Le maïs BT

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Le maïs BT.
La famille des pyrales provoque des dégâts significatifs sur toutes les sortes de
maïs, ainsi que sur d’autres cultures dont le sorgho, le coton et de nombreux
Légumes.
Parmi celles-ci, la pyrale du maïs, Obstinai nubilalis, est un papillon dont la
larve (chenille) constitue l’insecte ravageur le plus nuisible pour le maïs.
Chaque année, elle détruirait dans le monde l’équivalent de la ration
alimentaire annuelle de la population française. Dans les régions les plus infestées d’Espagne,
les pertes de rendement atteignent 15 %.
La lutte insecticide contre la pyrale est efficace tant que la larve est à l’extérieur des tiges, ce
qui implique une détection et un traitement précoces. Jusqu’à l’arrivée du maïs Bt, les
insecticides constituaient le moyen de lutte le plus répandu et le plus efficace. Néanmoins, les
aléas de programmation et de climat, les difficultés à prévoir l’intensité des attaques et le coût
de traitement découragent nombre de producteurs espagnols de traiter leurs cultures.
LE MAÏS Bt : UNE NOUVELLE SOLUTION CONTRE LA PYRALE
La bactérie Bacillus thuringiensis
Bt est le terme communément utilisé pour désigner une protéine issue de la bactérie Bacillus
thuringiensis, présente naturellement dans le sol dans le monde entier.
Cette bactérie est utilisée comme insecticide biologique depuis 60 ans. Elle est d’ailleurs
employée par les agriculteurs conventionnels et biologiques, les jardiniers et les exploitants
forestiers. Cette bactérie produit une protéine toxique pour certains groupes d’insectes
seulement. La protéine en question, en forme de cristal (Cry proteins), agit au niveau de
l’appareil digestif : elle doit donc être ingérée par l’insecte pour le tuer. Une fois ingérée, elle
devient toxique sous l’action de l’une de ses enzymes digestives. Elle se fixe alors à des
“récepteurs” spécifiques de la paroi intestinale et détruit les cellules. L’insecte cesse de se
nourrir dans les deux heures suivant la première ingestion et, si une quantité suffisante de
toxine a été consommée, meurt en deux ou trois jours.
Grâce aux biotechnologies, la protéine Bt est maintenant utilisée de façon plus efficace pour
lutter contre les insectes ravageurs des cultures. Par transgénèse, les gènes codant pour cette
protéine sont introduits dans les cellules même de la plante, lui permettant ainsi de produire la
protéine de façon continue et donc de s’auto-protéger contre les attaques d’insectes.
Les possibilités offertes par le maïs Bt
Pour l’environnement
- Une diminution globale de l’utilisation des insecticides classiques
- Un moyen de lutte contre les insectes plus spécifiques que les insecticides conventionnels :
la protéine Bt agit sur un spectre étroit d’insectes (seulement les lépidoptères), contrairement
aux insecticides qui permettent de contrôler de nombreux insectes ravageurs mais sont aussi
plus ou moins toxiques pour les espèces non ciblées.
- Une réduction de la consommation en énergie et en intrants nécessaires à la fabrication, à
l’emballage, à la pulvérisation et au stockage des insecticides.
Pour l’agriculteur
- L’utilisation des cultures Bt évite aux agriculteurs de manipuler des insecticides chimiques.
Ces derniers sont sans danger s’ils sont employés correctement. Par ailleurs, de nombreuses
observations toxicologiques portant sur la culture de coton Bt montrent que la toxine Bt et le
gène correspondant ne présentent aucun risque pour l’homme.
- Le maïs Bt constitue une méthode de lutte efficace et simple pour l’agriculteur.
• avantage « pratique » : moins de temps consacré à détecter les attaques au champ et à
appliquer les insecticides ;
• amélioration de la qualité des grains : le taux de mycotoxines du maïs Bt est inférieur à
celui des variétés conventionnelles ;
5,9 millions d’hectares de maïs Bt cultivés dans le monde
La première plante intégrant la technologie Bt commercialisée fut le coton, en 1996. La
technologie Bt fut ensuite appliquée au maïs et à la pomme de terre.
La culture du maïs Bt est autorisée dans l’Union Européenne depuis 1998.
Le maïs Bt représente 11 % des surfaces de cultures génétiquement modifiées dans le monde,
soit 5,9 millions d’hectares (source : ISAAA, données 2001). Il est cultivé aux Etats-Unis, en
Argentine, au Canada, en Afrique du Sud, en Espagne, ainsi que sur quelques centaines
d’hectares en Allemagne.
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