­nau­ taire, sur un balcon ou tout simplement dans une balcon­ nière fixée à un rebord de fenêtre. La majorité des légu­mes se cultivent facilement par semences (et parfois seulement par semences), ce qui a tout naturelle­ment stimulé un intérêt généralisé pour la culture de plantes comestibles Les plants en vert reprennent mieux que les à partir de semis. plantes fleuries. www.jardinierparesseux.com 12 D é s ava n tag e s d e s s e m i s 13 • On peut obtenir des plants au bon stade. Les pépiniéristes savent que le public aime la couleur. C’est pourquoi ils vendent les annuelles en pleine floraison…, mais à un stade aussi avancé, elles reprennent mal une fois repiquées au jardin (voir Transplantation, page 67). C’est qu’un plant en fleurs est arrivé au stade de la pleine maturité : il est peu porté à produire de nouvelles racines ou à se ramifier davantage, ce qui est pourtant nécessaire pour une bonne performance continue dans un nouveau milieu. Donc, on le transplante… et il poireaute. Les vrais jardiniers préfèrent les plants non encore fleuris (« plants en vert » comme on les appelle dans le domaine), car ils sont en phase de « pleine croissance » ; quand on les transplante, ils repartent en lions. Ainsi, en peu de temps, les plants en vert auront surpassé, tant en floraison qu’en vigueur et en taille, les chétives « annuelles en fleurs ». • Faire des semis est une activité très agréable. Non seulement la plupart des gens semblent-ils beau­ coup aimer faire des semis, mais ils se sentent très valorisés quand les jeunes plants donnent de belles fleurs ou de beaux fruits. « Je l’ai semé moi-même ! » entend-on souvent, sur un ton rempli de fierté. Pour bien des jardiniers, un printemps sans faire de semis est un printemps raté. Pour ceux qui n’ont jamais tenté l’expérience de semer leurs propres plantes, c’est une découverte extraordinaire. • Faire des semis est facile. Du moins, la plupart du temps. Cer­tes, certaines plantes sont difficiles à faire germer, mais en général, les semis réussissent très bien, au-delà même de l’espérance du jardinier. D’ailleurs, l’aspect le plus préoc­cupant de la culture des semis consiste à devoir accep­ter de supprimer des plants en surplus quand le semis est trop dense ! Faire des semis est si facile qu’un enfant de cinq ans peut y arriver ! Désavantages des semis On ne peut pas nier que faire des semis a des désavantages. Si on en a les moyens, un plant acheté en croissance demande des soins moins intensifs et de moins longue durée que le même plant produit par semis. Il y a aussi plus de risques de perdre des plantes pendant l’assez longue période qui va de la germination à la transplantation. Par ailleurs, certaines plantes sont plutôt difficiles à produire par semences, demandant des conditions particulières qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Enfin, si beaucoup de plantes poussent rapidement à partir de semences, il y a des retardataires. La plupart des arbres, notamment, sont plutôt lents à cultiver à partir de semences. Extrait de la publication Les plantes hybrides ne sont pas fidèles au type par semences. semis Il faut noter aussi que plusieurs variétés de plantes, notamment chez les vivaces et les plantes ligneuses, ne se reproduisent pas fidèlement à partir de semences. Ces plantes sont géné­ralement des hybrides com­ plexes, des « cultivars » en jargon horticole. Cette magnifique hémérocalle rose à pétales si joliment ondu­lés est, génétiquement parlant, une macédoine génétique, un mélange de traits provenant de quatre ou cinq espèces d’origine et d’innombrables croisements depuis 40 ans. Si vous semez les graines de cette plante complexe avec l’intention d’en obtenir une copie conforme, vous serez déçu des résultats. Ces semis vous donneront sans doute de jolies hémérocalles, mais aucune identique à la plante originale. Comme chez l’humain, où les enfants ne sont pas identiques à leur mère ou à leur père, les graines issues de plantes hybrides (appelées cultivars) offriront un mélange surprenant de traits. On ne peut multiplier ces plantes fidèlement que de façon asexuée : par bouturage, par division, par culture in vitro, etc. Enfin, il existe plusieurs plantes qui sont stériles : leurs fleurs ne produisent aucune graine, ou encore les graines produites n’ont pas la capacité de germer. Il est évident que vous ne pourriez pas multiplier ces mules végétales par semences. Au commencement était la graine Le semis implique la germination de graines (de spores dans le cas très particulier des fougères, voir page 16). Mais qu’est-ce qu’une graine ? Une graine est un ovule fécondé, ce qui se produit quand un grain de pollen (agent mâle d’une fleur) atteint la partie femelle (pistil) d’une autre fleur. Le spermatozoïde libéré par le grain de pollen pénètre le pistil et se fraie un chemin jusqu’à l’ovule, qu’il fertilise. L’ovule mûrit et devient graine. Celle-ci se com­pose d’un épiderme (parfois d’un double épiderme) qui protège l’embryon, c’est-à-dire le germe de vie qui donnera naissance, dans de bonnes conditions, à une nouvelle plante. La plupart des graines con­tien­nent aussi une réserve de nourriture, surtout composée de féculents, qui aideront le jeune plant à bien s’établir. Épiderme Tige embryonnaire Pousse embryonnaire Embryon Racine embryonnaire www.jardinierparesseux.com 14 Cotylédon Coupe transversale d’une graine de haricot. Le coco-fesse (Lodoicea maldivica) est la plus grosse graine du monde. L a g e r m i n at i o n 15 Une graine peut être de toute forme et de presque toute taille. La plus grosse graine connue, celle du cocotier de mer (Lodoicea maldivica), peut mesurer 40 à 50 cm de diamètre et peser jusqu’à 30 kg. On l’appelle coco-fesse à cause de sa forme très évocatrice. La plupart des graines sont cependant beaucoup plus petites que le coco-fesse : un sachet de semences en contient souvent plus d’une centaine. Certaines ne sont pas plus grosses que la pointe d’une épingle et sont pratiquement invisibles à l’œil nu ; il faut en regrouper plusieurs centaines pour les voir ! La germination Quand la graine se trouve dans des conditions convenables – en général, une certaine humidité et une bonne température, parfois aussi de la lumière –, elle germe, c’est-à-dire que l’embryon grossit, brise l’épiderme et sort. La tige et les premières feuilles (les cotylédons) mon­tent et s’exposent au soleil, tandis que les racines, au contraire, descen­dent et se mêlent au sol. Le germe est d’habitude jaune, rose ou blanc au début, mais il prend rapidement une coloration verte lorsqu’il est exposé à la lumière. Quand le germe est visible, la germination est terminée et le germe est maintenant considéré comme un semis. Les monocotylédones, comme ce semis d’oignon, ne produisent qu’une seule première feuille (cotylédon)… qui ressemble d’ailleurs aux feuilles adultes. Chez les plantes appelées monocotylédones, il n’y a qu’un seul cotylé­ don, qui généralement ressemble en plus petit à la feuille adulte. Ainsi le cotylédon d’une graminée ou d’un oignon, deux monocotylédones bien connues, ressemblent en miniature aux feuilles futures. Les dicotylédones produisent, comme leur nom l’indique, deux coty­lé­ dons… qui ne ressemblent nullement aux feuil­les finales. En général, ils sont simples, alors que les feuilles matures seront diver­sement formées et souvent découpées. Les rosiers, les cosmos, les haricots et la plupart des autres végétaux aux fleurs voyantes sont des dicotylédones. Les graines de dicotylédones produisent deux cotylédons. Restent les gymnospermes, un groupe composé surtout de conifères. Elles produisent souvent une multitudes de cotylé­dons, parfois très semblables aux feuilles matures. Les pins et les épinettes sont des gymnospermes. En général, quand le semis est bien établi et porte plu­sieurs vraies feuilles, le ou les cotylédons s’assèchent et disparaissent, n’ayant plus de rôle à jouer. Les graines de gymnospermes ont souvent de nombreux cotylédons. 16 semis Le monde merveilleux des végétaux étant très complexe, il y a des exceptions à toutes les règles : des germes sans cotylédon, des racines qui poussent vers le haut, des semis qui restent sous le sol pendant des mois avant d’apparaître à la surface, mais ces phénomènes ne changent pas grand-chose à ce qu’il faut faire pour obtenir du succès avec les semis. »»Les fougères : un cas particulier Section de fronde avec sores Les spores sont emportées par le vent. Bébé fougère Prothalle Les spores de fougère produisent des prothalles, et c’est sous le prothalle que la fécondation aura lieu et qu’une nouvelle fougère naîtra. Les fougères et les plantes apparentées (ptéridophytes) sont des plantes primitives qui sont apparues avant les plantes à graines (angiospermes). Elles produisent, comme les cham­ pignons, des spores. Les spores ne sont pas des graines, car elles n’ont pas été fécon­dées et ne contiennent pas de réserves nutritives. Elles sont très légères, et si petites qu’elles sont pratiquement invisibles ; le vent les transporte facilement. Curieusement, les spores ne donnent pas une petite fougère en germant, mais plutôt une petite plante spéciale, semblable à une mousse aplatie, qu’on appelle prothalle. C’est sous le prothalle qu’a lieu la fécondation. À une extrémité, il y a production de spermatozoïdes qui, quand le prothalle est humide, nagent jusqu’à l’ovule à l’autre extrémité (ou sur un autre prothalle) et le féconde. C’est à ce moment qu’une petite fougère se développe. Chez les fougères, donc, il y a d’abord germination, puis ensuite fécondation, le contraire de ce qui se passe chez les plantes à graines. Pour stimuler la germination Entre le moment où une graine est mature et le moment où elle germe, elle se trouve dans un état de dor­ mance. Cette dormance peut durer quelques heures, quelques mois, voire quelques années. Notre rôle, en tant que jardinier, consiste à réveiller cette graine de sa dormance au moment voulu, de la faire germer. Extrait de la publication L a g e r m i n at i o n 17 Pour autant que je sache, toutes les graines ont besoin d’humidité pour germer. Même les plantes désertiques, comme les cactées, ne germent qu’après l’une des rares périodes de pluie. Mais il y a une différence entre une « bonne humidité », où le sol est légèrement humide mais quand même aéré, et une humidité excessive, où le sol est détrempé voire stagnant et où tout l’oxygène est chassé du sol. Presque toutes les plantes germeront sans peine dans une bonne humidité ; seules les plantes aquatiques et semi-aquatiques germeront dans un sol détrempé. www.jardinierparesseux.com Humidité Toutes les plantes ont besoin d’humidité pour germer… et la majorité demandent une température plutôt chaude. Chaleur La plupart des graines germent quand elles sont exposées à une « bonne chaleur », normalement entre 19 et 24 ˚C (60 à 75 ˚F). Si vous essayez de contrôler la température, visez environ 22 ˚C : c’est une température à laquelle germeront la vaste majorité des semences. C’est tellement vrai que, si vous avez des semences inconnues et n’avez aucune idée des conditions nécessaires pour leur germination, la première chose à essayer est de les semer à environ 22 ˚C. Soleil ou ombre ? Ni la présence ni l’absence de lumière ne sont des facteurs dans la germination pour la plupart des se­mences : celles-ci germeront aussi facilement à la lumière ou dans l’obscurité. Par contre, après la germi­nation, les jeunes semis ont besoin de lumière. Donc, même si la lumière n’est pas nécessaire tout de suite, il est logique de semer les graines dans un emplacement suffisamment éclairé pour faciliter l’existence aux semis qui suivront dans seulement quelques jours ou semaines. De plus, parmi les graines qui sont le plus souvent semées par les jardiniers, il y a les annuelles… un groupe qui comprend plus que sa part de graines exigeant de la lumière pour germer. Quand on fait des semis à l’intérieur, on place habituel­lement tout de suite le plateau là où il y a un bon éclairage : dans une serre, près d’une fenêtre, sous une lampe fluorescente, etc. Conditionnement des graines On peut semer la majorité des graines telles quelles, qu’elles proviennent d’un sachet de semences ou qu’elle aient été prélevées d’une capsule à maturité (pour la récolte des graines, voir page 76). Une mino­ rité ont cependant besoin de traitements spéciaux pour bien germer. 18 semis Graines exigeant de la lumière pour germer Certaines graines – souvent, mais pas toujours, des graines très fines – ne germeront qu’en présence de lumière. C’est le cas des graines du tabac odorant (Nicotiana), du pétunia (Petunia)… et de presque toutes les mauvaises herbes (les plantes indésirables sont majoritairement des plantes pionnières qui poussent très rapidement et qui ont donc besoin de beaucoup d’énergie solaire pour démarrer). Pour ces plantes, on ne recouvre pas les graines de terreau, on ne fait que les presser dans le sol. Et il est obligatoire – ce n’est pas seulement une recommandation – de placer tout de suite le plateau là où il y a un bon éclairage quand on fait les semis à l’intérieur. Graines exigeant de l’obscurité pour germer Il existe aussi des graines qui ne germent que dans l’obscurité. C’est un phénomène plus rare, mais il faut le souligner. Dans la nature, ces plantes poussent généralement dans un milieu forestier et leurs graines sont recouvertes de feuilles mortes à l’automne. C’est dans ce milieu anormalement sombre qu’elles ont évolué. Quand on les sème à l’extérieur, habituellement on doit le faire à une profondeur suffisante pour couper toute lumière. À l’intérieur, il est suggéré de placer le plateau à la noirceur. Notez que, même si l’obscurité est nécessaire pour la germination, aussitôt que les graines ont germé, c’est-à-dire dès qu’on voit de petites pousses pâlottes, il faut aussitôt les transporter dans un emplacement bien éclairé. Graines fraîches ou âgées ? www.jardinierparesseux.com Logiquement, les graines fraîches devraient germer plus abondamment et plus rapidement que celles qui ont trois ou quatre ans. C’est généralement le cas, mais la plupart des graines peuvent se conserver au moins deux ans et même jusqu’à trois à quatre ans. Certaines graines très rares (Penstemon, par exemple) ger­ment mieux, contre toute attente, à sept ou huit ans que les graines fraîches ! Une graine de lupin arctique (Lupinus arcticus) a déjà germé après 10 000 ans de dormance ! D’ailleurs, dans des conditions très particulières, notam­ ment dans un froid très sec, on peut conserver des graines presque éternellement. On a déjà fait germer une graine de lupin arctique (Lupinus arcticus) trouvée dans le pergélisol de l’Alaska dont on estimait l’âge à 10 000 ans ! La Banque de semences mondiale de Norvège doit contenir, quand elle sera complétée, plus de trois millions de variétés de semences, toutes congelées, et on estime qu’elles garderont leur capacité de germer pendant plu­ sieurs milliers d’années. Extrait de la publication semis Agastache annuelle Agastache rupestris, A. cana et autres Description : plante dressée aux épis de fleurs tubulaires roses, orange, rouges, etc. Feuillage parfumé. Attire les colibris. www.jardinierparesseux.com Commentaires : facile à cultiver par semences. Fleurit de juillet jusqu’aux gels. Zones 5 4 3 2-1 Semis intérieur 15 mars 1er avril 15 avril 21 avril Semis extérieur - - - - Profondeur de semis : couvrir à peine Germination : 7-14 jours (18-20 ˚C) Transplantation : quand il n’y a plus de risque de gel Hauteur : 45-90 cm Espacement des plants : 30 cm Exposition : Sol : tout sol bien drainé, voire sec Agérate Ageratum houstonianum Zones Commentaires : semis extérieur décon­ seillé. Culture facile. Variétés blanches tendent à bru­nir. Pincer les grandes variétés pour une floraison plus dense. Profondeur de semis : ne pas couvrir Germination : 7-12 jours (21-24 ˚C) Transplantation : quand il n’y a plus de risque de gel Hauteur : 15 à 60 cm Espacement des plants : 15 cm (variétés naines) à 30 cm (grandes variétés) Exposition : Sol : tout sol bien drainé plutôt acide www.jardinierparesseux.com Description : plante de massif à port bas. Fleurs en houppette bleu violacé, roses ou blanches. 5 4 3 2-1 Semis intérieur 15 avril 30 avril 15 mai 21 mai Semis extérieur 1er mai 15 mai 1er juin 7 juin Alternanthère Alternanthera dentata et autres Description : feuillage coloré. Forme une masse de couleur, habituelle­ ment pourpre foncé. Ne fleurit pas à l’extérieur. Commentaires : l’éclairage favorise une germination plus uniforme. Tolère la sécheresse une fois établi. On peut rentrer des boutures à l’automne. www.jardinierparesseux.com 84 Extrait de la publication Zones 5 4 3 2-1 Semis intérieur 21 février 7 mars 21 mars 30 mars Semis extérieur - - - - Profondeur de semis : couvrir à peine Germination : 3-5 jours (22-24 ˚C) Transplantation : quand il n’y a plus de risque de gel Hauteur : 30-60 cm Espacement des plants : 30-60 cm Exposition : Sol : tout sol bien drainé Annuelles Alysse odorante Description : plante tapissante. Minus­ cules fleurs blanches, roses, violettes ou jaunes. Très parfumée. Commentaires : culture facile. Exige de la lumière pour germer. Meilleure par semis extérieurs. À l’intérieur, baisser la température à 13 ˚C après la levée. À la mi-été, rabattre de moitié pour une reprise de la floraison. 5 4 3 2-1 Semis intérieur Zones 15 avril 30 avril 15 mai 21 mai Semis extérieur* 1er mai 15 mai 1er juin 7 juin Profondeur de semis : ne pas couvrir Germination : 7-12 jours (25-28 ˚C) Transplantation : 2 semaines avant le dernier gel Hauteur : 7,5-10 cm Espacement des plants : 10 cm Exposition : Sol : tout sol bien drainé légèrement acide à neutre * Peut aussi être semé en pleine terre à l’automne. www.jardinierparesseux.com Lobularia maritima Amarante Description : grande annuelle à inflo­ rescences retombantes ou dressées, ou à feuillage coloré. Excellente fleur coupée. Graines comestibles. Commentaires : repiquez très jeune ou semez en godet de tourbe : les plants matures tolèrent mal la transplantation. Meilleur par semis intérieurs ; les semis directs fleurissent tardivement. 5 4 3 2-1 Semis intérieur Zones 15 avril 1 mai 15 mai 21 mai Semis extérieur 1er juin 15 juin - - Profondeur de semis : couvrir à peine Germination : 10-15 jours (21-24 ˚C) Transplantation : quand il n’y a plus de risque de gel Hauteur : 90 cm-2 m Espacement des plants : 30 cm (variétés naines) à 90 cm (grandes variétés) Exposition : Sol : tout sol bien drainé. Un sol plutôt pauvre donne un feuillage plus coloré. www.jardinierparesseux.com Amaranthus caudatus, A. tricolor et autres Angélonia Description : plante buissonnante à épis érigés de fleurs pourpres, roses ou blanches à gorge souvent contrastante, rappelant des orchi­dées. Se renouvelle sans pinçage. Excellente fleur coupée. Commentaires : exige de la lumière pour germer. Tolère la sécheresse une fois établie. 5 4 3 2-1 Semis intérieur Zones 15 mars 30 mars 15 avril 21 avril Semis extérieur - - - - Profondeur de semis : ne pas couvrir Germination : 4-5 jours (22-24 ˚C) Transplantation : quand il n’y a plus de risque de gel Hauteur : 25-60 cm Espacement des plants : 20-40 cm Exposition : Sol : tout sol bien drainé et riche Ball Horticultural Company Angelonia angustifolia 85 Extrait de la publication