Le choix économique de Staline :
la construction d'une économie
socialiste
Quelles sont es orientations économiques prises par le nouveau régime ?
1. La priorité donnée à l'industrie
a. Le choix de l'industrie lourde
Pour moderniser le pays, Staline choisit de donner la priorité à l'industrie
(métallurgie, chimie, énergie, armement) et aux infrastructures de communication, au
détriment de l'industrie des biens de consommation. Le pays connaît une industrialisation
forcée.
Des combinats sont créés. L'Etat lance un programme de grands travaux
spectaculaires (métro de Moscou, barrage sur le Dniepr en Ukraine...).
b. Une économie dirigée
L'économie planifiée doit construire à « marche forcée » la puissance industrielle du
pays. A partir de 1928, des plans quinquennaux, créés par le GOSPLAN, fixent les
objectifs de production à atteindre complètement démesurés (croissance de 250 %
en 5 ans !).
L'exécution du plan est impérative. La quantité est atteinte aux dépens de la qualité.
L'Etat façonne des héros, tel Stakhanov, ce mineur exemplaire aurait abattu 102 tonnes
de charbon en 6 heures, soit 14 fois la norme. On sait aujourd'hui que de tels modèles
ont été créés de toutes pièces, Stakhanov ayant été aidé par deux comparses pour
réaliser son exploit.
c. Bilan
Bien que l'URSS réussisse à devenir la troisième puissance industrielle mondiale, le
niveau de vie des populations reste inférieur à celui des pays développés, même si de
gros progrès ont été faits dans les domaines de l'éducation et de la santé.
2. Le sacrifice de l'agriculture
a. Collectivisation et résistance
En 1929, Staline décide la collectivisation immédiate des terres et la disparition des
koulaks (paysans riches). La collectivisation implique l'entrée contrainte et forcée des
paysans (sous peine de déportation) dans deux structures différentes :
- les kolkhozes : coopératives d'Etat dans laquelle les terres sont mis en commun.
Chaque kolkhozien possède un lopin de terre à usage privé (un hectare au maximum) et
reçoit une partie des bénéfices.
- les sovkhozes : fermes d'Etat ou tous les paysans sont salariés où l'on pratique
souvent la monoculture.
Cette réforme brutale provoque l'opposition des paysans et désorganise la production. En
réaction à la collectivisation forcée, les paysans préfèrent abattre leur cheptel plutôt que
de le donner aux kolkhozes. Près de 4 millions de koulaks, ou supposés tels sont éliminés
avec leurs familles.
b. Le sacrifice de l'agriculture
La collectivisation a des conséquences considérables sur la production agricole. La
production céréalière et le cheptel sont réduits. La productivité chute, conséquence de la
démobilisation paysanne. De plus, les déportations massives de paysans privent
l'agriculture d'actifs.
Par ailleurs, nombreux sont les paysans qui choisissent l'exode rural plutôt que la
collectivisation. En outre, les réquisitions forcées de produits agricoles, pour nourrir les
villes, provoquent une famine très meurtrière en 1933 dans les campagnes. L'Etat
sacrifie donc l'agriculture au profit de l'industrie et des villes.