DIABETE ET RAMADAN. ETUDE PAR SONDAGE, DE L’ATTITUDE DES MEDECINS N. Ouadahi, M. Ibrir, D. Zemmour, N. Kerboua, A. Yourid, A. Berrah. Médecine interne CHU Bab El Oued (Algérie) Le thème du Diabète et du Ramadan a fait l’objet de quelques études, tant sur les effets physiologiques du jeune que sur les modalités de la prise en charge thérapeutique. S’agissant d’une pratique religieuse, la prescription du jeûne du Ramadan est diversement interprétée tant par le patient que le médecin. En l’absence de directives ou de recommandations claires à l’endroit de la communauté médicale, la liberté d’action est le plus souvent de mise. Objectif : Décrire les pratiques médicales des uns et des autres vis-à-vis de la problématique du jeûne du Ramadan chez le diabétique. Méthodes Sondage libre, volontaire et anonyme sous forme de questionnaire composé de 16 questions fermées dont 9 à réponses à choix multiple et 7 questions à réponse binaire (oui/non). Résultats 480 questionnaires ont été récupérés et exploités. Les réponses proviennent de tout le pays et concerne aussi bien les médecins généralistes (n=282) que les spécialistes (n=192) des 2 modes d’exercice (public et privé) et des 2 sexes (340 femmes et 140 hommes). 43% des médecins interrogés pensent que le diabétique de type 2 qui jeune ne se met pas en danger. 22% des médecins généralistes et 6% des spécialistes n’abordent jamais le sujet avec leurs patients. 17% des sondés estiment que la question de jeuner ou non relève du seul ressort du patient. Parmi les éléments de la décision, le type de traitement (oral ou mixte) est le plus important pour 70% des sondés. 42% des généralistes et 25% des spécialistes déclarent ne pas modifier leur prescription habituelle chez les patients qui décident de jeûner. Dans ce dernier cas, 33% des généralistes et 26% des spécialistes recommandent à leurs patients de « libéraliser » un peu leur régime pendant le Ramadan. Seul un quart des médecins programment une consultation pour leurs diabétiques jeuneurs pendant le mois de carême et 40% d’entre eux demandent un dosage de l’Hb A1C après le Ramadan. Enfin seuls 40% des médecins interrogés déclarent avoir déjà lu des articles se rapportant à la problématique considérée. Commentaires. S’agissant d’un sondage « déclaratif », il ne saurait y avoir de « corrigé type ». Il existe une grande similitude des réponses faites par les généralistes et celles des spécialistes. Il existe une grande disparité dans les réponses, aucune question n’ayant obtenu un consensus. Ceci rend compte du niveau variable de la prise de conscience de l’importance du problème. Malgré la tolérance de la religion, l’avis du médecin est important pour le patient. Cet avis doit être puisé exclusivement des données de la science. Conclusion Des procédures écrites doivent voir le jour sous forme de recommandations qui émaneraient d’une conférence de consensus réunissant les sociétés savantes, afin d’uniformiser les attitudes des uns et des autres face à ce problème très particulier. 63