Quels sont les effets du mois de Ramadan sur la pression artérielle chez les patients
atteints d'insuffisance cardiaque chronique ?
F.HALOUI-N.ELAZAOUI-S.BENHAOURECH-R.HABBAL
Objectif: déterminer les effets cliniques et biologiques au cours du mois de Ramadan
chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique (ICC).
Méthodes: cinquante-trois patients atteints d'ICC ayant l'intention de jeûner ont été
suivis durant Ramadan 2014 (1436 H) au département de cardiologie à l'hôpital Ibn
Rochd, Casablanca. Une évaluation clinique–y compris une prise de pression
artérielle (PA)- et des prélèvements biologiques ont été effectués une semaine avant
et à la fin de Ramadan.
Résultats: Notre étude a intéressé 31 hommes (58,5%) et 22 femmes (41,5%) avec
un âge moyen de 60±11 ans (extrêmes: 34-88). Trente-huit patients (71,1%) avaient
une maladie coronarienne, 10 patients (18,9%) avaient une cardiomyopathie dilatée,
deux patients (3,8%) avaient une cardiopathie valvulaire, une patiente (1,9%) avait
une cardiomyopathie toxique secondaire à la chimiothérapie, un patient avait une
cardiopathie hypertensive et une patiente avait une cardiopathie de Meadows.
Quarante-neuf patients (92,4%) ont réussi à jeûner pendant tout le mois de
Ramadan, quatre patients (7,5%) ont manqué le jeûne pendant 10 jours. Il n’y avait
pas de changements significatifs concernant la classe NYHA (p =0.58), ni la classe
de la Société canadienne cardiaque (CCS) chez les patients atteints d’une maladie
coronarienne (p =0.72), ni concernant les paramètres biologiques à la fin de
Ramadan. La PA moyenne a diminué de façon significative (p = 0,01), mais sa valeur
est proche de celle prise avant le début de ce mois.
Conclusion: Les effets du jeûne pendant le Ramadan chez les patients stables
atteints d’une ICC sont minimes. Mais ces conclusions ne peuvent être extrapolées à
des patients avec des classes fonctionnelles III ou IV. D’ou l’intérêt de mener
d’autres études dans ce sens.