Hébreux. En quoi ces gens avaient-ils loi? En Dieu, évidemment ; mais le chapitre nous indique que, plus précisément,
ils avaient foi en une résurrection. A part le t'ait que le mot lui-même s'emploie deux fois dans le chapitre, nous
apprenons que tous ces gens s'attendaient à recevoir une rémunération au-delà de cette vie. Dieu a\ ait lait des
promesses qui n'avaient pas été accomplies pendant leur \ic. Or. le mot de « résurrection » ne se trouve pas dans
l'Ancien Testament et la loi de Moïse ne la promet pas de façon nette. Néanmoins il est évident d'après ce chapitre des
Hébreux et d'autres indications que depuis la chute d'Adam elle formait une partie essentielle du dessein divin.
Mais comment l'auteur choisit-il les exemples qu'il nous offre dans ce-chapitre ? Il nous dit qu'il aurait pu
faire une liste bien plus longue : « 1:1 que
dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de (rédéon... et
des
prophètes » (Hébreux 11: 32). Il ne pouvait pas choisir des exemples parfaits, car il n'y en a qu'un seul, notre
Seigneur Jésus-Christ. Néanmoins, la liste contient des noms qu'il ne pouvait pas omettre, par exemple Abraham. La
loi d'Abniham n'était pas parfaite, parce qu'il essaya d'avancer le dessein de Dieu en engendrant un fils sur Agar, au
lieu d'attendre la réalisation de Sa promesse par Dieu Lui-même. Toutefois on trouverait difficilement un exemple
plus frappant de la foi que celui montré par Abraham quand, avant enfin reçu le fils promis, Isaac, il se montra prêt à le
sacrifier sur l'ordre de Dieu :
« C'est par la foi (jii'Abraham offrit Isaac. lorsqu'il fui mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fi/s unique,
lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit : lin Isaac, tu auras une postérité appelée
de ton nom. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts : aussi le
recouvra-t-il par une sorte de résurrection (Scgond) » (Hcb. 11: 17-19).
Ces versets démontrent non seulement la loi d'Abraham. mais aussi la justification de cette loi. car Isaac
vécut pour établir la lignée dont descendit Jésus, lui qui accomplira tout ce que Dieu a promis.
Il y a d'autres dont la présence dans cette liste ne nous surprend pas : Isaac lui-même, Jacob, Moïse,
Samuel et David. On y trouve également des noms que nous autres, peut-être, nous n'aurions pas ajoutés. 11 fallut
beaucoup de persuasion de la part de Dieu pour convaincre Gcdcon que c'était lui qui allait libérer Israël d'entre les mains
des Madianitcs (voir Juges 6 et 7). Barak (Juges 4) vainquit Sisera l'oppresseur, mais il refusa de le faire avant que
Débora la prophetcs.se ne consente à l'accompagner à la bataille. Sanison, l'homme fort,
ne nous semble pas 1res spirituel, ayant mené une vie plutôt déréglée jusqu'au jour où il perdit la vue et la chevelure dont
il tirait ses forces (Juges 13-16). Jcphthc était un chef de brigands : les Israélites le prièrent de les aider à cause de sa
prouesse militaire. Il conquit leurs ennemis, mais il fit un vœu stupide qui entraîna, semble-t-il, le sacrifice de sa
fille unique. Mais peut-être le nom le plus étonnant est-ce celui de Rahab. Elle n'était même pas Israélite ; c'était une
prostituée dans la Mlle de Jéricho, assiégée par les Israélites. Mais Josué lui épargna la vie parce qu'elle avait caché les
messagers que Josuc avait envoyés pour explorer Jéricho (Josuc 6: 25).
Non, la liste n'est pas celle que, nous, nous aurions dressée, mais je crois que les versets 33 à 37 nous
donnent des indices qui nous aident à
comprendre le choix qui nous est offert. Tous ces gens ont souffert, ou ont
accompli quelque chose, à cause de leur foi. En fin de compte, personne d'entre eux n'était prêt à laisser faire à
d'autres ce qu'il pouvait faire lui-même pour plaire à Dieu. S'ils axaient pu lire ce que Jacques allait écrire bien des
siècles plus tard, ils auraient applaudi ses mots. Jacques nous parle de certaines gens qui diraient :
« Toi, tu ax la foi ; et moi, j'ai les œuvres. Montre-moi ta
foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes
œuvres » (Jacques 2: 18) ;
et il continue :
« Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres
est inutile ? » (verset 20).
Il venait de donner des exemples de l'inutilité de la foi sans les œuvres :
« Si iut frère ou une sœur sont nus et manquent de la
nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous leur dise :
Aller, en pai.\, chauffe:.-vous et rassasiez-vous ! et que vous
ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela
sert-il ? » (versets 15, 16).
Ayant exprimé son dégoût d'une telle manière de penser, Jacques, tout comme l'auteur des Hébreux, cite Abraham
comme exemple d'un homme qui montre sa foi dans ses œuvres.
" Mais, dira-t-on, je ne pourrais jamais accomplir des actes semblables à ceux que cite l'cpître aux Hébreux, où
l'on parle d'un homme prêt à sacrifier son fils unique parce qu'il avait la foi que Dieu le ressusciterait, d'un homme si
tort qu'il était capable de tirer sur lui et sur tous les assistants les colonnes d'un temple, de chcls de guerre capables
d'inspirer des armées à les suivre! Non, de tels exploits dépassent mes forces. »
Mats Dieu ne demande de tels exploits qu'à des gens exceptionnels.
De plus, on trouve souvent dans les récits de ces exploits extraordinaires une phrase comme : « I.'l-'sprit de
l'Eternel le saisit. » Or, nous aussi, nous adorons l'Éternel. S'il aida ces personnages de l'Ancien Testament,
pourquoi ne nous aiderait-Il pas à notre tour ? Il ne nous demande que ce dont nous sommes capables avec Son aide.
Jacques dit qu'on devrait aider ceux qui sont nus ou qui manquent de nourriture. Il y a beaucoup